Écho du RAAMM du 17 avril 2023
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
- 1. Dépôt d’un mémoire sur les feux sonores à la Ville de Montréal
- 2. Conférence sur la santé et le sommeil
- 3. Sondage sur la mobilité des femmes en situation de handicap à Montréal
- 4. En Inde, des femmes aveugles dépistent le cancer du sein de manière précoce
- 5. Personnes handicapées: Québec investit 50 millions dans les services de répit
- 6. Devenu aveugle, Teddy a écrit un livre et vient de sortir un clip vidéo
- 7. Seine-et-Marne : A Coupvray, le Musée Louis Braille ouvre les portes du savoir aux voyants comme aux malvoyants !
- 8. Le truc de Josée : des accessoires pour la couture
1. Dépôt d’un mémoire sur les feux sonores à la Ville de Montréal
Le 8 décembre 2022, la Commission sur le transport et les travaux publics de la Ville de Montréal a lancé une consultation intitulée La traversée des rues : mesures d’accessibilité universelle et mobilité active.
L’objectif était de « consulter la population montréalaise, et plus particulièrement les personnes en situation de handicap et les personnes aînées, sur le déploiement de diverses mesures d’accessibilité universelle lors de la traversée des rues ainsi que sur les projets et les initiatives favorisant la mobilité active ».
Le RAAMM a bien entendu saisi l’occasion pour communiquer ses revendications. Nous avons choisi de nous concentrer sur les feux sonores, ce qui est souvent le moyen le plus efficace pour favoriser la traversée sécuritaire des rues pour les personnes que nous représentons.
Nous avons donc rédigé un mémoire ayant pour titre Feux sonores : ces guides invisibles qui sécurisent la traversée des piétons aveugles et malvoyants. Celui-ci aborde surtout deux enjeux majeurs : la planification de l’installation de signaux sonores et leur entretien.
En résumé, le RAAMM revendique :
- que la municipalité ajoute la question des feux sonores au début du processus d’aménagement des intersections et que cette réflexion devienne une étape normale dans l’élaboration du plan d’urbanisme ;
- que la Ville de Montréal établisse des objectifs mesurables d’implantation de feux sonores là où les intersections sont problématiques afin de combler le manque à gagner ;
- une réorganisation de la procédure de signalement des bris et
- un système bien rodé pour assurer l’entretien des feux déjà en place.
À la suite de notre appel de témoignages, deux membres du RAAMM nous ont contactés pour nous raconter leur expérience et nous avons inséré un extrait de leurs récits respectifs dans le mémoire, afin d’illustrer les enjeux par des faits vécus. Le mémoire a été officiellement déposé le 29 mars 2023.
Deux jours plus tôt, soit le 27 mars 2023, Yvon Provencher, agent de mobilisation et de défense des droits du RAAMM, a pris la parole lors de l’audience publique de la Ville de Montréal. Il avait dix minutes pour présenter les grandes lignes de nos revendications. Vous pouvez visionner son intervention ici : https://www.youtube.com/live/8z4K4nnNAbE?feature=share&t=7279
La Commission présentera et adoptera publiquement ses recommandations lors d’une dernière assemblée publique, le mercredi 10 mai 2023.
Consultez le mémoire du RAAMM : Feux sonores : ces guides invisibles qui sécurisent la traversée des piétons aveugles et malvoyants.
2. Conférence sur la santé et le sommeil
Le sommeil est essentiel aussi bien pour le maintien d’une bonne santé que pour le ralentissement du vieillissement. Madame Claudia Picard-Deland abordera les bases du sommeil, son fonctionnement et les raisons de son importance pour la santé. Elle parlera également de certains troubles du sommeil fréquents, dont l’insomnie et l’apnée du sommeil. Finalement, elle vous donnera quelques astuces concrètes pour mieux dormir.
Afin d’enrichir sa conférence, Madame Picard-Deland souhaite recueillir vos questions plus ciblées et les troubles que vous rencontrez. Nous vous invitons à nous en faire part lors de votre inscription.
Date : Le lundi 1er mai 2023, de 13h30 à 15h. Si vous le désirez, vous pouvez arriver à partir de 12h30 et apporter votre lunch.
Animatrices : Claudia Picard-Deland de l’Université de Montréal
Format : En présentiel à la salle Berthe-Rhéaume, 5225 rue Berri, Montréal (Métro Laurier)
Coût : 5$
Date limite d’inscription : Le lundi 24 avril 2023 à 16h.
Notez que la participation de 12 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité, et que nous acceptons un maximum de 20 personnes.
pour Inscription vous pouvez rejoindres Céline au 514-277-4401 poste 111 ou par courriel [email protected]
3. Sondage sur la mobilité des femmes en situation de handicap à Montréal
Bonjour,
Les membres de la Table des groupes de femmes de Montréal veulent améliorer l’accessibilité et la sécurité dans les transports collectifs et actifs. Pour y arriver, nous avons créé un sondage en ligne pour comprendre les difficultés vécues par les femmes en situation de handicap dans leurs déplacements à Montréal. Ces témoignages nous aideront à plaider en faveur de changements concrets pour une mobilité durable, inclusive et sécuritaire.
Le sondage s’adresse aux personnes qui :
- s’identifient comme femme;
- vivent avec des limitations (motrices, visuelles, auditives, intellectuelles, cognitives, liées aux douleurs chroniques, à la santé mentale, etc.);
- se déplacent régulièrement à Montréal.
Le sondage prend 20 minutes à remplir en ligne via GoogleForm ou en formats Word et PDF. Il est disponible en français et en anglais et intègre une interprétation LSQ et ASL et une description vocale.
Nous vous remercions d’avance pour votre participation et pour votre aide précieuse. Vous pouvez avoir accès à la page d’accueil du sondage par ce lien.
Ensemble, nous pouvons promouvoir une mobilité plus inclusive et sécuritaire pour tout Montréal.
Solidairement,
Marie-Eve Desroches (elle)
Responsable de la vie associative et la concertation
Table des groupes de femmes de Montréal (TGFM)
514-381-3288 poste 2
4. En Inde, des femmes aveugles dépistent le cancer du sein de manière précoce
Publié le 12/04/2023 à 17h36 , mis à jour le 12/04/2023 à 17h36
Par: Louise Ballongue, Rédactrice web
En Inde, des femmes aveugles palpent les seins de patientes à la recherche de micro tumeurs cancéreuses. Leur sensibilité accrue au niveau du toucher permettrait une meilleure prévention.
Détecter un cancer du sein du bout des doigts. Si l’idée paraît impossible, en Inde, des femmes aveugles et malvoyantes y arrivent. C’est du moins ce que révèle un nouvel article diffusé par la BBC.
Améliorer le dépistage du cancer du sein
Le dépistage du cancer du sein consiste en un examen clinique des seins (palpation réalisé par un médecin) et une mammographie.
En l’absence d’informations visuelles, le cerveau des personnes aveugles développerait une sensibilité accrue au niveau des sens, dont le toucher. Selon les résultats non publiés du Dr Frank Hoffman, un gynécologue basé en Allemagne, les aveugles et malvoyants détecteraient plus efficacement les micro-tumeurs des seins (6 à 8 mm), c’est moins que les masses de 10 à 20 mm que de nombreux médecins sans déficience visuelle peuvent trouver lors d’examens.
Cette méthode, efficace et relativement abordable, pourrait bientôt s’étendre à d’autres pays, où la mammographie reste difficile par son coût et son accessibilité (pays à revenus faible sou intermédiaires).
Des femmes malvoyantes formées en Allemagne et en Inde
Le Dr Frank Hoffmann a ainsi décidé de recruter et de former les femmes aveugles au dépistage du cancer du sein.
“La majorité des médecins manquent de temps et ne peuvent effectuer des examens de 30 à 40 minutes, mais un travailleur non médical formé avec un sens tactile amélioré pourrait être idéalement placé pour le faire“, admet le Dr Hoffmann.
En 2010, l’idée d’Hoffmann a été développée pour devenir Discovering Hands, une entreprise sociale basée à Mülheim, en Allemagne, qui forme des femmes aveugles et malvoyantes en tant que’examinateur médical tactile. La première étude évaluée par des pairs examinant la faisabilité de l’approche a montré que les résultats de ces examinateurs étaient similaires à ceux des médecins.
En Inde, près de 18 femmes ont même commencé à travailler pour cette cause dans des centres hospitaliers indiens. Les données récoltées par les femmes malvoyantes sont ensuite retranscrites dans un ordinateur et transférées à un médecin, en charge du diagnostic.
En Inde, une réduction de la mortalité et de la gêne des femmes
Une récente étude indienne a conclu qu’un examen clinique des seins effectué tous les deux ans par des agents de santé primaires pourrait aider à dépister le cancer du sein à des stades précoces. Cela pourrait réduire la mortalité par cancer de près de 30 % en 20 ans chez les femmes de plus de 50 ans, selon l’étude, mais aucune réduction significative de la mortalité n’a été observée chez les femmes de moins de 50 ans.
Autre avantage : le recours à ces examinateurs aideraient à réduire l’inconfort que les femmes peuvent ressentir lorsqu’elles se déshabillent pour un examen des seins devant un clinicien sans déficience visuelle. En Inde, cela pourrait potentiellement augmenter la participation aux dépistages.
De plus, l’expansion de ces programmes pourrait aider davantage de filles aveugles à trouver un emploi.
5. Personnes handicapées: Québec investit 50 millions dans les services de répit
(Montréal) Pour les familles dont un membre vit avec un handicap ou une maladie grave, la routine quotidienne s’articule autour des soins et des besoins particuliers de cette personne. Afin d’assurer un équilibre, ces familles doivent pouvoir compter sur des ressources de répit. Québec les a entendues en annonçant une aide récurrente de 10 millions pour cinq ans à ces organismes.
Mis à jour le 12 avril
Par UGO GIGUÈRE, LA PRESSE CANADIENNE
Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, était de passage à Montréal, mercredi matin, pour procéder à l’annonce d’une bonification des services de répit pour les personnes vivant avec un handicap et leur famille. Cela inclut les handicaps physiques, intellectuels et les troubles du spectre de l’autisme.
Ces services de répit accueillent des personnes vivant avec un handicap dans un environnement sécuritaire pour permettre à leurs proches aidants de prendre un moment de repos. Il peut s’agir de centres de jour ou de services d’hébergement temporaire.
« Les services de répit sont tellement importants. Je pense que c’est un euphémisme de le dire, a souligné M. Carmant. Le répit a un impact également important sur le long terme et permet aux familles de garder leur enfant auprès d’eux le plus longtemps possible. C’est ce qu’on souhaite tous. »
En campagne électorale, l’automne dernier, la Coalition avenir Québec avait promis l’ajout de 500 places dans les centres de répit pour soutenir les parents d’enfants handicapés en investissant 100 millions.
L’annonce de mercredi constitue donc un premier pas vers le respect de cet engagement. Or, le ministre Carmant n’était pas en mesure de préciser combien de places supplémentaires pourraient être créées. Il existe un enjeu de consolidation des ressources alors que plusieurs ressources vivent de sérieuses difficultés financières.
« Une partie du 10 millions va servir à la consolidation, une autre partie va servir à ouvrir de nouvelles places. On est en début de discussions sur comment l’argent va être réparti à travers le Québec selon les besoins de chaque organisme », a reconnu le ministre qui a réitéré son intention de respecter l’engagement caquiste.
Selon Répit Québec, le réseau québécois pour le répit des familles de personnes handicapées, c’est à sa demande que le ministre Carmant a accepté de scinder le montant pour consolider des ressources alors que l’on souhaitait au départ tout investir dans la création de nouvelles places.
La directrice générale de Répit Québec, Caroline Lavoie, a remercié le ministre pour son écoute du milieu en précisant que c’est le coût de la main-d’œuvre qui pèse lourd sur le budget de ses membres.
Par ailleurs, le réseau prévient que ce financement ne sera pas suffisant pour « combler tous les besoins », mais on reconnaît qu’il procure « une bouffée d’air frais attendue ». Caroline Lavoie a aussi rapporté que des services abandonnés pendant la pandémie de COVID-19 pourraient revivre grâce aux fonds du gouvernement caquiste.
Un phare pour les familles
Le ministre Carmant a choisi de procéder à l’annonce dans les locaux de l’organisme Le Phare, Enfants et Familles. Il était accompagné pour l’occasion de la députée Marilyne Picard, adjointe parlementaire de la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés.
Si elle siège à l’Assemblée nationale pour représenter les citoyens de Soulanges, la députée Picard est avant tout une mère de famille et sa petite Dylane bénéficie des installations du Phare depuis une dizaine d’années déjà.
La fillette est atteinte d’une maladie génétique rare qui limite son développement et qui requiert beaucoup de soins. Pour Mme Picard et sa famille, Le Phare s’est révélé comme un service essentiel.
« Ça fait toute la différence entre garder notre enfant à la maison et le placer. Ça nous permet de garder la tête hors de l’eau », a-t-elle partagé en rappelant à quel point la lourdeur des soins peut devenir prenante pour toute la famille.
Marilyne Picard souligne aussi l’importance pour les parents de prendre du temps pour eux, pour leur santé mentale, mais aussi pour prendre soin de leur couple et des autres enfants de la fratrie.
Prendre soin de l’ensemble de la famille, c’est aussi la mission que se donne Le Phare, Enfants et Familles. L’organisme offre notamment des services de zoothérapie, de musicothérapie et dispose d’une piscine. Tout ça est rendu disponible pour la fratrie des enfants qui bénéficient de soins.
La Dre Silvana Barone, directrice médicale de l’organisme, explique que les soins infirmiers et médicaux offerts aux enfants dans les installations stimulantes et animées du Phare font une grande différence et leur évitent bien souvent des hospitalisations.
Elle espère que les fonds supplémentaires permettront à l’organisme de bonifier ses services.
« On a toute une équipe multidisciplinaire, donc c’est sûr que de bonifier cette équipe, avec des psychoéducateurs, ça peut être intéressant. Bonifier le nombre de lits, ça peut aussi être intéressant », croit la Dre Barone.
Bien qu’il relève du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Le Phare accueille des familles de partout au Québec. La majorité des enfants sont envoyés par les grands hôpitaux pédiatriques de la métropole.
De rares services de soins palliatifs pédiatriques y sont également offerts lorsque les enfants présentent une espérance de vie limitée.
Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.
6. Devenu aveugle, Teddy a écrit un livre et vient de sortir un clip vidéo
Après la publication de son livre, Teddy Fournier vient de sortir, avec son ami Kerel, un clip de rap. Grâce à l’écriture, il se reconstruit et veut partager son expérience.
Par Chloé GaillardPublié le 5 Avr 23 à 8:02
A 14 ans, Teddy Fournier, originaire de Breteuil (Oise), perd la vue. A cet âge où tout lui semble possible et atteignable, l’adolescent tombe dans ce qu’il qualifie « la négativité »… Quatorze ans plus tard et un sacré chemin parcouru, il décide de mettre au jour son histoire et ses victoires.
D’abord, dans un livre, « Teddy Fournier, Vers la lumière », paru en septembre 2022. Puis, dans un clip musical, « J’écris », mis en ligne jeudi dernier (20 mars 2023), qu’il a tourné dans entre l’Oise et la Somme.
« J’écris pour me libérer, m’exprimer »
La maladie qui a touché Teddy est « un mystère de la médecine ». Cela se rapproche de la neuropathie optique de Leber « s’il faut mettre des mots » mais personne n’a réussi à poser un vrai diagnostic pas même son ophtalmologue actuelle, explique-t-il.
Après des années de tumultes, de colère et d’agitation suite à sa cécité brutale, il se reconstruit et renaît. Il s’en remet désormais à l’écriture pour trouver l’apaisement et le soulagement.
Teddy Fournier le répète, haut et fort, à travers la voixde son ami musicien Kerel : « J’écris pour me libérer, j’écris pour m’exprimer ».
Je veux montrer que l’impossible n’existe pas. On peut avoir des galères, on peut aussi s’en relever. D’ailleurs, le handicap n’est pas seulement lié à la santé. Il peut être sentimental, financier. Il ne faut pas oublier que ça peut tomber sur n’importe qui, n’importe quand. Mais derrière chaque obstacle, il y a une réussite.
Teddy Fournier Habitant de Breteuil, devenu aveugle à 14 ans
« Brutal et touchant »
Ces messages, Teddy les porte dans chacun des combats et projets qu’il mène. Il vient de réaliser, avec l’aide précieuse de son fidèle ami Cédric Vieille, alias Kerel, un clip de rap. « Ca fait longtemps que j’ai écrit ce texte. J’ai demandé à Cédric de poser l’instru et sa voix, pour moi. Parce que son timbre est brutal et touchant à la fois », se réjouit-il.
Devant une machine à écrire, dans une salle de sport personnelle, dans un city stade ou dans un parc communal… toutes les scènes du clip ont été imaginées et tournées, entre Breteuil et Montdidier, par les deux compères. Dans une démarche commune : celle de partager leurs expériences avec le plus grand nombre.
« Les gens ont encore peur du handicap »
De ces années d’introspection et de combat, Teddy en a extrait l’envie de sensibiliser « au handicap et à la différence ». « Je vais souvent à la rencontre des gens dans les centres de loisirs ou les établissements scolaires et les maisons de retraite. Pour montrer que le handicap n’est pas une barrière. Que ça ne m’empêche pas de vivre, et de monter tout un tas de projets ».
Les gens ont encore peur du handicap. Mais chacun peut se reconnaître dans un petit bout de mon livre ou de mon clip. Je veux dire que la différence concerne tout le monde.
Celui qui multiplie les actions de bénévolat est d’ailleurs en train de préparer son prochain projet : obtenir son brevet d’animateur.
Synopsis de “Teddy Fournier, Vers la lumière”
Teddy perd la vue à 14 ans, à cet âge où tout semble atteignable. Jeune ado tumultueux, il est alors ce qu’on appelle communément “une petite frappe”. Avec la cécité, sa vie bascule brutalement. Teddy se mure d’abord dans le déni. Le chemin qui le mène vers l’acceptation est semé d’autant de défis.
Centres spécialisés, professionnels de santé, cadre scolaire adapté… le parcours du combattant démarre. Sans voir, il doit se construire, trouver de nouveaux repères et repenser sa vie. Humble, courageux, tenace et pudique, il devient un homme dans l’adversité, combattant toujours ses vieux démons.
En perdant la vue, Teddy a appris à vivre. Il accueille la parentalité comme un don de la vie, et chérit ceux que la Providence place désormais sur son chemin. Entre grandes épreuves et introspection, il raconte son parcours, sans faux semblants, pitié ou misérabilisme, et pose un regard singulier sur ce qu’on appelle “le handicap”.
Vers la lumière est un récit vivant, chargé d’émotions contraires, où s’exprime toute la personnalité d’un jeune homme à la force devenue tranquille…
7. Seine-et-Marne : A Coupvray, le Musée Louis Braille ouvre les portes du savoir aux voyants comme aux malvoyants !
Par Fiona Faria, 8 avril 2023
L’héritage de Louis Braille continue à s’écrire. En France, Louis Braille (inventeur de l’écriture braille) est le seul seine-et-marnais enterré au Panthéon. Né le 14 janvier 1809 dans sa petite maison natale à Coupvray, l’inventeur est décédé brutalement d’une tuberculose à Paris, le 6 janvier 1852. Situé dans sa maison natale, 13 rue Louis Braille, le Musée Louis Braille nous plonge complètement dans la vie d’un homme d’exception. Fermez les yeux et ouvrez vos oreilles… Ici, les portes du savoir s’ouvrent aux malvoyants comme aux voyants.
Le Musée Louis Braille, une aventure hors-du-commun. Au fil des siècles, la maison campagnarde de Louis Braille défie les lois du temps… en conservant son jus d’antan. « On doit le Musée Louis Braille à un Monsieur qui s’appelait Jean Roblin. Dans les années 50, il a décidé de sauver cette maison, la maison natale de Louis Braille n’appartenant plus à la famille, Jean Roblin a décidé de créer l’association les Amis de Louis Braille. Il a fait un appel à dons à l’international et il a pu racheter la maison. » En 1952, Jean Roblin enclenche la création du fonds de la collection avant d’ouvrir les portes de la maison au public. En 1958, la maison est transmise à la municipalité de Coupvray, via un don associatif. « La mairie est propriétaire du bâtiment, elle prend en charge l’entretien et la préservation du patrimoine. Par contre, la gestion du musée (préservation, communication et médiation culturelle) est assurée par l’association, l’Union Mondiale des Aveugles et la Fédération des Aveugles de France – avec qui je travaille. » Investie par une mission humanitaire et sociale, Farida Saïdi conserve avec précaution les inventions de Louis Braille.
- Pour anecdote, les mains du génie sont conservées dans le cimetière de Coupvray, son corps est conservé au Panthéon.
- Quels sont les missions du Musée Louis Braille ? Transmission, partage et préservation de l’histoire du braille… A Coupvray, une équipe passionnée s’attèle à propager les valeurs de Louis Brialle. « La maison natale a un véritable intérêt patrimonial et architecturale. C’est une bâtisse paysanne massive comme il n’en existe quasiment plus, elle date du milieu du XVIIIème siècle, Louis Braille y est née au début du XIXème siècle. C’est dans la première pièce que nous découvrons avec les visiteurs que Louis Braille a vu le jour. » Une maison natale laissée dans son jus d’antan… pour le plus grand plaisir des visiteurs. « Il y a la question du braille, la question de l’accès aux personnes aveugles à l’éducation et au savoir. L’invention de Louis Braille est très importante pour toutes les personnes du monde entier, c’est cette écriture qui leur a permis d’avoir le rang de citoyen à part entière. » Une invention indispensable pour les malvoyants.
- « Louis Braille a consacré sa vie à aider ses frères et sœurs d’infortune ! »
- Enseignant, inventeur et musicien français… L’ingénieux Louis Braille était le fils d’un bourrelier cupressien, le dernier de la fratrie d’une famille bourgeoise. « C’est cet artisan qui travaillait le cuir à l’époque et qui fabriquait le matériel pour l’utilisation d’un cheval (selle, harnais, collier). Sa vie bascule quand il a trois ans… Il est dans l’atelier de son papa, il va prendre un outil tranchant… Cet outil va glisser à l’intérieur de son œil, il va le crever. La blessure est très grave, l’infection est importante. Entre l’âge de trois-cinq ans, le deuxième œil va s’infecter… Louis Braille tombe dans le noir total. » Scolarisé à l’école communale de Coupvray, Louis Braille est le seul enfant malvoyant du village. « Il se révèle être d’une intelligence remarquable, il est le premier dans toutes les matières. Il quitte le village de Coupvray à l’âge de 10 ans pour aller dans cette école à Paris, créée par Valentin Haüy : l’Institut National des Jeunes Aveugles. » explique Farida Saïdi.
L’histoire d’un parcours de vie exemplaire. Complètement dédié à l’éducation des personnes malvoyantes, Louis Braille invente le braille à l’âge de quinze ans avec un objectif : faciliter le quotidien de ses frères et sœurs. « Il est resté à l’école pour s’assurer qu’après, tous les enfants aveugles qui étaient scolarisés dans cet établissement puissent avoir un accès à la lecture et à l’écriture braille. » Comment est-il parvenu à concevoir l’écriture en braille ? « L’école de Valentin Haüy apprenait aux enfants à lire, à partir de nos lettres à nous. Notre écriture de voyant était mise en relief. C’était quasiment impossible pour l’enfant aveugle de déchiffrer nos lettres avec le doigt. En 1821, un personnage important entre en scène… l’Officier Barbier de la Serre qui invente une écriture nocturne, elle peut être lue dans le noir, une écriture en points saillants. A partir de cette écriture, Louis Braille va avoir un déclic. » L’écriture en points saillants : la solution adaptée au handicap de ses confrères. « A partir de là, Louis Braille va commencer à penser son système. Une écriture à six points. Imaginez que chaque cellule à six points (un, deux, trois, quatre, cinq et six)… A partir de ces six points, Louis Braille a créé 63 combinaisons différentes qui permettent de créer toutes nos lettres : du A à Z, les lettres accentuées, la ponctuation et les signes arithmétiques. » En 1829, l’écriture en braille est démocratisée sous sa forme actuelle. Quelques années plus tard, Louis Braille modernise la notation musicale avec un accès au solfège en braille.
« C’est un pèlerinage pour eux ! Ils sont reconnaissants à vie ! »
Plébiscité à l’international, Louis Braille est plus méconnu en France. A l’étranger, les touristes et les passionnés se précipitent au Musée Louis Braille… comme une étape de leur chemin de pèlerinage. « Dans l’histoire de l’éducation des personnes aveugles, il y a vraiment un avant-après Louis Braille. C’était un être d’une intelligence et d’une générosité remarquable. Louis Braille est un précurseur. 200 ans avant Steve Jobs, c’est Louis Braille qui a inventé l’écriture tactile. » Aujourd’hui, grâce au Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB), les livres en braille sont enfin vendus au même prix que les livres pour les voyants. « C’est une expérience multisensorielle pour chaque visiteur. A la fin de la visite, il peut écrire son prénom en braille. Et… Quand on rentre dans la maison natale, on rentre dans l’intimité du personnage, Louis Braille. C’est très émouvant. On reçoit beaucoup de personnes aveugles étrangères… A l’étranger, Louis Braille est connu et reconnu. » Un passage presque rituel et systématique pour les personnes malvoyantes.
Le Musée Louis Braille, une visite interactive
Dans la petite commune champêtre de Coupvray, les visiteurs découvrent la maison natale du génie. Majestueuse et pittoresque, la visite guidée relate l’exceptionnel parcours de vie de Louis Braille autour des trois pièces maîtresses. « Il y a la première pièce, la salle commune, c’est dans cette pièce que vivait la famille Braille au quotidien. C’est dans cette pièce que Louis Braille est née, le 4 janvier 1809. Il était le dernier de la fratrie, il y avait deux filles et deux garçons. Tout le monde vivait dans cette pièce et tout le monde y dormait. » Plutôt aisée, la famille Braille possédait une très belle cheminée et un four à pain. « La deuxième pièce qu’on découvre, c’est l’atelier du papa de Louis Braille… Là, tout est quasiment comme à l’époque. On voit… On imagine le petit Louis Braille âgé de trois ans monter sur l’établi du papa, prendre l’outil tranchant et venir se crever l’œil avec ses mains maladroites. » A l’étage, les visiteurs découvrent la chambre de Louis Braille. « La pièce est dédiée à l’histoire de l’écriture et à la vie de Louis Braille à partir de ses 10 ans. Il y a quelques objets personnels de Louis Braille qui ont été conservés, un partie de ses jeux, sa tablette et sa réglette. » Dans les vitrines, les machines, les livres et les pièces du fonds de collection sont respectueusement conservées.
« L’empreinte olfactive de la maison est encore très présente. On a encore une odeur ! »
Les visites guidées, un parcours d’exception.
Au fil de la visite, les voyageurs partent dans une immersion pleine et totale dans la vie mouvementée d’un homme investi. « Pour nous, les voyants, cette immersion dans l’intimité de Louis Braille, ça permet à chaque visiteur de repartir avec un peu de son histoire. » Louis Braille, un homme qui a marqué l’histoire et qui a ouvert les portes du savoir à tous les Hommes. « Louis Braille n’était qu’à moitié satisfait… Il savait que les voyants ne pourraient pas lire le braille. Il a conçu une second invention, une autre écriture qui s’appelle le décapoint sur une base de dix points. Il a inventé une machine, le raphigraphe. Un système absolument génial… La personne aveugle écrit en braille, mais, le rendu va former nos lettres à nous. » Un être fantastique qui a dédié sa vie aux autres. Une histoire passionnante à découvrir dans sa maison natale à Coupvray.
A la fin des visites guidées, les plus curieux écrivent quelques mots en braille… Une belle conclusion à ce fabuleux saut dans le temps ! Vous avez envie de plonger dans l’univers incroyable de Louis Braille ? A Coupvray, le Musée ouvre ses portes du mercredi au dimanche de 10h à 18h.
Pour écouter le reportage de Crazyradio cliquez sur ce lien.
8. Le truc de Josée : des accessoires pour la couture
Une perte de vision n’est pas une raison pour dire adieu à la couture! L’INLB vend des enfileuses conçues spécialement pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Il y en a différents modèles, dont certains sont pour la couture à la main et d’autres pour la machine à coudre. À l’aide d’une enfileuse, j’arrive à recoudre un bouton par exemple.
D’autres accessoires sont également à votre disposition, par exemple un guide magnétique pour aligner la couture en ligne droite ou encore un ruban à mesurer avec des repères tactiles à chaque demi-pouce. Consultez la catégorie Couture du catalogue de l’INLB pour plus de détails : http://cdv.inlb.qc.ca/category.php?id_category=21.