Les 13 priorités d’intervention du RAAMM
Le RAAMM poursuit un objectif ambitieux, mais essentiel : l’amélioration des conditions de vie des personnes aveugles et malvoyantes afin d’atteindre leur pleine et entière participation sociale.
Pour que la société devienne plus inclusive, notre intervention en défense des droits vise des changements structurels :
- Favoriser le développement des compétences et des connaissances des différents acteurs à l’intérieur des organisations;
- Instaurer des normes, des processus et des procédures afin que l’accessibilité soit intégrée aux organisations;
- Assurer un suivi ou une reddition de comptes qui responsabilise les organisations dans leurs changements de pratiques.
Pour maximiser notre impact, nous avons établi 13 priorités d’intervention, réparties sur 4 piliers qui mènent à l’inclusion sociale :
Un environnement numérique accessible
Dans nos rêves les plus fous, tous les sites Web, les plateformes et les dispositifs numériques sont accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes.
- Des développeurs et concepteurs Web compétents et autonomes en accessibilité numérique. Le RAAMM souhaite d’abord et avant tout outiller les différents acteurs numériques afin que l’accessibilité numérique soit normalisée. Dans les moyens privilégiés, on compte les formations, les campagnes de sensibilisation et la production de contenu.
- Des programmes d’études en technologie et en communication qui incluent les notions d’accessibilité numérique de manière pérenne.
- Des outils numériques accessibles pour tous les services essentiels (services publics et commerces essentiels). Un engagement de la part des fournisseurs de services essentiels est nécessaire pour que leurs politiques, plans et méthodes incluent l’accessibilité de manière pérenne.
- Des solutions de paiement accessibles pour tous les services essentiels. Acheter sans pouvoir valider de montant ne devrait plus être. Le RAAMM milite pour des terminaux de paiement et des systèmes de paiement réellement utilisables.
Des aménagements urbains inclusifs
Se déplacer en ville ne devrait pas être une course à obstacles.
- Des normes d’aménagements urbains qui favorisent la cohabitation des différents usagers de la voie publique. L’accessibilité universelle doit guider les normes d’aménagement.
- Des processus d’aménagement qui incluent systématiquement l’analyse des impacts sur les personnes aveugles et malvoyantes. Tests utilisateurs, consultations publiques, bonnes pratiques, consultations de spécialistes en orientation et mobilité… les processus de gestion de projet doivent inclure cette co-construction au lieu de se fier uniquement à des normes qui ne garantissent pas l’utilisabilité.
- Un entretien garantissant un accès sans obstacle en toute saison. Cela inclut l’aménagement de zones de travaux sécuritaires et le déneigement systématique.
- Des feux sonores systématiques et bien entretenus dans les zones dangereuses pour piétons aveugles ou malvoyants. Cela inclut l’intégration des feux sonores dans l’élaboration des projets d’aménagement, l’établissement de cibles d’implantation de feux sonores pour pallier le manque à gagner, l’amélioration de la procédure de signalement des bris, l’amélioration du processus d’entretien et le dégagement des zones entourant les poteaux.
- Du personnel, des gestionnaires et des élus aptes à comprendre les enjeux de la déficience visuelle, puis à appliquer judicieusement des normes et des processus d’aménagement. La création d’outils, de la formation et des campagnes de sensibilisation seront privilégiées.
Du transport collectif local sans obstacle
Pouvoir se déplacer de manière autonome grâce au transport régulier et au transport adapté, c’est essentiel pour vaquer à ses occupations quotidiennes.
- Des pratiques, normes et processus favorisant une chaine de déplacement sans obstacle. Cette chaine, c’est l’ensemble des étapes et des dispositifs nécessaires pour se rendre d’un point A à un point B, comme les gares, les arrêts d’autobus ou les véhicules, par exemple.
- Des chauffeurs aptes à accompagner efficacement les personnes aveugles et malvoyantes. Le service à la clientèle doit devenir un processus circulaire où la formation, la vérification des acquis et l’amélioration des procédures sont reliées. Des mesures robustes doivent être mises en place afin d’assurer une continuité malgré le roulement de personnel.
Un milieu culturel inclusif
L’accès à l’art permet une forte participation sociale et contribue à l’inclusion. Les pratiques évoluent, mais varient énormément d’un secteur et d’une institution à l’autre.
- Un milieu culturel sensibilisé et formé aux besoins des personnes aveugles et malvoyantes. Ici aussi, le changement passera par de la création d’outils, de la formation et des campagnes de sensibilisation.
- Une offre culturelle variée et riche qui soit accessible. Nos actions visent notamment les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacles, et les bibliothèques. L’offre ou le contenu accessible peut prendre la forme d’audiodescription et d’expériences multisensorielles variées.
Au-delà de ces revendications
De nombreux autres dossiers nous tiennent à cœur, mais comme nous ne pouvons pas tout faire, nous appuyons d’autres organisations pour les mener à bien : un responsable de l’accessibilité universelle dans chaque municipalité, un service de transport collectif fiable, des services de réadaptation accessibles, un Québec sans pauvreté, puis du logement accessible et abordable.
Ces 13 priorités nous permettront surtout de maximiser nos chances pour bâtir ensemble un quotidien accessible !