Écho du RAAMM pour la période du 27 novembre au 3 décembre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 27 novembre au 3 décembre 2017.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. INCA-FORMATIONS EN TECHNOLOGIES ADAPTÉES
- 2. DMLA : le nombre de nouveaux cas est en baisse constante
- 3. L’écriture inclusive, «une langue incompréhensible» pour les non-voyants
- 4. Les couleurs de Jean-Gabriel Causse
- 5. Ashley, la candidate malvoyante qui a bouleversé le jury de Nouvelle Star
- 6. Une poursuite pour erreur médicale à Grand-Sault
- 7. Un aveugle évite un train grâce à un inconnu
- 8. In Touch à l’Unesco : le spectacle qui change des vies
- 9. I Wheel share : « Faîtes entendre votre voix et œuvrez pour l’accessibilité »
- 10. La réforme de la santé faite sur le dos des personnes handicapées, dit un groupe
- 11. Soutenir l’accessibilité et l’adaptation du domicile : des initiatives à la portée des municipalités
- 12. MÉMO-Qc félicite Mme Valérie Plante et souhaite qu’elle passe rapidement à l’action en ce qui concerne la mobilité et l’accès à l’habitation des personnes en situation de handicap
1. INCA-FORMATIONS EN TECHNOLOGIES ADAPTÉES
Calendrier – hiver 2018
C’est le moment de vous inscrire aux formations en technologies adaptées qui seront offertes par INCA cet hiver. Apprenez à utiliser Windows 10, Windows 7, Word, Excel, Facebook et iPhone avec synthèse vocale ou grossissement d’écran!
Toutes les formations sont gratuites, grâce à la générosité de nos donateurs.
Profitez de notre nouvelle formation sur Facebook pour les utilisateurs de grossissement.
La plupart de nos formations sont offertes sous forme de webinaires. C’est-à-dire que les cours sont offerts sous forme de vidéos sur notre plateforme de formation en ligne. Ce format, très apprécié de nos participants, vous permet de vous connecter à la formation selon vos disponibilités et de la suivre à votre rythme, dans le confort de votre foyer. Une téléconférence de suivi se tient sur une base hebdomadaire avec les autres participants et le formateur, vous permettant de valider vos acquis et de poser vos questions. La participation à l’appel de suivi est facultative, mais fortement recommandée.
Horaires et détails des formations
Formation à distance (par conférence téléphonique) :
Prérequis techniques
Pour suivre cette formation de groupe à distance, dans le confort de votre foyer, vous devez avoir une connexion Internet intermédiaire ou haute vitesse et une connexion téléphonique, idéalement avec un téléphone mains libres. Groupe de 6 personnes maximum.
- Microsoft Word version 2010 – 2013 – 2016
(Utilisateurs de grossissement d’écran*)
Du 6 février au 27 mars 2018.
Tous les mardis de 9h00 à 12h00.
À l’issue de cette formation, vous maîtriserez les principales fonctions de Microsoft Word. Vous apprendrez comment créer des tableaux, serez en mesure de créer, enregistrer et imprimer des documents. Vous saurez comment les mettre à jour et les réviser, notamment en modifiant la mise en forme. Finalement, vous pourrez créer facilement des tables de matières.
- Internet (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Du 28 mars au 25 avril 2018.
Tous les mercredis de 9h à 12h.
À l’issue de ce cours, la personne maîtrisera les fonctions élémentaires du navigateur Internet Explorer. Elle sera en mesure d’ajouter et de gérer efficacement ses favoris, de gérer et utiliser son historique de navigation et d’effectuer des recherches efficaces avec le moteur de recherche Google.
Webinaires (autoformations supervisées) :
Prérequis techniques
Pour suivre une formation en ligne, par vidéo, vous devez avoir une connexion Internet intermédiaire ou haute vitesse et une connexion téléphonique.
- Facebook (Utilisateurs de grossissement d’écran*)
Suivi téléphonique : les mardi 30 janvier et 13 février 2018 de 13h30 à 14h15.
À l’issue de ce cours, vous maîtriserez les principales fonctions du réseau social Facebook. Vous serez en mesure de clavarder, d’envoyer des messages, de partager des photos, des vidéos et des liens Internet. Finalement, vous saurez comment gérer votre profil et vos contacts.
- Facebook (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Suivi téléphonique : les mardi 30 janvier et 13 février 2018 de 15h30 à 16h15.
À l’issue de ce cours, vous maîtriserez les principales fonctions du réseau social Facebook. Vous serez en mesure de clavarder, d’envoyer des messages, de partager des photos, des vidéos et des liens Internet. Finalement, vous saurez comment gérer votre profil et vos contacts.
- Microsoft Word version 2010 – 2013 – 2016 (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Du 31 janvier au 14 mars 2018.
Suivi téléphonique : les mercredis de 9h30 à 10h15.
À l’issue de cette formation, vous maîtriserez les principales fonctions de Microsoft Word. Vous apprendrez comment créer des tableaux. Vous serez en mesure de créer, enregistrer et imprimer des documents. Vous saurez comment les mettre à jour et les réviser, notamment en modifiant la mise en forme. Finalement, vous pourrez créer facilement des tables de matières.
- iPhone (Utilisateurs de VoiceOver, une revue d’écran semblable à Jaws)
Du 31 janvier au 14 mars 2018.
Suivi téléphonique : les mercredis de 11h00 à 11h45.
À l’issue de cette formation, vous apprendrez comment faire des appels et gérer vos contacts. Vous maîtriserez les principaux gestes de VoiceOver. Vous pourrez écrire du texte à l’aide du clavier virtuel. Vous serez en mesure d’utiliser l’application SIRI. Vous apprendrez la gestion de vos courriels et la navigation Internet.
- Windows 10, notions de base (Utilisateurs de grossissement d’écran*)
Du 21 février au 18 avril 2018.
Suivi téléphonique : les mercredis de 13h15 à 16h15.
À l’issue de cette formation, vous maîtriserez les fonctions élémentaires de Windows version 10. Vous apprendrez à découvrir toutes les possibilités de l’explorateur Windows et du bureau. Vous serez en mesure de gérer efficacement vos fichiers et vos dossiers personnels. Vous pourrez gérer vos lecteurs et votre espace de stockage en ligne OneDrive. Vous apprendrez la gravure et la compression des fichiers. Vous découvrirez l’utilisation des bureaux virtuels et du gestionnaire des tâches.
- Microsoft Excel version 2010 – 2013 – 2016 (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Du 1er février au 29 mars 2018.
Suivi téléphonique : les jeudis de 9h30 à 10h15.
À l’issue de la formation, vous serez capable de créer des tableaux de données, faisant intervenir des calculs simples. Vous comprendrez le concept de notion d’adressage relatif et absolu. Vous saurez utiliser des fonctions statistiques et des fonctions logiques simples. Vous apprendrez comment masquer et protéger les données.
- Microsoft Excel version 2010 – 2013 – 2016 (Utilisateurs de grossissement d’écran*)
Du 1er février au 22 mars 2018.
Suivi téléphonique: les jeudis de 11h00 à 11h45.
À l’issue de la formation, vous serez capable de créer des tableaux de données, faisant intervenir des calculs simples. Vous comprendrez le concept de notion d’adressage relatif et absolu. Vous saurez utiliser des fonctions statistiques et des fonctions logiques simples. Vous apprendrez comment masquer et protéger les données.
- Windows 7, notions de base (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Du 1er février au 15 mars 2018.
Suivi téléphonique : les jeudis de 15h30 à 16h15.
À l’issue de cette formation, vous maîtriserez les fonctions élémentaires de Windows version 7. Vous apprendrez à découvrir toutes les possibilités de l’explorateur Windows et du bureau. Vous serez en mesure de gérer efficacement vos fichiers, vos dossiers personnels et utiliser les lecteurs de stockage. Finalement, vous pourrez apprendre la gravure des CD et des DVD.
- Windows 10, notions de base (Utilisateurs de Jaws ou NVDA)
Du 3 mai au 21 juin 2018.
Suivi téléphonique : les jeudis de 9h30 à 10h15.
À l’issue de ce cours, vous maîtriserez les fonctions élémentaires de Windows version 10. Vous apprendrez à découvrir toutes les possibilités de l’explorateur Windows et du bureau. Vous serez en mesure de gérer efficacement vos fichiers et vos dossiers personnels. Vous apprendrez la gravure et la compression des fichiers. Vous découvrirez l’utilisation des bureaux virtuels et du gestionnaire des tâches. Finalement, vous serez en mesure d’installer et désinstaller des applications.
* Les clients d’INCA utilisateurs du logiciel Zoomtext, du logiciel Magic, de la loupe Windows ou n’utilisant aucun logiciel adapté peuvent s’inscrire à ces formations (grossissement d’écran).
Les places sont limitées, n’attendez pas pour vous inscrire !
Communiquez avec nous par téléphone au 514-934-4622 poste 230, sans frais au 1-800-465-4622, poste 230 ou par courriel à [email protected].
Veuillez noter que des formations privées sont maintenant disponibles sur demande moyennant un déboursé.
Contactez nos spécialistes pour en savoir plus.
2. DMLA : le nombre de nouveaux cas est en baisse constante
La rétine est en meilleure santé depuis le début du 20ème siècle grâce à un environnement plus sain.
Vos arrière-arrière-petits-enfants auront-ils encore un risque de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA ? C’est en tout cas la question que l’on peut se poser à la lecture d’une étude très encourageante publiée par la revue JAMA Ophtalmology début novembre.
Cette publication compare le nombre de nouveaux cas déclarés entre quatre générations nées au 20ème siècle (entre 1901 et 1984). Elle révèle que le nombre de nouveaux cas de DMLA a drastiquement diminué entre chaque génération. À âge équivalent, toutes les générations présentaient un nombre de nouveaux cas moins important que la précédente (60% plus bas à chaque fois). «Ce déclin spectaculaire entre les générations suggère que les rétines des baby-boomers vieillissants seront en meilleur état plus longtemps que celles des générations précédentes», notent les auteurs de l’étude.
Perte de la vision centrale
La DMLA est en effet une maladie de la rétine liée au vieillissement, parfois prématuré, de la macula. «Cette zone représente seulement 2% de la rétine mais c’est le siège du point de fixation de l’œil», éclaire le Pr Laurent Kodjikian, chef de service adjoint à l’hôpital de la Croix Rousse (Lyon) et secrétaire général adjoint de la Société française d’ophtalmologie La maladie entraîne donc la perte de la vision centrale, sans jamais en revanche, rendre aveugle les malades.
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont d’abord défini quatre générations: les participants nés entre 1901 et 1924 («Greatest generation»), entre 1925 et 1945 («Silent generation»), entre 1946 et 1964 (Baby-boomers) et enfin ceux nés entre 1965 et 1984 («Generation X»). Ils ont ensuite ajusté, grâce à un modèle mathématique, l’âge des participants, afin de pouvoir comparer la maladie selon des échelles équivalentes.
Un environnement plus propre
«Les baby-boomers auront moins de risques que les générations précédentes d’avoir une DMLA», si la tendance observée sur cinq ans se confirme, concluent les chercheurs. Ils ajoutent: «Le déclin de la maladie est cohérent, avec le déclin du nombre de nouveau cas de maladie cardiovasculaire et de démence, observés durant la même période, et avec l’allongement de la vie.»
Pour les scientifiques américains, à l’origine de cette étude, cette diminution peut s’expliquer par «le fait que les nouvelles générations vivent dans un environnement plus sain, par exemple avec un air et une eau plus propre», mais également par l’accès facilité aux vaccins et aux antibiotiques, qui ont fait diminuer le nombre d’infections. Enfin, «the Greatest generation» a connu des moments douloureux (guerre, rationnement etc.), ce qui a pu avoir des effets secondaires importants sur la santé, et notamment sur la santé des yeux.»
L’âge, premier facteur de risque
«Si cette étude donne des indications sur le nombre de nouveaux cas de DMLA, elle ne donne en revanche aucune indication sur le nombre total de personnes atteintes par la maladie. Car, avec le vieillissement de la population, ce nombre n’a pas dû bouger entre chaque génération», rappelle le Pr Laurent Kodjikian.
L’avancée dans l’âge demeure en effet le premier facteur de risque de la maladie, «suivi par le tabagisme, puis l’alimentation. Il faut manger des bonnes graisses, types Oméga 3 ou encore des antioxydants », conclut le Pr Laurent Kodjikian, qui rappelle que la DMLA rend très malvoyant, mais jamais aveugle. La DMLA touche 8% de la population française, et est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans.
Article d’Aurélie Franc publié dans Le Figaro le 22 novembre 2017
Source : http://sante.lefigaro.fr/article/dmla-le-nombre-de-nouveaux-cas-est-en-baisse-constante/
3. L’écriture inclusive, «une langue incompréhensible» pour les non-voyants
Alors que les spécialistes s’interrogent sur les éventuelles difficultés que pourrait engendrer l’écriture inclusive chez les dyslexiques, la fédération des Aveugles de France tire la sonnette d’alarme contre cette « langue incompréhensible ». Dans un communiqué publié lundi, elle demande la fin de « ce mélange des genres ».
L’écriture inclusive est-elle néfaste? Alors que la ministre de la Culture, Françoise Nyssen et les orthophonistes s’interrogent sur les potentielles difficultés que son usage pourrait engendrer chez les dyslexiques, la fédération des Aveugles de France a tout bonnement demandé ce lundi 20 novembre, la fin de ce «mélange des genres». Cette écriture, a-t-elle indiqué dans un communiqué, donne une «langue illisible, incompréhensible» et «proprement indéchiffrable par nos lecteurs d’écrans».
«Vouloir à tout prix dans une même phrase faire référence aux deux genres revient à faire naître une langue illisible, incompréhensible en particulier par ceux qui éprouvent quelques difficultés avec cette même langue, les dyslexiques par exemple. Pour nous personnes aveugles, cette soi-disant langue inclusive est proprement indéchiffrable par nos lecteurs d’écrans», explique dans un communiqué cette fédération.
«Une preuve d’inculture incroyable»
Outil destiné à lutter contre les stéréotypes liés aux sexes et les inégalités entre les femmes et les hommes, l’écriture inclusive consiste à inclure le féminin, entrecoupé de point-médians, dans les noms. Par exemple: agriculteur.rice.s, artisan.e.s, Français.e.s, ou commerçant.e.s.
Intervenant dans un débat qui agite actuellement le monde de l’éducation ou des médias, cette fédération de non-voyants et de malvoyants demande «que soit mis fin à ce mélange des genres qui ne peut que porter gravement atteinte à une cause noble entre toutes mais qui serait ici bien mal défendue».
«S’il est un combat qui retient l’attention de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, c’est bien celui pour l’égalité des droits et des chances» mais «faire de la question de la construction de la langue un sujet qui aurait rapport avec une quelconque discrimination sexuelle, c’est là faire preuve d’une inculture incroyable et de confusion redoutable», ajoute son président Vincent Michel.
Article de l’Agence France-Presse publié e 21 novembre 2017
4. Les couleurs de Jean-Gabriel Causse
Dans un roman fantastique publié en noir et en braille, ‘Les crayons de couleurs’, une chroniqueuse aveugle et un trentenaire paumé partent à la recherche des couleurs disparues de la face de la planète, une histoire haletante qui donne un autre sens à notre vision du monde…
Comment vivre dans un monde sans couleurs ? Arthur a consommé tous les stocks de pigments restants dans l’usine des crayons Gaston Cluzel lors de la dernière fabrication avant liquidation, et subitement toutes les couleurs disparaissent de par le monde ! Accompagné de Charlotte, charmante chroniqueuse scientifique aveugle spécialiste des couleurs, et de sa fille Louise, il part à la reconquête de chaque couleur pour rompre la monotonie d’un monde transformé en une gamme de gris, parabole d’une uniformité forgée par la mode et les industriels. Jean-Gabriel Causse, l’auteur de ce roman palpitant dont les deux protagonistes principaux présentent quelques similitudes avec ceux du récent Jules de Didier Van Cauwelaert (qu’il assure n’avoir pas encore lu) s’exprime sur son écriture et le message qu’il souhaite faire passer. Un roman qui a, c’est une première française, été publié au préalable en braille par le Centre de transcription et d’édition en braille (CTEB).
Question : Vous semblez nager dans les couleurs, qu’est-ce qui vous a fait vous y intéresser de manière scientifique ?
Jean-Gabriel Causse : J’étais publicitaire et je cherchais un concept. Un jour, j’ai renversé du vin sur mon t-shirt et je me suis dit “tiens, voilà un t-shirt bordeaux, mais si je dis qu’il a la couleur exacte du Château Petrus 89, tout de suite cette couleur va prendre une dimension supplémentaire pour les amateurs de grands vins !”. J’ai donc lancé la première agence de conseil en communication par la couleur, avec des couleurs assez originales que j’ai cherchées de manière scientifique, telle la couleur exacte des yeux de Mona Lisa par exemple. J’ai travaillé avec Le Louvre pour savoir quelle était la couleur des yeux les plus célèbres au monde… J’ai aussi eu la chance de travailler avec la NASA pour qu’on puisse définir ensemble la couleur de notre planète bleue : on en parle toujours mais c’est quel bleu ? J’ai développé pas mal de couleurs.
Question : Et donc, les yeux de la Joconde sont de quelle couleur ?
Jean-Gabriel Causse : Les yeux de Mona Lisa sont une sorte de caramel brun mais si je vous dis marron, ce n’est pas très attractif ! Si je vous dis que c’est la couleur des yeux de Mona Lisa, vous ne la voyez certainement pas de la même façon. Au départ, mon concept par ce qu’il a de symbolique, c’était de lancer des couleurs jusqu’à ce que le pédopsychiatre Marcel Rufo me demande de faire les couleurs de l’Hôpital Salvator à Marseille. Là, je me suis demandé ce que je pourrais mettre dans la chambre d’un enfant dépressif : du rouge qui va l’activer, du bleu pour le calmer ? Voilà à peu près toutes les connaissances que j’avais sur les influences de la couleur. Qu’est-ce que je mets dans un réfectoire où la moitié des jeunes filles sont anorexiques ? J’ai interrogé mes collègues du petit monde de la couleur, personne n’avait de réponse vraiment concrète, j’ai découvert que les scientifiques travaillaient énormément sur le sujet en particulier avec les neurosciences, et qu’il existait un vrai fossé entre ce travail scientifique sur la perception des couleurs et la façon dont nous, les designers, exploitions les couleurs. J’ai trouvé des choses fascinantes dont j’ai fait mon premier livre, L’étonnant pouvoir des couleurs, qui s’est avéré un gros succès parce que personne n’avait comblé ce fossé et voilà comment je suis devenu spécialiste de la couleur.
Question : Pourquoi avoir plongé une aveugle dans ce monde coloré pour en faire une spécialiste de la couleur ?
Jean-Gabriel Causse : Après mon essai sur le monde de la couleur, on sentait qu’il y avait quelque chose de très fort et on m’a demandé une suite. J’ai répondu qu’il fallait attendre que les scientifiques travaillent, je n’allais pas inventer des théories. Par contre, ce qui m’a intéressé c’est de faire passer ce message sous la forme d’un roman. J’ai cherché pas mal de scénarios, et je suis allé dans le restaurant Dans le noir où j’ai été accueilli par un aveugle référent. Je ne connaissais pas d’aveugles, inconsciemment j’avais un peu de pitié pour cet aveugle qui m’accueillait, et après avoir passé une heure avec lui et ses collègues où c’est nous qui sommes les vrais handicapés, que l’on comprend qu’ils ont leurs quatre autres sens plus développés que nous, on ne peut s’empêcher de les trouver absolument formidables et quand on sort, on n’a plus du tout cette pitié… Je trouvais cela intéressant, surtout pour ceux qui ne connaissent pas les personnes handicapées, de dire “qu’est-ce qu’elles sont formidables !” Je me suis dit que cette personne-là pouvait devenir ma spécialiste de la couleur, reprendre le rôle que j’avais dans mon essai, parce que de toute façon, la couleur est une illusion : il n’y a pas deux personnes qui voient exactement les mêmes couleurs, on sait que des couleurs sont hors du spectre visible pour l’homme mais visibles par des animaux, la couleur n’existe que quand on la regarde. Une aveugle ne se fait pas tromper par cette illusion puisqu’elle ne les voit pas. C’était la bonne personne pour parler des influences des couleurs, elle n’a pas besoin de les voir pour comprendre leurs effets. J’ai ensuite rencontré des non-voyants auxquels j’ai demandé “c’est quoi la couleur ?”, et c’était passionnant. On leur explique que l’eau est transparente mais pourtant dans une piscine elle devient bleue, c’est bizarre à comprendre. Le vin blanc en fait est plutôt jaune, c’est le lait qui est blanc, etc. Il y a pas mal de choses assez compliquées pour eux à comprendre, surtout pour ceux qui n’ont jamais vu les couleurs, mais en même temps ils ont développé un imaginaire autour des couleurs que je trouve très intéressant.
Question : Doit-on voir dans votre roman une parabole sur la vision ?
Jean-Gabriel Causse : Mon message de fond s’adresse plutôt aux voyants, dire que nous avons perdu en Occident depuis une vingtaine d’années l’attrait de la couleur. On n’a jamais vécu dans un monde aussi désaturé, avec autant de couleurs neutres, nos murs sont devenus blancs, nos voitures sont grises, noires ou blanches, on s’habille avec de moins en moins de couleurs et c’est ça que je dénonce. En expliquant que ces couleurs nous font du bien et qu’on a intérêt à vivre dans la couleur. Si les murs de votre bureau sont blancs, sachez que vous avez un risque de burnout supérieur de 25% : vous vous ennuyez plus vite, vous êtes moins créatif que ceux qui travaillent dans des couleurs froides, moins productif que dans des couleurs chaudes. En fait nos environnements désaturés ou blancs, c’est une erreur. C’est ce contre quoi je me bats.
Question : Publier ce roman avec une version braille, c’est votre idée ou celle de l’éditeur ?
Jean-Gabriel Causse : J’ai fait lire le roman avant son impression à des aveugles, pour ne pas écrire de bêtises, je voulais être au plus près de la réalité, et à force de rencontrer, discuter avec des personnes aveugles dont certaines lisaient le braille, je me suis dit que si je pouvais aider j’en serais ravi. Le Centre de transcription et d’édition en braille a accueilli le projet avec beaucoup d’enthousiasme et était ravi de sortir le livre en braille en avant-première. C’était une volonté et en même temps une grande fierté que la première langue de mon roman soit le braille.
Propos recueillis par Laurent Lejard, octobre 2017.
Source : http://www.yanous.com/tribus/aveugles/aveugles171020.html
5. Ashley, la candidate malvoyante qui a bouleversé le jury de Nouvelle Star
Avec sa reprise de Céline Dion «Je sais pas», la candidate Ashley a ému les quatre membres du jury de «Nouvelle Star» mercredi.
Dany Synthé a ressenti des «frissons», Coeur de Pirate n’a pas pu retenir ses larmes…L’audition d’Ashley a secoué le jury de «Nouvelle Star» mercredi. A 26 ans, cette étudiante en psychologie malvoyante chante depuis l’âge de neuf ans. Le chant est pour elle un moyen d’extérioriser ses sentiments et de faire «oublier» son handicap aux gens qui l’écoutent. «Je suis quelqu’un qui intériorise beaucoup mes émotions, donc je ressors mes émotions en chantant», a-t-elle expliqué dans son portrait. Ses émotions ont touché Benjamin Biolay, Nathalie Noennec, Coeur de Pirate et Dany Synthé en plein coeur. Les quatre jurés ont été conquis lorsqu’elle a interprété «Je sais pas» de Céline Dion, puis «Sodade» de Cesária Évora en hommage à ses origines Cap-Verdiennes.
«C’était bouleversant, émouvant de vous entendre. J’ai été embarquée immédiatement par votre version de Céline. Vous avez quelque chose de vocalement pur d’une grande interprète. Vous avez déjà un niveau immense», lui a dit Nathalie Noaennec. «C’était fou, il n’y avait rien à dire. J’étais trop bouleversée pour prendre des notes, je m’excuse c’est pas très pro», a poursuivi Coeur de Pirate qui a versé quelques larmes en écoutant la reprise du morceau de sa compatriote québécoise. Plus pudique, Benjamin Biolay a affirmé que l’interprétation d’Ashley l’avait fait «bouillonner» à l’intérieur. «Tu es une très grande artiste», lui a-t-il dit. «Tu es la première candidate toutes villes confondues qui m’a mis autant les frissons. Bravo. C’est dingue tu m’as même fait briller les yeux», a conclu Dany Synthé.
Unanime sur le talent d’Ashley, le jury lui a accordé un Star Pass, le précieux sésame qui lui permet d’intégrer la liste des 15 finalistes de l’émission.
Article publié le 16 novembre 2017 par Paris Match
6. Une poursuite pour erreur médicale à Grand-Sault
Un homme de la région de Grand-Sault, dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, poursuit des intervenants en santé après un accident qui lui a fait perdre la vue. Donald Deschênes, de Drummond, demande une compensation pour l’erreur médicale qu’il affirme avoir subie.
Huit personnes ou entités sont visées par cette poursuite conjointe de Donald Deschênes et de sa femme, Monique Deschênes : l’Hôpital général de Grand-Sault, l’Hôpital régional de Saint-Jean, Ambulance Nouveau-Brunswick, le Dr Michel Nowlan, le Dr John A. Mowatt, le Dr Geoffrey S. Cook, le Dr Hari Kumar Ondiveeran ainsi que le Dr Abdusalam Milod Serb.
Dans la poursuite, déposée en juin dernier, le couple accuse les défendeurs d’avoir fait preuve de négligence lorsqu’ils ont traité monsieur Deschênes.
Le fil des événements
L’histoire a commencé en juin 2015, lorsque Donald Deschênes s’est servi de kérosène pour allumer un feu. Ses pantalons ont alors pris feu, brûlant son corps à 80 %.
Après avoir été transporté à l’Hôpital général de Grand-Sault, puis à l’Hôpital régional de Saint-Jean par ambulance aérienne, l’homme dans la cinquantaine a finalement passé quatre mois dans l’unité de soins aux brûlés de l’hôpital Queen Elizabeth II d’Halifax. C’est à ce moment que le personnel soignant se serait rendu compte de sa cécité, qui aurait été causée par la mauvaise administration d’un traitement contre ses brûlures.
Une vie bouleversée
La poursuite mentionne la perte importante de qualité de vie qu’a causée la cécité de Donald Deschênes. Camionneur de profession, il ne peut plus travailler ni s’occuper de tâches ménagères. Il a également dû déménager dans un foyer de soins puisque sa femme a dû retourner au travail et ne pouvait plus s’occuper de lui.
Le couple poursuit les défendeurs en dommages et intérêts pour toutes les pertes financières occasionnées par la cécité de M. Deschênes, ainsi que pour la baisse de sa qualité de vie.
Nous sommes entrés en contact avec Donald Deschênes, mais il a préféré ne pas accorder d’entrevue.
Un texte de Kassandra Nadeau-Lamarche publié le 16 novembre 2017
Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1067195/poursuite-erreur-medicale-grand-sault-donald-deschenes
7. Un aveugle évite un train grâce à un inconnu
Un non-voyant peut dire merci à un inconnu sans l’intervention duquel il ne serait peut-être plus de ce monde aujourd’hui.
Il s’apprêtait, d’un pas décidé, à traverser un passage à niveau à Aurora, aux États-Unis, quand un homme surgi de nulle part l’a agrippé pour l’empêcher d’avancer davantage, tel qu’on peut le constater sur la vidéo captée par les caméras de surveillance.
Quelques secondes plus tard, un train arrivait à toute vitesse à l’endroit même où aurait dû se trouver l’aveugle.
Heureusement, personne n’a été blessé.
Mike Wyatt – c’est le nom de celui qui a été sauvé in extremis -, est maintenant à la recherche du bon Samaritain qui lui a évité le pire. Depuis, il est retourné à la même station de train où s’est produit l’incident, portant un panneau où il est inscrit qu’il souhaite retrouver l’inconnu qui lui a sauvé la vie.
Publié par TVA Nouvelles selon CNN le 16 novembre 2017
Source : http://www.tvanouvelles.ca/2017/11/16/un-aveugle-evite-un-train-grace-a-un-inconnu
8. In Touch à l’Unesco : le spectacle qui change des vies
Alors que l’annonce par Thomas Sotto sur son handicap réactive le débat sur la place des personnes en situation de handicap, nous nous apprêtons à célébrer, le 3 décembre prochain, la Journée internationale des personnes handicapées. A cette occasion, l’Unesco invite une pièce de théâtre unique au monde qui met en scène des acteurs professionnels et des comédiens à la fois sourds et aveugles.
Lorsque ce spectacle a été imaginé par Evgueny Mironov, l’artiste le plus reconnu en Russie, peu de gens ont cru en la possibilité d’amener sur scène des personnes sourd-aveugles et de les transformer en acteurs à part entière. J’ai cru en ce projet et ai rassemblé autour de moi une équipe qui a appris à se connaître et à communiquer en langue des signes tactile.
Dès le départ, la volonté de faire de ce spectacle une œuvre artistique nous a guidés. Proposer de l’art inclusif de grande qualité à un public valide et handicapé a été et reste un moteur essentiel de notre travail. Après deux années où le public de plusieurs grandes villes de Russie est venu nombreux pour admirer cette performance si spéciale, j’ai décidé de faire évoluer la pièce afin de montrer aux spectateurs l’impact positif que l’art peut avoir sur la vie d’une personne en situation de handicap.
La mise en scène a été changée, les acteurs sourd-aveugles s’adressent directement au public en langage des signes et le message qu’ils portent est fort et positif. Désormais, les personnes sourd-aveugles sont beaucoup plus visibles en Russie grâce à ce projet et nous avons inclus deux actrices venues de France et de Grande-Bretagne, elles aussi sourd-aveugles, afin de partager de nouvelles histoires et montrer que la communauté sourd-aveugle existe dans tous les pays du monde. En additionnant nos forces, nous pouvons toucher un public plus large, changer l’attitude des voyants et des entendants et ouvrir les cœurs.
Notre travail franchit les frontières et la première représentation de la version internationale de In Touch a été couronnée de succès au prestigieux National Theater de Londres le 14 octobre dernier. Notre prochain rendez-vous avec le public aura lieu le 4 décembre prochain au siège parisien de l’Unesco. Sans le soutien de nos partenaires, cet événement ne pourrait pas avoir lieu. Le Fonds de charité Art, Science et Sport a cru en ce projet international dès le début et nous a permis de réunir la prestigieuse expertise du British Council, Graeae et de l’Unesco autour de notre structure Inclusion-Art Center et la Fondation pour les personnes sourd-aveugles Connection.
Là encore, notre premier objectif est de faire connaître la réalité des sourd-aveugles et d’aider à une meilleure insertion dans la société des personnes en situation de handicap. Comme le dit Thomas Sotto dans son interview à France Inter, le handicap n’est pas qu’un problème personnel, c’est « aussi le problème des autres ». Le regard de l’autre, la tolérance et le refus de l’indifférence sont les seuls moyens de surmonter le handicap. L’art peut être un tremplin extraordinaire capable de rassembler au-delà des handicaps et des nationalités. C’est pourquoi la Journée internationale des personnes handicapées et les efforts de l’Unesco en matière de visibilité et d’accessibilité sont si importants à promouvoir.
Article de Viktoria Violleau-Avdeeva publié le 21 novembre 2017
Source : http://blogs.mediapart.fr/viktoria/blog/211117/touch-l-unesco-la-spectacle-qui-change-des-vies
Nous sommes allés à la rencontre d’Audrey Sovignet, fondatrice d’ I Wheel share, une application et un site internet qui proposent d’échanger des expériences autour de l’accessibilité et du handicap.
Racontez-nous l’histoire d’ I Wheel share.
Tout a commencé il y a un peu plus de quatre ans. Mon petit frère, Lucas, a eu un accident de la route qui l’a rendu paraplégique. Nous venons de St-Étienne et j’habite à Paris maintenant. Il avait 16 ans à l’époque, aujourd’hui il a 21 ans. Au moment où il sortait de son centre de réadaptation, après un an environ, j’étais pour ma part en formation de programmation. J’apprenais à coder et programmer des applications mobiles et des sites internet. Du coup, j’ai passé les vacances de Noël avec lui et je l’ai écouté pendant une journée raconter les situations problématiques qu’il commençait à connaître dans son quotidien. Car quand on sort d’un cocon qu’est en quelque sorte le centre de réadaptation, la réalité est assez dure et j’ai un peu halluciné. J’ai pris un carnet, j’ai noté, toutes ses histoires. Et puis, je suis allée sur internet, découvrir la parole des personnes en situation de handicap, sur les forums, sur les blogs… et je me suis rendu compte que tout était très éparpillé, que les différentes critiques et propositions manquaient de visibilité. Je parle ici de tous les handicaps et pas uniquement de la paraplégie.
À partir de là, j’ai fait plusieurs constats :
– Ces témoignages éparpillés sur la toile manquaient d’impact.
– Mon frère ne voulait pas être stigmatisé comme personne en situation de handicap.
– La parole des personnes en situation de handicap était entendue via les associations et que du coup, par exemple, celle de mon frère n’allait pas être entendue et qu’il n’était peut-être pas le seul dans ce cas.
C’est à ce moment que nous avons trouvé le nom « I Wheel share » et qu’on a décidé de créer une plateforme collaborative inclusive. Je me suis aussi rendu compte que mon frère n’était pas forcément sensibilisé aux autres types de problématiques que pouvaient rencontrer d’autres profils de personnes en situation de handicap, et qu’il y avait un manque de sensibilisation à ce niveau-là, aussi bien auprès des valides qu’entre les personnes en situation de handicap.
Comment fonctionne cette application concrètement ?
Cette application est téléchargeable sur IOS ou Android. Pour la décrire de manière simple, on peut dire que c’est un Trip advisor du handicap. Présentée sous forme de carte, elle permet à chacun d’exprimer des galères ou des bons plans rencontrés au quotidien, ou de consulter les expériences racontées par les autres, et ce de manière géolocalisée. Tout cela dans un esprit d’entraide et de partage entre des personnes en situation de handicap mais aussi des aidants. Nous essayons d’ouvrir au maximum notre champ d’action, c’est pourquoi nous incluons aussi les problématiques des personnes se déplaçant avec une poussette. À ce jour nous comptons plus de 1300 utilisateurs et plus de 4000 followers sur Facebook (au moment de l’interview). Nous en sommes actuellement à la version 1, mais une seconde version est en cours d’élaboration et devrait voir le jour d’ici fin 2017.
Nous proposons actuellement six catégories d’expériences :
– « Ça roule » : Des expériences positives de mobilité.
– « Bâtons dans les roues » : Pour les mauvaises expériences.
– « Les yeux fermés » : Pour les bonnes expériences des usagers non-voyants ou malvoyants.
– « Ouvrir l’œil » : Pour les expériences négatives des usagers non-voyants ou malvoyants.
L’application est accessible en synthèse vocale. Il est possible d’utiliser Siri pour faire part d’une expérience ou de taper avec un clavier : un clic pour entendre la lettre, deux clics pour la sélectionner. Et les utilisateurs peuvent écouter toutes les expériences postées sur la carte.
– « Bien entendu » : Pour les expériences positives des usagers sourds ou malentendants.
– « Dialogue de sourds » : Pour les expériences négatives des usagers sourds ou malentendants.
Je précise que nous avons testé les situations avec un panel d’utilisateurs propre à chaque type de handicap.
Chacun a vraiment son parcours utilisateur sur l’application : les personnes à mobilité réduite et parents avec poussette, les sourds et malentendants et les personnes non-voyantes ou malvoyantes.
Comment partage-t-on une expérience ?
C’est très simple. Nous ne demandons pas énormément d’informations lors de la création du profil, celui-ci est donc rapidement créé. Il est possible de s’inscrire soit via Facebook, soit via mail, pseudonyme et mot de passe, avec éventuellement une photo de profil. Dès lors, les utilisateurs peuvent partager une expérience. Ils rédigent un descriptif rapide. Ils peuvent prendre une photo. Puis ils choisissent une catégorie et l’application vérifie que la géolocalisation est bonne. Pour finir, ils publient leur expérience et celle-ci apparaît sur la carte visible par tous les utilisateurs.
Quels types de témoignages pouvez-vous recevoir par exemple?
– Les personnes qui se déplacent en fauteuil vont régulièrement indiquer des restaurants ou lieux publics qu’ils ont trouvé facilement accessibles. Et citer ceux qui leur ont posé problème.
– Les usagers sourds et malentendants sont aussi particulièrement actifs. Par exemple certains ont partagé des adresses de lieux où ils peuvent se faire comprendre facilement, notamment une banque parisienne (BNP) où un chargé d’affaires sait communiquer en LSF. Du coup, c’est devenu une évidence pour ces usagers… quand on parle d’argent il est d’autant plus important de se faire comprendre et d’être compris. Nous répertorions actuellement des expériences vécues dans 13 pays (partagées par des utilisateurs qui ont téléchargé l’application en France et qui ont utilisé l’application pendant leurs voyages). Ainsi, nous avons également reçu le témoignage d’une expérience au Mozambique, où une agence d’assurance dispose d’un salarié qui sait s’exprimer en LSF. De même, ces usagers indiquent des bars calmes où il y a peu de bruit ambiant, ce qui évite le brouhaha et les migraines pour les personnes appareillées.
– Les personnes non-voyantes et malvoyantes racontent plutôt des ruptures de parcours, des choses qui vont s’installer et brouiller leurs repères. Par exemple un marché qui est installé chaque semaine, des chantiers car ce sont des zones à risques…
Certains utilisateurs se passionnent plus particulièrement pour l’application lorsqu’elles partent en voyage et qu’elles découvrent de nouveaux lieux. Leur témoignage est alors aussi très intéressant pour les personnes qui viendront visiter tel ou tel lieu après avoir lu les expériences postées… même sans connaître le lieu, elles sauront d’avance où trouver des endroits qui peuvent leur convenir.
L’application « I Wheel share » est-elle seulement destinée aux particuliers ?
Nous nous adressons aux particuliers, qui peuvent télécharger l’application et donc devenir utilisateurs. Mais en parallèle, nous proposons aussi une prestation de service aux collectivités et aux acteurs territoriaux, et à toutes les personnes et les services des entreprises qui souhaitent avoir une parole en direct des personnes en situation de handicap – cela leur fournit des relais de terrain. Par exemple, nous mettons en place en ce moment un pilote avec la ville de Paris, qui doit bien évidemment rendre accessibles toutes ses infrastructures jusqu’en 2024. Ils ont besoin de pacifier leurs relations avec les associations, de faire connaître l’évolution des travaux, et de savoir ce qu’il se passe dans un rayon de 100 mètres autour de chaque infrastructure. Car si on rend accessible un bâtiment et que la voierie et les transports en commun autour ne le sont pas, c’est un coup d’épée dans l’eau. C’est pourquoi on leur fait des reportings de la parole citoyenne des personnes en situation de handicap, qui s’expriment via notre application.
En résumé, nous avons d’une part nos utilisateurs (des particuliers), et d’autre part nos clients : les entreprises et collectivités territoriales qui font appel à nos services et s’appuient sur les témoignages de nos utilisateurs pour être davantage informés sur les problématiques rencontrées par les personnes en situation de handicap.
Quels vos projets pour I Wheel share dans les mois et années à venir ?
Après la sortie de notre nouvelle version, nous souhaitons rester proches du format réseau social, mais toujours dans l’élan numérique, digital, en lien avec les événements physiques. Par exemple, nous mettons en place en ce moment des événements d’anti-boycott pour rendre accessibles des lieux qui ne le sont pas : commerces, restaurants, bars… Nous proposons aux gérants de ces établissements de créer un événement dans leurs locaux, en faisant en sorte qu’un maximum de monde vienne à un instant T (par exemple une soirée), et nous leur proposons que les bénéfices générés servent à financer une première étape de leur mise en accessibilité. Il peut s’agir de l’achat d’une rampe amovible, d’un menu en braille, d’une formation aux rudiments de la langue des signes (LSF) puis nous valorisons ensuite le lieu pour son engagement.
En tout cas nous nous appuyons sur une communauté qui est déjà là, puisque c’est un concept qui a été importé des États-Unis : « le carrotmob » ou « la carotte plutôt que le bâton ». Nous avons rencontré ses initiateurs en leur expliquant que nous souhaiterions mener le même type d’actions mais sur le plan de l’accessibilité (eux œuvrent plutôt sur le plan de l’écologie), et nous pouvons du coup nous appuyer sur leurs conseils et sur leur communauté.
Aujourd’hui nous mettons aussi en place une grande base de données qui a vocation à répertorier, en matière de loisirs, toutes les activités handi-accueillantes : handisport, saut à l’élastique, wakeboard, accrobranche adapté… Dans ce domaine aussi les informations sont un peu éparpillées et il est parfois difficile pour les personnes concernées de s’y retrouver. Nous sommes soutenus par la Fédération Française Handisport et l’APF avec qui l’on mène ce projet.
Découvrez aussi « I Wheel share » sur : www.iwheelshare.com
Publié par Handirect le 16 novembre 2017
Source : http://www.handirect.fr/i-wheel-share-accessibilite-handicap/
10. La réforme de la santé faite sur le dos des personnes handicapées, dit un groupe
Le ministre Barrette a dû se défendre lors d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
La réforme Barrette a entraîné une réduction du nombre de prestataires du soutien à domicile ainsi qu’à la qualité du service offert, estime un groupe de défense des droits des personnes handicapées.
Le groupe Ex aequo souligne, chiffres à l’appui, que le nombre de bénéficiaires de services de soutien à domicile est en baisse depuis plusieurs années.
«On doit, de manière incessante, rappeler la situation à ce gouvernement qui s’était pourtant présenté en 2014 comme celui qui allait investir dans le soutien à domicile», affirme Simon Philippe Caron, agent de défense des droits chez Ex aequo.
Plus d’heures, moins de bénéficiaires
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a réfuté ces allégations en marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
«Quand on regarde les chiffres, il y a eu une augmentation du nombre d’heures de service. Et le Québec est la seule province à avoir investi 100% de l’augmentation des transferts fédéraux en santé au soutien à domicile», affirme-t-il.
Or, ce n’est pas le nombre d’heures de service qui pose problème. Selon des chiffres obtenus par l’organisme en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, le nombre de personnes qui bénéficient de ces services a bel et bien diminué.
Le nombre de personnes qui bénéficient de ce programme en raison de limitations dues au vieillissement a fléchi de 4,8% depuis 2012-2013 malgré le vieillissement de la population québécoise. Même son de cloche du côté des bénéficiaires ayant des déficiences physiques. À l’inverse, le nombre de patients qui utilisent le soutien à domicile pour des soins palliatifs est à la hausse.
Au final, 256 088 personnes profitaient de ces trois services en 2012-2013. En 2014-2015, ils étaient 246 151.
M. Barrette a esquivé les questions sur le nombre d’usagers.
La baisse se poursuit
Ex aequo n’a pas pu obtenir les données pour les années subséquentes à 2015, année d’entrée en vigueur de la réforme Barrette. Toutefois, le rapport annuel de la Protectrice du citoyen note que la diminution s’est poursuivie l’an dernier. D’importants problèmes sont d’ailleurs survenus à la suite de cette réforme.
«De moins en moins en mesure de répondre à la demande, des établissements éliminent des services. À titre d’exemple, certains retranchent du calcul des heures allouées celles qui sont consacrées à faire des courses. Plusieurs ont mis fin à la gratuité des services d’aide domestique, sans tenir compte de la capacité de payer des usagers», lit-on dans le rapport dévoilé le mois dernier.
Trop malade pour être prise en charge
La réforme de la santé devait favoriser l’accès à un médecin de famille, notamment en imposant un quota de 1500 patients par famille. Lise Pigeon, atteinte de sclérose en plaques, d’épilepsie et de polyarthrite rhumatoïde, estime toutefois que la réforme pénalise les personnes lourdement handicapées. Elle affirme que les médecins préfèrent prendre en charge des cas moins complexes afin de remplir les quotas imposés par Québec.
«Mon dossier médical est trop gros pour ne pas faire fuir les médecins. Les proches aidants sont épuisés et transformés en préposés et les personnes déjà vulnérables doivent payer pour des services qui leur sont essentiels!», déplore-t-elle.
Mme Pigeon souhaitait aborder le ministre Barrette lors de son discours devant la CCMM, mais elle affirme qu’on lui a refusé un droit de parole.
La militante souhaiterait une augmentation du nombre de préposés aux bénéficiaires sur le terrain et à domicile – et une augmentation équivalente du nombre de bénéficiaires – afin de libérer les infirmières et les médecins.
Le déjeuner-causerie organisé par la CCMM a aussi été interrompu par des syndiqués des services de la santé affiliés à la Centrale des syndicats nationaux (CSN). Ceux-ci ont été refoulés à l’extérieur de la salle par les agents de la sécurité. Une personne a été escortée à l’extérieur par des policiers du SPVM.
Article d’olivier Michaud publié le 20 novembre 2017
11. Soutenir l’accessibilité et l’adaptation du domicile : des initiatives à la portée des municipalités
Tout comme pour l’ensemble de la population, se loger est un besoin essentiel pour les personnes handicapées et un préalable à leur participation sociale. Pour ce faire, la mise en place d’aménagements spéciaux du logement est souvent nécessaire. L’installation d’une rampe d’accès extérieure, le réaménagement d’une salle de bain, l’installation d’une sonnette à signal lumineux sont des exemples de travaux qui peuvent favoriser le maintien à domicile et l’autonomie des personnes handicapées, et, du fait même, grandement améliorer leur qualité de vie. Entrer ou sortir du logement et avoir accès, de manière autonome, aux biens et commodités à l’intérieur de celui-ci sont donc des incontournables.
Saviez-vous que?
L’un des résultats attendus de la politique À part entière visant une réponse complète aux besoins essentiels des personnes handicapées est d’offrir aux personnes handicapées la possibilité de se loger adéquatement selon leurs besoins spécifiques dans un lieu librement choisi.
Au Québec, on estime à 4,1 % la population de 15 ans et plus qui a recours à des aménagements spéciaux du domicile, ce qui correspond à un peu plus d’un quart de millions de personnes (260 320). Toutefois, parmi celles-ci, certaines rencontrent des obstacles quand vient le temps de se loger. En effet, bien souvent, il y a peu de logements adaptés disponibles pour les personnes handicapées sur le territoire de leur municipalité. Un autre des obstacles est lié aux frais qu’elles doivent parfois assumer pour réaliser les travaux nécessaires pour adapter leur logement. En effet, bien que les personnes handicapées puissent bénéficier d’une aide financière par le biais du Programme d’adaptation de domicile de la Société d’habitation du Québec, lorsque le coût des travaux excède le montant de l’aide, la différence est à la charge ou du propriétaire ou de l’occupant.
Les municipalités peuvent jouer un rôle important pour réduire ces obstacles en fonction des leviers qu’elles disposent. À ce titre, rappelons que selon la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale, les municipalités de 15 000 habitants et plus doivent adopter un plan d’action à l’égard des personnes handicapées. Pourquoi? Parce que ceux-ci sont un moyen privilégié pour identifier et réduire les obstacles que rencontrent ces personnes dans les secteurs d’activités relevant de leurs attributions, dont l’habitation. Ils constituent un outil utile permettant d’engager des actions concrètes pour leurs citoyennes et leurs citoyens.
À ce titre, voici quelques exemples de mesures porteuses inscrites dans les plans d’action de certaines municipalités en vue de réduire les obstacles en matière d’accessibilité et d’adaptation des logements.
Afin de réduire les frais inhérents à l’adaptation de domicile, l’arrondissement de Charlesbourg a aboli la tarification relative à l’analyse des demandes de dérogation mineure concernant l’installation de rampes d’accès à un domicile. Cette mesure a par la suite été intégrée aux règlements d’urbanisme harmonisés de la Ville de Québec.
Les villes de Repentigny, Dollard-des-Ormeaux, Saint-Hyacinthe, Saint-Bruno-de-Montarville et l’Assomption ont aboli les frais de permis pour certains travaux d’adaptation de domicile, comme l’installation de rampes d’accès ou de plates-formes élévatrices.
En 2015, la Ville de Longueuil a mis en place des dispositions réglementaires afin de favoriser la conception sans obstacles pour toute nouvelle construction ou rénovation majeure. Pour ce faire, elle recommande à tous les intervenants d’appliquer certaines mesures d’adaptabilité et d’accessibilité dans tous les projets non couverts par le Code de construction en vigueur, dont les bâtiments d’habitation.
La Ville de Victoriaville poursuit la mise en œuvre du programme « Victoriaville Habitation DURABLE », lequel consiste en un programme de subventions pour rénovations, qui s’adresse à tous les résidents de la Ville de Victoriaville (propriétaire, entrepreneur général, promoteur immobilier, etc.). En 2016, elle a notamment ajouté de nouveaux critères liés à l’accessibilité pour les constructions neuves et révisé le pointage accordé à ces critères.
L’Office encourage les différentes municipalités du Québec à s’inspirer de ces initiatives et à mettre en place, à leur tour, des mesures similaires. Leur rôle est d’autant plus important que, dans un contexte de vieillissement de la population qui entraînera une hausse du taux d’incapacité, le besoin de logements accessibles et adaptés se fera de plus en plus grand. Il est donc capital d’agir dès maintenant pour offrir un parc de logements pouvant bénéficier aux personnes handicapées et aux personnes aînées en perte d’autonomie. Investir dans de telles mesures, c’est profitable pour tous!
Vous désirez en connaître davantage sur les plans d’action des municipalités à l’égard des personnes handicapées et prendre connaissance d’autres exemples d’initiatives porteuses mises en place pour améliorer l’accessibilité et l’adaptation des logements? Consultez la section de notre site Web consacrée aux plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées.
Le rapport d’évaluation de l’efficacité de la politique À part entière sur les déplacements recommande justement aux municipalités d’utiliser leur pouvoir réglementaire afin d’améliorer sur leur territoire l’accessibilité et la sécurité des bâtiments d’habitation aux personnes handicapées ayant différents types d’incapacité.
Source : OPHQ
Article tiré du Cyberbulletin officiel de l’Office des personnes handicapées du Québec, Automne 2017
12. MÉMO-Qc félicite Mme Valérie Plante et souhaite qu’elle passe rapidement à l’action en ce qui concerne la mobilité et l’accès à l’habitation des personnes en situation de handicap
MONTRÉAL, le 6 nov. 2017 /CNW Telbec/ – Moelle épinière et motricité Québec (MÉMO-Qc) tient à féliciter chaleureusement Projet Montréal et Madame Valérie Plante pour leur élection et ainsi que tous les maires et mairesses d’arrondissements qui ont été élus. Du même souffle, l’organisme invite la nouvelle mairesse et son équipe à travailler ensemble afin de résoudre d’importants problèmes qui touchent les personnes handicapées notamment, celles à mobilité réduite.
En effet, MÉMO-Qc salue les divers engagements pris lors de la campagne électorale de Projet Montréal, notamment en ce qui concerne la mobilité citoyenne. Pour Walter Zelaya, directeur général de MÉMO-Qc, « il est très positif que la mairesse de Montréal désire améliorer la mobilité des citoyens ainsi que leur sécurité routière. Dans cette harmonisation, nous désirons rappeler qu’il est important d’y inclure les personnes handicapées qui utilisent, entres autres, des fauteuils roulants manuels ou motorisés ».
MÉMO-Qc a l’intention d’attirer l’attention de la nouvelle administration de la ville sur des questions qui touchent directement les personnes à mobilité réduite tels le déneigement des rues et trottoirs, l’accès aux transports collectifs, le service de transport adapté, la sécurité sur les trottoirs et les pistes cyclables des personnes en fauteuil roulant, la gestion et le respect des places de stationnement réservées aux personnes handicapées.
Pour sa part, Sarah Limoges, organisatrice communautaire en défense des droits pour MÉMO-Qc, déclare que « nous comptons suivre de très près les prochaines réalisations de Projet Montréal. Ayant dans leur programme électoral des engagements sur l’accessibilité des stations de métro ainsi que sur le déneigement prioritaire pour les personnes à mobilité réduite, nous sommes sûrs qu’en travaillant ensemble, nous parviendrons à faire de Montréal une ville plus inclusive ».
Sur une autre grande priorité de la nouvelle mairesse de Montréal, nous voulons veiller à ce qu’un pourcentage du logement abordable soit aussi accessible aux personnes avec un handicap moteur. Il faut comprendre que si pour les Montréalais le logement abordable est un enjeu important, il l’est d’autant plus pour les personnes en situation de handicap, alors qu’il y a une réelle pénurie de logements accessibles.
MÉMO-Qc suivra de près les initiatives mises de l’avant par la nouvelle administration municipale ainsi que par les diverses mairies d’arrondissement et espère que les engagements pris par les différents élus en faveur de la mobilité et de l’inclusion sociale des personnes handicapées se réaliseront.
Moelle épinière et motricité Québec – anciennement l’Association des paraplégiques du Québec – est un organisme à but non lucratif qui existe depuis 1946. Sa mission est de favoriser l’autonomie et améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec un handicap. L’organisme intervient pour faciliter l’intégration sociale des personnes ayant une lésion à la moelle épinière, faire la promotion de leurs droits et soutenir la recherche. Elle vise également le développement de l’employabilité des personnes ayant des limitations physiques et neurologiques.
SOURCE Moelle épinière et motricité Québec