Écho du RAAMM pour la période du 25 juin au 8 septembre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 25 juin au 8 septembre 2019.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. RAAQ : Colloque Participation sociale et handicap visuel
- 2. Bonification du Programme de subvention au transport adapté- Le ministre François Bonnardel annonce 111 millions de dollars pour le transport adapté au Québec en 2019
- 3. Camille : un rendez-vous au-delà du visuel
- 4. Jardiner au toucher
- 5. Le mentor non-voyant
- 6. Les entrepreneurs aveugles gagnent le prix du public
- 7. Verena Aurelle : la positivité malgré son handicap
- 8. Les technologies audio font reculer le braille, selon des experts
- 9. Une version inédite du Petit Prince en braille avec illustrations en relief
- 10. 4 ouvrages du prix UNICEF de Littérature Jeunesse seront audiodécrits
- 11. Impression 3D de cornée : des chercheurs américains progressent à grands pas
- 12. Un bracelet GPS vibrant pour guider les aveugles s’apprête à sortir fin juin
- 13. Des outils numériques pour aider les déficients visuels
- 14. Speak You : une carte pour présenter le menu aux déficients visuels
- 15. Reconnaître, célébrer et être solidaire des personnes atteintes d’albinisme
- 16. Pauvres parents avec poussette!
- 17. 5 moyens de rendre l’été plus accessible pour tous
- 18. Ex aequo organise la journée « Des logements conçus pour toutes et tous »
Cette journée de réflexion et d’échange aura lieu le vendredi 6 septembre 2019 de 9 h à 16 h à la Grande bibliothèque (BAnQ), à Montréal.
Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) est heureux de vous inviter à notre premier colloque provincial sur la participation sociale des personnes en situation de handicap visuel.
Pourquoi un colloque provincial?
Notre présidente, Madame Francine David, souligne que « la société québécoise est en pleine transformation. Notre rapport à l’information, au loisir et à la mobilité a énormément changé au cours des dernières années. Ce colloque sera une occasion unique de marquer un temps d’arrêt et de réfléchir aux meilleures façons de préserver et d’améliorer la participation sociale des personnes aveugles ou malvoyantes. » Pour alimenter nos réflexions, nous présenterons six conférences :
Des mesures pour réduire les inégalités d’accès à la culture et au savoir, présentée par madame Mélanie Dumas, directrice de la Collection universelle de BAnQ.
La place des personnes en situation de handicap visuel dans le nouvel urbanisme, animée par monsieur Claude Guimond, directeur général de la COPHAN.
Le rôle de la recherche dans la participation sociale des personnes en situation de handicap visuel, conférencier à venir.
Le rôle du loisir dans la participation sociale des personnes en situation de handicap visuel, présentée par madame Geneviève Genest (AQPEHV), madame Nathalie Chartrand (ASAQ) et monsieur Steve Joseph (FAQ).
Agir pour l’emploi, présentée par monsieur Luc Labbé, Directeur général de Services de placement Horizon-Travail.
Accessibilité du Web et intelligence artificielle, présentée par monsieur Denis Boudreau, Consultant principal en Accessibilité du Web chez Deque Systems.
La journée se terminera avec un panel ayant pour thème : « Nouvelles technologies et participation sociale, que nous réservent les cinq prochaines années ? ».
Pour avoir accès à la programmation complète, vous pouvez cliquer sur le lien Programmation.
Détail de la journée
Date : Vendredi 6 septembre 2019
Horaire : 9 h à 16 h
Lieu : À la Grande bibliothèque, 475 Boulevard de Maisonneuve Est, Montréal. Les participants devront utiliser l’entrée de la rue Berri.
Coût : La participation au colloque est gratuite. Si vous souhaitez dîner sur place, une boîte à lunch est disponible au coût 15$.
Inscription
Pour vous inscrire au colloque Participation sociale et handicap visuel, il vous suffit de contacter Madame Liliana Turcanu au 514-849-2018. Cependant, avant de nous contacter, assurez-vous d’avoir en main les informations suivantes :
Est-ce que vous représentez une organisation? Si oui, laquelle? Il est important de noter que le colloque est ouvert à tous, mais nous demandons quelle organisation les participants représentent pour des raisons de statistiques et de gestion.
Quelles sont les conférences auxquelles vous souhaitez assister? Le colloque se divise en trois blocs. Chaque bloc contient deux conférences. Vous devez donc choisir une conférence par bloc. Pour connaître les conférences disponibles, merci de consulter notre programmation en cliquant sur le lien Programmation.
Est-ce que vous souhaitez acheter une boîte à lunch? Notre colloque se situe en plein milieu du Quartier latin, au cœur de Montréal. Il y a une multitude de restaurants à proximité. Cependant, pour ceux qui ne souhaitent pas sortir manger à l’extérieur, nous offrons une boîte à lunch pour la somme de 15 $. Vous pouvez la réserver lors de votre inscription et nous envoyer le chèque par la poste dès que possible. Pour plus de détails, merci de consulter la page « Options de dîner » en cliquant sur le lien Options de dîner. Les places sont limitées. Pour vous assurer d’avoir une place, nous devons avoir reçu le chèque.
Souhaitez-vous avoir la documentation de l’événement en format régulier, braille ou gros caractères?
Source : https://raaq.qc.ca/colloque-2019/
2. Bonification du Programme de subvention au transport adapté- Le ministre François Bonnardel annonce 111 millions de dollars pour le transport adapté au Québec en 2019
Nouvelles fournies par Cabinet du ministre des Transports
QUÉBEC, le 19 juin 2019 /CNW Telbec/ – Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel, confirme des investissements de 111 millions de dollars en transport adapté pour l’année 2019, soit une bonification de 3 millions de dollars par rapport au précédent gouvernement.
Ce budget additionnel permettra aux municipalités de maintenir et de développer des services aux personnes à mobilité réduite du Québec pour que celles-ci puissent avoir accès aux activités de leur communauté, favorisant ainsi leur participation sociale.
« La mobilité des clientèles vulnérables est une priorité pour votre gouvernement. Avec ces 111 millions de dollars, nous entendons accompagner les municipalités afin qu’elles maintiennent et bonifient leur offre de transport adapté. Notre but est de contribuer à la mobilité de l’ensemble de la population afin que toutes et tous aient accès aux mêmes services de façon équitable. » -François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie
Faits saillants
Le Programme de subvention au transport adapté (PSTA) vise à couvrir une partie des dépenses d’exploitation engagées par les services de transport municipaux et les sociétés de transport en commun pour les déplacements effectués par les personnes handicapées admissibles en vertu de la Politique d’admissibilité au transport adapté du Québec.
Par l’intermédiaire du PSTA, le gouvernement offre un soutien financier indispensable à 102 organismes municipaux pour le maintien de ces services.
De nouvelles modalités ont été apportées au programme et prévoient notamment les mesures suivantes :
Une révision des contributions de base en fonction des données d’exploitation de 2017;
Dans le cas d’une hausse de l’achalandage pour un organisme de transport adapté (OTA), en ce qui concerne le calcul de l’allocation supplémentaire, les OTA n’auront plus l’obligation d’absorber le premier 1 % de la hausse de l’achalandage.
Les organismes admissibles au PSTA sont :
Les sociétés de transport en commun (STC);
Les municipalités locales ainsi que les municipalités régionales de comté (MRC), y compris celles qui sont désignées à caractère rural, et après approbation du ministère des Transports;
Les régies municipales ou intermunicipales de transport qui assurent des services aux personnes handicapées;
L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Liens connexes Programme de subvention au transport adapté
3. Camille : un rendez-vous au-delà du visuel
Du 4 au 22 septembre 2019 prochain, nous vous invitons à assister au spectacle Camille : un rendez-vous au-delà du visuel présenté au théâtre MAI.
Camille : un rendez-vous au-delà du visuel est un spectacle interdisciplinaire et immersif qui n’implique pas la vision du spectateur. Ce dernier est guidé par un performeur dans le décor de l’œuvre, au fil d’un parcours précis qui raconte une peine d’amitié.
Après le départ de Camille, Pierre apprivoise l’absence de son amie qu’il se remémore à travers des textures, des mouvements et des sons. Le public suit le protagoniste dans une série de tableaux réalistes ou abstraits qui mettent en lumière ses émotions et son cheminement alors qu’il est confronté à la difficulté de créer des liens avec de nouvelles personnes.
Cette œuvre inusitée, spécialement conçue pour un public non-voyant, propose une nouvelle expérience sensorielle de la danse et du théâtre. La petite jauge de six spectateurs accueillis à chaque représentation permet au performeur de se rapprocher du public pour lui offrir une expérience tangible et intime. Les performeurs entrent en contact avec les spectateurs par le sens du toucher, explorant une tout autre manière d’aller à la rencontre de l’autre.
L’œuvre est accessible dans son entièreté à des personnes vivant en situation de handicap visuel comme à tout public.
L’œuvre est également accessible aux personnes à mobilité réduite. À noter que les spectateurs voyants et semi-voyants devront porter un bandeau sur leurs yeux du début à la fin de l’expérience. Tous les spectateurs sont guidés du début à la fin du spectacle par les performeurs qui ont suivi plusieurs formations de technique de guide au Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM).
Vous n’aurez donc pas besoin de votre chien guide ou de votre canne pendant le spectacle. Si toutefois vous devez vous rendre au théâtre avec votre chien, un espace sécuritaire et agréable sera prévu pour votre animal de compagnie tout près de vous, dans la salle de représentation. Des places gratuites ne seront pas offertes à un accompagnateur, comme vous serez déjà accompagné pendant l’expérience par les artistes. Encore une fois, si vous souhaitez vous rendre au théâtre avec votre accompagnateur, nous aurons des chaises pour que cette personne puisse s’asseoir dans le théâtre pendant le déroulement du spectacle.
Le spectacle est d’une durée d’une heure. Nous vous prions d’arriver 20 minutes avant l’heure du spectacle et vous êtes les bienvenus pour rester 30 minutes après le spectacle pour échanger avec les artistes.
Le spectacle est présenté au MAI situé au 3680, rue Jeanne-Mance, Montréal (Québec) Canada H2X 2K5.
Les dates de représentations sont les suivantes :
Le mercredi 4 septembre à 19 heures
Le jeudi 5 septembre à 19 heures
Le vendredi 6 septembre à 18 heures 30 et 20 heures 30
Le samedi 7 septembre à 15 heures et 19 heures
Le dimanche 8 septembre à 14 heures et 16 heures
Le mercredi 11 septembre à 19 heures
Le jeudi 12 septembre à 15 heures et 19 heures
Le vendredi 13 septembre à 18 heures 30 et 20 heures 30
Le samedi 14 septembre à 15 heures et 19 heures
Le dimanche 15 septembre à 14 heures et 16 heures
Le mercredi 18 septembre à 19 heures
Le jeudi 19 septembre à 19 heures
Le vendredi 20 septembre à 18 heures 30 et 20 heures 30
Le samedi 21 septembre à 15 heures et 19 heures
Le dimanche 22 septembre à 14 heures
Pour plus d’informations ou pour écouter la bande-annonce du spectacle, visitez notre site web accessible à l’adresse suivante :
https://www.audeladuvisuel.com/
Pour réserver votre place ou pour toute question concernant le spectacle Camille : un rendez-vous au-delà du visuel, téléphonez à la billetterie du théâtre MAI au 514-982-3386.
Les billets sont au coût de 26 $. Des tarifs réduits sont également disponibles pour les étudiants et les aînés.
4. Jardiner au toucher
Texte d’Anabel Cossette Civitella publié dans le Quatre-Temps , édition de juin 2019
Jardiner dans le noir, c’est possible. À l’aide d’outils adaptés à leur réalité, les personnes malvoyantes ou non voyantes peuvent devenir autonomes au jardin.
C’était en 2014. Lena Guezennec découvrait la réalité des personnes non voyantes à la suite d’une saison avec un groupe de cuisine collective du Centre-Sud, dont une des participantes était non voyante. Alors animatrice au Jardin-jeunes, Lena décide d’aller plus loin : elle crée des ateliers de jardinage adaptés de A à Z pour les personnes vivant avec une déficience visuelle.
Objectif : intégration
Parmi les six premiers participants, Denise Beaudry, aveugle depuis qu’elle a 20 ans, a « renoué avec ses amours de jeunesse » en mettant ses mains dans la terre durant la série d’ateliers donnés au Jardin botanique en 2015. Même si elle était déjà une jardinière active, Denise a tout particulièrement apprécié le fait de se retrouver avec des personnes ayant le même cadre de référence qu’elle. « Quand tu te retrouves avec des gens qui voient, ils expliquent globalement ce qu’il faut faire, et ensuite, les élèves apprennent par essais-erreurs, en agissant. Pour les aveugles, c’est l’inverse. Il faut expliquer les détails, et ensuite, on a une idée générale. »
Repenser chacune de ses directives a d’ailleurs été le plus grand défi de Lena. Celle qui est maintenant étudiante en horticulture a ainsi appris à synthétiser sa pensée. Pour cela, elle s’est beaucoup inspirée de l’ouvrage de Christian Badot, un jardinier aveugle qui présente ses techniques de jardinage dans son livre Jardintégration : un rêve devenu réalité. À coup de bêche, de patience et d’expérimentation, Lena Guezennec a adapté sa pratique pendant deux ans. Elle livre à Quatre-Temps le résultat de ses réflexions.
Adapter le terrain
De manière générale, le jardin d’une personne aveugle demande un peu plus d’organisation que celui d’une personne qui voit. Lena Guezennec suggère de développer des routines. On peut penser à déposer ses outils toujours au même endroit, par exemple.
Pour faciliter les déplacements, on prévoira d’installer une « main guide », soit une rampe ou une ficelle encerclant le potager. Cette main guide permettra de se mouvoir facilement, en toute autonomie. Pour ceux qui voient un peu, on peut aussi installer des balises aux couleurs contrastées dans des endroits clés du jardin, comme les points d’eau ou les espaces de rangement.
On s’assurera enfin que les sentiers soient larges et réguliers. Pour combattre la tentation d’y laisser traîner ses outils, on peut prévoir un espace de rangement à côté des allées, sur le parcours.
Pour aider le jardinier à s’orienter dans l’espace, on aménagera différemment chacun des quatre côtés du potager. Le secteur nord pourrait être recouvert de gazon, par exemple, alors que le secteur sud serait aménagé avec de la poussière de roche.
Toutes ces adaptations ne sont toutefois pas garantes d’une entière autonomie : « Il faut admettre que pour certaines tâches, nous resterons dépendants de l’aide des voyants », signale Denise Beaudry.
Construire le potager
Après avoir esquissé les grandes lignes du potager, on construira les jardinières, ces bacs contenant la terre et les légumes. À cette étape, il convient de se demander si l’on préfère travailler debout (bac en hauteur) ou à quatre pattes (bac au sol). Dans le premier cas, il faut prévoir de déposer environ 20 cm de terre (selon les cultures) sur un géotextile. Dans le deuxième cas, il n’est pas nécessaire d’utiliser un géotextile.
La longueur et la largeur de la jardinière varieront selon l’espace disponible. La largeur idéale se situe entre 60 et 120 cm. On rejoint ainsi facilement le milieu du bac.
Fabriquer ses outils
De manière générale, il faut réfléchir à la possibilité d’améliorer les outils avec le temps, en fonction des besoins. Dans tous les cas, on s’assurera que les manches et toutes les structures de bois soient exempts d’échardes!
Notons par ailleurs que des outils courts sont plus utiles, car ils facilitent le maniement et permettent de travailler plus près de la surface. On choisira par exemple une pelle ou une binette au manche court.
Pour niveler la terre de manière uniforme, sans la compacter, on recommande la confection d’un égaliseur. Il peut s’agir d’une simple planche de bois munie d’une poignée, à l’image d’une valise. Le format sera adapté à la taille des jardinières.
Quelques aménagements tout simples permettront d’obtenir des rangs bien droits. Une planche ou une tige de bambou de la largeur de la jardinière fait office de guide – ce qu’on appelle les règles de plantation. On la déplace à intervalles réguliers, en l’accotant sur les bords de la jardinière. On passe ainsi d’un rang à l’autre. Pour s’assurer de garder le même angle (parallèle au rang précédent, à 90 degrés du bord de la jardinière), on crée des encoches sur le sens de la longueur de la jardinière, à distance égale de chaque côté. On peut aussi fixer des blocs de bois en créneaux.
« Les règles de plantation ont beaucoup servi au début des ateliers, explique Lena Guezennec, puisqu’elles sont très aidantes quand on est un peu craintif. » Mais en prenant de la confiance, la plupart des jardiniers amateurs les ont peu à peu délaissées. Ces outils restent tout de même utiles et favorisent l’efficacité dans le désherbage, permettant d’isoler une zone sans craindre d’arracher un plant de légume.
Choisir ses plantes
Quand vient le temps de planter, « les aromates sont une bonne entrée en matière, propose Lena Guezennec. Ce n’est pas un trop gros défi, mais ça change tout de pouvoir ajouter son propre basilic à sa sauce à spaghetti! »
« J’ai découvert un énorme intérêt pour les odeurs », confirme Denise Beaudry qui s’est même mise à l’aromathérapie à la suite de l’atelier au Jardin. Quoique différencier les herbes au toucher et à l’odeur constitue encore un défi, elle reste enthousiaste face au nouveau monde sensoriel qui s’ouvre à elle.
D’ailleurs, les aromates, lorsqu’ils sont placés dans des endroits stratégiques du jardin, peuvent même constituer des repères (le basilic à l’extrémité nord, par exemple, et la menthe à l’extrémité sud).
Après avoir essayé les aromates une année, le jardinier amateur pourra se lancer ensuite plus facilement à cultiver les tomates, les carottes, les radis ou les petits pois, par exemple, en optant pour des cultivars résistants à la cassure.
Pour les légumes qu’on sème directement au potager, on favorisera ceux dont les graines sont plus grosses, comme les légumineuses. Sinon, notons qu’il est de plus en plus facile de se procurer des semences enrobées d’argile. L’enrobage facilite leur croissance, mais leur taille plus volumineuse les rend aussi plus faciles à manipuler quand on travaille dans le noir!
À quelle distance les unes des autres plante-t-on les graines? Il faudra trouver des repères physiques simples, conseille Lena : un ou deux doigts entre les radis et les carottes, par exemple, trois à cinq doigts entre les haricots. On les recouvre de terre, d’une épaisseur équivalente à de deux à trois fois la taille de la graine.
Entretenir, récolter
Même si le désherbage représente un défi, rien n’est insurmontable avec de bons outils. Les règles de plantation ayant servi à semer peuvent par exemple aider au repérage des rangs. On déracinera ensuite toutes les plantes qui n’ont pas la texture des végétaux du rang principal.
Et pour départager les tomates des poivrons ou des haricots, on placera des étiquettes à proximité des plants, écrites en gros caractères ou en braille.
Et les insectes? « On peut par exemple secouer la terre ou le légume pour s’assurer qu’il n’y a pas d’insecte dessus, ou s’informer au sujet des insectes qui attaquent spécifiquement nos cultures », avance Denise Beaudry.
Secouer, oui, mais parfois, tout ne se règle pas aussi simplement! Pour cette étape délicate, Lena recommande de faire appel à un ami, à un parent, à un voisin… « Il faut être accompagné de quelqu’un qui voit. » Une fois que le voyant a identifié le foyer d’infestation, la personne non voyante aura les informations nécessaires pour poser un marqueur (par exemple, un petit bâton) au pied de la plante atteinte, et faire le traitement nécessaire (par exemple, asperger de savon).
L’arrosage présente les mêmes difficultés. C’est généralement à l’œil qu’on sait si la plante a besoin d’eau ou pas. Pour Denise Beaudry, en tout cas, l’arrosage reste un défi. « Peut-être que pour cette tâche particulière, il vaut mieux demander à quelqu’un de vérifier une fois par semaine si c’est bien fait. »
La récolte, récompense finale, demande aux jardiniers d’être systématiques. Tout d’abord, ils doivent pouvoir reconnaître ce qu’ils ont planté! « Mini-carottes ou carottes de conservation? Elles n’ont pas la même taille à maturité », souligne Lena Guezennec.
Lorsqu’on connaît la taille de maturité du légume à récolter et son temps de maturation, on minimise les erreurs au moment de la cueillette. « Il faut avoir le calendrier en tête », dit Lena Guezennec.
Certaines plantes sont aussi plus faciles à évaluer au toucher que d’autres. Pour les légumes racines, on peut déterrer un peu le collet pour estimer sa taille. Les tomates, lorsqu’elles ne sont pas assez mûres, seront difficiles à cueillir. Lena aime utiliser l’analogie du nez : « La tomate doit être dure et souple à la fois… comme votre nez! » Les haricots sont prêts lorsqu’ils font une longueur de main. Le chou rave est prêt lorsque sa tige est « gonflée ». Il forme une boule de la grosseur d’un point fermé (au minimum). Concernant le kale, on cueille les feuilles extérieures, en privilégiant les plus larges.
Autonomie, pas individualisme
Il faut se rappeler que « le jardinage, c’est aussi se rassembler », souligne Lena Guezennec. Même si la personne aveugle n’est pas complètement indépendante dans toutes les étapes de son jardin – de la construction à la récolte –, l’objectif d’intégration est réussi. « Tant mieux si le voisin passe pour dire son opinion au sujet de la taille des concombres », illustre l’horticultrice. Lorsque le jardin devient un sujet de discussion, il y a un partage très riche qui s’opère.
Ce qui est certain, c’est qu’à la fin des ateliers au Jardin botanique, après avoir passé tout un été trois heures par semaine les genoux dans la terre, les six participants arrivaient à semer en ligne droite, à transplanter, à s’organiser dans l’espace, à tailler les tomates, à éclaircir les carottes, à faire des semis, à choisir les tomates mûres…tout cela de manière autonome.
Et pour ceux et celles qui seraient un peu découragés devant autant d’étapes, autant de détails à considérer, un rappel : aveugle ou pas, « ce n’est pas en une saison qu’on devient un jardinier professionnel ». À chaque année, on apprend, on développe et on raffine ses méthodes, conclut Lena Guezennec.
Source : Anabel Cossette Civitella, journaliste indépendante, texte publié dans le Quatre-Temps, Volume 43, Numéro 2, de la page 13 à la page 17
Pour en savoir plus
Badot, Christian. Jardintégration : un rêve devenu réalité, une étude réalisée en 2009. Disponible aux Jardins-jeunes :
http://www.natpro.be/jardinage/jardintegrationunrevedevenurealite/index.html
Gobeille, Lise (2016). « Un potager pour les non-voyants ». Le Devoir, 13 août. <www.ledevoir.com/opinion/chroniques/477419/dans-la-bibliotheque-un-potager>
5. Le mentor non-voyant
Article d’Alexis Gohier-Drolet Publié le 17 juin 2019 dans le Courrier Laval
Une douzaine d’années après avoir perdu l’usage de ses yeux, le résident de Duvernay Pascal Marcil guide les victimes de cécité dans leur gestion d’une vie sans image.
Bénévole pour l’Institut national canadien pour les aveugles (INCA) depuis près de cinq ans, il anime des groupes d’entraide par téléphone, pendant 10 semaines, 3 fois par année.
Les audioconférences rejoignent jusqu’à neuf individus affectés personnellement ou de près par une perte de vision. «Les proches aidants peuvent ressentir du malaise, décrit le Lavallois. Ils ne savent pas quoi faire, comment aider.»
L’isolement de la personne non-voyante est parfois source de tension dans un couple. «Je me souviens d’un couple dont le mari ne voulait pas sortir pendant des années, donne-t-il en exemple. Il disait se sentir mieux chez lui, alors que la femme tentait de l’entraîner dans des activités.»
Deuil
Les premières séances pour les malvoyants visent l’acceptation de leur condition, mais surtout, la création de liens avec d’autres personnes qui partagent un sort semblable.
M. Marcil utilise son expérience pour guider les conversations, en évitant «la religion, politique et sexualité». «J’ai moi-même participé à des groupes de soutien à la Fondation INCA sur le tard, ajoute-t-il. J’étais avancé dans mon deuil, mais ça a fait du bien de côtoyer des gens avec les mêmes questionnements, les mêmes frustrations.»
Les ressources et outils disponibles pour mieux vivre sont également abordés.
Problèmes de santé
Jeune, le futur travailleur social pour Travail de rue Île de Laval (TRIL) a développé plusieurs formes d’arthrite, dont l’arthrite juvénile polyarticulaire, développée avant son passage chez les adultes, l’arthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante affectant la colonne vertébrale.
«Je me demande parfois si en retrouvant la vue, je pourrais reconnaître ma fille.»– Pascal Marcil, bénévole pour la Fondation INCA
En se développant, ces maladies ont causé une inflammation dans l’œil ou uvéite. «Comme un ballon, l’œil doit garder une bonne pression pour fonctionner, précise M. Marcil. La mienne était trop haute ou trop basse.»
Alors qu’il soufflait ses 30 bougies et malgré les tentatives pour contrôler la pression dans ses organes de la vue, le nerf optique a été endommagé, un événement irréparable.
Négligence
Affecté par sa nouvelle cécité, il a tout de même continué son travail. «J’ai été chanceux, affirme-t-il. Ma famille m’a épaulé. Mes collègues auraient pu me mettre de côté, car le travail souvent fait en duo allait être plus difficile, mais ils m’ont accepté.»
Celui-ci a donc plongé dans son emploi sans prendre le temps de s’occuper de sa condition. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il a pris un arrêt de travail. «Ç’a été un gros choc, raconte-t-il. Ma santé précaire ne me permettait plus d’investir 40 heures de mon temps à l’extérieur de chez moi. Je me suis remis en question.»
Bénévolat
Le bénévolat a représenté une activité bénéfique dans laquelle M. Marcil se sent utile. «Physiquement, je n’ai pas toujours la force, insiste-t-il. Ça me permet d’utiliser ma tête, mon côté psychologique.»
Une adolescente côtoyée dans le cadre de ses fonctions lui a fait comprendre le chemin qu’il a parcouru. «Elle disait que j’étais son inspiration d’avoir réappris à marcher avec une canne, à utiliser un ordinateur, précise-t-il. C’est vrai que je suis plus performant qu’avant, alors que j’utilisais seulement mes index pour écrire.»
Regret
«Ma fille venait d’avoir 7 ans quand je suis devenu non-voyant, se souvient le père de 42 ans. Je sais qu’elle est une jeune femme de 19 ans, mais la dernière image que j’ai est celle d’une enfant.» Son plus grand regret est de ne pas voir celle-ci grandir et s’épanouir.
Il trouve aussi l’interaction avec les gens plus ardue. «Ça me manque de voir le non-verbal, de savoir si l’interlocuteur est heureux ou non», résume-t-il.
Kin-ball
La Fondation INCA n’est pas seule à profiter de l’expérience du Lavallois. Il est également bénévole pour l’Association régionale de Kin-Ball de Laval, même s’il n’a vu ce sport qu’une seule fois, dans une maison des jeunes, alors qu’il était travailleur social.
Sa fille pratique ce sport depuis qu’elle est très jeune, ce qui l’a poussé à s’impliquer. Lorsque nécessaire, il réserve les terrains, organise des rencontres avec les employés de la Ville et recrute les entraîneurs.
Même s’il considère les probabilités faibles, il souhaite retravailler un jour à temps plein. D’ici là, il donne de son temps pour les autres.
Source : https://courrierlaval.com/le-mentor-non-voyant/
6. Les entrepreneurs aveugles gagnent le prix du public
Article de Patrick Trudeau publié le 13 juin 2019 dans Le Reflet du Lac
L’incroyable histoire des deux entrepreneurs aveugles de Stukely-Sud a connu un autre heureux chapitre, hier soir à Québec, lorsqu’ils ont reçu le Prix du public lors du 21eGala des Grands prix Desjardins du Défi OSEnterprendre.
Quelques mois après avoir officiellement lancé leur entreprise «À la canne blanche», Daniel Bonin et Maryse Sauvé reçoivent donc une récompense nationale, qui témoigne de toute leur détermination et leur sens innovateur.
Car en plus de devoir vivre avec un handicap physique majeur, ils s’apprêtent à devenir les plus importants producteurs d’œufs de cane au Québec. «Un prix comme celui-là, ça prouve qu’il y a encore de la place pour les personnes différentes», a lancé M. Bonin, en allant cueillir son prix sur la scène du Palais Montcalm.
Bien que leur production fonctionne actuellement à bas régime – la plupart de leurs canes seront aptes à pondre en septembre, les deux entrepreneurs visiteront quelques marchés publics au cours de la période estivale, afin de faire connaître leur produit.
Source : https://www.lerefletdulac.com/2019/06/13/les-entrepreneurs-aveugles-gagnent-le-prix-du-public/
7. Verena Aurelle : la positivité malgré son handicap
Article de Waren Marie publié le 9 juin 2019
Verena Aurelle est non-voyante, mais elle fait de son handicap sa force. Elle a participé aux deux précédentes éditions de Nando’s Royal Life Saving Society Open Water Swim. Cette mère de deux enfants se prépare actuellement pour une course en tandem.
« Je suis une personne positive. Vivre avec un handicap demande deux fois voire trois fois plus d’efforts pour pouvoir fonctionner normalement comme tout le monde »
Verena Aurelle exerce comme thérapeute et compte bientôt encourager d’autres personnes souffrant de cécité ou de déficience visuelle à pratiquer la nouvelle activité Showdown.
Le ronronnement du moteur de notre véhicule rompt la sérénité de la forêt Daruty et annonce notre arrivée. Verena Aurelle se laisse guider par une corde blanche et vient à notre rencontre. Ses pieds nus lui guident vers son centre de thérapie, Le bonheur, c’est ici. Les rayons dorés du soleil illuminent ses cheveux clairs. Ses yeux sont de la même couleur.
« Cela fait un an depuis que Lindsay Pauvaday, de Jet Solution Provider Ltd, nous a offert une table pour pratiquer le Showdown. Il s’agit d’un style de tennis de table, mais le jeu se veut différent. Deux joueurs s’opposent les yeux bandés. Donc, le Showdown est un sport adapté aux non-voyants. Les balles sont sonorisées. Il y a un écran opaque au centre de la table », explique-t-elle.
Une table se trouve à la Global Rainbow Foundation (une organisation fondée par le Pr Armoogum Parsuramen) à Petit-Raffray. Ce dernier donne son soutien à ce projet. Deux autres tables seront bientôt placées au Lois Lagesse Trust Fund, à Beau-Bassin, et à Lizie dan la main, à Curepipe.
Verena Aurelle raconte qu’elle a découvert le Showdown, grâce à une amie non-voyante en Suisse. Elle l’a essayé et a vite pris goût au jeu. « Il fallait l’introduire à Maurice. Les non-voyants se déplacent peu. Donc, nous emmenons le Showdown à eux », indique-t-elle.
Sa maladie n’est toutefois pas un handicap. « Je le vis assez bien. Je suis une personne positive. Vivre avec un handicap demande deux fois, voire trois fois plus d’efforts pour pouvoir fonctionner comme tout le monde. Parfois, c’est épuisant. Mais c’est un défi qui a forgé ma personnalité », dit-elle. La perte de la vue a aussi donné une nouvelle direction à sa vie.
Verena Aurelle pratique la natation, la course en tandem et la musique. Elle exerce comme thérapeute. À travers ses doigts, ses mains et ses coudes, elle ressent les tensions musculaires, les restrictions articulaires ou la différence de température dans les zones enflammées du corps.
« Je ne fais pas de publicité. Les patients viennent me voir sur recommandation. Des fois, ils sont étonnés. Quand ils sont contents, ils vont l’exprimer. Souvent, ils se sentent à l’aise, car le regard n’est pas sur eux. Il y a souvent des échanges enrichissants », confie-t-elle. Elle pratique le drainage lymphatique, la craniosacral therapy et la technique faciale, entre autres. En sus de ce métier, qu’elle pratique depuis trente ans, c’est aussi une sportive dans l’âme.
Perte de la vue
Tout commence dans un petit village sur une montagne en Suisse. Elle y voit le jour. Elle est l’aînée. Au fur et à mesure qu’elle grandit, elle voue une passion au dessin et à la gymnastique artistique. Mais à l’âge de 9 ans, sa vue diminue. « Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. La frustration était là. Je rêvais d’être Graphic Designer. Nous avons rencontré plusieurs médecins. Je souffrais de rétinite pigmentaire. Cette maladie oculaire m’a fait perdre la vue graduellement. Aujourd’hui, je suis non-voyante. »
Un jour alors qu’elle pratique la gymnastique artistique, elle se blesse contre la poutre. Le médecin lui conseille alors de se mettre à la natation pour aller mieux. Verena prend rapidement goût à l’eau. Elle se présente même à de nombreuses compétitions de natation au niveau national. « Je préfère nager en mer, car je me blesse souvent dans les piscines. » Sa maladie oculaire rend sa scolarité difficile.
À 18 ans, elle suit une formation à l’école de massage médical. Quelques années après, elle met le cap sur l’Afrique du Sud pour exercer comme formatrice thérapeute dans un centre de remise en forme. « J’y ai rencontré un couple mauricien. Il m’a invité à venir sur l’île. J’ai continué à exercer en tant que thérapeute », soutient-elle.
Amoureuse
Elle ne tarde pas à faire la connaissance, à travers un ami, de son futur époux, qui est Français. Les deux se marient en 2001. Ils ont deux enfants âgés de 17 et 22 ans. « Mon époux a ignoré mon handicap et il me donne le soutien nécessaire. Son humour, son attitude et sa façon de s’exprimer m’ont fait tomber amoureuse de lui », confie-t-elle. La thérapeute trouve qu’aujourd’hui, la vie l’a dirigée dans la bonne direction. « Le verre est toujours à moitié plein. Nager contre-courant est plus dur qu’accepter la réalité », fait-elle comprendre.
Des amis lui font découvrir la Nando’s Royal Life Saving Society Open Water Swim en 2018. « Les organisateurs étaient très serviables. Ils m’ont soutenue et m’ont fait une belle surprise. En sus de mon guide Thomas, j’ai eu l’occasion de bénéficier également du soutien du nageur sud-africain Chad le Clos. Il est généreux et a une attitude positive », raconte-t-elle.
Elle effectue le parcours de 1,6 km en 34 minutes. Elle réalise le même temps le 5 mai 2019, lors d’une nouvelle édition. « Thomas et moi, nous nous entraînons à Cap-Malheureux une fois par semaine. Il m’accompagne dans l’eau et une tape sur la jambe signifie que je dois tourner à gauche, deux tapes signifient que je dois aller à droite. Sinon, je continue à nager tout droit », relate-t-elle.
Elle joue à la guitare avec Hermans Pierre Louis, également non voyant et membre de l’Atelier Mo’Zar. « Il m’enseigne la musique, je lui montre le braille. » Verena Aurelle a aussi dix chiens.
« Je souhaite que le secteur privé offre plus de postes de travail adaptés aux gens en situation de handicap. Il manque des possibilités et il y a beaucoup à faire », regrette-t-elle.
Source : https://www.defimedia.info/verena-aurelle-la-positivite-malgre-son-handicap
8. Les technologies audio font reculer le braille, selon des experts
Article de Hina Alam, La Presse canadienne publié le 1 juin dans le Journal Métro
VANCOUVER — Le braille perd du terrain en Amérique du Nord à cause, en partie de la popularité des livres audio et de l’arrivée de la technologie vocale, indiquent des experts.
Une ancienne présidente de Littératie Braille Canada (LCC), Jen Goulden, souligne que d’autres facteurs ont influencé l’utilisation du braille au pays.
Au début du XXe siècle, raconte-t-elle, les enfants malvoyants étaient scolarisés dans des pensionnats pour aveugles parce que les ressources étaient regroupées au même endroit. Aujourd’hui, le recul de l’enseignement du braille est une «conséquence inattendue» de placer enfants malvoyants et voyants dans des mêmes classes.
L’utilisation de gros caractères pour les élèves malvoyants a aussi contribué à ce recul, plaide Mme Goulden. Quand leur vision diminue, ils ne disposent plus de l’audio, car ils n’ont pas appris le braille.
Le braille et la lecture à l’aide de gros caractères n’étaient pas enseignés en même temps parce que l’audio est moins cher et plus facile à fournir, souligne Mme Goulden.
Elle signale que le nombre d’enseignants de braille a diminué, déplorant que les enfants aveugles soient désavantagés par rapport aux enfants voyants.
«Je ne comprends vraiment pas pourquoi il est acceptable de traiter comme cela des enfants aveugles. On ne penserait jamais à faire cela à des enfants voyants», dit-elle.
Les données sur l’utilisation du braille ne sont pas disponibles auprès des organisations canadiennes.
Selon Christopher S. Danielsen, de la National Federation of the Blind, une organisation américaine établie à Baltimore, environ 58 pour cent des élèves aveugles utilisaient en priorité le braille pour lire aux États-Unis au début des années 1960. Aujourd’hui, ce pourcentage ne serait que de 10 pour cent.
Toutefois, il ne craint pas la disparition du braille.
«La plupart des malvoyants peuvent voir. La plupart d’entre nous ne sont pas totalement aveugles, mais le braille est plus efficace pour lire que des sources imprimées», fait-il valoir.
M. Danielsen dit qu’on ne peut s’alphabétiser seulement en écoutant de l’audio.
«Nous voyons régulièrement des aveugles très intelligents, très instruits, mais qui ne maîtrisent pas le braille, car ils ont cessé de le lire à un moment donné. Ils ont surtout appris en écoutant, avance-t-il. Ce sont des gens qui détiendront des diplômes de troisième siècle, mais qui auront une orthographe et une ponctuation très médiocres parce qu’ils ne lisent pas. Ils ne lisent pas vraiment. Ils possèdent peut-être un bon vocabulaire, mais ils ne peuvent traduire cette capacité en écriture.»
La présidente de la Canadian Federation of the Blind, Mary Ellen Gabias, témoigne que les technologies vocales ont des limites.
«Si on utilise déjà Siri pour dicter un message vocal ou un message texte à quelqu’un, on sait que l’on peut se retrouver parfois dans de drôles de situations», rappelle-t-elle.
Apprendre le braille permet d’aider la compréhension.
«Si j’écoute un livre audio pour le plaisir, je vais souvent doubler la vitesse de lecture. On peut y parvenir sans que le lecteur parle comme Donald Duck grâce à la compression vocale. Toutefois, si je veux vraiment apprendre et étudier quelque chose, je veux utiliser le braille», soutient-elle.
La responsable des programmes en braille à la National Federation of the Blind, dit que l’accès au braille est plus grand en raison des outils électroniques.
«Nous avons des plages braille qui peuvent être connectées par câble ou par Bluetooth. Ils affichent ce qui se trouve sur l’écran du téléphone ou d’un ordinateur.»
9. Une version inédite du Petit Prince en braille avec illustrations en relief
Article de Heulard Mégane publié le 18 juin 2019 sur Al Actualités
La Fondation Antoine de Saint Exupéry pour la Jeunesse célèbre en 2019 son 10e anniversaire. Elle a souhaité rendre accessibles, pour la première fois au monde, les illustrations originales du Petit Prince aux enfants et jeunes non et malvoyants. Une édition tactile inédite, en braille et en relief, a ainsi été réalisée par les éditions Claude Garrandès et l’Association Arrimage.
Dans une société où l’image occupe une place de plus en plus importante, la question de l’accès des personnes déficientes visuelles à l’éducation artistique et à la culture est fondamentale.
Claude Garrandès, lui-même atteint de cécité depuis l’âge de 12 ans est à l’origine de cette édition pionnière. Il s’est engagé avec les bénévoles de son association Arrimage à rendre les arts accessibles au plus grand nombre, notamment par le toucher et le relief, afin d’apprendre à voir autrement.
Il est non seulement professeur de braille et éditeur de livres d’art pour tous, mais également diplômé en droit, Docteur en psychologie, psychanalyste, professeur agrégé de sciences économiques et sociales et artiste-plasticien.
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux », disait Antoine de Saint-Exupéry. C’est pour rendre ce conte poétique et philosophique mondialement connu accessible à tous, notamment aux enfants déficients visuels, que la Fondation Antoine de Saint Exupéry a voulu le traduire.
La parution de ce titre constitue une première. En effet, les aquarelles et dessins originaux d’Antoine de Saint Exupéry, qui illustrent le Petit Prince, n’avaient jamais été transcrits en relief pour permettre leur appréhension tactile. Le texte est quant à lui traduit en braille. L’ouvrage est publié aux éditions Claude Garrandès.
Cette édition du Petit Prince a déjà permis d’organiser et d’animer des ateliers artistiques et pédagogiques en France et à l’international.
Pour soutenir ce projet culturel et solidaire, IWC Schaffhausen, une manufacture horlogère suisse partenaire de la fondation Antoine de Saint Exupéry pour la Jeunesse, mettra aux enchères une pièce unique d’une Montre d’Aviateur Calendrier perpétuel Chronographe édition « Le Petit Prince ».
La montre sera en ligne chez Sotheby’s entre le 8 et le 17 juillet 2019. Ils reverseront la totalité des bénéfices pour le financement de l’ouvrage et des ateliers pédagogiques.
IWC Schaffhausen avait déjà mis aux enchères l’unique exemplaire de la Grande Montre d’Aviateur portée par l’acteur américain Bradley Cooper lors de la cérémonie des Oscars 2019. Cela avait permis de récolter 60.000 $ pour la fondation.
10. 4 ouvrages du prix UNICEF de Littérature Jeunesse seront audiodécrits
Article de Maxim Simonienko publié 11 juin 2019
Pour la 4ème édition du prix UNICEF de Littérature Jeunesse, UNICEF France et la Fondation Visio s’engagent en faveur de l’audiodescription des oeuvres pour les enfants en bas âge. En effet, les 5 livres en lice dans la catégorie « 3-5 ans » du Prix UNICEF de littérature jeunesse 2019 seront tous audiodécrits.
Avec la collaboration de Dune Cherville, l’une des audiodescriptrices les plus actives du milieu de l’audiovisuel français, les livres en compétition seront tous audiodécrits d’ici la fin du mois de juin prochain 2019. De plus, leurs versions seront présentées au Salon du livre de Jeunesse à Montreuil du 27 novembre au 2 décembre 2019.
Le but est de permettre aux enfants ayant des déficits visuels de pouvoir participer au Prix créé par UNICEF pour sensibiliser les enfants à leurs droits à travers la lecture, et de voter pour leur livre préféré. L’objectif commun que se sont fixés UNICEF France et la Fondation VISIO est, qu’à terme, l’ensemble des livres de jeunesse en lice chaque année dans les 4 catégories du prix (3-5 ans / 6-8 ans / 9-12 ans et 13-15 ans) ait la possibilité d’être audiodécrits.
Voici la liste des ouvrages choisis pour l’audiodescription :
– Ce que j’aime vraiment, d’Astrid Desbordes et Pauline Martin (Albin Michel Jeunesse)
– Pour quelques gouttes d’eau, d’Anne Jonas et Marie Desbons (Le Buveur d’Encre)
– Gros ours ?, de Lisa Blumen (Kilowatt)
– Palmir, de Gilles Baum et Amandine Piu (Editions Amaterra)
– Un si petit cœur, de Michel Gay (L’Ecole des Loisirs).
Quelques chiffres sur le livre audio
Une étude menée en 2017 par le Syndicat National de l’Edition révélait que seulement 18 % des Français avaient déjà écouté un livre audio et 7 % uniquement au cours des 12 derniers mois. Néanmoins, le succès des audiobooks se développe auprès des parents grâce à ses bienfaits pédagogiques. En effet, toujours selon la même étude, 22 % des parents en font écouter au moins une fois par semaine, majoritairement des livres illustrés sonorisés (56%) et 93% des 7-19 ans connaissent les livres audios.
Créée en 2011, la Fondation VISIO lutte contre les maladies cécitantes et développe de nouvelles solutions et technologies d’aide et d’assistance à la vie quotidienne des personnes aveugles ou malvoyantes, telles que la canne blanche électronique. Fortement investie en faveur de l’audiodescription, la Fondation VISIO est notamment partenaire depuis 2017 du Festival Premiers Plans d’Angers avec lequel elle a créé le premier jury français composé exclusivement de personnes aveugles ou malvoyantes.
Ce jury décerne chaque année le Prix « Fondation VISIO pour l’Audiodescription » doté de 3800 € à un scénario de long métrage d’un(e) jeune réalisateur(trice) dont le tournage s’effectuera dans les mois suivants. Avec la collaboration du CNC qui finance les 50 % restants, c’est la totalité de la prestation d’audiodescription qui est ainsi prise en charge. Elle a récemment accompagné le long-métrage de Guillaume Renusson et Clément Pény pour leur scénario Les Versants, actuellement en tournage.
Quant à l’UNICEF, l’association promeut les droits et le bien-être de chaque enfant. Implantée dans 190 pays et territoires du monde, les bénévoles tentent de venir en aide aux enfants les plus vulnérables et marginalisés. Vous pouvez retrouver la liste des ouvrages sélectionnés pour la 4e édition du Prix UNICEF de littérature jeunesse juste ici.
11. Impression 3D de cornée : des chercheurs américains progressent à grands pas
Article de Mélanie R publié le 20 juin 2019
À l’Université A&M de Floride, une petite équipe de chercheurs s’est penchée sur l’impression 3D de cornée, un cas d’application qui évolue rapidement sur le marché de la bio-impression. Ces travaux de recherche se sont surtout concentrés sur la vitesse d’impression : les scientifiques expliquent qu’ils ont développé une méthode pour créer plusieurs cornées en quelques minutes seulement grâce à un échafaudage bio-imprimé à partir de cellules humaines. Une première pour ce secteur !
L’impression 3D de cornée ne vous est sans doute pas inconnue et pour cause, de nombreux chercheurs se sont déjà penchés sur la question, que ce soit en Angleterre à l’Université de Newcastle ou encore en Inde avec la jeune startup Pandorum Technologies. Tous ces projets visent à réduire le taux de personnes souffrant d’une déficience visuelle et proposer des solutions de greffes de cornée plus efficaces et adaptées à chaque patient. Mais les technologies 3D ont leurs limites et le processus n’est pas encore parfait ; on va devoir attendre quelques années encore avant de voir apparaître ces fameuses cornées imprimées en 3D.
Pourtant les travaux de ces chercheurs américains sont prometteurs. Le projet a débuté vers le début de 2018 et était axé sur la réplication de la matrice de collagène de la cornée réelle via l’impression 3D, à partir de cellules stromales ou de kératocytes. Ces cellules aident à développer et à maintenir une structure et une transparence cornéennes normales, tout en aidant à réparer les tissus après une blessure.
Menés par le professeur Mandip Sachdeva, ils vont plus loin et espèrent améliorer l’efficacité du processus de bio-impression en augmentant le débit de création. Pour cela, ils ont créé un moule qui devrait leur permettre de bio-imprimer non pas une cornée mais plusieurs à la fois. Selon l’équipe, le processus a été simplifié pour saisir le diamètre et les dimensions d’une cornée directement dans l’imprimante 3D, qui peut ensuite créer six cornées en utilisant un matériau incorporant des cellules humaines en 10 minutes environ.
Le professeur Sachdeva ajoute : “À partir de là, nous pouvons configurer un assemblage de cornées imprimées en 3D dans un système de cellules de diffusion, puis tester simultanément plusieurs formulations ou produits et évaluer les données, minimisant ainsi les tests sur animaux.” Côté applications, l’impression 3D de cornée devrait avoir un impact considérable sur les greffes de cornée – c’est un objectif à long terme du projet – et permettre la création d’un modèle in vitro pour la recherche et le dépistage de médicaments.
Source : https://www.3dnatives.com/impression-3d-de-cornee-20062019/
12. Un bracelet GPS vibrant pour guider les aveugles s’apprête à sortir fin juin
Article de Laura H publié le 134 juin 2019
Une entreprise a mis au point un bracelet, contenant un GPS intégré, capable d’indiquer le chemin aux aveugles en vibrant. Une simple vibration sur le poignet gauche, ou sur le poignet droit, indiquera alors où la personne doit se diriger ! Ingénieux, non ?
Le GPS vibrant, nouvelle technologie mise en place pour rendre service aux personnes malvoyantes, a été présenté durant le festival FUTURE, qui a ouvert ses portes et qui continue encore aujourd’hui. C’est une réelle évolution, pour les 1,3 million de personnes aveugles ou malvoyantes.
Il se nomme N-vibe et sera vendu par deux exemplaires, un à mettre au poignet droit et l’autre au poignet gauche. Il sera connecté à un téléphone portable, et sera doté d’une application, dont il suffira d’indiquer une adresse afin que le bracelet indique le chemin exacte à suivre.
Il doit pouvoir être utilisable dans les lieux où les GPS passent moins bien également, comme les gares. D’ailleurs, depuis janvier, l’application fonctionne dans certaines gares SNCF. Grâce à des capteurs, elle devrait permettre de guider la personne utilisant l’application, jusqu’à son train.
Mais il ne faut pas trop rêver, si l’application semble parfaite pour fournir différentes informations, elle reste un instrument d’orientation. Elle ne saurait donc pas détecter un escalier, une trottinette ou même un feu rouge. La canne et le chien de guide restent alors très importants pour nos amis les malvoyants, et des atouts non-négligeables.
13. Des outils numériques pour aider les déficients visuels
Publié le 13 juin 2019 par P. B.
Par exemple, NVDA est un lecteur d’écran qui vous retranscrit vocalement un contenu mais aussi vous permet d’écrire sans faute grâce à un écho du mot ou de vos lettres.
Par exemple, NVDA est un lecteur d’écran qui vous retranscrit vocalement un contenu mais aussi vous permet d’écrire sans faute grâce à un écho du mot ou de vos lettres. Le stylo « Pen friend » est aussi un allié de taille puisqu’il lit à votre place les étiquettes enregistrées. Vous ne vous tromperez plus désormais entre une boîte de petits pois ou de flageolets ! Avec la balance de cuisine vocalisée, la pâtisserie devient également un jeu d’enfant. Sortir dans la rue sera facilité par l’utilisation de la canne électronique visioptronic. Un boîtier à infrarouge assure en effet une sécurité car il détecte tous obstacles de 2 à 15 mètres. D’un coût très élevé, d’environ 5 000 euros, elle est toutefois offerte aux déficients visuels après une petite formation.
Des téléphones faisant aussi fonction de GPS, détecteur de couleurs et de reconnaissance vocale sont encore les outils indispensables pour continuer à vivre et surtout ne pas s’enfermer dans un isolement irréversible.
Article de Lucie Claussin publié le 19 juin 2019
France- Grâce à Speak you, les professionnels de la restauration peuvent proposer une carte parlante à leurs clients malvoyants ou étrangers, afin que ceux-ci puissent savoir ce qu’il y a au menu !
Jusqu’alors, il était très compliqué pour les malvoyants et les touristes de se rendre au restaurant. En effet, ces derniers ne voyant pas, ou pas bien, ne comprennent pas la carte du restaurant et les plats proposés. Alors, pour rendre accessible à tous le plaisir de manger au restaurant , un restaurateur orléanais a lancé un concept révolutionnaire : une carte qui vous parle, en français ou en langue étrangère ! Freddy Zerbib, initiateur du projet et directeur du restaurant El Tio nous explique comment fonctionne cette carte révolutionnaire nommée Speak You :
D’une simple pression sur un bouton en relief, la personne qui aura la carte en main pourra déclencher le mécanisme et écouter le message préenregistré. Plusieurs modèles sont proposés et sont personnalisables. Le plus basique permet un enregistrement de 20 secondes. Il existe aussi une carte qui dispose de trois pistes d’enregistrement.
L’objectif de cette carte est de pouvoir permettre à tout un chacun de se rendre au restaurant, mais ce projet se veut aussi solidaire. En effet, chaque carte vendue permet de récolter de l’argent, qui servira ensuite à acheter un chien d’aveugle. Une première opération de ce type a été réalisée le 21 janvier à « La table d’à côté » chez Christophe Haye, où un chien guide a été acheté puis a été offert à un enfant aveugle. Un geste qui compte beaucoup pour Freddy Zerbib, qui nous a expliqué comment lui est venue l’idée de cette carte :
Le restaurateur a eu un déclic le jour où il a accueilli un aveugle dans son restaurant, qui a pris le même plat que son accompagnateur. Après avoir échangé quelques mots avec ce dernier, il a compris que le déficient visuel ne mangeait pas un plat par choix mais plutôt par contrainte, puisqu’il avait peur de déranger en se faisant lire la carte du restaurant. Depuis 32 ans, cet homme âgé de 72 ans, ne se rendait d’ailleurs plus au restaurant. C’est ainsi que le projet a commencé à prendre forme dans l’esprit de Freddy Zerbib, qui voulait offrir plus de liberté aux personnes aveugles. Il a préféré créer une carte parlante plutôt qu’une carte en braille, puisque seulement 27 % des aveugles savent lire le braille.
Où trouver la carte Speak You ?
Actuellement, une dizaine de restaurants possède cette carte en France. Ils se situent principalement à Orléans, Blois, Tours, et Paris dont un restaurant étoilé Michelin. Freddy Zerbib souhaite d’ailleurs étendre son réseau de restaurants partenaires, et recherche actuellement des restaurateurs prêts à proposer la carte Speak You.
Et ce dispositif fonctionne puisque le restaurant El Tio à Orléans a reçu plus de 220 déficients visuels depuis la mise en place de cette carte.
Une formation dispensée aux professionnels de la restauration
Freddy Zerbib et Tom Raybaud, président des Chiens guides d’Orléans, ont par ailleurs mis en place une formation afin de recevoir au mieux les personnes déficientes visuelles dans les restaurants. Trois modules seront proposés :
Comment accueillir un aveugle dans un établissement et comment le servir
Comment cuisiner pour un déficient visuel
Comment accueillir un déficient visuel dans un hôtel/chambre d’hôte
L’année dernière, cette formation a été dispensée au CFA d’Orléans, et cette année, elle sera proposée au lycée hôtelier. Freddy Zerbib souhaite aussi à l’avenir pouvoir proposer un peu partout cette formation.
Bientôt une application
Pour faciliter l’utilisation de la carte Speak You, une application liée au projet sera bientôt disponible. Les restaurateurs pourront s’ils le souhaitent, taper sur leur téléphone le message qui devra être transmis par la carte parlante. Ils pourront ensuite choisir une voix d’homme, de femme, d’enfant, en français ou en langue étrangère, qui annoncera le menu depuis la carte. Ainsi, grâce à cette carte, les personnes du monde entier et les déficients visuels pourront comprendre ce qui est proposé dans le menu du restaurant où ils seront.
Source : https://www.forum.fr/news/speak-you-une-carte-pour-presenter-le-menu-aux-deficients-visuels-17994
15. Reconnaître, célébrer et être solidaire des personnes atteintes d’albinisme
Publié par Afrikahotnews.com le 14 juin 2019
Les Nations Unies ont célébré jeudi la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, l’occasion de revendiquer le droit à la vie et à la santé des personnes atteintes d’albinisme et exiger l’élimination de toutes sortes d’exclusions et d’agressions à leur rencontre.
Au cours des 10 dernières années, plus de 700 cas d’attaques visant des personnes atteintes d’albinisme ont été répertoriés dans 28 pays d’Afrique subsaharienne, selon Ikponwosa Ero, l’Experte indépendante des Nations Unies sur l’exercice des droits de l’homme par les personnes atteintes d’albinisme.
L’albinisme est une maladie génétique relativement rare et non contagieuse due à l’absence du gène responsable de la production de mélanine, qui entraîne une dépigmentation partielle ou totale de la peau, souvent considérée comme une peau « blanche ». Cette maladie touche des personnes dans le monde entier, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de leur sexe.
La prévalence de l’albinisme varie dans le monde. On estime qu’en Amérique du Nord et en Europe, une personne sur 20.000 est atteinte d’une forme ou l’autre d’albinisme. Les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) oscillent entre un cas sur 5.000 et un cas sur 15.000 en Afrique subsaharienne. On ne dispose cependant que de peu de données relatives à la prévalence de l’albinisme par pays.
Albinisme et santé
Le manque de mélanine signifie que les personnes atteintes d’albinisme sont extrêmement vulnérables au cancer de la peau. Le cancer de la peau est hautement évitable lorsque les personnes atteintes d’albinisme peuvent exercer pleinement leur droit à la santé. Cela comprend l’accès à des contrôles de santé réguliers, à un écran solaire, à des lunettes de soleil et à des vêtements de protection contre le soleil.
Dans un grand nombre de pays, ces moyens ne leur sont pas disponibles ou leur sont inaccessibles. Par conséquent, les personnes atteintes d’albinisme ont été et restent parmi les « laissés pour compte».
Et en raison d’un manque de mélanine dans la peau et les yeux, les personnes atteintes d’albinisme ont aussi souvent une déficience visuelle permanente qui conduit souvent à des handicaps. Ils sont également victimes de discrimination en raison de la couleur de leur peau.
Violence et discrimination : un phénomène mondial
L’albinisme continue d’être profondément mal compris partout dans le monde. Les personnes atteintes d’albinisme subissent des discriminations et de la stigmatisation à l’échelle mondiale.
Pour Moses Swaray, artiste gospel tanzanien très prisé au sein de la diaspora africaine aux États-Unis, depuis tout petit il a fait l’objet de nombreuses superstitions, voire de persécutions.
« Certaines personnes me traitaient comme si j’étais moins qu’un être humain, ils croyaient que j’avais des pouvoirs surnaturels », avait confié Moses Swaray à Afrique Renouveau l’an dernier. Ainsi, en Tanzanie, quelque 75 personnes atteintes d’albinisme auraient été tuées entre 2000 et 2016.
Le chanteur et musicien malien Salif Keita a commencé à se rendre compte qu’il était différent quand il a commencé à aller à l’école. Sa peau était blanche et tous les autres enfants étaient noirs.
« Tu ne peux pas passer inaperçu. Partout où tu passes tu es remarqué; et comme ces gens ne savent pas qu’être albinos c’est un manque de mélanine, ils n’ont pas d’explication scientifique, tout de suite les interprétations sont négatives », avait-il expliqué à la radio Mikado FM il y a quelques années.
Le chanteur rappelle que les personnes atteintes d’albinisme sont aussi parfois victimes de crimes rituels en raison de fausses croyances.
Salif Keita a toutefois reconnu qu’au fil du temps, le regard posé sur l’albinisme a changé grâce aux efforts de sensibilisation. Il a qualifié la proclamation du 13 juin comme Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme de « grand pas en avant ».
Ainsi à la suite de l’augmentation du nombre d’agressions de personnes atteintes d’albinisme, plusieurs pays d’Afrique ont entrepris des réformes législatives. Par exemple, la Zambie a modifié son code pénal afin d’ériger en infraction la possession de parties du corps humain. Le Malawi a modifié sa loi de 2016 sur l’anatomie afin de mieux encadrer les questions relatives à la possession de tissus humains et d’établir des peines sévères. Lilongwe a de plus modifié son code pénal pour faire de l’agression d’une personne atteinte d’albinisme une infraction spécifique.
Les campagnes d’éducation et de sensibilisation peuvent aider à lutter contre les superstitions et les stigmatisations associées à l’albinisme.
16. Pauvres parents avec poussette!
Par Elena Chamorro publié 11 juin 2019 sur médiapart.fr
Il est devenu courant que les associations des personnes handicapées mettent en avant un argument marketing et validiste pour défendre l’accessibilité. : L’intérêt que celle-ci a pour les valides. La rengaine «parents avec poussettes, voyageurs avec valises » vient illustrer les catégories de valides handicapés par le manque d’accessibilité.
Il a déjà été pointé, par moi et par d’autres, que dans le cas des valides, on parle d’un manque de confort passager et non pas d’une situation de discrimination. Je me suis déjà exprimée également sur le fait que même si nous sommes une minorité, nos droits sont les mêmes que ceux de la majorité.
Si j’entends l’argument de Laurent Léjard qui, dans un article de Yanous (en lien ci-dessous) explique que les parents avec poussette et touristes avec valises encombrent les bus et empiètent sur la place dédiée aux personnes en fauteuil, il me semble important de préciser que la contrainte d’aller dans les bus n’est pas la même pour les personnes handicapées et pour les valides dans ces « situations de handicap ».
En effet, les parents avec poussette auront toujours la possibilité de plier la poussette, prendre l’enfant dans leurs bras, descendre les marches, prendre un taxi ou un Uber quelconque ou monter dans un bus où ils prendront place à côté d’autres parents avec poussettes.
Ils n’auront pas besoin que le chauffeur de bus déplie (ou refuse de déplier) la rampe pour qu’ils montent dans le bus, ne seront pas refusés parce qu’il y a déjà une autre poussette à bord…
Un voyageur avec valise n’aura jamais une valise de 200 kg (poids d’un fauteuil électrique), il pourra même faire un petit parcours à pied si ça lui chante, il arrivera à tirer sa valise même si les bateaux des trottoirs sont loupés, puis, il pourra poser sa valise à son hôtel et reprendre le métro.
Il n’aura pas à faire un dossier pour bénéficier d’un transport spécialisé qui lui sera refusé de toute façon s’il n’est pas Parisien. Il n’aura pas à commander son transport spécialisé des jours à l’avance, s’il est Parisien. Le manque d’accessibilité des transports n’aura pas d’impact sur sa vie sociale, sa vie professionnelle(ou absence de vie professionnelle en raison de l’inaccessibilité des transports), sur sa scolarisation non plus…
Alors, vous allez me trouver communautariste et dénuée de toute compassion pour les parents avec poussette (et les touristes avec valise), mais je défendrai les droits aux transports accessibles pour les personnes handicapées sans mélange de genres, vous voyez?
P.S. Ah oui, scoop, l’accessibilité universelle ne nuit pas au valide. Elle lui est bénéfique, lui procure du confort et peut même s’avérer utile et nécessaire momentanément ou définitivement un jour…
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Source : https://blogs.mediapart.fr/elena-chamorro/blog/110619/pauvres-parents-avec-poussette
17. 5 moyens de rendre l’été plus accessible pour tous
Article de Lise Giguère publié le 15 juin 2019 dans Le Journal de Montréal
Quand on voyage avec une personne à mobilité réduite, on se rend vite compte que les efforts déployés par une ville, un parc ou un établissement touristique pour faciliter leur accès ou rendre leur expérience plus agréable méritent toujours d’être soulignés. De plus en plus, on trouve des passerelles, des tapis de sable ou des hippocampes pour venir en aide aux personnes à mobilité réduite ! Il ne faut pas hésiter à les utiliser et à contribuer à ce qu’on en trouve de plus en plus. Voici quelques exemples :
1. Le tapis de plage
La plage de la Ville de Gaspé est la première ville balnéaire à munir sa plage d’un tapis en caoutchouc permettant à une personne en fauteuil roulant de se rendre à l’eau, sans que les roues de son fauteuil s’enlisent dans le sable ! Une chaise hippocampe, conçue pour s’immerger dans l’eau, est aussi disponible.
2. L’Hippocampe
L’hippocampe, c’est un fauteuil roulant aquatique, conçu spécialement pour se mouvoir dans le sable. Imperméable, cet équipement possède deux roues arrière et une roue avant. Ces dernières sont amovibles : on peut ainsi avoir des roues surdimensionnées pour aller dans l’eau, des roues gonflables pour aller sur l’eau, ou des skis pour aller sur la neige. On en trouve notamment sur la plage Jean-Doré (Montréal), celles d’Oka, de Saint-Zotique, de Longueuil et encore quelques autres. Le site Kéroul donne les endroits où ils sont disponibles.
3. Le Kartus
À Sherbrooke, dans les Cantons de l’Est, les personnes à mobilité réduite peuvent prendre part chaque semaine à des courses autour du lac des Nations. Installées à bord du Kartus, un fauteuil roulant conçu spécifiquement pour la course à pied que pousse un guide local, elles peuvent ainsi découvrir cet endroit en toute quiétude. Cette activité a lieu chaque mercredi matin de 9 h 30 à 11 h 30.
4. Une charrette
À compter du mois d’août, c’est-à-dire dès qu’arrivera le temps des pommes, le Verger Le Gros Pierre, situé à Compton dans les Cantons de l’Est, proposera une charrette adaptée aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant ou ayant certaines limites. Cette dernière permettra non seulement de se balader dans le verger, mais également de faire l’autocueillette. grospierre.com
5. Une maquette
Les non-voyants peuvent maintenant explorer l’architecture spectaculaire du Stade olympique du bout des doigts ! Grâce à un partenariat entre le Parc olympique de Montréal, Tactile Studio et Kéroul, une magnifique maquette tactile a été conçue. Elle se trouve dans le Hall touristique de la Tour de Montréal, en face de la billetterie.
Info : lequebecpourtous.com ou keroul.qc.ca
Source : https://www.journaldemontreal.com/2019/06/15/5moyens-de-rendre-lete-plus-accessible-pour-tous
18. Ex aequo organise la journée « Des logements conçus pour toutes et tous »
Publié par : Ex aequo Le mardi 11 juin 2019
Le vendredi 4 octobre 2019 on se donne rendez-vous, pour placer l’accessibilité universelle au cœur des projets d’habitation sociale et communautaire !
Toujours 70 000 québécois et québécoises en attente d’une résidence adaptée à leurs besoins
Du logement social accessible, c’est la cible
La demande de logements répondant aux besoins des personnes en situation de handicap est importante. Au Québec, plus de 260 000 personnes utilisent des aménagements particuliers dans leur résidence et 70 000 autres en auraient besoin. C’est également près de la moitié des personnes vivant avec des enjeux de motricité qui sont locataires ; de cette moitié, la majorité se classe sous le seuil de faible revenu.
Face à ces constats, l’habitation sociale et communautaire s’illustre comme une option incontournable pour loger adéquatement les personnes en situation de handicap.
Actuellement, nous observons que plusieurs nouveaux projets de logements sociaux présentent un faible niveau d’accessibilité. Une étude de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) publiée en 2016 démontre que moins de la moitié des unités de logements sociaux livrées depuis 1995 sont minimalement accessibles. De plus, moins de 1% ont fait l’objet d’adaptations majeures pour répondre aux besoins spécifiques de leurs occupants.[1]
Ex aequo, en partenariat avec Société Logique, le groupe de ressource technique Bâtir son quartier et le comité logement Rosemont, grâce à la participation financière de l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ), organise une journée de réflexion intitulée « Des logements conçus pour toutes et tous ».
Les objectifs de cet événement sont, entre autres, de permettre aux personnes participantes de tabler sur une définition commune du concept d’accessibilité universelle, d’identifier les défis à l’inclusion des principes de l’accessibilité universelle dans les projets et de mettre de l’avant les bonnes pratiques dans le développement de l’habitation sociale et communautaire universellement accessible.
Inscription: https://forms.gle/J7EYhkkzedcP1ktKA
Quoi : Journée de réflexion « Des logements conçus pour toutes et tous »
Quand : vendredi le 4 octobre 2019 de 9h à 16h
Où : centre communautaire intergénérationnel, 999 avenue McEachran
Information et inscription : Catherine Perron, chargée de projet, 514 288-3852 poste 226, [email protected]
Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre depuis 1980 à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice. Nous faisons la promotion de l’accessibilité universelle comme moyen de rendre possible l’inclusion sociale.
[1] Ville de Montréal et Communauté métropolitaine de Montréal (2016). Portrait des logements accessibles et adaptés : Parc des logements sociaux et communautaires de l’agglomération de Montréal.
Personne contact
Ex aequo
Contact : Emely Lefrancois
Titre : Responsable des communications
Téléphone : 514 288-3852