Écho du RAAMM pour la période du 18 au 24 février
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 18 au 24 février 2019.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Activités à ne pas manquer au RAAMM
- 2. Les malvoyants aussi veulent avoir un vrai accès à internet !
- 3. Handicap visuel : le web toujours largement inaccessible au Québec
- 4. Comment les non-voyants perçoivent la beauté
- 5. Être aveugle, le handicap le plus difficile
- 6. Sondage d’AMI-Télé
- 7. Greffe d’une lentille télescopique dans un œil, une première au pays
- 8. Les États-Unis ouvrent l’accès aux livres adaptés pour les déficients visuels
- 9. Comment l’intelligence artificielle va révolutionner la vie des malvoyants
- 10. La fondation Visio innove pour les malvoyants
- 11. Des normes d’accessibilité universelle réclamées dans les contrats de déneigement
1. Activités à ne pas manquer au RAAMM
Voici les 2 prochaines activités à la carte offertes au RAAMM au début du mois de mars.
Pour vous inscrire, contactez Anna au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected] .
Rencontre « On jase technologie » – vendredi 1er mars, de 14 à 17h
Dans une ambiance décontractée le RAAMM vous invite à venir « jaser techno » chaque premier vendredi du mois.
Le vendredi 1er mars, sous le thème «accès à la lecture», nos animateurs aborderont : Voice Dream, Stream et autre supports.
Animation : Anne Jarry et André Vincent
Coût : gratuit
Date limite d’inscription : mercredi 27 février
Pour ceux et celles qui désirent poursuivre la discussion en formule 5 à 7, il vous sera possible d’apporter votre lunch ou de vous commander un repas. Des boissons gazeuses, de la bière et du vin seront vendus sur place après 17 h.
La participation de 5 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité.
Invitation au Dîner-Conférence «Démystifions le féminisme», mardi 5 mars, de 10 h 15 à 13 h 30
Dans le cadre de la journée internationale des femmes, le RAAMM vous convie à une conférence pour faire un survol de l’histoire des luttes des femmes et démystifier le féminisme.
La présentation est suivie d’un dîner pizza (toute garnie ou végétarienne).
Cette activité est offerte en collaboration avec le Cercle Ville-Marie. Les hommes sont les bienvenus.
Date : mardi 5 mars, de 10 h 15 à 13 h 30
Animation : L’R des Centres de femmes
Coût : 15 $
Date limite d’inscription : vendredi 1er mars
La participation de 15 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité.
Les activités sont offertes au RAAMM, dans la salle Berthe-Rhéaume (5225, rue Berri, local 100), à proximité de la station de métro Laurier.
Veuillez vous inscrire auprès d’Anna au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected] .
2. Les malvoyants aussi veulent avoir un vrai accès à internet !
Article de Nicolas Ganzer publié le 13 février sur plateau.pamplemousse.ca
Seulement 20 % des sites web québécois obtiennent une note passable en matière d’accessibilité d’internet, selon le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM). L’organisme, situé près du métro Laurier, veut se servir de ces résultats pour alerter les concepteurs.
Le fait même que des personnes malvoyantes ou aveugles naviguent sur internet peut paraître surprenant pour beaucoup de gens. Jean-Marie D’Amour, le président du RAAMM, aime rappeler que oui, les malvoyants vont sur internet. Et pour cause, de nos jours, tout se passe sur la toile.
Des résultats inquiétants
L’enquête a permis de passer en revue près de 1000 sites québécois, puis la liste a été descendue avec un test plus poussé pour 125 des principaux sites québécois consultés par les personnes ayant différentes difficultés visuelles ou qui sont carrément aveugles, comme Yvon Provencher, agent de développement et de communication au RAAMM, qui explique le but de cette enquête :
« On avait l’intuition qu’il y avait un gros problème d’accessibilité d’après nos expériences personnelles, mais aussi le retour qu’on recevait de nos membres, sans arriver à en définir l’ampleur. On voulait donc documenter le dossier pour que, quand on fait des interventions, notamment auprès du gouvernement du Québec, on puisse leur montrer l’état actuel de la situation. »
Un constat qui est loin d’être réjouissant, alors que moins de 20 % des sites finissent avec un résultat acceptable. Et quand Jean-Marie D’Amour parle d’un niveau acceptable, c’est qu’un utilisateur sur deux ne se perdait pas en naviguant sur le site.
Les sites du gouvernement font un peu mieux avec 33 %. Pourtant, « le standard d’accessibilité a été édicté en mai 2011, à la suite de quatre années de discussions avec les responsables des sites web de 25 ministères et organismes gouvernementaux », rappelle M. D’Amour.
Une nouvelle version est sortie en juillet 2018. En plus des sites du gouvernement, tous les sites du réseau d’éducation et de santé devront s’ajuster. Ils ont jusqu’en juillet 2020 pour rendre le contenu des deux dernières années accessibles à tous, et quatre ans pour l’entièreté de leurs plateformes.
Un échéancier qui inquiète Jean-Marie D’Amour, au vu des résultats des sites gouvernementaux. « Aucun budget n’a été donné ni aucun programme de formation et personne n’a fait de contrôle. Résultat, après sept ans, on se retrouve avec seulement un site gouvernemental sur trois qui a une certaine allure. […] Là, on veut intervenir dans les prochains mois, auprès du ministère de l’Éducation, pour les convaincre qu’il faut soutenir cette démarche-là, s’ils veulent que les commissions scolaires, les cégeps et les universités aient des sites accessibles dans les délais prévus. »
Dans le cas contraire, les résultats pourraient être très décevants.
Comment rendre un site accessible pour tous ?
Pour sensibiliser les gens, le RAAMM possède des lunettes qui simulent différentes problématiques visuelles. Les enfiler permet de faire prendre conscience des problèmes que cela engendre de vouloir naviguer sur internet en ayant une visibilité limitée ou nulle.
Pour naviguer sur la toile, un malvoyant ou aveugle doit avoir des logiciels adaptés à son handicap. ZoomText, est un logiciel de grossissement qui, au Québec, est prêté gratuitement par la régie de l’assurance maladie. Il permet d’agrandir le texte, mais de garder le focus, si jamais un message d’erreur arrive. Évidemment, cela fonctionne si le concepteur du site à bien fait son travail.
« Le logiciel permet aussi de lire à haute voix le bloc de texte qui nous intéresse, si on arrive à le trouver », prévient M. D’amour.
Il faut ensuite avoir un logiciel de lecteur d’écran. Il y en a deux principaux : JAWS dont la licence coûte 1500 dollars, mais qui est également fourni gratuitement par la régie de l’assurance maladie. Le deuxième, NDVA, est un logiciel open source, donc libre accès. L’un et l’autre sont assez complémentaires, sur certains sites ou navigateurs, JAWS fonctionne mieux, et sur d’autres, c’est NVDA.
Les logiciels lisent le code HTLM de la page, et annoncent à haute voix ce qu’il se passe à l’écran. Par exemple, le logiciel va annoncer l’élément où la personne se trouve et lui lire le texte. Si l’utilisateur arrive sur une citation (bloc « quote » en html), le logiciel va lui dire « Citation » et va ensuite lui lire le texte, ce qui lui permet de savoir que c’était une citation. Et le logiciel fonctionne de même pour tous les éléments de la page.
« On a comme objectif d’aller rencontrer les responsables des sites, c’est de leur montrer les difficultés qu’on a eues, et les convaincre qu’il faudrait qu’il fasse quelque chose et les aider à partir du bon pied. »
Jean-Marie D’Amour a mis sur le site du RAAMM de la documentation gratuite qui donne des conseils pratiques pour y arriver.
La méthodologie
L’outil automatique WAVE a testé 960 sites québécois. Trois éléments étaient examinés : la page d’accueil, une page de formulaire et un élément interactif.
Les 125 sites qui ont été retenus pour un examen plus approfondi ont été testés par des duos composés d’une personne voyante et d’une autre, non-voyante. Le compteur démarre à 10 et baisse à chaque problème rencontré, qu’il soit petit ou gros. Un exemple de problème sérieux, c’est lorsqu’un lien pointe vers une image non identifiée.
Certaines situations peuvent être frustrantes pour ces personnes-là, notamment concernant les formulaires d’inscription avec des Captchas, ces boîtes de dialogues qui vous demandent de résoudre de petites énigmes pour prouver que vous n’êtes pas un robot malveillant. Bien souvent, ce sont des images ou des mots, impossibles à voir une personne aveugle.
Une situation qui est notamment frustrante dans le commerce en ligne. Si l’onglet où rentrer les informations de carte de crédit n’est pas clairement identifié dans le code HTLM, une personne non voyante ne pourra jamais payer.
D’ailleurs, ces sites-là obtiennent les pires résultats de l’enquête.
« Dans le commerce électronique, c’est un peu moins de 7 % des sites qui ont un niveau acceptable d’accessibilité, regrette Jean-Marie D’Amour. Pourtant, leur objectif c’est de rejoindre le plus de monde possible. Pour gagner 15 à 20 % de personnes en plus, il leur suffirait d’augmenter leur budget de 5 à 10 % pour une refonte de leur site. »
Yvan Provencher regrette aussi que les municipalités ne fassent pas mieux. Seulement une municipalité sur les 50 plus importante a obtenu une note acceptable. Il a d’ailleurs eu une expérience peu agréable dernièrement, qui démontre bien l’étendue du problème :
« Il y a deux jours, j’ai reçu un communiqué de la ville de Montréal présentant un nouveau programme de stages pour les personnes handicapées à Montréal, où il faut s’inscrire en suivant un lien. C’était un communiqué que la ville voulait qu’on diffuse. J’ai décidé de tester le lien avant de le faire. Le lien m’a amené à une page où je peux choisir avec une liste déroulante. Là, c’est correct. En dessous, il me disait : si vous travaillez déjà pour la ville, il y avait un lien. Mais si la personne ne travaille pas pour la ville, elle doit s’inscrire. J’ai donc décidé de continuer mon enquête pour voir si cela fonctionnait. On arrive à un beau formulaire, bien indiqué, mais, à la toute fin, il y a un captcha qui est uniquement visuel. J’ai donc malheureusement répondu qu’on ne pouvait pas diffuser ce communiqué-là. »
Une situation que ces personnes vivent, malheureusement, au quotidien.
Source : https://plateau.pamplemousse.ca/2019/02/malvoyants-veulent-vrai-acces-a-internet%e2%80%89/
3. Handicap visuel : le web toujours largement inaccessible au Québec
Article de Jonathan Lavoie publié le 12 février 2019 sur Ici.Radio-Canada.ca
Malgré les normes adoptées en 2011 au Québec, à peine le tiers des sites gouvernementaux sont facilement accessibles aux personnes souffrant d’une déficience visuelle ou motrice. Sans surprise, la situation est encore pire dans le secteur privé, selon la première étude à se pencher sur ce sujet au Québec.
Toutes catégories confondues, à peine 17,8 % des sites analysés ont obtenu la note de passage en termes d’accessibilité, selon l’étude de plus de 900 sites québécois réalisée par le Laboratoire de promotion d’accessibilité du web.
L’organisme indique qu’un site qui obtient la note de passage serait navigable par un utilisateur ayant des limitations fonctionnelles significatives sur deux.
« C’est à tout le moins extrêmement désolant », commente Yvon Provencher, agent de développement au Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM).
« Oui, les personnes aveugles consultent et ont besoin d’Internet », souligne l’intervenant, qui est lui-même aveugle.
L’appareil le plus couramment utilisé est un lecteur d’écran, qui décrit avec une voix robotique chaque élément de la page web consultée. Or, si le site n’est pas conçu adéquatement, le lecteur d’écran est incapable de le déchiffrer.
Par exemple, si le bouton « soumettre » à la fin d’un formulaire n’est pas identifié dans le code de la page Internet, une personne aveugle saura qu’il s’agit d’un élément cliquable, mais elle n’aura aucune idée de ce à quoi sert le bouton.
Proportions de sites web qui obtiennent la note de passage en matière d’accessibilité
Gouvernement 33,3 %
Santé et services sociaux 32,0 %
Organismes communautaires 28,0 %
Information et télécommunication 27,3 %
Alimentation 22,0 %
Voyage et tourisme 20,0 %
Culture 19,4 %
Entreprises privées 18,5 %
Institutions financières 15,4 %
Transport 13,6 %
Organismes philanthropiques 12,5 %
Commerce en ligne 6,6 %
Éducation 5,6 %
Municipal 2,2 %
Partis politiques 0,0%
Source: Laboratoire de promotion de l’accessibilité du Web
Sites gouvernementaux
Les sites gouvernementaux obtiennent le meilleur score, quoique assez faible, avec 33 % des sites qui obtiennent la note de passage.
« C’est extrêmement désolant qu’on se retrouve dans une situation comme ça et ça, c’est le meilleur des cas », dénonce Yvon Provencher, d’autant plus que l’ensemble des ministères sont soumis à des normes d’accessibilité depuis plus de sept ans.
Yvon Provencher souligne aussi la piètre performance des municipalités du Québec.
« Les municipalités, ce sont des organismes de services de proximité, c’est à peu près ce qui est le plus près des citoyens, et malgré ça, on se retrouve avec une municipalité sur 50 qui a une note de passage. Accablant, c’est le bon terme qu’on utilise. »
Secteur privé
Du côté des entreprises privées, 18,5 % des sites analysés ont obtenu la note de passage. Dans les sites de commerce électronique, ce score chute à 6,6 %.
Les achats en ligne avec livraison à domicile seraient pourtant un service fort utile pour les personnes souffrant d’un handicap visuel ou autre limitant leur capacité à naviguer sur Internet.
« En conditions hivernales, si on regarde cette année par exemple, si on avait des épiceries qui avaient des sites web avec vraiment une bonne accessibilité, ça éviterait d’avoir à se déplacer et à être confronté à des environnements qui peuvent être extrêmement difficiles à négocier. »
Yvon Provencher estime que les entreprises se privent ainsi de parts de marché importantes puisque le RAAM évalue qu’environ un million de personnes vivent avec des limitations fonctionnelles au Québec.
Qu’est-ce que l’accessibilité du web?
Selon le Secrétariat du trésor du Québec, « un contenu ou un service offert sur le web est considéré comme accessible lorsque toute personne, peu importe ses incapacités, peut le comprendre, y naviguer et interagir avec lui ».
Quel est le problème?
La firme CIAO, à Québec, compte trois spécialistes de l’accessibilité web. Ils accompagnent régulièrement les ministères et les entreprises dans l’amélioration de leur site web.
« Ça y va à pas de fourmi, tranquillement, admet Mathieu Thériault. Je crois que c’est un manque de connaissances surtout. Beaucoup de mythes, beaucoup de préjugés que les gens ont comme quoi les personnes aveugles n’utilisent pas de téléphone cellulaire. »
Si on croit bon d’offrir un service à une personne sans handicap, pourquoi une personne avec un handicap ne pourrait-elle pas avoir accès au même service? –Mathieu Thériault, spécialiste en accessibilité Web
Selon le programmeur, la solution passe par la sensibilisation, la formation et un meilleur suivi des normes à respecter.
« Les ingénieurs en bâtiment ont à respecter un code du bâtiment, les ingénieurs en informatique à mon avis devraient au moins avoir à vérifier les normes [d’accessibilité] et à s’assurer de leur qualité », illustre-t-il.
Améliorer l’accessibilité d’un site Internet déjà existant peut s’avérer coûteux. Mathieu Thériault recommande donc aux entreprises de se soucier de l’accessibilité dès le départ.
« Si on démarre en début de projet et qu’on fait les bons choix de technologies pour supporter tous nos sites web, ça va être des coûts peut-être de 5 % à 10 %, pas plus », soutient-il.
Selon lui, il faudra peut-être aussi un jour s’inspirer de l’Ontario, qui oblige les entreprises de plus de 50 employés à rendre leur site web accessible aux personnes souffrant d’un handicap d’ici 2021.
Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1152313/accessibilite-malvoyant-web-internet-quebec
4. Comment les non-voyants perçoivent la beauté
Publié le jeudi 7 février 2019 par Ici. Radio-Canada
Quand la vue manque à l’appel, l’ouïe, le toucher, l’odorat, mais aussi les souvenirs d’images du passé, lorsqu’on a la chance d’en avoir vu, prennent le relais. Autour du documentaire Beauté aveugle, qui explore comment les personnes aveugles vivent la séduction et le plaisir des sens, la réalisatrice Mariane McGraw, la professeure France Poulin et le musicien Vytautas Bucionis Jr expliquent à Catherine Perrin que la société nord-américaine se sert trop peu des sens autres que la vue.
France Poulin, qui a commencé à perdre la vue dans la quarantaine, se sert parfois de souvenirs pour évoquer ce que quelqu’un tente de lui décrire, mais elle se fie maintenant surtout à ses autres sens. « Si je marche avec une amie et que je dis : “Ça sent les fraises et la coriandre”, elle va me dire : “Oui, il y a un étal avec ça dehors.” Elle les a vus, elle sait déjà; moi, c’est avec mon nez [que je découvre mon environnement]. »
Souvent, je vais prendre le bras d’une personne et, par la texture du tissu, je vais dire : “C’est beau, ce que tu portes.” – France Poulin
Inspiration multisensorielle
D’origine lituanienne, Vytautas Bucionis Jr. croit que c’est l’explosion de Tchernobyl qui a causé le cancer qui lui a fait perdre la vue à l’âge de 2 ans. Très tôt, il s’est réfugié dans la musique, mais l’ouïe est loin d’être sa seule source de plaisir.
« Notre environnement est rempli de très belles textures, note-t-il. Si l’on porte attention à toutes les stimulations […] qui s’offrent à nous, je crois qu’on jouit beaucoup plus de la vie. La pluralité des sens fait en sorte qu’on perçoit plus de beauté. En pleine nature, [on trouve] de la richesse en touchant la moindre plante. Ça me donne de l’inspiration multisensorielle. »
Lumière
Mariane McGraw se demandait depuis longtemps comment les non-voyants apprivoisent la nature, l’art et la séduction. « J’avais envie de faire un documentaire lumineux, dit-elle. On n’a pas besoin de perdre la vue pour apprécier les choses autrement. »
Pour de plus amples informations
https://www.amitele.ca/category/beaute-aveugle
5. Être aveugle, le handicap le plus difficile
Article d’Alex Drouin publié le 10 février 2019 dans Le Journal de Montréal
Coup d’oeil sur cet article
Depuis sa naissance, Alexandre Benoit est atteint d’amaurose congénitale de Leber, une maladie génétique grave qui endommage, petit à petit, la rétine de l’œil. Malgré les nombreuses épreuves qu’il a traversées, le jeune homme de 23 ans, aujourd’hui aveugle, a réussi à dénicher un emploi dont rêve tout passionné d’informatique : ingénieur logiciel pour Microsoft, l’une des compagnies les plus prestigieuses au monde.
« Ç’a toujours été dans ma nature d’être ambitieux », confie le ressortissant de Nicolet, en Mauricie.
Alexandre n’a jamais baissé les bras devant cette fatalité qui allait un jour lui enlever la vue. C’est pour cette raison qu’il a accepté de raconter son histoire au Journal.
« Je suis fier de tout ce que j’ai réussi à accomplir et je serais content que mon histoire puisse inspirer d’autres personnes. »
Les parents d’Alexandre Benoit, Diane et Réjean, ont réalisé que leur fils éprouvait des problèmes de vision alors qu’il était âgé de seulement deux ans. C’est après avoir consulté des spécialistes qu’ils ont appris qu’il souffrait d’amaurose congénitale de Leber.
Leur premier garçon, Marc-Olivier, était en parfaite santé. Alexandre avait tout simplement pigé le mauvais numéro.
À six ans, alors que sa vision n’était pas encore très affectée, Alexandre pouvait se permettre de jouer au soccer. Puisqu’il peinait à distinguer le ballon, il n’était pas le joueur le plus utile à son équipe, mais il persévérait. « Tout ce que je voyais, c’était un groupe de personnes qui courait après un ballon. Alors moi, je suivais derrière eux. »
Et quand il regardait la télévision, Alexandre devait se placer à un mètre de l’écran. Sinon, il n’était pas en mesure de percevoir les images.
Un élève brillant
À l’école primaire, Alexandre Benoit parvenait à lire au tableau sans trop de difficulté. Il devait cependant se préparer à l’inévitable : un jour perdre la vue. C’est ainsi qu’il a commencé à suivre des cours de braille avant d’entrer au secondaire.
Bien qu’il obtenait des résultats scolaires qui surpassaient la moyenne, Alexandre devait initialement faire son secondaire en cheminement particulier, dans une classe spéciale offerte aux élèves handicapés. Le jeune étudiant s’y est toutefois opposé parce qu’il souhaitait être comme ses camarades de classe. « Je ne voulais pas être différent des autres », tranche-t-il.
La réalité l’a rattrapé quelques années plus tard, alors qu’il n’arrivait plus à lire au tableau. Les enseignants devaient donc dicter à haute voix ce qu’ils écrivaient pour qu’il puisse prendre des notes dans ses cahiers spéciaux dotés d’interlignes plus espacés.
Lire les petites inscriptions qui figuraient sur les schémas qu’il devait étudier pour ses cours de mathématiques et de science était également devenu une tâche laborieuse.
Malgré son handicap qui s’aggravait, Alexandre a terminé son secondaire de belle façon en récoltant la médaille du gouverneur général, une récompense remise à l’élève ayant obtenu la meilleure moyenne. L’heureux élu tire une grande fierté de cette réussite, car, quelques années plus tôt, on voulait le placer dans une classe adaptée.
L’état d’Alexandre Benoit s’est gravement détérioré durant ses études au Cégep de Trois-Rivières en Sciences informatiques et mathématiques.
« On m’a dit que j’avais la vision d’un homme de 60 ans atteint de cette même maladie. Pourtant, je n’avais que 20 ans », se rappelle-t-il.
Mauvaises nouvelles
Non seulement Alexandre voyait de moins en moins, mais il n’était plus capable d’aller où bon lui semblait. « C’est ce qui m’a le plus fâché. Je ne pouvais plus sortir de chez moi sans être accompagné. »
« Être aveugle, c’est le handicap le plus difficile, parce qu’on se sert de notre vue tout le temps. »
En dépit des mauvaises nouvelles qui continuaient de s’abattre sur lui, Alexandre ne s’est jamais apitoyé sur son sort, parce que ce n’était tout simplement pas dans sa nature d’agir ainsi, répond-il.
S’il se débrouillait bien pour s’orienter dans son école secondaire, ce fut une tout autre histoire au cégep.
C’est également au collégial qu’il a commencé à retenir les services d’un preneur de notes puisqu’il lui était maintenant impossible de remplir cette tâche lui-même. Il bénéficiait également de plus de temps que les autres étudiants pour faire ses examens.
Comme la plupart des cégépiens, Alexandre a commencé à penser à son avenir. Plus jeune, il rêvait de devenir médecin, avocat et même astronaute. En voyant sa condition se détériorer, il est devenu plus réaliste. Il a alors choisi d’étudier à l’Université de Sherbrooke en génie informatique.
« Je savais que c’était un domaine qui était accessible aux aveugles. »
Un nouveau chapitre
Alexandre Benoit a bien apprécié ses années universitaires et, lorsqu’est venu le temps de trouver un stage, il n’a pas eu peur de voir grand. Tandis que certains camarades de classe ont préféré demeurer au Québec, Alexandre Benoit a visé plus haut.
Il a tenté sa chance chez Amazon, Facebook, Google et Microsoft, des stages exclusivement offerts aux États-Unis.
L’universitaire aveugle était convaincu qu’avec ses résultats académiques, les compagnies allaient au moins regarder son dossier. « J’ai eu des A + dans tous mes cours », affirme-t-il fièrement.
Après avoir entretenu des pourparlers avec plusieurs des compagnies visées, Alexandre a finalement déniché un stage chez Microsoft.
Son relevé de notes et ses rapports de stage ont fait en sorte qu’il a pu être choisi pour passer quelques semaines à Redmond, dans l’état de Washington. Pour pallier son handicap visuel, l’entreprise lui a fourni un ordinateur adapté.
Bon rendement
Grâce à son bon rendement durant ses 12 semaines de stage, Alexandre Benoit a décroché un travail d’ingénieur logiciel au sein de l’entreprise. Il entrera dans ses nouvelles fonctions au mois de mars.
« C’est un travail que plusieurs personnes rêveraient d’avoir en sortant de l’université », souligne celui qui aura comme mission d’améliorer les fonctionnalités du logiciel Excel.
Alexandre commencera cette nouvelle aventure le 18 mars, mais il prévoit arriver à Redmond une semaine plus tôt pour visiter des appartements.
« Je commence en bas de l’échelle chez Microsoft, mais je veux être promu le plus rapidement possible », déclare celui qui ne s’est jamais empêché de rêver malgré son handicap.
Source : https://www.journaldemontreal.com/2019/02/10/voir-grand-malgre-la-maladie
6. Sondage d’AMI-Télé
Voici un message d’AMI-Télé, concernant un sondage que la chaîne vous invite à remplir. Je reproduis ce message ci-dessous. Vous pourrez remplir ce sondage en cliquant sur le lien fourni au bas de ce message. Bonne consultation!
Jérôme Plante, Agent de promotion et d’information au RAAQ
Accessible Media Inc. (AMI) réalise une étude de recherche importante auprès des Canadiens aveugles et malvoyants. Cette étude a pour objectif de mieux comprendre les comportements, les attitudes et les besoins de la communauté aveugle et malvoyante afin que nous puissions fournir une programmation et des communications qui répondent aux besoins de notre public et servent ses intérêts. Les personnes qui répondront au sondage seront inscrites à un tirage pour gagner 10 prix de 100 $ chacun. Pour participer au sondage et partager vos opinions, veuillez remplir le formulaire d’inscription ci-dessous. Nous communiquerons ensuite avec vous pour que vous puissiez répondre au sondage.
Lien pour remplir le sondage: http://inscriptionetudeami.com/
Message transféré par :
Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)
3958 rue Dandurand, salle 2
Montréal (Québec), H1X 1P7
Téléphone: 514 849-2018
Téléphone sans frais: 1-800-363-0389
Courriel: [email protected]
Pour en savoir plus sur nous, nous vous encourageons vivement à visiter notre site Web à l’adresse suivante: http://raaq.qc.ca
7. Greffe d’une lentille télescopique dans un œil, une première au pays
Publié le 13 février 2019 par TVA Nouvelles
Le Centre hospitalier universitaire de Québec a été le théâtre, mardi, de la première greffe d’une lentille télescopique de quatre millimètres dans l’œil d’une patiente.
Jacqueline Rioux souffre de dégénérescence maculaire depuis une quarantaine d’années. Elle est la première patiente au pays à subir cette intervention, réalisée mardi après-midi par le spécialiste de la cornée Dr Richard Bazin.
«Je rêve de voir les visages de mes proches, mon conjoint, mes enfants, mes petits enfants», mentionne celle dont la vue a diminué alors qu’elle était dans la trentaine».
La dégénérescence maculaire touche plus de 300 000 Québécois.
Jacqueline Rioux est atteinte d’une forme plus rare, la forme sèche, mais l’intervention de mardi donne espoir à ceux qui en souffrent.
Avec cette maladie, on vit de multiples deuils; la perte du permis de conduire, la perte d’emploi, de la difficulté à lire et à voir les gens et les paysages. C’est la vision centrale qui est directement touchée.
Le combat de Jacqueline Rioux n’est pas terminé puisqu’une longue réadaptation l’attend. Le Dr Bazin explique qu’elle devra s’habituer à voir comme si elle avait une jumelle dans un œil.
La lentille télescopique coûte plus de 20 000 $. Le CHU de Québec a puisé dans son budget d’innovation pour réaliser cette première médicale au pays.
«On souhaitait démontrer le potentiel de cette technique pour pouvoir en réaliser des dizaines par année dans le futur», mentionne le Dr Bazin.
8. Les États-Unis ouvrent l’accès aux livres adaptés pour les déficients visuels
Publié par Léopoldine Leblanc, avec OMPI, le 11 février 2019
Les Etats-Unis ont ratifié, vendredi 8 février, le Traité de Marrakech de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) qui vise à favoriser la production et la diffusion internationale de documents en formats adaptés pour les personnes aveugles, malvoyantes ou ayant des difficultés de lecture des textes imprimés.
Avec l’adhésion de ce 50e membre, la communauté mondiale des aveugles de 78 pays pourra accéder à la plus importante collection de documents adaptés en anglais (550000 textes selon la Fédération nationale des aveugles au Etats-Unis).
Le traité a été adopté à Marrakech le 27 juin 2013 et est entré en vigueur le 30 septembre 2016. Il établit une série de limitations et d’exceptions relatives au droit d’auteur qui encouragent la production d’œuvres dans des formats adaptés (braille, lecture audio, format en grands caractères, etc.) par des organismes appelés “entités autorisées”.
253 millions de personnes concernées
Le texte favorise également l’échange transfrontalier de ces œuvres, par le biais notamment du Consortium pour des livres accessibles (ABC). Créé en 2014 pour accompagner la mise en pratique du traité, l’organisme détient un catalogue de quelque 320000 titres en formats adaptés, disponibles en 76 langues. Celui-ci devrait augmenter de 50000 nouvelles références après l’entrée en vigueur du traité aux Etats-Unis dans trois mois.
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 253 millions de personnes dans le monde présentent une déficience visuelle, parmi lesquelles 36 millions sont aveugles.
En France, la Fédération des aveugles dénombre 1,7 million de personnes atteintes d’un trouble de la vision, dont 207000 aveugles. Elle estime également que “7% des livres sont adaptés à l’usage des aveugles et malvoyants”.
9. Comment l’intelligence artificielle va révolutionner la vie des malvoyants
Article de Remy Demichelis publié le 11 février 2019
ENQUÊTE- Grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, de nouveaux outils technologiques permettent aux personnes malvoyantes ou malentendantes de mieux percevoir leur environnement et de communiquer plus facilement.
C’est une cuisine en longueur, tout ce qu’il y a de plus normal pour un appartement parisien, avec une table pour prendre le petit déjeuner ou offrir un café. Il n’y a pas de grande surprise à vue d’œil, et il n’y en aura pas. Chez Christian Lainé, formateur en informatique adaptée à la Fédération des aveugles de France, la maison n’est pas « toute connectée ». Nous sommes encore loin des espaces de démonstration de Google où, de la machine à pop-corn à la lumière du salon, tout est relié à un seul assistant vocal – des vitrines qui donnent au concept de « domotique » un sacré coup de vieux. Mais on y vient.
Sur la table est posée une discrète enceinte Google Home qu’il appelle pour consulter la météo ou écouter la radio. « OK Google : mets franceinfo. » Les assistants vocaux sont en phase de devenir un outil essentiel pour Christian Lainé : « Ça ouvre de superbes opportunités aux aveugles, on est à égalité avec les voyants devant Google Home », se réjouit-il. Il peut acheter des billets de train via son enceinte, consulter son agenda. Il hésite encore sur la marque pour son thermostat connecté, l’américain Nest ou le français Netatmo , et attend avec impatience de nouvelles applications comme le four micro-ondes équipé d’un assistant vocal annoncé par Amazon. Chez lui, il peut aussi commander sa télévision Samsung avec la voix, mais elle n’est pas encore reliée à Google Home, ni ses plaques à induction ou sa balance de cuisine, qui donnent à l’oral le niveau de chauffe ou le poids.
Aujourd’hui, 20 % des recherches sur mobile sont réalisées par la voix.
Fernando Pinto Da Silva, responsable numérique de la Fédération des aveugles de France, espère quant à lui pouvoir relier des ampoules à son assistant vocal : « Ma compagne et moi sommes aveugles, mais j’aimerais savoir quand les lumières sont allumées ou éteintes pour ne pas laisser notre fille, qui voit bien, dans le noir. » Seulement, il trouve leur coût encore trop élevé : 20 euros au minimum par ampoule, et toutes ne sont pas compatibles avec son système. Lui a opté pour.
Le boom des assistants vocaux
La voix devient une nouvelle interface pour accéder aux outils de tous les jours et à Internet. « Aujourd’hui, 20 % des recherches sur mobile sont réalisées par la voix », note Cécile Pruvost, manager stratégie et développement chez Google, lors d’une conférence à l’Institut national des jeunes aveugles (Inja), à Paris, organisée début décembre. Les ventes d’enceintes connectées sont estimées à 1,7 million en France pour leur première année de commercialisation, selon Médiamétrie . En 2018, le chiffre se situerait entre 62 millions et 75 millions dans le monde , au moins le double par rapport à l’année précédente. Un marché dominé par Amazon.
Amazon a déjà placé Alexa dans 100 millions d’objets connectés
Le plus souvent, à chaque marque d’enceinte connectée ou de smartphone correspond un assistant : Siri d’Apple pour HomePod et l’iPhone, Google Assistant pour la Google Home et Pixel, et Alexa d’Amazon pour Echo. Mais bientôt les assistants vocaux seront peut-être comme des navigateurs, dissociés du hardware. Orange a déclaré que sur sa livebox seront proposés le sien, Djingo, ainsi qu’Alexa
La fondation Mozilla de logiciel libre, à l’origine de Firefox, développe son propre assistant vocal. De quoi faciliter ce que l’on désigne par le concept barbare d’« interopérabilité des systèmes » ou plus simplement « tout-connecté ».
Ces outils ne sont pas sans soulever des questions. Lors de la conférence à l’Inja à laquelle participe Google, une personne aveugle du public s’inquiète du devenir de ses données personnelles, celles-ci devant être envoyées sur les serveurs du géant du net pour être traitées : « Je n’ai pas envie que Google sache tout de moi. » Réponse de Cécile Pruvost : « Chaque utilisateur peut partager ou effacer son historique. » Les constructeurs insistent aussi sur le fait que seuls les moments où il est ordonné à l’enceinte de se réveiller sont traités.
Afin de court-circuiter le problème, la start-up française Snips a présenté, au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, des puces intelligentes à embarquer sur de l’électroménager : fours, aspirateurs, etc. Son credo est le traitement des informations en local : les données ne quittent pas le hardware. Une technologie qui répond toutefois à des commandes assez simples. Il faut donc apprendre à l’utiliser tandis que les géants du Web cherchent une interaction avec l’outil la plus intuitive possible : « Il y a 5.000 façons de programmer son réveil », indique Cécile Pruvost.
Systèmes de reconnaissance visuelle
Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) ont été rendues possibles grâce au traitement des données de masse, dont celles de Google : plus il y a de données, plus la machine peut s’entraîner pour apprendre à reconnaître des motifs. Les techniques mises au point s’appliquent aujourd’hui autant au son qu’à l’image. Depuis 2015, les systèmes de reconnaissance visuelle sont plus pertinents que l’humain pour identifier des objets ou des animaux dans des photos.
10. La fondation Visio innove pour les malvoyants
Article d’Emmanuel Guimard publié le 7 février 2019
De la recherche ophtalmologique aux pathologies du chien guide en passant par la canne blanche électronique, la fondation multiplie les actions touchant le quotidien des malvoyants.
Voici un objet qui change la vie du chien… et celle de son maître malvoyant. Ce nouveau harnais présente une poignée télescopique amovible et un guidon qui pivote vers la cuisse du maître, position plus confortable que les harnais classiques. Déjà commercialisé en France et à l’international, il est l’une des innovations de Visioptronic, filiale de la fondation Visio, à Angers.
L’entreprise s’était déjà distinguée avec sa canne blanche électronique. Ce bijou technologique, élaboré par le chercheur du CNRS René Farcy, met en oeuvre un boitier émettant des faisceaux infrarouges et laser qui signalent les obstacles en vibrant. Visioptronic en fabrique près de 120 exemplaires par an.
Considérée comme l’une des plus avancée de sa catégorie, cette canne représente un coût unitaire de 5.000 euros mais la fondation Visio la fournit gratuitement aux personnes malvoyantes. Depuis 2011, près de 400 d’entre-elles en ont bénéficié. Dans le même esprit, Visioptronic a créé Dogsim, un simulateur de chiens guide d’aveugle, conçu pour l’apprentissage du déplacement avec l’animal.
Multiples technologies
Ces technologies font partie du large spectre d’activités déployées par cette fondation créée en 2011 pour améliorer le quotidien des 250.000 personnes souffrant en France de malvoyance profonde dont, parmi elles, 70.000 aveugles. « Cette population est à la hausse, avec les effets du vieillissement, de l’alimentation et de la surabondance d’écrans », souligne Pascale Humbert, directrice Mécénat et grands donateurs de la fondation.
Visio s’investit dans deux autres pôles de recherche. Le premier concerne l’ophtalmologie et l’ophtalmopédiatrie : il se déploie en une vingtaine de programmes sur les pathologies de la rétine, les neuropathies optiques et les affections neuro-ophtalmologiques. Un programme mobilisant 60.000 euros, soutenu par le Crédit mutuel Anjou, vient notamment d’être engagé sur les neuropathies optiques héréditaires chez l’enfant.
Labradors et golden retrievers
Quant au pôle vétérinaire, « il est unique en France car les labradors et golden retrievers, guides de grande qualité, souffrent de pathologies spécifiques telles la dermatite atopique ou la dysplasie des hanches, très pénalisante », souligne Pascale Humbert. Un nouveau programme vient d’être lancé sur les malformations cardiaques du chien. La Fondation travaille avec une équipe restreinte de 4 permanents, et les membres bénévoles des commissions.
Audiodescription
Le budget total annuel de Visio, reconnu d’utilité publique, dépasse le million d’euros. Cependant, selon Pascale Humbert, le passage de l’ISF à l’IFI a eu pour effet de faire chuter les dons des particuliers de 76 %. Dès lors, le mécénat d’entreprise représente près de la moitié des ressources collectées par la Fondation.
D’autres types de soutiens sont développés, du partenariat avec le spécialiste du jouet d’éveil Wesco au mécénat de compétences du bureau d’études angevin Actech Innovation pour la conception des innovations électroniques.
Protéiforme, l’action de Visio s’exerce aussi dans le domaine de la promotion du « cinéma adapté ». Pour la 31e édition du Festival Premiers Plans d’Angers, un jury composé de 5 personnes malvoyantes ou aveugles a décerné un prix dédié à l’audiodescription.
Le secteur de la santé ne représente que 11 % des budgets de mécénat en France – pour 17 % des entreprises engagées – loin derrière le social, la culture et le patrimoine et l’éducation. La recherche scientifique, elle, a enregistré une forte baisse des dons au cours des dernières années : elle ne représente plus que 1 % des budgets, selon l’Admical. « Ce sont là des projets de long terme », observe Pascale Humbert. « Or, les donateurs veulent, eux aussi, voir un retour sur investissement rapide ».
11. Des normes d’accessibilité universelle réclamées dans les contrats de déneigement
Article de Zacharie Goudreault publié le 13 février 2019 dans le Journal Métro
L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal demande qu’une obligation de déneiger rapidement les débarcadères et les abaissements de trottoirs soit inscrite dans tous les contrats de déneigement afin d’éviter que les déplacements des personnes à mobilité réduite soient limités au lendemain de fortes chutes de neige.
«La mobilité ne devrait pas être un privilège, ça devrait être un droit, qu’il neige à l’extérieur ou qu’il fasse gros soleil», a martelé mercredi en conférence de presse à l’hôtel de ville le conseiller du district de Bois-de-Liesse et porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’itinérance et de jeunesse, Benoît Langevin.
Le parti Ensemble Montréal déposera donc une motion à la prochaine séance du conseil municipal, le 25 février prochain, pour réclamer qu’une section sur l’accessibilité universelle soit incluse «systématiquement» dans les contrats de déneigement signés par les autorités municipales.
Déplacements limités
La politique de déneigement de la Ville de Montréal, qui fera l’objet de discussions ce printemps en vue de son renouvellement, indique que la neige accumulée dans les zones de stationnement et les débarcadères dédiés aux personnes à mobilité réduite doit être dégagée pendant ou «immédiatement après les opérations de déblaiement» afin de «permettre un accès facile et sécuritaire» à ces endroits.
Or, plusieurs membres de l’organisme de défense des droits des personnes à mobilité réduite Ex aequo, qui est cité en référence dans la motion d’Ensemble Montréal, ont pris part à la période de questions de la dernière séance du conseil municipal le mois dernier pour déplorer que les débarcadères, les arrêts d’autobus et certains trottoirs de la métropole ne sont souvent dégagés que quelques jours après une chute de neige. Une situation qui, selon l’organisme, vient limiter la vie sociale et professionnelle des personnes à mobilité réduite en hiver en limitant leurs déplacements, notamment en transport adapté.
«Malheureusement, de manière générale, ce qui a été constaté, c’est qu’il y avait des manquements à la politique de déneigement de la Ville […] On veut qu’il y ait [dans les contrats de déneigement] une obligation de déneiger les débarcadères à mobilité réduite sur toute leur longueur, en même temps que les trottoirs adjacents et jusqu’en bordure de rue, sans pousser la neige devant le débarcadère», a expliqué la leader de l’opposition officielle, Karine Boivin-Roy, qui réclame également «un déblaiement complet des abaissements de trottoirs».
La présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, Linda Gauthier, qui appuie la motion d’Ensemble Montréal, n’a d’ailleurs pas pu se présenter à la conférence de presse, mercredi, en raison de la tempête de neige qui s’est abattue sur la métropole dans la nuit précédente.
«C’est incompréhensible qu’on déneige si bien les pistes cyclables et qu’on ne déneige pas bien les descentes de trottoir. Elles sont si mal déneigées qu’on ne peut pas avoir accès aux débarcadères», a-t-elle déploré à Métro, en entrevue téléphonique, qui a également noté l’importance de déneiger rapidement les arrêts d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM) après une chute de neige.
«S’il y a un motton de neige, la rampe [des autobus de la STM] ne peut pas s’abaisser et ce n’est pas dans les tâches des chauffeurs de déneiger les débarcadères», a-t-elle expliqué.
Selon un rapport de l’Office des personnes handicapées du Québec publié en 2015, Montréal compterait plus de 218 000 personnes à mobilité réduite.
Plusieurs arrondissements, dont ceux de Ville-Marie, du Plateau-Mont-Royal et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, ont réalisé des partenariats avec des organismes communautaires afin de permettre à des personnes âgées ou à mobilité réduite de faire déneiger leur entrée privée gratuitement sur demande.
«Ce sont de super beaux projets, mais on parle quand même de 218 000 personnes [à mobilité réduite à Montréal]. Si on se fie sur les organismes communautaires pour faire ça, déjà qu’ils en ont plein leur assiette, je vois ça comme un gros projet», a réagi le M. Langevin.
«Nous pourrons débattre de la motion lors du conseil municipal», a déclaré à Métro l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence-Houde-Roy, qui a rappelé que «le déneigement des débarcadères est déjà inscrit à la politique de déneigement et doit être assuré par les arrondissements».