Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 avril
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 avril 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Entrevue avec Josée Boyer du RAAMM : Faire la cuisine quand on est aveugle
- 2. Sa vision réduite à 18% «À l’annonce du diagnostic, je ne l’ai pas bien pris du tout »
- 3. Un ancien combattant monte au front pour défendre les droits des personnes handicapées
- 4. Chris, l’homme qui veut soigner lui-même sa maladie génétique
- 5. David Labarre : un aveugle sur le toit du monde
- 6. Électroménager et cécité : la galère du tout tactile
- 7. Peek Vision, le smartphone comme testeur oculaire
- 8. Virage à droite au feu rouge : 15 ans plus tard, le débat persiste
- 9. Merci de patienter encore 40 ans
- 10. Sixième édition du Prix À part entière : l’Office des personnes handicapées du Québec dévoile le nom des finalistes dans la catégorie « Municipalités, MRC et autres communautés»
- 11. Livre blanc pour une politique québécoise de l’architecture – Un canevas à suivre pour le Gouvernement du Québec
- 12. La situation du logement est un casse-tête pour vous?
- 13. Les ateliers de théâtre “Tous en scène” reprennent
- 14. Vers un rayonnement provincial pour Picto-Sécur
1. Entrevue avec Josée Boyer du RAAMM : Faire la cuisine quand on est aveugle
Tiré d’Ici. Radio-Canada Première, émission « On n’est pas sorti de l’auberge» diffusée le 7 avril 2018
Comment cuisiner quand on ne voit pas ou qu’on voit mal? « On doit être bien organisé et on doit tout identifier », explique Josée Boyer, du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain.
Elle explique qu’il existe peu d’outils pour aider les personnes non voyantes, mis à part le PENFriend , un crayon, enregistreur et lecteur d’étiquettes permettant aux personnes qui sont aveugles et qui ne lisent pas le braille de se débrouiller. Il suffit de coller l’étiquette sur l’objet à identifier et de l’enregistrer. En passant le crayon devant, celui-ci lira la bonne information.
Bob le Chef s’est bandé les yeux à plusieurs reprises pour les besoins de Pas de panique on cuisine, qu’il coanime avec Véronique Vézina. Cette émission est diffusée à l’antenne d’AMI-télé, première chaîne de télévision francophone du monde qui diffuse tout son contenu avec vidéodescription en clair et sous-titrage.
2. Sa vision réduite à 18% «À l’annonce du diagnostic, je ne l’ai pas bien pris du tout »
Article d’Audrey Leduc-Brodeur publié le 11 avril 2018 dans Le Reflet
Adolescent, Kevin Gagné-Beauchamp jouait au hockey, affrontait les montagnes à vélo et dévalait les pentes en skis. Il y a six ans, il a dû faire le deuil de ses activités favorites lorsqu’il a appris qu’une maladie affecterait sa vue jusqu’à le rendre presque aveugle.
Le jeune homme aujourd’hui âgé de 23 ans est atteint de la neuropathie optique de Leber, une maladie héréditaire qui se manifeste généralement abruptement. Dans le cas du Constantin, une succession de commotions cérébrales survenues alors qu’il faisait du sport a favorisé le déclenchement de la maladie.
«J’ai fait une 4e commotion cérébrale après un grave accident en vélo de montagne, raconte-t-il. Le médecin m’a dit que ma vision allait probablement être floue parfois à cause de ça.»
Un matin, alors qu’il était en classe, l’adolescent âgé de 17 ans à l’époque, a expérimenté ses premiers problèmes de vision.
«Je n’étais plus capable de lire parce que je ne voyais plus d’un œil, explique-t-il. Je l’ai dit à ma professeure, qui ne m’a pas cru, parce que j’étais le tannant de la classe. Les gens riaient, pensant que je blaguais, alors que j’étais sérieux. J’ai été suspendu trois jours de l’école parce qu’on ne me croyait pas.»
Alors qu’il quittait l’école en voiture, troublé, Kevin Gagné-Beauchamp a aperçu à la dernière seconde le frère d’un ami qui traversait la rue.
«J’ai failli le frapper, dit-il. Il m’a crié ‘’Hey le malade’’!»
Ses symptômes se sont accentués les jours suivants, notamment pendant des parties de hockey.
«Quand un joueur me faisait une passe, je regardais la rondelle, puis je ne la voyais plus, raconte-t-il. Je n’ai jamais été compétitif ou mauvais perdant, mais à la dernière partie de la saison, je me suis emporté et j’ai frappé la bande avec mon bâton. Mon père m’a vu et a compris qu’il y avait quelque chose qui clochait.»
Comme un beigne
En moins d’un mois, une série de tests a permis au médecin de diagnostiquer la source du mal: la neuropathie optique de Leber.
«Un cousin de ma mère a eu cette maladie. Les femmes portent le gène, mais il se transmet 95% du temps aux hommes, explique-t-il. Le problème se situe dans le nerf optique. C’est comme si le fil auxiliaire entre ton téléphone et ta radio de voiture ne fonctionnait pas correctement.»
Huit mois plus tard, sa vision a chuté de façon draconienne et se situe aujourd’hui à 18% de sa capacité.
«Je n’ai plus de vision centrale. C’est comme un beigne, image-t-il. Le trou au milieu, c’est ce que je ne vois pas, mais en plus grand.»
Kevin Gagné-Beauchamp ne cache pas avoir ressenti une grande colère à l’annonce du diagnostic
«À l’annonce du diagnostic, je ne l’ai pas bien pris du tout. La vision, c’est la chose la plus importante au monde, non? J’ai perdu ma vision et ma liberté du même coup.» -Kevin Gagné-Beauchamp
«J’ai éprouvé de la rage. J’ai arraché une porte dans la maison. Tout ce que j’aimais le plus au monde, je l’ai perdu. J’apprends aujourd’hui à vivre avec la maladie, mais je ne l’accepte pas. C’est impossible que je le fasse un jour.»
Les gens ne le croient pas
Le Constantin compose avec cette maladie depuis six ans. Personne ne pourrait deviner que ses yeux bruns ne voient pas ce que les autres voient.
«Mon quotidien ressemble à celui de n’importe qui. Mais je ne fais pas cuire du poulet, disons!» blague-t-il.
«Parfois, les gens ne me croient pas, ajoute-t-il. Par exemple, à La Ronde, je peux éviter les files d’attente en montrant ma carte qui indique que je suis légalement aveugle. Les employés ne voulaient pas me laisser passer.»
Le jeune homme a étudié pendant un an à l’école spécialisée pour malvoyants Jacques-Ouellette à Longueuil. Il a appris le braille, mais ne s’en sert pas. Il veut se dénicher un emploi dans une entreprise qui embauche les personnes ayant un handicap visuel. Si ce projet ne se concrétise pas, il s’inscrira à l’université à l’automne comme étudiant libre.
«J’ai une télévisionneuse qui permet de zoomer des documents papier à l’écran, explique-t-il. Je pourrais enregistrer le cours et prendre des notes pour les lire par la suite à la maison.»
Kevin Gagné-Beauchamp ne sait pas s’il retrouvera sa vision plus tard, puisque la maladie pourrait disparaître aussi soudainement qu’elle est apparue, explique-t-il. Le cousin de sa mère a d’ailleurs recouvré la vue.
«Je pourrais me lever un matin et voir à nouveau, dit-il. C’est un mystère.»
Des lunettes spéciales
La solution pour améliorer la vue de Kevin Gagné-Beauchamp viendra possiblement des technologies. Son entourage a lancé une campagne de financement sur le site web Go Fund me pour amasser 20 000$ afin d’acheter une paire de lunettes eSight. Ces lunettes sont contrôlées à l’aide d’une manette qui permet de régler le zoom, les contrastes, etc. Le jeune homme mise sur l’obtention de cet appareil pour faciliter son intégration sur le marché du travail ou son retour aux études. Plus de 5000 $ ont été amassés jusqu’à présent.
Source : http://www.lereflet.qc.ca/vision-reduite-a-18/
3. Un ancien combattant monte au front pour défendre les droits des personnes handicapées
Article de Patrick Rodrigue publié le 28 mars 2018 sur lafrontiere.ca
Après avoir servi pendant quelques années dans les Forces armées canadiennes, Daniel Viens veut maintenant mettre ses capacités au profit d’un autre combat, celui des droits des personnes vivant en Abitibi-Témiscamingue avec un handicap visuel.
Natif d’Amos et résidant à présent à Rouyn-Noranda, M. Viens a reçu un diagnostic de glaucome en 1994. Il était alors âgé de 25 ans. Son état est cependant demeuré stable, ce qui lui a permis de servir dans la marine des Forces armées canadiennes pendant quelques années, puis de suivre une formation en électromécanique et de décrocher un emploi d’électricien d’appareillage à la centrale Robert-Bourassa (LG-2) d’Hydro-Québec.
«Je n’avais pas envie de passer 30 ans dans mon salon pour crever en me disant que je n’avais rien fait de ma vie»—Daniel Viens
Tout bascule
Tout allait bien dans la vie de Daniel Viens jusqu’en 2013, où tout a basculé.
«La pression dans mon œil gauche s’est mise à monter. J’ai dû me faire poser d’urgence à Montréal un implant de contrôle de pression. Mais une semaine plus tard, j’ai subi un glaucome malin. C’est une complication post-opératoire rare. Désormais, je vois embrouillé de l’œil gauche. Ça aurait pu en rester là, mais en 2015, j’ai vécu exactement le même problème dans l’œil droit, à la seule différence que le glaucome malin s’est déclaré un mois plus tard», a raconté l’ancien militaire.
En raison de son nouveau handicap visuel, M. Viens s’est vu retirer son permis de conduire. Et comme son emploi nécessitait une excellente vision, il a été licencié. «En l’espace de quelques semaines, je venais de tout perdre, a-t-il mentionné. Durant les mois qui ont suivi, avant que je ne sois pris en charge par le Centre de réadaptation La Maison, je suis passé par toutes les étapes du deuil. Ce n’était vraiment pas beau à voir!»
Retrousser ses manches
Doté d’un caractère fort, Daniel Viens a décidé de se relever et de canaliser son énergie. Il a donc entrepris des démarches auprès de nombreuses instances, dont le ministère des Anciens combattants, afin d’obtenir le soutien et les indemnisations auxquels il a droit.
En plus de se préparer à occuper de nouveau un emploi, il agit aussi, depuis l’automne 2016, comme bénévole auprès de la section Québec de l’Institut national canadien pour les aveugles (INCA-Québec) et de l’Association des personnes handicapées visuelles de l’Abitibi-Témiscamingue (APVH-AT). «Je n’avais pas envie de passer 30 ans dans mon salon pour crever en me disant que je n’avais rien fait de de ma vie», a-t-il lancé.
Beaucoup de retard à rattraper
Ces démarches ont amené M. Viens à constater que la région fait bien piètre figure en matière de services adaptés pour les gens vivant avec une déficience visuelle.
«Comme bénévole d’INCA Québec, je constate ce qui se fait ailleurs, et c’est presque gênant de dire que je viens de l’Abitibi-Témiscamingue lorsque je rencontre des gens de l’extérieur, a-t-il déploré. Nous avons de bons services de réadaptation, mais pour tout ce qui touche la vie quotidienne et les loisirs, nous sommes encore très loin de ce qu’offrent les grands centres. Je veux bien croire que l’éparpillement des personnes handicapées sur un territoire aussi vaste que le nôtre nous prive d’une masse critique, mais pour bien des aspects, de simples petites modifications feraient toute la différence. Souvent, il existe même des programmes gouvernementaux pour défrayer une partie des coûts.
L’ancien militaire dresse aussi un bilan navrant en matière d’embauche. «Sur une entrevue de 45 minutes, je peux me faire interroger pendant une demi-heure sur mon handicap. Après seulement on s’intéresse au contenu de mon c.v. Ce n’est pourtant pas parce que je suis handicapé que je ne peux rien faire», a-t-il évoqué.
Remonter au front
C’est pourquoi Daniel Viens souhaite à présent monter au front pour mieux défendre les droits des personnes handicapées visuelles, notamment en s’impliquant au sein du conseil d’administration de l’APVH-AT.
«L’humain est naturellement peureux: il se méfie de ce qu’il ne comprend pas, a-t-il signalé. Par mon exemple et mes batailles, je veux stimuler d’autres personnes, les inviter à agir et à se dire qu’elles aussi, elles peuvent faire avancer les choses. L’idéal, ce serait d’apprendre à quelques personnes influentes à ne pas paniquer lorsqu’une personne handicapée arrive dans leur milieu. Après, ça va faciliter les changements de mentalités et ouvrir d’autre portes.» ma vie», a-t-il lancé.
Il y a pas mal de défis à relever collectivement, mais je suis individuellement prêt à le faire», a ajouté M. Viens, en guise de conclusion.
4. Chris, l’homme qui veut soigner lui-même sa maladie génétique
Publié le 10 avril 2018 par Andy
Chris était un jeune homme plein d’avenir, jusqu’au jour où tout a basculé suite à une banale fièvre. Il a contracté la rétinite pigmentaire de type 25, une maladie génétique très rare et incurable qui fait perdre progressivement la vue. Pour protéger ses yeux et retarder l’échéance, Chris ne sort plus de chez lui, préférant désormais vivre dans le noir.
Comment Chris compte-t-il s’y prendre ?
Avant tout, il faut savoir que la rétinite pigmentaire de type 25 est causée par la mutation du gène EYS. Normalement, ce gène protège les photorécepteurs qui recouvrent la rétine de l’œil et permettent de voir. Une fois muté, il fait exactement le contraire en rongeant progressivement les cellules nerveuses jusqu’à ce qu’elles aient toutes disparu.
Avec OpenEYS, Chris essaie de modifier génétiquement des cellules à l’aide du ciseau génétique CRISPR-Cas9 pour les faire produire des protéines EYS parfaitement saines. Il compte ensuite s’injecter les cellules dans le blanc des yeux. D’après ses estimations, une injection tous les 6 à 18 mois pourrait le sauver de la cécité.
Une entreprise risquée selon les experts
Si Chris est fermement déterminé à se guérir lui-même, son projet n’est pas sans risque. Le jeune homme n’y connait pas grand-chose en génétique, en biologie ou en ophtalmologie. Chris précise cependant avoir soigneusement étudié les travaux avant de tenter OpenEYS.
Certains experts se montrent cependant très sceptiques quant aux chances de réussite du jeune homme. Selon Thierry Léveillard, docteur en biologie cellulaire et moléculaire, « On ne peut pas faire de cultures de cellules dans un garage. » Il est également convaincu que l’absence de connaissances et savoir-faire spécifiques rend OpenEYS irréaliste.
Source : http://www.fredzone.org/chris-lhomme-qui-veut-soigner-lui-meme-sa-maladie-genetique-665
5. David Labarre : un aveugle sur le toit du monde
Article de Maxime Noix publié le 1er avril 2018
Capitaine de l’équipe de France de cécifoot, chef d’entreprise, homme politique… Malgré son handicap, David Labarre a toujours su se battre pour réaliser ses rêves.
Rendez-vous est pris à la brasserie sur le toit des galeries Lafayette. David Labarre y a ses habitudes. Dans la rue, seul son bâton blanc laisse présager de son handicap. À bientôt 30 ans, il n’a jamais pu voir. De cette infirmité, il en a fait une force : «Être aveugle fait partie de moi. Si on me rendait la vue aujourd’hui, je n’en voudrais pas».
Après une mauvaise expérience à l’école primaire, David est placé dans un centre spécialisé à Ramonville : «Je n’ai jamais aimé l’école. Les autres enfants m’appelaient le bigleux. Ils étaient vraiment durs. Aujourd’hui j’en rigole, à l’époque ça me blessait». S’il fuit les tableaux noirs, le jeune homme se trouve une passion, le football, elle ne le quittera jamais. «Je n’arrêtais pas de jouer. Mon ballon je ne le lâchais pas». Son rêve, devenir footballeur professionnel, personne n’osera lui dire qu’il ne le réalisera jamais. «Ce n’est qu’à 14 ans que j’ai compris. J’étais plutôt bon, j’ai donc tenté un entraînement dans un club de valides. Ça a été les deux heures les plus longues de ma vie, s’amuse-t-il. C’était un vrai coup derrière la tête».
Le cécifoot, une révélation
Toujours à 14 ans, le jeune homme vit un drame personnel, le décès de sa mère. Il avoue avoir complètement «déraillé». «On se demandait ce qu’on allait faire de moi». Finalement, il atterrit à l’Institut des jeunes aveugles de Saint-Michel. Il y aura la plus grande révélation de sa vie : «J’ai rencontré un jeune joueur de cécifoot. J’ai accroché de suite, j’ai pris ma licence dans un club, et à 16 ans je rentrais en centre de formation à Bordeaux».
À partir de là, tout va très vite. À 17 ans, il intègre l’équipe de France : «J’ai pris conscience que je devenais quelqu’un, à mes yeux et à ceux de ma famille. Je représentais La France, c’est une fierté». Dans sa carrière, David Labarre a gagné 4 championnats de France, a participé à 3 coupes du monde et a été médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Londres.
En 2013, il devient capitaine de l’équipe de France. La même année, il se rapproche du TFC, le premier club officiel de cécifoot au sein d’un club de Ligue 1 est créé.
Une parenthèse en politique, un projet fou en montagne
À bientôt 30 ans, il a arrêté sa carrière pour s’adonner à d’autres activités. La politique d’abord, candidat aux législatives dans le Comminges, il se rallie au mouvement de Jean Lassalle. Une lourde défaite, lui laissera un goût amer de cet épisode : «C’est un milieu qui m’a dégoûté. Je n’ai pas pu défendre le Comminges et représenté les 12 millions de handicapés en France. Je suis sorti de la campagne très déçu».
Maintenant, David Labarre va faire de la politique autrement. À travers son grand projet de 2018 par exemple : l’ascension de quatre sommets parmi les plus hauts du monde. «J’espère ouvrir les yeux aux gens, qu’ils s’imaginent pouvoir faire toutes sortes d’activités avec un ami handicapé. Pour les handicapés, j’espère que ça redonnera espoir à certains.
Il va commencer par l’Aneto, ensuite le mont Toubkal sur l’Atlas du Maroc, puis le Mont-Blanc, il terminera par un col du Népal. Commingeois d’origine, il a toujours été habitué à la montagne : «Quand j’étais petit à Arbon, mes amis partaient en montagne. Pour les suivre je devais me débrouiller, ils me traitaient comme un valide. J’ai dû développer d’autres sens pour y arriver». Il n’empêche que David Labarre a déjà commencé un entraînement lourd pour réaliser son objectif. Si son but peut sembler dur à atteindre, David Labarre l’assure : «Dans la vie je ne baisserai jamais les bras, pas après les épreuves que j’ai traversées».
6. Électroménager et cécité : la galère du tout tactile
Publié par Aimée Le Goff le 11 avril 2018 sur Handicap.fr
Qu’il s’agisse de fours, de plaques à induction ou de réfrigérateurs, en matière d’équipement électroménager, les nouveaux systèmes de programmation, tactiles, à écran lisse, sans boutons à crans, sont présentés comme le comble de la modernité. Mais ce n’est pas le top pour tout le monde : quelle réponse apporter à une personne malvoyante ayant perdu tout le contenu de son congélateur après avoir appuyé sur un mauvais bouton, étant dans l’impossibilité de repérer la mini-diode d’alarme ? Pour l’association Retina France, la réponse est sans appel : les notifications vocales doivent pouvoir être activées sur tout type d’appareil. « Simple et économique », cette solution est déjà expérimentée sur des appareils plus petits et moins onéreux tels que des montres, balances et autres pèse-personne parlants.
Un nouveau « four invisible »
« Les fabricants internationaux de ces équipements du quotidien doivent prendre en compte le maintien de l’autonomie des personnes déficientes visuelles », affirme Jean-Claude Rabiller, délégué national à l’accessibilité chez Retina France. Lui connaît la situation de près, son épouse étant déficiente visuelle. « Nous avons découvert le sujet de façon globale fin 2015, lorsque nous avons déménagé, confie-t-il. Nous avons laissé l’équipement électroménager dans l’appartement vendu, matériel qui avait 8 à 10 ans, encore accessible à mon épouse très malvoyante grâce aux boutons à crans, face auxquels il était facile de poser des repères épais. Pour la position constante de la commande de température du four, par exemple, ma femme savait très bien que, pour 180°, le bouton devait être vertical et la tache noire positionnée en bas. » La suite se complique lorsqu’il s’agit d’équiper le nouvel appartement : « Impossible de retrouver des appareils de ce type, le « modernisme » nous impose un nouveau four à commande de température à rotation libre et position variable, c’est-à-dire qu’il faut lire la température défilante sur un mini display, que mon épouse ne peut pas voir… ». Exemple parmi d’autres…
Interpeller les fabricants
Cette situation doit aujourd’hui alerter l’ensemble des professionnels de l’électroménager afin de rendre le quotidien de milliers de personnes déficientes visuelles plus confortable ou tout simplement leur rendre cette autonomie perdue. Pour Jean-Claude, cela se traduit par « l’adjonction au moins sur un appareil de chaque gamme de notifications vocales ». Mais, estime-t-il, « cela ne sera pris en compte que lorsque les fabricants y seront poussés. Des solutions existent et, s’ils ne prennent pas cette initiative, les responsables qui édictent la loi devront les y obliger. » Pour sensibiliser à cette problématique, Jean-Claude souhaite diffuser des vidéos d’information, avec le soutien de la CFPSAA (Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes). En attente ! « L’objectif est de faire prendre conscience aux personnes voyantes, aux responsables politiques et à tous les fabricants que ce sujet mérite d’être pris en compte et que des solutions techniques simples sont à mettre en œuvre », précise le délégué Retina France. Une vidéo pour alerter ceux qui peuvent changer la donne et garantir à tous, handicap visuel ou non, l’accès à cette « modernité domestique ».
La commission européenne interrogée
Le 5 avril 2018, une question écrite a été déposée par Renaud Muselier, député européen et président de la région PACA, à ce sujet. Il interroge la Commission européenne à ce sujet : « Des actions normatives peuvent-elles être envisagées pour mettre fin à cette situation et une version parlante pourrait-elle être rendue obligatoire pur chaque gamme d’équipement ? ». Elle a trois mois pour répondre…
Source :
http://informations.handicap.fr/art-electromenager-aveugles-commission-europeenne-20-10749.php
7. Peek Vision, le smartphone comme testeur oculaire
Publié le 5 avril 2018 par ÉcoRéseau
Andrew Bastawrous veut faire reculer la cécité dans le monde, surtout dans les pays en voie de développement. Faute de moyens, d’équipements sophistiqués et de médecins spécialisés, la cécité frappe davantage les populations les plus pauvres. En Afrique subsaharienne, 80 % des aveugles le deviennent faute de dépistage. Peek Vision permet de réaliser des tests ophtalmologiques avec la caméra d’un smartphone en testant notamment l’acuité visuelle et la perception des couleurs. Il est également possible de réaliser un fond d’œil, un examen en profondeur pour déceler une cataracte ou prévenir un glaucome. Le Botswana, la Tanzanie et l’Inde ont déjà adopté ce programme et commencent à former à son utilisation.
8. Virage à droite au feu rouge : 15 ans plus tard, le débat persiste
Article de Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne, publié le 11 avril 2018
En janvier dernier, Gianfranco Passuello, 75 ans, traversait une grande intersection de Saint-Basile-le-Grand, en banlieue sud de Montréal. Il n’y est jamais parvenu, ayant été heurté à mort par une voiture qui tournait à droite sur un feu rouge. À la veille du 15e anniversaire du règlement permettant les virages à droite aux feux rouges au Québec demain, la veuve et les enfants de M. Passuello implorent le gouvernement d’interdire cette pratique dans l’ensemble de la province.
«À Montréal, ils n’ont jamais entériné ça, ce n’est pas pour rien. Si une grande métropole dit non, je me demande pourquoi les banlieues, ce ne serait pas grave», a lancé Nathalie Dussault, la veuve de la victime, en entrevue téléphonique avec les trois enfants du couple, Rachelle, Vittorio et Guiliano, qui sont âgés respectivement de 24, 19 et 17 ans.
À l’intersection où son mari est décédé, entre le boulevard du Millénaire et la route 116, il est maintenant interdit de tourner à droite au feu rouge. Une adolescente avait été happée mortellement à cet endroit précis quelques mois avant le décès de M. Passuello.
«Il faut toujours attendre un ou deux ou trois accidents, pas nécessairement mortels, mais on dirait qu’il faut ça pour réveiller les gens», a plaidé Mme Dussault.
«Ce n’est pas juste pour les piétons, c’est aussi pour les autres autos, c’est grave pour tout le monde à mon avis», a renchéri sa fille Rachelle.
Plus de 1000 victimes
Selon des données obtenues par La Presse canadienne auprès du ministère des Transports, sept personnes sont mortes d’avril 2003 à 2016 à la suite d’un accident causé par un automobiliste qui avait tourné sur un feu rouge. Les chiffres de 2017 et 2018 n’étaient pas disponibles.
D’après ces données, on a dénombré également 37 blessés graves, et 1140 blessés légers. Au total, le ministère a recensé 1184 victimes — ce qui comprend les blessés et morts.
Dans les dernières années, le nombre de victimes a sensiblement diminué par rapport aux sommets atteints en 2006, 2008 et 2009, mais les chiffres ne semblent pas nécessairement s’améliorer au fil du temps.
Le ministère des Transports martèle que le virage à droite est sécuritaire pour tous les usagers de la route «s’il est bien exécuté». Il ajoute que le nombre d’accidents liés à un virage au feu rouge représente moins d’un pour cent de tous les accidents.
«Chaque accident est un accident de trop, on s’entend là-dessus. Le ministère des Transports, avec ses partenaires, fait beaucoup de sensibilisation auprès des usagers de la route pour améliorer le bilan routier chaque année», a déclaré en entrevue Guillaume Paradis, porte-parole du ministère.
«Bien évidemment, il faut s’améliorer sur le virage à droite sur le feu rouge. Malheureusement, il y a encore des gens qui maîtrisent mal cette manoeuvre-là», a-t-il ajouté.
La Presse canadienne a tenté en vain d’obtenir une entrevue avec le ministre des Transports, André Fortin.
«Cette mesure accueillie favorablement par les usagers de la route n’est, rappelons-le, pas obligatoire et se doit d’être effectuée conformément aux règles du Code de la sécurité routière puisque la priorité de tous doit être la sécurité», a affirmé son attachée de presse, Marie-Pier Richard, dans une brève déclaration.
«Alarmant», selon un organisme
Piétons Québec et Vélo Québec, deux organismes qui défendent les droits des piétons et des cyclistes, se montrent réfractaires au règlement.
Piétons Québec demande d’ailleurs à ce qu’il soit retiré dans son intégralité. À tout le moins, selon l’organisme, il ne devrait certainement pas être autorisé à Montréal comme l’avaient récemment demandé certains maires d’autres municipalités situées sur l’île.
Sa porte-parole, Jeanne Robin, juge que ces données sont alarmantes et selon elle, cela démontre qu’on ne peut faire confiance aux automobilistes pour qu’ils respectent le règlement.
«Ça ne devrait pas être une pratique dangereuse, mais visiblement, elle l’est malgré tout. Ça montre que de faire confiance aux bonnes pratiques et à la prudence des usagers de la route, ce n’est pas une stratégie très porteuse en matière de sécurité routière», a-t-elle soutenu au bout du fil.
«Normalement, l’objectif c’est d’améliorer la sécurité routière progressivement, donc on ne devrait pas autoriser une dégradation du bilan routier», a-t-elle ajouté.
Adapter selon le contexte
Nicolas Saunier, professeur au département de génie civil à l’école Polytechnique de Montréal, suggère au gouvernement du Québec d’accorder plus de pouvoirs aux municipalités pour qu’elles adaptent leur signalisation selon leurs besoins.
«Je pense que c’est vraiment une question de contexte. Là où il y a de la présence piétonne, là où il y a peut-être des clientèles vulnérables, où on veut encourager l’activité commerçante piétonne, il faut se poser des questions et peut-être donner plus de possibilités à un pouvoir local de faire le choix», a-t-il indiqué en entrevue téléphonique.
Mais il faudrait qu’il y ait une certaine cohérence, nuance-t-il. «Ça ne peut pas changer à chaque carrefour, il faudrait que ce soit une règle dans une ville, ou en tout cas dans chaque quartier.»
Selon lui, ce règlement représente un choix de société, qui n’est pas «blanc ou noir».
«C’est toujours la même chose dans les questions de circulation. On veut rendre un service de transport rapide, efficace, mais aussi en sécurité. On voit bien qu’on est justement entre les deux», a-t-il expliqué.
«Il y a des vies d’un côté, et du temps et des impacts environnementaux de l’autre. Ce n’est pas évident.»
Le virage à droite sur le feu rouge au Québec
Il a été adopté en avril 2003, sous le gouvernement péquiste de Bernard Landry.
Cette manœuvre est toujours interdite sur l’île de Montréal, dans quelques villes dé fusionnées de la région, et à New York.
Le règlement visait à harmoniser la réglementation routière à celle de plusieurs provinces du Canada et des États-Unis.
Il permet de gagner du temps et de diminuer les émissions de gaz à effets de serre, selon le ministère.
Source : http://www.lanouvelle.net/virage-a-droite-au-feu-rouge-15-ans-plus-tard-le-debat-persiste/
9. Merci de patienter encore 40 ans
Chronique de Rima Elkouri publiée dans La Presse le 6 avril 2018
André Leclerc est un homme patient et déterminé. Mais 40 ans à cogner à la porte d’un commerce ou d’un bureau inaccessible, avouez que ça commence à être un peu long…
Atteint de paralysie cérébrale, André Leclerc se décrit lui-même comme une tête de pioche. Président fondateur de Kéroul, organisme voué depuis 1979 à l’amélioration de l’accessibilité universelle en tourisme, il a besoin de l’être.
J’ai fait sa connaissance il y a quelques années alors qu’il m’avait invitée à le rencontrer avec sa « gang de PC » en fauteuil roulant – des gens atteints de paralysie cérébrale comme lui qui travaillent, contribuent à la société et démontent les idées reçues sur leur condition. Le grand public le connaît aussi sans le savoir. C’est lui qui, en 1988, a inspiré le numéro de « L’handicapé » de l’humoriste Jean-Marc Parent.
Si André Leclerc et d’autres défenseurs des droits des personnes handicapées s’impatientent, c’est que les décennies passent et que l’inaccessibilité reste, en dépit des progrès réalisés pour rendre la société plus inclusive.
Dans la foulée de l’adoption, en 1975, de la Charte des droits et libertés du Québec qui interdisait la discrimination fondée sur le handicap, des mesures visant l’accessibilité des bâtiments ont été inscrites dans le Code de construction. En 1978, la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées a été adoptée. Cette loi, qui prévoyait l’adoption d’un règlement pour rendre accessibles des bâtiments construits avant 1976, plaçait le Québec à l’avant-garde en matière d’inclusion des personnes handicapées. Le hic, c’est que 40 ans plus tard, ce règlement n’a toujours pas été adopté. Alors que l’Ontario s’est engagé à être accessible à tous dès 2025, le Québec, lui, traîne encore les pieds.
Des lois avant-gardistes, c’est très bien. Mais un peu plus de cohérence, ce serait encore mieux. Car à quoi bon une loi si elle n’est pas appliquée ? se demande André Leclerc. « Les lois fondamentales des années 70 resteront des écrans de fumée tant et aussi longtemps que les dispositions réglementaires conséquentes n’auront pas été adoptées et appliquées. »
André Leclerc se réjouit des mesures récentes annoncées par le gouvernement en matière d’accessibilité, comme ce programme de subvention à l’accessibilité des établissements touristiques dont la gestion a été confiée à Kéroul, ou cet autre programme de subvention à l’accessibilité des petits commerces qui sera administré par la Société d’habitation du Québec. Mais on reste malgré tout très loin de l’accessibilité universelle promise il y a plus de 40 ans.
Le Code de construction inclut encore aujourd’hui des exceptions qui font en sorte que trop de bâtiments demeurent inaccessibles aux personnes handicapées. Les commerces de moins de 300 mètres carrés ou les bâtiments d’affaires de deux étages et moins font partie de ces exceptions. Comment est-ce encore possible en 2018 de construire de nouveaux bâtiments qui ne soient pas accessibles à tous ?
« Ce qui n’est pas accessible n’est pas acceptable. » Telle est la devise qui devrait valoir pour tous les nouveaux bâtiments et les espaces ouverts au public, croit André Leclerc. Malheureusement, au lieu d’adopter les mesures qui s’imposent, le gouvernement laisse aux personnes handicapées le fardeau de porter plainte à la Commission des droits de la personne contre les commerces qui leur sont inaccessibles.
« C’est interminable. Ça en devient décourageant », dit Linda Gauthier, cofondatrice du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), qui sans subvention aucune depuis près de 10 ans, se bat bec et ongles pour l’accessibilité universelle et voit les plaintes s’accumuler sur son bureau.
Après que des commerçants du Plateau Mont-Royal eurent reçu des plaintes du RAPLIQ, Charles-Olivier Mercier, de la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal, s’est dit qu’il fallait trouver une façon de faire les choses autrement. « J’ai lunché avec Linda. On s’est dit : “Travaillons ensemble.” »
De ce lunch est née, à la fin de l’année 2015, une alliance originale entre des gens d’affaires et des organismes représentant des personnes handicapées – le Regroupement pour l’accessibilité des établissements commerciaux et d’affaires du Québec. « On sent qu’on a un rôle à jouer comme acteurs économiques », dit Charles-Olivier Mercier. Au-delà des enjeux commerciaux – aucun commerçant n’a intérêt à se priver d’une clientèle –, il y a là une question de principe qui l’interpelle. Il souhaite à son tour interpeller l’État pour qu’il prenne ses responsabilités en matière d’accessibilité universelle.
« C’est un peu comme si on faisait face à une inondation. On a une digue réglementaire. Mais il manque des sacs de sable. »
— Charles-Olivier Mercier, de la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal
D’où l’importance d’éliminer les exclusions prévues au Code de construction et d’offrir des mesures incitatives plus généreuses aux commerçants pour colmater les brèches.
Lorsqu’on parle d’accessibilité, certains ont l’impression que c’est un problème qui ne concerne qu’une toute petite minorité de citoyens, mais en fait, cela concerne tout le monde. Parce qu’on vieillit tous. Parce qu’on peut être parent de jeunes enfants. Parce qu’on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. « Moi, j’étais à des années-lumière de savoir que ça allait m’arriver », me dit Linda Gauthier, qui a reçu un diagnostic de sclérose en plaques de forme progressive en 1996 et doit désormais se déplacer en fauteuil roulant.
Qu’attend le gouvernement pour agir ? « En ce qui concerne les bâtiments construits avant 1976, nous sommes au fait de la problématique. Des pistes de solutions concrètes sont en cours d’évaluation », me dit Clémence Beaulieu Gendron, attachée de presse de la ministre responsable de l’Habitation, Lise Thériault.
Même réponse reçue par courriel quant à l’annulation des exceptions prévues au Code de construction : « Nous sommes au fait des enjeux découlant des exceptions comprises dans le Code de la construction concernant l’accessibilité des petits commerces. La Régie du bâtiment du Québec se penche présentement sur différentes pistes de solution. »
Traduction libre de Linda Gauthier de ces réponses polies qui n’en sont pas vraiment : « C’est comme dire : on analysera ça dans 40 ans… »
Votre appel est important pour nous. Merci de patienter…
Les droits des personnes handicapées, en principe, personne n’est contre, bien sûr. On a vu l’indignation provoquée ces derniers jours par la décision de Walmart de mettre fin à un programme d’inclusion. Saine indignation qui n’est malheureusement pas toujours suivie de saines décisions politiques.
Source :
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10. Sixième édition du Prix À part entière : l’Office des personnes handicapées du Québec dévoile le nom des finalistes dans la catégorie « Municipalités, MRC et autres communautés»
Communiqué de l’OPHQ
DRUMMONDVILLE, QC, le 11 avril 2018 /CNW Telbec/ – L’Office des personnes handicapées du Québec a rendu publique aujourd’hui la liste des finalistes du Prix À part entière 2018. Chacun de ces finalistes peut maintenant aspirer au titre de lauréat ou lauréate du Prix À part entière. Cette année, la cérémonie se déroulera dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées.
Le Prix À part entière vise à rendre hommage aux personnes et aux organisations qui contribuent à accroître la participation sociale des personnes handicapées. Il est remis tous les deux ans par l’Office des personnes handicapées du Québec. Il s’agit de la sixième édition du Prix en 2018. Son porte-parole est l’auteur et producteur Stéphane Laporte.
Voici la liste des finalistes de la catégorie « Municipalités, MRC et autres communautés ».
Municipalité de La Guadeloupe (Chaudière-Appalaches)
Au printemps 2009, une maman a inscrit son enfant ayant une incapacité physique au camp de jour de La Guadeloupe. Dès lors, la petite municipalité comptant 1 800 habitants a tout mis en œuvre pour l’intégrer à sa programmation d’été. Puisqu’il s’agissait du premier cas d’intégration d’une personne handicapée au camp de jour, la communauté s’est donc rapidement ajustée afin de contourner les obstacles environnementaux existants. Depuis, plusieurs organismes ont modifié leurs installations et leurs offres de service pour favoriser la participation sociale des personnes handicapées.
Ville de Montréal (arrondissement Saint-Léonard) (Montréal)
En 2015, l’arrondissement Saint-Léonard adoptait son premier Plan d’action local en accessibilité universelle 2016-2018 pour favoriser la participation sociale de ses citoyennes et de ses citoyens en situation de handicap. En s’inspirant d’une vision inclusive, l’arrondissement visait à créer, par l’entremise de son plan d’action, un environnement de qualité accessible à toutes et à tous en permettant de réduire les obstacles. Depuis l’adoption du plan en 2015, une multitude d’actions ont été mises en œuvre, notamment la réalisation de travaux majeurs de rénovation et de mise aux normes en accessibilité universelle de plusieurs installations municipales, dont neuf pavillons de parcs, deux arénas, un stade et deux piscines extérieures.
Ville de Montréal (Services des infrastructures, de la voirie et des transports) (Montréal)
À la suite d’une évaluation portant sur les meilleures pratiques d’accessibilité universelle, menée en collaboration avec l’Institut Nazareth et Louis-Braille, la Ville de Montréal a retenu 11 pistes d’aménagement qui permettent d’intégrer ces pratiques au concept de rue partagée. Ces pistes avaient pour but de répondre de façon optimale aux besoins des piétons avec une incapacité visuelle, auditive, physique ou intellectuelle. Les retombées du projet achevé au printemps 2017 sont majeures et touchent plusieurs milieux. La Ville de Montréal a aussi intégré les principes d’accessibilité universelle aux projets financés par son Programme d’implantation des rues piétonnes et partagées, lesquels seront inaugurés en 2018-2019.
Ville de Varennes (Montérégie)
Une exposition adaptée aux personnes ayant des incapacités visuelles a été présentée à la Bibliothèque de Varennes de septembre 2017 à janvier 2018 dans le but de favoriser et d’optimiser leur accès à des activités culturelles. L’exposition À contre sens de l’artiste Claude Millette (lié au concept « vivez l’expérience ») invitait l’ensemble des citoyennes et des citoyens à découvrir par le toucher les œuvres du sculpteur. Cette initiative est née d’une proposition du Service arts, culture et bibliothèque en collaboration avec le comité interne du Plan d’action à l’égard des personnes handicapées. De plus, grâce à la collaboration interservices et au soutien de l’Institut Nazareth et Louis-Braille, cet événement a permis de sensibiliser de nombreux visiteurs aux réalités des personnes ayant des incapacités visuelles en leur permettant de vivre une expérience sensorielle hors du commun.
Ville de Victoriaville (Centre-du-Québec)
La Ville de Victoriaville a mis en place un programme d’intégration dans ses camps de jour. En 2017, le programme accueillait, sur une possibilité de huit semaines d’activité, 62 jeunes à besoins particuliers avec le soutien de 34 accompagnateurs et accompagnatrices. Un nouvel outil novateur, soit une grille d’évaluation des besoins et du niveau de soutien des enfants, est venu faciliter l’analyse des demandes. Ainsi, le programme d’intégration pour l’animation estivale qui permet la participation sociale des personnes handicapées contribue de façon concrète à rendre la Ville de Victoriaville plus inclusive.
Faits saillants
- Les lauréates et les lauréats seront sélectionnés par un jury qui sera animé par madame Anne Hébert, directrice générale de l’Office des personnes handicapées du Québec. Ce jury est composé des personnes suivantes :
- Monsieur Stéphane Laporte, auteur et producteur, et porte-parole du Prix depuis 2012;
- Madame Isabelle Tremblay, directrice générale de l’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées;
- Monsieur Maxime Pedneaud-Jobin, maire de Gatineau;
- Monsieur Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec;
- Monsieur Denys Jean, secrétaire du Secrétariat du Conseil du trésor;
- Monsieur Louis Bourassa, directeur du Programme pour enfants amputés (Les vainqueurs) de l’Association des amputés de guerre et membre du conseil d’administration de l’Office des personnes handicapées du Québec.
- Un total de 30 000 $ en bourses de même qu’un trophée en bronze seront remis aux lauréates et aux lauréats des cinq différentes catégories du Prix À part entière :
- Individus (10 000 $);
- Organismes à but non lucratif (10 000 $);
- Municipalités, MRC et autres communautés (5 000 $);
- Commissions scolaires et établissements d’enseignement de niveau primaire ou secondaire soutenant la réussite éducative (5 000 $);
- Ministères et leurs réseaux, organismes publics et parapublics (aucune bourse).
- Les lauréats et les lauréates seront récompensés lors d’une cérémonie qui se tiendra entre le 1er et le 7 juin prochain dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées.
- L’Office des personnes handicapées du Québec est un organisme gouvernemental qui joue un rôle déterminant en matière de conseil, de coordination et de concertation en vue de réduire les obstacles à la participation sociale des personnes handicapées. Son expertise unique, qui lui permet de remplir activement et efficacement ce rôle, provient notamment des services directs qu’il offre à la population, de ses travaux d’évaluation et de recherche ainsi que de ses multiples collaborations avec des partenaires de tous horizons. Pour plus d’information, visitez le www.ophq.gouv.qc.ca.
Ce communiqué est disponible en médias adaptés sur demande. Pour l’obtenir, composez le 1 800 567-1465 ou, si vous utilisez un téléscripteur, le 1 800 567-1477. Pour faire une demande par courriel, écrivez à [email protected].
Source :
11. Livre blanc pour une politique québécoise de l’architecture – Un canevas à suivre pour le Gouvernement du Québec
Communiqué de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ)
MONTRÉAL, le 11 avril 2018 /CNW Telbec/ – L’Ordre des architectes du Québec (OAQ) a publié hier son Livre blanc pour une politique québécoise de l’architecture. Ce document propose au gouvernement du Québec une feuille de route pour l’adoption d’une politique québécoise de l’architecture. Remis en premier lieu au ministère de la Culture et des Communications, il sera ensuite présenté aux autres ministères concernés par l’environnement bâti.
« Ce livre blanc est le fruit d’efforts que nous déployons depuis 2014. Notre message est clair : la qualité de l’architecture – et non seulement son coût – est d’intérêt public et doit être prise en compte par les gouvernements », a indiqué Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec, devant la centaine de participants réunis lors du lancement à la jetée Alexandra, à Montréal.
L’ouvrage témoigne du vif désir des Québécois de rendre leurs milieux de vie plus conviviaux, plus attractifs et plus inclusifs, exprimé au fil d’une tournée de 13 villes suivie d’un forum national en 2017. « L’élan collectif issu de notre exercice de consultation publique révèle la nécessité d’élaborer une vision cohérente qui rallie l’ensemble des acteurs concernés par l’environnement bâti au Québec. L’OAQ est prêt à collaborer à l’élaboration et à la mise en œuvre de cette vision, qui ferait du Québec un pionnier des politiques architecturales en Amérique du Nord », a ajouté Nathalie Dion.
Les recommandations
La principale recommandation du livre blanc consiste en la création d’un groupe de travail chargé de définir la qualité architecturale à laquelle le Québec doit aspirer, de répertorier l’adoption de pratiques exemplaires à adopter et de déterminer les moyens de lever les obstacles réglementaires et les incohérences interministérielles qui nuisent à la qualité architecturale.
Les autres recommandations concernent l’instauration de mécanismes d’accompagnement destinés aux municipalités désireuses d’améliorer la qualité architecturale sur leur territoire, la création d’activités de sensibilisation à l’architecture s’inspirant des Journées de la culture ainsi que la communication d’une vision claire du patrimoine accompagnée d’outils encadrant mieux la prise de décision en la matière. Le document invite également le gouvernement à mieux faire connaître les pratiques exemplaires en ce qui concerne l’accessibilité universelle.
L’Ordre des architectes du Québec est un ordre professionnel dont la mission est d’assurer la protection du public. À cette fin, il contrôle l’accès à la profession d’architecte et en régit l’exercice au Québec. Dans le cadre de son mandat, l’Ordre s’intéresse à toute question d’intérêt pour la profession ou de nature à influer sur la qualité de l’architecture et du cadre bâti. L’OAQ compte à ce jour 3 904 membres et 1 149 stagiaires en architecture.
Source :
12. La situation du logement est un casse-tête pour vous?
Invitation
Café rencontre
Le 8 mai 2018 de 19 h à 21 h 30
Information sur les différentes options en matière de logement pour les adultes avec DI-DP-TSA*
Présentation portrait de situation
Présentation de différents modèles
Échange
Le lieu
Parrainage civique Champlain
3222, Windsor à Saint-Hubert
Pour inscription :
450 674-5224
Inscription obligatoire avant le 23 avril 2018
PLACES LIMITÉES
Une initiative du comité ressources résidentielles de la Table des Personnes Handicapées de la Rive-Sud.
*déficience intellectuelle, déficience physique, trouble du spectre de l’autisme.
13. Les ateliers de théâtre “Tous en scène” reprennent
Invitation du Regroupement des Organismes de Promotion des Personnes Handicapées de Laval
Vous cherchez une activité pour développer votre spontanéité, de repousser vos limites et de développer la confiance en soi?
Intégrez nos ateliers de théâtre « Tous en scène » composés de personnes avec et sans handicap !
Animés par une professionnelle, ces ateliers de théâtre, ouverts à tous, permettront de développer votre expressivité et votre imaginaire.
Finalité:
Les participants pourront mettre en pratique l’enseignement reçu en réalisant une prestation de théâtre invisible dans les autobus les 2 et 6 juin 2018 de 10h à 14h.
Les prestations théâtrales permettront aux usagers du transport en commun de la STL de mieux comprendre la réalité des personnes handicapées.
Conditions :
- 15 places disponibles – PREMIERS ARRIVÉS, PREMIERS INSCRITS
- Priorité aux résidants de Laval Intéressé?
- Avoir 16 ans et plus
- Coût de l’activité 20$ pour 5 semaines de formation (du 3 au 31 mai) + 2 représentations dans les autobus de la STL
- Compléter le formulaire de pré-inscription.
- Inscription avant le vendredi 20 avril 2018
- Ateliers tous les jeudis de 18h30 à 20h30 au Centre Communautaire Saint-Louis, salle 210, 25 rue Saint-Louis
VEUILLEZ REMPLIR LE FORMULAIRE DE PRÉ-INSCRIPTION AVANT DE VOUS PRÉSENTER À LA 1ère SÉANCE.
Source : Josée Massicotte Directrice générale
Regroupement des Organismes de Promotion des Personnes Handicapées de Laval
T: 450.668.4836 poste 1 | cell : 438.494.4836
14. Vers un rayonnement provincial pour Picto-Sécur
Article de Claude Thibodeau publié le 5 avril 2018
Le projet Picto-Sécur, qui a d’abord fait l’objet d’une expérience-pilote à la Villa St-Georges, est maintenant appelé à un rayonnement provincial grâce au partenariat conclu entre la Ville de Victoriaville et le Carrefour action municipale et famille (CAMF).
Cette entente permettra la promotion et l’implantation du projet dans d’autres municipalités du Québec.
On en a fait l’annonce, jeudi matin, à la Villa St-Georges, une annonce à laquelle participaient notamment le maire de Victoriaville, André Bellavance et son homologue de Varennes, Martin Damphousse, aussi président du conseil d’administration du CAMF.
«À Victoriaville, on n’hésite pas à s’inspirer des meilleures pratiques qui se font ailleurs, a précisé le maire Bellavance, rappelant que le projet s’inspire d’une idée élaborée à Repentigny. Ce projet, nous l’avons amélioré, adapté, et aujourd’hui, il prend de l’ampleur.»
L’annonce a de quoi réjouir aussi Martin Damphousse. «Victoriaville, ce sont des innovateurs, des initiateurs, qui veulent aussi partager les bonnes nouvelles. Cette idée de Repentigny a été peaufinée, adaptée par Victoriaville. J’en suis emballé, impressionné et je m’engage à ce que Varennes emboîte le pas rapidement», a-t-il affirmé.
Les plaquettes signalétiques, rappelons-le, sont fixées à côté des portes d’entrée des logements. Celles-ci, à l’aide de pictogrammes, affichent, à l’intention des intervenants d’urgence (pompiers, paramédics, policiers), les limitations fonctionnelles des résidents dans le but de faciliter les interventions et les évacuations d’urgence.
Un projet-pilote concluant
Ce projet-pilote a été mené sur une période d’un an à la Villa St-Georges. «Ça a très bien été. Le projet a fait ses preuves», a indiqué Jessica Dessureault de la Politique des aînés, partenaire du projet tout comme la Politique de l’accessibilité universelle et sa représentante Nathalie Roussel.
Le projet a été fort bien reçu par les résidents de la Villa St-Georges, a témoigné a directrice adjointe France Vincent. «Pour nous, l’objectif, c’était le sentiment de sécurité pour nos résidents. Finalement, nous sommes très enchantés, très heureux de ce projet. Les résidents en sont fiers, tout comme les familles, et ils en parlent. Et ça crée des liens entre eux. De plus, cela est convivial, facilitant pour le personnel et rassurant pour les résidents», a-t-elle commenté.
L’expérience-pilote a été menée auprès de 280 résidents (264 portes). «Nous allons finaliser le projet dans les trois villas qui restent (sur huit)», a précisé Mme Vincent.
Le rayonnement
Dès l’annonce du projet-pilote en 2016, d’autres municipalités avaient approché Victoriaville. «Mais nous n’étions alors pas prêts. Il nous fallait évaluer les éléments, éprouver la formule», a souligné Jessica Dessureault.
Mais c’est maintenant chose faite. Et pour favoriser l’implantation du projet ailleurs, la Ville de Victoriaville a produit un guide d’implantation. «Pour assurer de préserver l’essence du projet qui, au-delà de la plaquette signalétique, se veut une façon de favoriser l’inclusion sociale des aînés et d’augmenter leur sentiment de sécurité», a fait valoir Mme Dessureault.
Le guide, d’une vingtaine de pages, présente notamment le fonctionnement de la plaquette signalétique, ses avantages, les étapes d’implantation et les conditions d’admissibilité.
Ce guide s’accompagne d’une trousse de départ incluant différents outils pour faciliter l’implantation.
«J’invite les élus au Québec à emboîter le pas à Varennes. Quant à Victoriaville, elle entend soutenir toutes les résidences pour aînés en fournissant les pictogrammes», a fait savoir le conseiller municipal Patrick Paulin, également président de la Politique des aînés et de la Politique d’accessibilité universelle.
Source : http://www.lanouvelle.net/vers-un-rayonnement-provincial-pour-picto-secur/