Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM pour la période du 14 décembre au 10 janvier

14 décembre 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 14 décembre 2020 au 10 janvier 2021.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Message important du RAAMM – Modification de l’offre de services d’accompagnement bénévole

Montréal, le 11 décembre 2020

À tous les membres, bénévoles, amis et partenaires du RAAMM,

Considérant :

  • la décision du gouvernement du Québec d’annuler les rassemblements de Noël;
  • l’augmentation des cas de Covid et des hospitalisations;
  • le resserrement des règles dans les commerces;
  • et surtout, notre volonté de protéger nos bénévoles et nos membres,

le RAAMM se doit de modifier son offre de services d’accompagnement bénévole.

Ainsi, la direction du RAAMM a pris la décision de ne plus offrir d’accompagnements bénévoles autres que pour des rendez-vous médicaux urgents non reliés à la Covid. Cette décision est effective dès aujourd’hui, vendredi 11 décembre 2020, et ce, jusqu’à nouvel ordre.

Prenez note que depuis le mois d’avril 2020, vous pouvez faire appel à notre Service de dépannage d’urgence pour vos achats de nourriture et de produits d’hygiène. Ce service vous permet d’obtenir du soutien pour faire une commande d’épicerie en ligne ou qu’un bénévole aille faire les achats pour vous et pour ensuite déposer le tout, sans contact, à votre porte.

Enfin, notez que le service d’accompagnement bénévole sera fermé du vendredi 18 décembre 2020 au lundi 4 janvier 2021 inclusivement. Si vous prévoyez avoir besoin d’épicerie pour cette période, communiquez avec Martine Grenier avant le mardi 15 décembre à 16h00.

Nous sommes vraiment désolés de cette nouvelle interruption de services, mais la situation actuelle nous commande d’être responsables et de contribuer aux efforts pour diminuer la propagation du virus.

Pascale Dussault, directrice générale

2. Une nouvelle programmation virtuelle pour l’hiver 2021

C’est avec plaisir que l’équipe du RAAMM vous dévoile la nouvelle programmation d’activités qui sera offerte à l’hiver 2021. Toutes les activités seront offertes virtuellement sur la plateforme Zoom, c’est-à-dire que vous pourrez assister aux cours et aux conférences par internet ou par téléphone en toute sécurité dans le confort de votre foyer.

Bougez et explorez le mouvement avec les ateliers de gym tonique et la danse guidée.

Découvrez des auteurs et différents courants littéraires en participant au club de lecture.

Partez à la découverte de l’art autochtone, de la mythologie dans l’art et de l’art québécois et canadien lors de 3 conférences sur l’histoire de l’art.

Venez à la rencontre des membres du RAAMM lors des cafés d’échange.

Informez-vous avec nos 3 conférences sur la nutrition.

Ressentez le calme et le bien-être lors de l’atelier de méditation guidée aroma-thérapeutique.

Vous pouvez vous inscrire dès maintenant aux activités en contactant Céline au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected].

Pour connaître les détails des activités offertes, nous vous invitons à consulter la programmation complète sur notre site Web au :
http://raamm.org/activites/programmation/

La programmation en format Word peut être téléchargée à partir du lien suivant : https://raamm.ekloweb.com/wp-content/uploads/2020/12/2020-12-09-PRG-activit%C3%A9s-hiver-2021-RAAMM-DFI.docx

Pour entendre l’enregistrement de la programmation au Publiphone, il suffit d’appeler au 514-277-4401 et d’appuyer sur le 4 lors du message d’accueil du RAAMM pour accéder au menu principal du Publiphone. Choisissez ensuite la rubrique 13.

Au plaisir de vous retrouver pour une nouvelle saison d’activités!

L’équipe du RAAMM

3. Cartes de Noël accessibles, une campagne qui porte fruit

Suite à l’avalanche de cartes de Noël virtuelles non accessibles reçues par l’équipe de travail du RAAMM l’an dernier, nous avons entrepris cette année une campagne de sensibilisation sur l’importance et la façon d’intégrer un texte descriptif à une image dans un courriel.

Pour se faire, nous avons envoyé à une importante liste de contacts un courriel intitulé « C’est bientôt le temps des cartes de Noël : en voici une du RAAMM ». Le courriel ne contenait qu’un grand carré noir, et la phrase « Pour voir la carte dans votre navigateur, cliquez ici : https://raamm.ekloweb.com/carte-de-noel/ ». Croyant à une erreur d’affichage de l’image, les personnes qui ont cliqué sur le lien pour voir la carte de Noël ont été accueillies avec une bannière aux couleurs des fêtes expliquant que « sans texte descriptif, votre belle carte de Noël virtuelle est une carte vide pour les personnes aveugles et malvoyantes! » Un texte explicatif les invitant à envoyer leurs « meilleurs » meilleurs vœux avec une carte accessible était accompagné d’un document expliquant comment rendre une image accessible dans un courriel.

Nous avons également déployé le message sur la page Facebook du RAAMM avec une image de couverture et une vignette (incluant une description d’image, bien entendu) reprenant les grandes lignes du message et invitant à consulter le site Web du RAAMM.

Nous sommes déjà en mesure de constater les résultats positifs de cette campagne alors que plusieurs des personnes contactées ont répondu à notre courriel pour nous remercier d’avoir porté cette question à leur attention et de les informer des façons de procéder. De même, nous avons déjà commencé à recevoir des cartes de Noël accessibles en provenance de personnes et d’organismes qui n’avaient pas pris en compte cet aspect de leur correspondance l’an dernier.

Vous souhaitez sensibiliser vos proches et votre entourage à ce sujet? Invitez-les à consulter la page https://raamm.ekloweb.com/carte-de-noel/ sur le site Web du RAAMM.

L’équipe du RAAMM, en action pour vous!

4. Horaires du RTL pendant la période des fêtes

Longueuil, le 2 décembre 2020 — Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) souhaite informer sa clientèle qu’un horaire spécial pour la période des Fêtes sera en vigueur les 24, 25, 26 et 31 décembre 2020 ainsi que les 1er et 2 janvier 2021 pour le transport régulier. Des modifications seront également apportées au transport adapté du 24 décembre 2020 au 2 janvier 2021.

Transport régulier et taxi collectif

L’horaire durant la période des Fêtes est le suivant :

  • 24, 26 et 31 décembre, ainsi que 2 janvier : horaire d’un samedi
  • 25 décembre et 1er janvier : horaire d’un dimanche

Le service «RTL à la demande» sera interrompu le 25 décembre 2020 et le 1er janvier 2021.

Transport adapté

À noter que du 24 décembre au 2 janvier, les déplacements réguliers seront annulés. Les clients devront effectuer une demande de déplacement occasionnel lors de cette période. Le service du transport adapté sera offert selon l’horaire du samedi, c’est-à-dire de 6 h 30 à 1 h du matin.

Centre relation et information clientèle

Du 23 décembre au 3 janvier inclusivement, le Centre relation et information clientèle sera ouvert de 8 h 30 à 16 h 30.

Pendant cette même période, le comptoir des objets perdus situé à la billetterie du terminus Longueuil sera fermé.

Gratuité pour les enfants

Le RTL offre la gratuité aux enfants de 11 ans et moins lors des jours fériés, soit du 24 au 26 décembre 2020, le 31 décembre 2020 et les 1er et 2 janvier 2021. La gratuité est valide également les fins de semaine, du vendredi 18 h au dimanche jusqu’à la fin du service. Rappelons
Que la gratuité s’applique pour un maximum de 5 enfants de moins de 11 ans, accompagnés par un adulte.

L’équipe du RTL vous souhaite un très joyeux temps des Fêtes et une bonne et heureuse année 2021!

À propos du RTL

Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) est le principal acteur de la mobilité des personnes sur le territoire des cinq villes de l’agglomération de Longueuil. Troisième société de transport en importance au Québec, le RTL comprend un réseau de 793 kilomètres. Avec plus de 1200 employés, le RTL est un employeur important et participe ainsi à la vitalité économique de la région. Le RTL apparaît pour une deuxième année consécutive en 2020 au palmarès des meilleurs employeurs du magazine Forbes.

Ouvert sur son milieu, il fait partie intégrante de la vie des personnes et de la communauté en apportant des solutions efficaces, novatrices et adaptées aux besoins évolutifs de la clientèle. Le RTL place ainsi l’amélioration de la qualité de vie des citoyens au cœur de son engagement.

Source : https://m.rtl-longueuil.qc.ca/fr-CA/actualites/communiques/2020/horaire-du-rtl-pendant-la-periode-des-fetes/

5. Monique Lefebvre recevra l’insigne de l’Ordre de Montréal!

Article publié le 25 novembre 2020 par AlterGo

Le 25 novembre, le comité exécutif de la Ville de Montréal a annoncé la nomination de Monique Lefebvre, directrice générale d’AlterGo pendant 38 ans et fondatrice du Défi sportif AlterGo, comme récipiendaire du titre de chevalière de l’Ordre de Montréal.

L’Ordre de Montréal est la plus haute distinction honorifique montréalaise. Il vise à reconnaître les mérites de Montréalaises et de Montréalais s’étant distingués soit par leur contribution significative au développement de la ville, leur apport notoire à son rayonnement international, le caractère exemplaire de leur engagement au service de leurs concitoyens ou la qualité remarquable de leurs réalisations professionnelles.

Par cette reconnaissance, L’Ordre de Montréal souligne la contribution inestimable de Mme Lefebvre quant à l’inclusion sociale des personnes ayant une limitation fonctionnelle

Une femme engagée et généreuse

Durant sa carrière, Monique Lefebvre a démontré une volonté inébranlable de changer la perception de la société à l’égard des personnes handicapées et de mettre en valeur leurs talents et leurs capacités. Son leadership, sa persévérance, ses grandes qualités de rassembleuse ont contribué à faire évoluer les mentalités. Cliquez ici pour en savoir plus sur Monique Lefebvre.

À propos de l’Ordre de Montréal

L’Ordre de Montréal a été institué le 17 mai 2016, en guise de legs du 375e anniversaire de Montréal. L’Ordre de Montréal prend le relais de l’Académie des Grands Montréalais, créée en 1988 par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui, elle-même, avait repris une initiative du Canadien National, lancée dix ans plus tôt. De 1978 à 2014, une centaine de personnalités montréalaises ont été reconnues sur le plan culturel, scientifique, économique et social. Par respect pour cet héritage remarquable, ces personnalités ont été admises officiellement au sein de l’Ordre de Montréal en décembre 2016, lors d’une cérémonie dans le cadre du lancement des festivités du 375e anniversaire de la ville.

Source : https://www.altergo.ca/fr/actualites/monique-lefebvre-recevra-linsigne-de-lordre-de-montreal/?fbclid=IwAR34Dff99VlIDz7Ux6wCe0Bqo2Han29HDDdv002SIYnbcvWAQy7Lf2NH5E4

6. L’Association québécoise pour l’équité et l’inclusion au postsecondaire est à la recherche d’un.e coordonnateur.trice de bureau 

Offre d’emploi :

L’AQEIPS (http://aqeips.qc.ca/) est à la recherche d’un.e coordonnateur.trice de bureau 

Tâches : 

-Gérer les courriels et le courrier 

-Gérer le programme de bourses annuel 

  • Développer et suivre un échéancier avec l’aide du directeur général 
  • Assister au développement du contenu des critères relatifs au programme de bourse 
  • Développer rédiger et mettre sur les réseaux sociaux du contenu de qualité en lien avec le programme de bourse 
  • Participer de manière proactive au développement de la campagne de collecte de fonds 
  • Gérer toute documentation en lien avec le programme de bourses 
  • Traiter les demandes 
  • Mettre sur pied un jury 
  • Faire des suivis avec les récipiendaires 
  • Produire un document de présentation des donateurs pour l’AGA 
  • Produire des rapports d’efficacité de la communication
    – Gérer la base de données des membres 
  • S’assurer de tenir à jour la liste des membres  
  • Gérer l’adhésion des nouveaux membres 
  • Faire le classement des membres
    -Soutenir le personnel avec ses tâches administratives 
  • Recherche pour l’avancement des dossiers en cours
    -Assister la directrice des communications à : 
  • Produire du contenu médiatique  
  • Faire la veille d’informations pertinentes pour les réseaux sociaux 
  • Déterminer les mises à jour à faire sur le site internet  
  • Exécuter des stratégies de communication selon nos priorités
    -Avec le soutien du directeur général : 
  • Développer et maintenir des relations avec les communautés existantes et potentielles à
    -Mettre en œuvre les priorités de l’organisme
    -Participer aux évènements de l’association et à ceux de nos partenaires et écrire des résumés pour notre rapport annuel lorsque pertinent
    -Toute autre tâche requise 

Compétences requises :  

  • Excellent sens de l’organisation 
  • Bonne capacité à travailler en équipe 
  • Bonne connaissance d’Excel, de la suite Office et de MailChimp 
  • Bonne connaissance des enjeux reliés au handicap 
  • Excellente maîtrise du français oral et écrit, connaissance de l’anglais intermédiaire 
  • Expérience en gestion ou en coordination d’organisme 
  • Détenir un diplôme en administration, en secrétariat, en disability studies ou tout autre domaine connexe, ou minimalement être en voie d’obtention d’un DEC ou d’un DEP dans un domaine pertinent 

À noter que pour la durée de la pandémie de la COVID-19, on demandera à l’employé.e de se déplacer une fois/semaine pour aller au bureau faire de la gestion du courrier et de la paperasse, mais le reste du travail sera fait en télétravail.  

La COVID-19 affecte certaines des tâches que le/la le coordonnateur.trice aura à réaliser. Lorsque la situation sera revenue à la normale, certaines tâches seront susceptibles de changer. 

Salaire et conditions: 15 à 20 heures/semaine, le salaire dépendra de l’expérience du/de la candidat.e.  

Date d’entrée en fonction : janvier 2021 

Envoyez une lettre d’intention et votre CV à Yanick Racicot, Directeur général, à [email protected] avant le 10 janvier 2021.   

*Veuillez noter que conformément à la mission de notre organisme, à compétences égales nous privilégierons l’embauche d’une personne en situation de handicap.  

7. L’ère du logement modulable

Article de Claudine Hébert offert par Les Affaires Édition du 25 Novembre 2020

Et si le logement s’adaptait au fil des années en fonction des besoins de ses occupants qui vieillissent? L’idée est encore marginale, mais elle commence à circuler. Expérience 303 tend justement à démontrer que ce concept pourrait faire partie de la solution du prolongement du maintien à domicile des aînés.

Il s’agit de l’une des dernières réalisations de ­Société ­Logique, un organisme sans but lucratif qui propose depuis 40 ans des ­services-conseils visant à intégrer le design universel dans des projets d’aménagement et d’architecture. Il a d’ailleurs été créé par des professionnels ayant des limitations fonctionnelles.

Société ­Logique détient cinq immeubles d’habitation à ­Montréal. À la suite de l’incendie de l’un de ses logements sur le boulevard ­Saint-Joseph, l’organisme s’est penché sur son réaménagement complet. Ainsi est né ­Expérience 303 – le numéro du logement. «­Nous avons repensé l’appartement selon des critères d’accessibilité universelle sans que ça saute aux yeux. Ce design moderne et accessible permet ainsi de rendre le logement modulable selon les besoins de son occupant», explique l’architecte ­Anna ­Kwon, qui a dirigé le projet.

Plomberie, hauteur des armoires, espaces de rangement, largeur des portes et des corridors: tout a été pensé pour intégrer l’humain au cœur de son milieu de vie, quelles que soient ses limitations physiques. «­Par exemple, le module placé sous l’évier de la cuisine peut facilement être enlevé pour donner l’accès à une personne qui se déplace en fauteuil roulant», ­dit-elle.

Ce projet a été financé par la ­Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans le cadre de l’initiative de démonstrations de la ­Stratégie nationale sur le logement.

Expérience 303, qui sert maintenant de lieu de référence et de documentation en matière de construction et de rénovation, a été le seul projet retenu au ­Québec, soulève l’architecte.

Combien ça coûte? «­Tout le monde nous pose cette même question», avoue ­Anna ­Kwon. L’aménagement de cet appartement a coûté tout au plus 20% de plus qu’un logement régulier, ­indique-t-elle. Mais tout est relatif. «­Ce sont encore des accessoires et des matériaux qui sont actuellement non standards sur le marché. Éventuellement, si cette conception gagne en popularité, ces matériaux deviendront moins chers», croit la professionnelle.

Déplacer les murs

À D’ici 2031, un ­service-conseil en habitation pour aînés, on souhaite également mettre de l’avant un projet de logements qui «bougent» au gré des années. «­Notre équipe collabore actuellement avec des architectes et des anthropologues sur la possibilité de voir émerger des complexes résidentiels avec appartements évolutifs, explique le président fondateur, ­Claude ­Paré. Ces appartements avec murs amovibles et détecteurs de mouvement feraient partie d’une communauté où se côtoient différentes générations.»

Ce concept ­avant-gardiste existe déjà en ­Europe, ­signale-t-il. «­Pour le moment, tout est encore à penser, indique ­Claude ­Paré. Mais nous sommes actuellement en discussion avec des promoteurs immobiliers du ­Grand ­Montréal, notamment des entreprises qui ciblent la clientèle des 55 ans et plus.»

Source : https://www.lesaffaires.com/dossier/residences-pour-aines-de-nouveaux-modeles/l-ere-du-logement-modulable/621389

8. Des hôpitaux interdisent l’accès aux bénévoles

Article d’Isabelle Porter,Québec, publié dans Le Devoir le 3 décembre 2020

En raison de la pandémie, des établissements de santé barrent l’accès aux bénévoles accompagnateurs qui doivent attendre dans leur voiture les patients qu’ils conduisent. Une situation de moins en moins tolérée à l’approche de l’hiver.

« Ça n’a pas de bon sens, le froid arrive, il faut faire bouger les choses », s’inquiétait mardi Michel Alexandre Cauchon, directeur de la Fédération des centres d’action bénévole du Québec.

Aux quatre coins du Québec, des bénévoles prennent la route, tous les jours, pour conduire des malades à leurs rendez-vous médicaux — parfois à des heures de distance — et les ramener ensuite chez eux.

« J’ai au moins une vingtaine de centres d’action bénévole (CAB) qui ont communiqué avec moi pour me dire qu’ils avaient des problèmes. Ça dépend vraiment des régions », explique M. Cauchon en entrevue au Devoir. « Ce qu’on nous dit souvent, c’est qu’on peut aller patienter dans un centre d’achat. On trouve ça un peu absurde, d’envoyer la personne dans une zone qui est probablement plus à risque encore. »

Pour une radiographie, le bénévole peut attendre une heure, mais dans le cas d’une chirurgie ou d’un traitement à la dialyse, par exemple, il faut compter des heures d’attente, en plus du temps sur la route. « C’est pour le bien-être des bénévoles », plaide le directeur de la Fédération qui suggère qu’on prévoit un local pour eux dans les établissements. « C’est déjà difficile d’avoir des bénévoles pour faire de l’accompagnement transport ! »

Le 3 novembre dernier, la Fédération a écrit au ministre de la Santé Christian Dubé pour l’enjoindre d’intervenir. « Jusqu’à maintenant, [le bénévole] pouvait attendre la fin du rendez-vous médical à l’extérieur. Avec le temps froid qui est à nos portes, vous comprendrez qu’une telle alternative devient impensable dans un proche avenir », écrivait-elle.

La situation la dérange d’autant plus que le ministère indique sur son site Web que la présence de bénévoles devait être considérée comme « équivalente » à celle de proches aidants. Mercredi, le service des communications du ministère n’avait toujours pas répondu à la demande d’information du Devoir.

Or, nous avons appris que la direction des services sociaux du ministère a transmis en après-midi une mise au point à ce sujet à certains gestionnaires des CIUSSS et CISSSS responsable des services de bénévoles.

« Nous tenons à rappeler que la présence d’un accompagnateur ou d’un bénévole au sein des établissements est permise et considérée comme équivalente à la présence des personnes proches aidantes », stipule la missive dont Le Devoir a obtenu copie.

Accès variable

Encore faut-il que cette consigne se rende dans les hôpitaux, a réagi M. Cauchon qui réclame une « directive claire du ministre ».

Il appert qu’à plusieurs endroits, les hôpitaux les traitent davantage comme des visiteurs. Des bénévoles ont aussi raconté au Devoir que leur accès variait d’une fois à l’autre, certains gardiens de sécurité les laissant entrer, d’autres pas.

Bénévole depuis deux mois dans le Centre-du-Québec, Linda Marcoux s’est vu refuser l’entrée à l’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska de Victoriaville à plusieurs reprises. « Si la personne n’était pas en chaise roulante, je devais la laisser en bas », a expliqué cette nouvelle retraitée.

Mme Marcoux a commencé à faire du bénévolat il y a deux mois à peine. Elle apprécie beaucoup. « C’est le fun, on jase de toutes sortes d’affaires. » Sur le terrain, elle a remarqué que beaucoup de patients avaient aussi besoin d’être accompagnés à l’intérieur des établissements. Récemment, alors qu’elle attendait une dame dans sa voiture, Mme Marcoux s’est fait du souci pour elle. « J’étais inquiète. Je me disais : tout d’un coup qu’elle est partie et qu’elle n’a pas pris le bon passage… »

François Boily, un autre bénévole transporteur de la région des Bois-Francs, plaide le fait que les bénévoles comme lui sont là aussi pour sécuriser les patients. « On est là pour leur enlever le maximum de stress », dit-il.

Interpellé au sujet de l’accès à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CISSS-MCQ) a confirmé qu’il ne laissait entrer que les bénévoles qui accompagnent des gens à mobilité réduite.

« Si l’usager n’a pas besoin d’assistance pour se déplacer à l’intérieur de l’installation pour se rendre à son lieu de rendez-vous, le bénévole ne peut demeurer dans l’installation », a indiqué la porte-parole Catherine Bergeron tout en précisant que « l’objectif est de limiter et de circonscrire la propagation du virus ».

Source : https://www.ledevoir.com/societe/sante/590870/hopitaux-des-benevoles-laisses-dehors

9. Québec -Apprendre une langue sans voir . Apprendre une langue étrangère quand on est en situation de handicap visuel

Article de Sandrine Benard publié le 19 novembre 2020 par cursus.edu

« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux », disait le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry (écrivain français et héros de guerre, 1900-1944). Mais comment faire quand on se trouve en situation de handicap, notamment de handicap visuel, et qu’on veut essayer d’apprendre une langue ?

Certes, une langue étant avant tout orale, les yeux jouent alors un rôle mineur, mais tout de même, comment un tel apprentissage peut-il se faire ? Les objectifs et les enjeux sont-ils les mêmes que pour des apprenants lambda ? C’est ce que nous essayerons de comprendre aujourd’hui. À défaut de pouvoir ouvrir les yeux, laissons-nous guider par nos autres sens et, sur les traces du Petit Prince, suivons notre cœur pour atteindre notre désir d’apprendre.

Mise en contexte

Malvoyants, non-voyants, myopes, aveugles… les handicaps physiques visuels, plus ou moins importants et graves, sont nombreux parmi la population, et, en l’occurrence, parmi le public d’apprenants.

Cependant, ces « incapacités » ne sont pas insurmontables en ce qui concerne l’enseignement car des méthodes pédagogiques et didactiques spécialisées ont été mises en œuvre depuis 1825, avec Louis Braille (1809-1852), enseignant et inventeur français du système d’écriture du même nom.

Grâce au braille, les personnes atteintes d’un handicap visuel peuvent lire, en suivant du bout des doigts, de façon tactile, des points saillants qui correspondent à des lettres. Il faut savoir que les langues qui utilisent l’alphabet latin, comme celui que nous utilisons en français, anglais, allemand ou espagnol, utilisent le même codage pour les lettres de base.

En ce qui concerne les caractères spéciaux (tels les accents, les oe, les ç…), chaque langue peut utiliser le système de matrice de six points et l’adapter à sa réalité linguistique. On parle alors de lettres diacritées. Toutefois, les alphabets japonais, coréen, chinois et cyrillique utilisent un système de braille différent. On ne peut alors pas parler de système linguistique de braille international, même si l’idée, fondamentalement, est la même.

Enseignement spécialisé des langues

Dans une étude réalisée en 2010 par Gleydiz Carolina Romero caballero et Jenny Katherine Moreno, à l’Université de La Salle, à Bogota, en Colombie, dans le cadre de leur licence en espagnol et en langues étrangères, ces deux jeunes étudiantes se sont intéressées à l’enseignement du FLE (Français Langue étrangère) aux jeunes non-voyants de 16 et 20 ans. 

Elles nous enseignent donc que deux principaux systèmes d’enseignements sont utilisés dans un tel cadre d’éducation spécialisée :

Le style auditif : uniquement à l’oral, comme son nom l’indique, avec des activités d’apprentissage basées sur des chansons, des enregistrements, de la musique et des conférences.

Le style kinesthésique : basé sur l’expérience, il place l’apprenant au cœur de l’apprentissage en l’impliquant physiquement dans la situation en contexte ou en favorisant des activités comme le théâtre, la musique, les dramatisations…

D’autre part, elles exposent également les travaux de Rodriguez et Feliu (1996), qui préconisent l’utilisation de compétences à vocation pédagogique. Ces compétences, au nombre de quatre, sont des « ensembles de connaissances, d’habiletés et de conduites que possède une personne et qui lui permettent la réalisation épanouie d’une activité » : 

Compétence communicative : habiletés pour connaître, interpréter et analyser le discours dans le but d’interagir socialement et culturellement dans une autre langue.

Compétence linguistique : habiletés en compréhension et application de la structure grammaticale, morphologique, syntaxique, sémantique, phonétique, phonologique.

Compétence sociolinguistique : habiletés à comprendre et assimiler les interventions expressives applicables à certains contextes sociaux, mais aussi à persuader, donner une explication et faire des descriptions.

Compétence interculturelle : habiletés à créer des espaces de négociation et de médiation entre les cultures sociales et linguistiques qui composent le monde.

Des approches variées en classe

Dans le but de toujours offrir les meilleures techniques d’éducation spécialisées, de nouvelles approches pédagogiques peuvent être utilisées dans ces classes de langue :

L’approche communicative, basée sur l’interaction sociale et l’usage pragmatique du langage entre étudiants et professeurs. L’accent est mis sur l’enseignement des aspects fonctionnels et la structure de la langue.

L’approche naturelle, utilisable seulement dans le cas des malvoyants, avec une vision limitée, car elle s’appuie sur la compréhension et la production écrite, à l’instar des autres approches traditionnelles.

L’approche processuelle, exclusivement basé sur l’oral, sans aucun support visuel, donc accessible aux personnes atteintes d’un handicap visuel plus important. Ici, l’idée est d’offrir un discours communicatif dans la salle de classe pour réussir une meilleure formation cognitive et personnelle, comme une identité culturelle, à l’intérieur du cadre de la compétence communicative.

La méthode audio-orale, exclusivement sous forme auditive, basée sur l’habitude et la répétition, qui fournit alors d’excellents résultats au niveau de la compréhension et de la production orale.

L’approche constructiviste, prône quant à elle une intégration naturelle des savoirs et des connaissances car l’étudiant découvre et particularise ses besoins cognitifs en même temps.

Apprendre une langue étrangère quand on est en situation de handicap visuel n’est pas évident, mais réalisable. Les étudiants handicapés visuels interviewés dans le cadre du mémoire de recherche de ces étudiantes colombiennes en sciences de l’éducation sont unanimes : Apprendre une langue étrangère leur offrira de meilleures opportunités personnelles et professionnelles, tout en favorisant leur intégration sociale. De plus, ils sont heureux de pouvoir étudier avec des outils, du matériel et des méthodes adaptés à leurs limitations visuelles, leur permettant alors de passer outre cet handicap et de pouvoir poursuivre normalement leurs études.

Ainsi, le Petit Prince avait raison ! Inutile de voir avec les yeux, car c’est bien le cœur et ses motivations qui nous permettent d’être heureux !

Source : https://cursus.edu/articles/43889/apprendre-une-langue-sans-voir

10. JO 2024 : Comment Paris veut rendre l’événement accessible aux personnes handicapées?

Article de CNEWS publié le 3 décembre 2020

L’Arena Bercy accueillera à la fois les épreuves de basket des Jeux olympiques et celles deux Jeux paralympiques. L’Arena Bercy accueillera à la fois les épreuves de basket des Jeux olympiques et celles deux Jeux paralympiques. [© Paris 2024]

A l’occasion de journée internationale des personnes handicapées, ce jeudi 3 décembre, la maire de Paris Anne Hidalgo, accompagnée par les membres du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, a affirmé «son ambition de rendre l’événement 100 % accessible».

«L’organisation des JO à Paris doit servir à accélérer cette transformation absolument indispensable vers le 100 % accessible», a ainsi fait savoir la maire de Paris. Pour Anne Hidalgo, il s’agit d’une décision symbolique mais qui doit se «traduire de façon très concrète», pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. Mais aussi celui du reste de la population, qui n’est «pas à l’abri à 30, 40 ou 50 ans, d’avoir un jour besoin de ces infrastructures adaptées».

«Une accessibilité universelle» comme elle le souhaite, qui devra répondre aux problématiques d’une personne en fauteuil roulant, malvoyante ou malentendante, ainsi qu’à celles des femmes enceintes ou avec une poussette. Et l’objectif est d’autant plus ambitieux qu’environ 350.000 personnes en situation de handicap sont attendues à Paris au cours des Jeux olympiques. Soit 3 fois plus que celles qui vivent à Paris à l’année.

DES SITES 100 % ACCESSIBLES

Sur cette question, la maire de Paris est notamment secondée par ces deux adjoints : Pierre Rabadan, chargé du sport et des Jeux olympiques et paralympiques, et Jacques Galvani, chargé de l’accessibilité et des personnes en situation de handicap. Ensemble, ils travaillent à ce que «100 % des sites des Jeux de Paris 2024» soient accessibles à tous les types de handicap. C’est dans le «cahier des charges», abonde Pierre Rabadan.

Jacques Galvani voit d’ailleurs l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris comme un «levier» et une «belle opportunité» pour avancer sur cette problématique. Au total, un budget de 160 millions d’euros leur a été alloué pour cette mission. «Nous irons même plus loin», explique Jacques Galvani.

Les deux hommes planchent en effet sur la mise en accessibilité de l’ensemble des équipements sportifs municipaux. En ce moment même, des travaux sont d’ailleurs en cours «dans plusieurs gymnases de la ville», dans le 17e, le 18e ou encore dans le 20e avec le complexe Georges Vallerey (20e), énumère l’adjoint chargé du sport.

LES MÊMES JEUX POUR TOUS

Autre exigence de ces Jeux olympiques à venir : que les sites qui accueillent les athlètes des Jeux olympiques soient les mêmes que ceux qui accueillent ceux en situation de handicap. «Nous voulons que les sites des JO 2024 puissent au maximum être les mêmes pour les jeux olympiques et paralympiques», a ainsi souhaité Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo).

Source : https://www.cnews.fr/france/2020-12-03/jo-2024-comment-paris-veut-rendre-levenement-accessible-aux-personnes-handicapees

11. France- Élus : compenser malvoyance et cécité

Article de Laurent Lejard, publié le 20 novembre 2020.

Comment des citoyens déficients visuels qui participent à la vie publique et politique peuvent-ils pleinement exercer leurs mandats en bénéficiant de l’aide et du soutien nécessaires ? Second volet d’une enquête sur la compensation du handicap dans la vie politique.

Après le cas particulier de Toulouse et de la Haute-Garonne, qui montre que la compensation du handicap d’élus locaux peut être un enjeu politicien, deux conseillers municipaux et un conseiller départemental déficients visuels relatent leur expérience.

38 ans d’expérience, mais interdit de tenue d’urne.

Réélu en juin dernier à Saint-Martin du Tertre, une commune du Val d’Oise comptant 2.800 habitants, dans la majorité municipale cette fois, Pier-Carlo Businelli est très malvoyant, proche de la cécité. « J’ai repris ma fonction de Premier adjoint au maire depuis le 4 juillet 2020. Je participe également à trois commissions municipales, trois syndicats intercommunaux et au Centre Communal d’Action Sociale. Comme dans mes précédents mandats, mes collègues m’accompagnent et m’aident à me déplacer dans les différentes instances. L’aide du Directeur Général des Services et de personnels des différents services compense mon handicap en matière de lecture et de description des documents. Le personnel a entièrement intégré mon handicap, ainsi que tous les membres des différentes commissions ou syndicats. » Mais c’est avec son matériel informatique et son smartphone qu’il exerce son mandat : « Tous les documents me sont transmis en numérique pour être lus par NVDA et sa reconnaissance de caractères, qu’ils proviennent de la mairie ou d’organismes extérieurs qui l’ont tous accepté. Il était prévu l’acquisition par la municipalité de l’achat d’une caméra Orcam pour la lecture des documents, ainsi qu’un scanner pour la reconnaissance de caractères des documents. » L’acquisition de ces équipements est suspendue au résultat d’un nouveau scrutin du fait de l’annulation de celui de juin dernier par le Tribunal Administratif. « Pour ma participation aux conseils municipaux, reprend Pier-Carlo Businelli, je n’ai pas de problème, ce sont surtout des interventions orales sur des dossiers étudiés en amont. De plus, grâce à mes 38 ans d’expérience de la chose publique, je peux assumer mes fonctions sans grandes difficultés. Peut-être même qu’aux prochaines élections je tiendrai l’urne, bien sûr si personne s’y oppose [lire l’actualité du 23 décembre 2019]. Il serait temps que les personnes atteintes d’un handicap puissent exécuter les mêmes fonctions que les valides, avec la même reconnaissance et les mêmes droits. »

Un assistant personnel nécessaire.

Samuel Landier est l’un des rares conseillers départementaux aveugles, peut-être le seul en France. « Mon handicap est bien pris en compte par le Conseil Départemental de Loire-Atlantique, autant sur le plan technique que la formation. Là où c’est plus compliqué, c’est pour l’aide humaine. Par exemple, je vais assister à un salon professionnel lors duquel je présenterai nos objectifs et les appels d’offres ; dès l’arrivée, je dois pouvoir me positionner, repérer la salle, j’ai besoin d’être accueilli dans les lieux que je ne connais pas. » De même, il avoue avoir vécu de « grands moments de solitude » lors des après où les participants à un séminaire ou un événement échangent des propos, des idées, boivent un verre, ces moments de convivialité qui participent de la vie politique et sont parfois plus essentiels que les réunions de travail. « Des gens viennent vers moi, mais c’est très imprévisible. Ces rencontres nécessitent d’être préparées, avec l’aide d’un assistant. On dispose de chargés de mission dans les groupes politiques ce qui règle 80% des problèmes. » Il est en effet très difficile pour un aveugle de trouver dans une foule la personne à laquelle il veut parler, et le recours à un aidant, à un tiers, nécessite qu’il connaisse ou puisse identifier cet interlocuteur : Samuel Landier ressent le besoin de disposer d’un assistant personnel préparé pour assurer ce contact relationnel. Concernant les documents, Samuel Landier les reçoit en format numérique, ou les étudie avec un chef de service ou un agent : « Si la collectivité ne veut pas le faire, elle ne le fait pas. Dans la Loire-Atlantique, l’accompagnement est exemplaire, calé, prévu. »

Le numérique à la rescousse.

C’est dans le Val-de-Marne à Boissy-Saint-Léger (16.000 habitants) que Pascale Isel a été élue pour la première fois, en juin dernier. Aveugle de naissance, elle est connue pour son engagement au sein de l’Association Valentin Haüy (elle en rédige le magazine Le Louis Braille) et exerce en libéral comme formatrice en informatique adaptée. « Depuis les élections municipales de juin dernier, je suis élue dans ma ville sur la liste d’opposition ‘Boissy C’Est Vous’ et membre du groupe d’élus ‘Boissy Écologie et Solidarité’. » Son expérience est limitée, à ce jour, à la participation aux conseils municipaux, à des commissions municipales ainsi qu’au Conseil d’Administration du Centre Communal d’Action Sociale, sans avoir eu à se déplacer ou intervenir de Boissy : « Dès le conseil municipal d’installation, la question de l’accessibilité des documents m’a été posée par la Direction Générale des Services (DGS), à la demande du maire. Nous avons convenu que les documents devraient me parvenir sous format électronique avant les réunions, afin que je puisse en prendre connaissance ; je tiens à signaler que cette procédure est celle qui est employée pour tous les membres du conseil. » La ville envisage d’ailleurs d’équiper les élus d’une tablette numérique pour faciliter l’accès aux documents et la communication entre conseillers et services municipaux : « J’ai été contactée par la DGS pour indiquer les critères techniques à prendre en compte. J’ai fourni au service informatique les informations nécessaires, et ai indiqué que le plus efficace est que je puisse tester avec eux le matériel retenu. Cependant, il est arrivé que des documents papier, rédigés ou modifiés au dernier moment, soient distribués sur table sans que je puisse en disposer dans un format accessible pour moi. Je l’ai signalé, en précisant que je suis équipée et peux récupérer des documents sur clé USB ou par courriel pendant les réunions. Je pense qu’il y a une réelle prise en compte de cette question de la part des services et que tout va se mettre en place au fur et à mesure. La consultation des documents graphiques tels que plans et autres diagrammes reste un problème que la technique ne peut pas résoudre, nous les étudions avec mes collègues du groupe au cours de nos réunions de préparation. » Côté votes à bulletin secret, Pascale Isel est tributaire d’un collègue de son groupe : « Je note mes votes au cours de la réunion et en fin de séance, un collègue de mon groupe remplit les cases. » Pour ses déplacements, Pascale Isel estime ne pas avoir besoin d’aide : « Je peux me déplacer seule et les salles de réunion sont accessibles à pied. Je n’ai donc pas rencontré de difficultés sur ce point. S’il y a des réunions plus éloignées, soit je pourrai y aller en transports en commun, soit je trouverai un covoiturage, je ne pense pas que cela pose de problème. Pour l’instant, je dirai que mes besoins spécifiques ont été spontanément pris en compte et que je rencontre auprès des agents, attention et bonne volonté. Je resterai néanmoins vigilante sur le sujet car si un peu de temps est nécessaire pour mettre en place des procédures efficaces, on sait aussi que du ‘relâchement’ peut intervenir au fil du temps, parfois simplement parce qu’un agent a été muté et que son successeur n’a pas été sensibilisé et averti. »

Source : https://www.yanous.com/espaces/Citoyens/citoyens201120.html

12. Suisse -David Rossé, le numérique sans barrières

Un portrait de Philippe Simon publié le 23 novembre 2020 sur le temps.fr

Le Jurassien est responsable de l’accessibilité chez Swisscom. Lui-même malvoyant, il réfléchit aux aides que l’on peut offrir, dans le monde digital, aux personnes atteintes d’un handicap

Celui qui s’exprime ainsi se nomme David Rossé. Ce Jurassien de 50 ans (il a grandi à Boncourt), docteur en sciences sociales (il a soutenu en 2015, à Paris et à Lausanne, une thèse, d’inspiration wittgensteinienne, consacrée aux «méta-analyses pragmatologiques de l’application de méthodes en sciences sociales»), travaille chez Swisscom, où il est responsable de tout ce qui touche à l’accessibilité. C’est à lui qu’incombe la tâche de conceptualiser et de faire mettre en pratique les protocoles destinés à ouvrir les portes de l’inclusion numérique aux personnes atteintes d’un handicap – que celui-ci soit visuel, auditif ou moteur.

Des «clients mystères»…

Cela implique beaucoup de choses, auxquelles les personnes valides ne pensent pas forcément. Un exemple: il faut apprendre aux employés des boutiques à ne pas tourner le dos aux personnes malentendantes, car celles-ci, pour beaucoup d’entre elles, lisent sur les lèvres – ici, le covid n’arrange pas les choses… «Swisscom s’est associé, explique David Rossé, à Procap [la plus grande association suisse d’entraide aux personnes handicapées], qui envoie dans nos shops ce qu’ils appellent des «clients mystères» chargés de contrôler que tout se passe au mieux.»

«Mais la majeure partie de mon travail, continue-t-il, c’est le numérique. Il s’agit de faire en sorte que nos sites web ou nos applications soient accessibles à tout le monde.» Produisons un autre exemple: les personnes malvoyantes ou aveugles, lorsqu’elles veulent utiliser un ordinateur ou un smartphone, ont souvent recours à ce qu’on appelle des lecteurs d’écran (comme VoiceOver, sur iPhone), c’est-à-dire des logiciels qui rendent par la voix le contenu d’un document – par exemple une page web: le texte qu’on y trouve, bien entendu, mais aussi ses fonctionnalités (hyperliens, etc.).

«Ces applications font des choses assez simples, continue David Rossé: elles lisent du code informatique, repèrent et rendent les zones de texte.» Problème: si l’architecture de la page est mauvaise, si des éléments de programmation se baladent un peu partout, le lecteur d’écran s’y perd, «et pour une personne aveugle, un lecteur qui plante, c’est extrêmement déroutant». Il sait de quoi il parle: il est lui-même malvoyant, il a perdu une bonne partie de la vue à la suite d’un grave accident de la route survenu lorsqu’il avait 18 ans.

Le travail de David Rossé consiste dès lors à sensibiliser les développeurs de l’entreprise pour qu’ils s’assurent que la dentelle que représentent les mécanismes de navigation sur le web ne présente pas d’accroc. C’est un lobbying intense. «Dans le domaine du handicap, la Suisse est plutôt généreuse: en comparaison internationale, les aides de l’assurance invalidité (pour la formation, par exemple) sont assez élevées. Sur la thématique de l’accessibilité, par contre, elle est loin d’être la meilleure élève: on a bien une loi sur l’égalité pour les personnes handicapées [la LHand, entrée en vigueur en 2004], mais elle ne contient pas de mesures coercitives.»

Conséquence: «Dans ce domaine, la formation des développeurs est quasiment nulle. C’est donc à moi de les rendre conscients de la problématique de l’accessibilité: je leur explique le b.a.-ba, et ensuite ils cherchent et trouvent des solutions. Ça prend du temps, mais on avance – peut-être que le fait de présenter moi-même un handicap me donne un peu plus de poids pour négocier…»

Ce n’est pas le seul «avantage» du handicap: «Je n’ai aucun problème à traiter avec les associations de personnes handicapées, confie David Rossé, parce qu’il n’y a pas d’asymétrie entre nous. Les gens peuvent quelquefois être gênés face à quelqu’un qui présente un handicap. Moi, je n’ai pas ce problème. Et réciproquement, ces associations me font peut-être davantage confiance parce que je suis, entre guillemets, un des leurs.»

À l’École de la pomme

En marge de ses activités chez Swisscom, David Rossé est également membre du comité de l’École de la pomme. Fondée en 2016 à Soleure, cette association (une émanation de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants, la FSA) propose des cours pour apprendre à utiliser au mieux les smartphones et leurs différents outils d’assistance: face à un écran tactile sans touches palpables, «il y a des gestes à connaître» pour commander correctement l’appareil, explique David Rossé.

En 2019, selon son rapport d’activité, l’École de la pomme a dispensé, sur l’ensemble du territoire national, 700 journées de cours à l’intention de 500 participants. Selon une étude publiée en mars dernier par l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA), 377000 personnes – soit plus de 4% de la population – sont, dans notre pays, atteintes dans leur capacité à voir.

Profil

1970 Naissance à Boncourt (JU).

1989 Accident de la route: il devient malvoyant.

2015 Soutenance de thèse à l’Unil et à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

2016 Entrée chez Swisscom.

Source : https://www.letemps.ch/societe/david-rosse-numerique-barrieres

13. Pays-Bas – Percée pour restaurer une forme rudimentaire de vision

Un article de l’Agence France-Presse publié le 4 décembre 2020 sur ici.radio-canada.ca

C’est un pas de plus dans la recherche d’une solution pour redonner la vue aux personnes aveugles : des scientifiques ont conçu et testé chez des singes un implant cérébral qui leur a permis de percevoir des formes créées artificiellement et de meilleure résolution que ce qui était possible jusqu’à présent.

La technologie a été mise au point par une équipe de l’Institut néerlandais de neurosciences (NIN) et décrite dans la revue Science parue jeudi.

Le concept a été formulé il y a des décennies : stimuler électriquement le cerveau pour qu’il voie des points lumineux ou phosphènes, des sortes de pixels, mais avec de la profondeur en plus. Mais des limites techniques avaient toujours empêché sa pleine réalisation.

L’équipe du NIN a développé un implant constitué de 1024 électrodes, qu’ils ont relié au cortex visuel de deux singes voyants pour projeter des formes. Cette partie du cerveau traite les informations visuelles et a de nombreuses similarités entre les humains et les autres primates.

Le nombre d’électrodes implantées dans le cortex visuel, et le nombre de pixels artificiels que nous sommes capables de générer pour produire des images artificielles de haute résolution sont sans précédent, dit Pieter Roelfsema, directeur du NIN.

Les deux singes ont pu voir des formes telles que des lettres de l’alphabet, des lignes, des points en mouvement. On sait qu’ils les ont vues, car ils avaient été formés auparavant à bouger leurs yeux dans une direction particulière en les voyant, afin de gagner une récompense.

Les formes sont monochromes et simples à ce stade, rien à voir avec notre sens de la vue. Mais cela représente une avancée par rapport aux vagues zones sombres et claires que des humains ont pu percevoir précédemment grâce à des implants.

Pieter Roelfsema estime avoir prouvé que, sur le principe, une prothèse était possible pour aider les 40 millions d’aveugles dans le monde.

Il suffirait, en théorie, d’installer une caméra par exemple sur une paire de lunettes, puis de convertir les images pour les envoyer au cerveau de la personne. Un appareillage semblable à celui qu’a porté Geordi La Forge dans Star Trek.

C’est un tour de force technique, ont vanté dans un article de commentaire deux chercheurs, Michael Beauchamp et Daniel Yoshor, de l’Université de Pennsylvanie.

L’équipe a bénéficié d’avancées dans le domaine de la miniaturisation et a dû affiner son système pour que le courant électrique ne soit ni trop fort ni trop faible, afin que les points lumineux soient de la bonne taille.

Si les scientifiques espèrent tester leur système sur des humains dans trois ans, ils notent que les obstacles restent nombreux. Les électrodes utilisées fonctionnent environ un an avant que la croissance de tissus autour d’elles ne les mette hors service.

L’idéal serait une solution sans fil : dans la version actuelle, l’implant est fixé à l’arrière du crâne.

La future prothèse ne fonctionnerait que pour les personnes qui ont perdu la vue à cause d’une maladie ou d’un accident, car chez elles le cortex est inactif et donc disponible pour être réactivé, tandis que chez les personnes nées aveugles, cette partie du cerveau est utilisée pour d’autres fonctions.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1754552/vue-percee-vision-rudimentaire-nin

14. Allemagne : des assistantes médicales tactiles non voyantes pour le dépistage précoce du cancer du sein

Article de France 3 publié le 29 novembre 2020 sur francetvinfo.fr

Des femmes aveugles sont formées à Berlin pour détecter de toutes petites tumeurs lors de la palpation mammaire. Leur sens du toucher est ainsi mis au service de la prévention de ce cancer qui touche 58 000 femmes chaque année en France… Extrait du magazine “Nous, les Européens” sur France 3.

Aveugle de naissance, Isabelle suit en Allemagne une formation de neuf mois pour devenir assistante médicale tactile et travailler à la détection précoce du cancer du sein : “C’est la première fois que je tiens ce collier dans ma main, dit-elle au magazine ‘Nous, les Européens’ . Quand on sait que chaque boule représente les différentes tailles des tumeurs, c’est inquiétant, surtout quand on réalise que ça peut atteindre la taille de cette grosse boule. Là, c’est vraiment tout petit et, pour trouver ça dans le sein, il faudra être très précis.”

Comme des athlètes, les femmes non voyantes vont entraîner leurs doigts pendant des heures, d’abord sur un simple tapis en mousse censé représenter l’épiderme. Une formatrice conseille une stagiaire : “Quand vous positionnez vos doigts pour la première fois, faites bien attention que la bande soit bien sous les index. Et ensuite, vous y allez avec la main directrice. Nous allons faire trois cercles de trois pressions différentes. La dernière avec la plus forte pression est déjà proche du thorax.” Les jeunes femmes ressentiront bientôt des boules minuscules qu’elles seront les seules à détecter.

Des tumeurs détectées deux fois et demi plus petites que celles ressenties par des médecins

Cette formation coûtant 30 000 euros est entièrement financée par l’État allemand et des bourses privées. Confier le dépistage du cancer du sein à des femmes non voyantes est un pari né il y a quatorze ans dans le bassin industriel de la Ruhr. Une initiative qui est due au docteur Franck Hoffmann qui a fait un constat dans son cabinet de Duisbourg : les quelques minutes qu’il consacre à ses patientes ne sont pas suffisantes. “Les femmes qui viennent chez nous pour leur consultation annuelle ont toutes une palpation mammaire et quand je la fais, je détecte des tumeurs, mais je ne suis pas certain de trouver toutes les petites”, dit-il.

“Je n’avais pas de solution, jusqu’au jour où j’étais un matin sous la douche. Je me suis dit que ce serait une tâche idéale pour des personnes aveugles qui dépendent de leur sens du toucher”, se souvient le créateur du centre Discovering Hands. Son intuition s’est confirmée : les aveugles détectent ce que lui, médecin, est incapable de voir. “Ça, c’est une tumeur que, nous, on peut trouver. Elle a une taille de 1,35 centimètre par un centimètre. Ici, c’est la taille d’une tumeur que peuvent détecter les assistantes médicales tactiles. Elle mesure six millimètres…” Ces femmes détectent ainsi des tumeurs deux fois et demi plus petites que celles ressenties par des médecins spécialisés.

Source : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/video-allemagne-des-assistantes-medicales-tactiles-non-voyantes-pour-le-depistage-precoce-du-cancer-du-sein_4199157.html