Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM pour la période du 13 au 19 janvier

13 janvier 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 13 au 19 janvier 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Message du service d’aide bénévole (SAB)

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain tient à vous informer que le service d’aide bénévole sera fermé du 31 janvier 2020 à compter de 16 heures 00 jusqu’au 11 février 2020 inclusivement. Le service reprendra le mercredi 12 février à compter de 8 heures 00.

Pour ceux qui prévoient avoir des besoins d’accompagnement pendant cette période, vous pouvez adresser vos demandes au service d’aide bénévole au poste 115 avant le vendredi 24 janvier 2020, au plus tard à 12 heures 00.

Nous vous remercions à l’avance de votre collaboration.

2. SRB Pie-IX: des mesures inédites pour assurer la sécurité des piétons aveugles

Article de Zacharie Goudreau publié 7 janvier 2020 dans le Journal Métro

La Société de transport de Montréal (STM) déploiera de nouveau de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des piétons aveugles et malvoyants pendant les travaux du Service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX. Des accompagnateurs seront notamment déployés à plusieurs intersections clés du boulevard.

Ce chantier majeur, qui a causé l’an dernier de nombreux maux de tête aux automobilistes en perturbant la circulation routière, est aussi venue chambouler les déplacements des résidents avec des problèmes de vision qui demeurent à proximité de ce chantier.

En début d’année 2019, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) a déploré le retrait de feux sonores à certaines intersections du boulevard Pie-IX dans le cadre des travaux du SRB. Ceux-ci permettent d’indiquer aux piétons aveugles à quel moment ils peuvent traverser la voie en toute sécurité. «Donc, là, les gens n’avaient plus l’information pour faire une traversée sécuritaire», souligne l’agent de développement et de communication du RAAMM, Yvon Provencher. 

Afin de palier cette situation, la STM, qui a entamé les travaux majeurs sur cette artère à la mi-mars 2019, a donc décidé de faire appel à des accompagnateurs humains pour remplacer les feux sonores. Ils ont été déployés six jours par semaine l’an dernier, à sept intersections achalandées le long du boulevard Pie-IX.

«Ces accompagnateurs sont présents, au besoin, pour aider à la traverse des piétons en raison de la nouvelle configuration des voies lors des travaux», précise à Métro une des porte-parole de la STM, Amélie Régis. Leur mandat a toutefois pris fin lorsque la STM le chantier a été mis en pause pour l’hiver. 

Une première pour la STM

Cette initiative, une «première» dans un chantier de la STM, devrait servir d’exemple, selon M. Provencher. Ce dernier estime que la Ville de Montréal pourrait s’en inspirer pour certains de ses chantiers routiers qui viennent perturber les déplacements à des intersections routières.

«Quand les travaux impliquent qu’il y aura de la circulation de véhicules lourds, bien, à ce moment-là, ça prend des signaleurs parce que ça peut être dangereux», a souligné M. Provencher. 

L’an dernier, 24 piétons ont perdu la vie à Montréal. Ce chiffre constitue un triste record dans les 10 dernières années. La Ville de Montréal, qui a adopté en mars 2019 sa politique Vision zéro, prévoit la mise en place de plusieurs mesures afin d’améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes qui circulent sur les routes de la métropole.

«L’idée, c’est d’avoir une ville plus sécuritaire pour tous, notamment pour les piétons.» -Yvon Provencher, agent de développement et de communication du RAAMM

Reprise des travaux en mars 2020

Après avoir pris une pause hivernale, les travaux du SRB Pie-IX reprendront le 2 mars, entraînant la fermeture de la travée est du boulevard à la circulation automobile. La STM a d’ailleurs lancé en décembre un appel d’offres afin de reconduire le service d’agents d’accompagnement afin que les piétons puissent circuler de façon sécuritaire aux intersections qui seront affectées par ces travaux.

«Les nouveaux accompagnateurs seront formés par notre équipe d’accessibilité universelle, une fois que la firme sera sélectionnée», précise Mme Régis. 

À terme, le SRB Pie-IX comptera 20 stations réparties sur une distance de près de 13 km entre Laval et la rue Notre-Dame. Son inauguration est prévue en 2022. 

Source : https://journalmetro.com/actualites/montreal/2409882/srb-pie-ix-chantier-mesures-inedites-securite-pietons-aveugles/

3. Étudiant en droit et malvoyant, il défend une cause très personnelle

Article de Nicole Germain publié le 4 janvier 2020 sur Ici.Radio-Canada.ca

À 22 ans, Yanick Gagnon-Carbonneau souhaite devenir avocat, mais il craint que la perception des employeurs face à son handicap visuel nuise à sa carrière. Il veut combattre les préjugés à l’égard de la différence dans le milieu du droit.

Ce résident de Québec et étudiant à l’Université de Sherbrooke est atteint de la neuropathie optique héréditaire de Leber. Il arrive à se déplacer sans utiliser de canne ni de chien d’assistance, mais il a besoin d’une télévisionneuse pour lire et ne peut pas conduire de véhicule.

«Je vois très bien de côté, mais tout ce qui est la vision centrale, donc la vision des détails, la vision de la reconnaissance des visages, la vision de la lecture, tout ça, je l’ai perdu », explique Yanick Gagnon-Carbonneau.

La maladie s’est manifestée chez lui il y a quatre ans lors d’un voyage en Italie. Le jeune homme est rentré d’urgence au pays. Je suis débarqué de l’avion. Puis mes parents m’appellent au téléphone. Je dis : “vous êtes arrivés à l’aéroport. Vous êtes où?” Mon père m’a dit : “devant toi”.

Malgré les épreuves, il termine ses études collégiales et entreprend un baccalauréat à Sherbrooke. Je voulais aller dans une nouvelle ville. Je voulais prouver que j’étais autonome, souligne-t-il. L’université a collaboré en lui donnant accès à des espaces adaptés, notamment pour sa télévisionneuse.

«J’insistais beaucoup. Dieu sait à quel point j’aime ça argumenter parce que je sais que j’ai raison. Souvent à la blague, je dis que je vais faire un bon avocat parce que je défends bien ma cause.» –Yanick Gagnon-Carbonneau

En entamant ses études en droit, il savait qu’il y aurait des obstacles à franchir, mais il dit être déterminé à aller jusqu’au bout.

Se vendre en stage avec un handicap visuel

Lorsqu’est venu le temps de postuler à des stages en droit, il a tenté une expérience en envoyant d’abord sa candidature à cinq employeurs sans mentionner sa maladie. Le jeune homme a ensuite envoyé sa candidature en exposant son handicap à cinq autres employeurs.

Je n’ai pas eu de nouvelles d’aucun cabinet où entreprise à qui j’ai annoncé ma déficience visuelle, affirme-t-il. En contrepartie, trois employeurs sur cinq qui ne savaient pas pour son handicap ont communiqué avec lui.

Je n’ai pas la prétention de dire que c’est seulement sur la base de ma déficience visuelle qu’on ne m’a pas accordé d’entrevue, ajoute-t-il. Il estime malgré tout que sa candidature était à la hauteur.

Pour Yanick Gagnon-Carbonneau, les résultats de sa démarche démontrent un manque d’ouverture dans le milieu du droit. C’est conservateur et il y a beaucoup de mentalités qui sont encore à changer, selon moi. Je pense justement que les organismes, les entreprises et les cabinets ont peur, ils ont peur de rencontrer la différence.

Trouver le bon employeur

Le futur avocat a finalement déniché un stage parmi les trois employeurs qui ont répondu à sa candidature, celle qui ne faisait pas mention de sa maladie.

Par contre, l’avocat Mario Welsh, associé responsable du bureau de Québec chez BCF, garantit que l’handicap du candidat n’est pas un obstacle.

L’associé responsable du bureau de Québec chez BCF, Mario Welsh, discute avec Yanick Gagnon-Carbonneau.

On sélectionne des gens selon leurs compétences. On ne peut pas passer à côté de Yannick, donc on ne veut pas se mettre de barrières. Favoriser la diversité, je vous dirais que c’est dans notre ADN, soutient-il.

Si la candidature du jeune homme avait fait mention de son dysfonctionnement visuel, l’avocat souligne que ça n’aurait rien changé à leur décision de le convoquer en entrevue.

Avec un stage en mains, Yanick Gagnon-Carbonneau souhaite partager son histoire pour donner espoir aux autres jeunes dans une situation comme la sienne. Il espère ouvrir la voie à plus d’acceptation dans son milieu.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1437947/etudiant-malvoyant-droit-cause-ouverture-emploi

4. À l’INLB, on ne voit pas beaucoup, mais on voit grand!

L’Institut Nazareth et Louis-Braille (INLB) lançait le 18 décembre dernier, le tout premier outil d’intervention portant sur les aspects psychosociaux de la déficience visuelle (DV). Cet outil d’intervention, développé par les intervenants de l’INLB pour ses usagers, s’inscrit dans le projet « Apprendre à vivre avec une déficience visuelle à l’âge adulte ». Sous forme de vidéo, ce projet novateur est une première dans le domaine. Cinq usagers ayant participé au tournage et leur famille ont donc assisté en primeur au visionnement dans les locaux de l’INLB.

La vidéo, d’une durée d’environ 45 minutes, présente les témoignages d’adultes autour de leur adaptation à leur perte de vision et est présentée à des personnes en perte visuelle. L’outil en soi est utilisé de façon exploratoire par les intervenants depuis un an. Au cours de cette année, ces derniers ont recueilli les commentaires des usagers à qui ils l’ont présentée. Tous sont unanimes quant à la pertinence de l’outil d’intervention. Quant aux usagers ayant participé au projet, ils sont très heureux que leurs témoignages puissent aider d’autres personnes à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent et traversent.

À noter que l’intérêt porté aux aspects psychosociaux de la DV est assez récent. Peu de travaux s’étaient penchés sur les besoins associés à l’adaptation psychosociale à la DV et aux meilleurs moyens visant à y répondre, malgré que les effets négatifs de la perte visuelle au plan social et émotionnel soient aujourd’hui bien documentés. De plus, peu d’outils permettaient d’informer et de sensibiliser les usagers adultes ou leurs proches aux aspects psychosociaux y étant reliés.

Cet outil d’intervention vient répondre à un besoin réel en permettant une meilleure compréhension des besoins associés à la réalité que vivent les personnes en perte de vision.

L’Institut organisera en début d’année 2020 une formation pour les intervenants souhaitant utiliser l’outil d’intervention dans leur pratique. La vidéo sera ensuite présentée aux autres établissements de santé du Québec pour soutenir les intervenants en déficience visuelle de l’ensemble de la province. L’outil a également été exposé au Réseau international Francophone de la déficience sensorielle et du langage en octobre dernier. Le projet est sur une belle lancée puisque la Martinique s’est déjà montrée intéressée à l’utiliser.

Félicitations!

Note : Les participants à la vidéo, leurs proches et leurs intervenantes de l’équipe adulte de la Direction DI-TSA, DP et DV : Valérie Gagné, travailleuse sociale; Martine Vézina, spécialiste en activités cliniques; France Poulin; Johanne Erdelyon; Michel P. Ranger; Sylvie Beauregard; Karina Favreault; Benoît Bourassa; Martine Normand, psychoéducatrice; et Mélanie Coulombe, travailleuse sociale.

Source : Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre 

https://santemc.quebec/icentre/?p=177487

Article reçu via la liste Usager-express , Comité des usagers de l’INLB le 20 décembre 2019

5. Ne pas perdre le sport de vue

Article d’Amélie Deschênes publié le 22 décembre 2019 dans le Journal de Québec

Les sports individuels se pratiquent en tandem lorsqu’on vit avec une déficience visuelle, alors que les sports d’équipe se font entendre. Dans les deux cas, la communication est primordiale.

Pour une personne atteinte de cécité ou de malvoyance, les sports individuels deviennent des sports en duo, fait remarquer Nathalie Chartrand, directrice générale de l’Association sportive des aveugles du Québec (ASAQ), qui a perdu la vue à 20 ans. On n’a qu’à penser au vélo en tandem, au kayak double, à une sortie de ski alpin et de raquettes à deux, par exemple. «C’est une belle motivation, dit-elle, de savoir que quelqu’un t’attend.» 

En tandem sur un vélo, un guide voyant prend place à l’avant, tenant les guidons et dirigeant le vélo, tandis que la personne aveugle s’assoit à l’arrière et reçoit les indications de son guide afin de synchroniser leurs mouvements. La confiance, la sécurité et la communication sont primordiales, comme dans tous les autres sports partagés par un sportif non voyant et son guide. 

À la Fondation des Aveugles du Québec (FAQ), les moniteurs et bénévoles qui accompagnent les skieurs alpins ayant une déficience visuelle ont plusieurs méthodes pour bien les orienter sur les pentes. Le guide se place devant le skieur privé de la vue, à reculons, puis le dirige à l’aide de commandes vocales concises ou en lui prenant les mains pour transmettre ses indications, explique Alexandre Saint-Arnaud, adjoint à la programmation à la FAQ. Des skieurs plus avancés préfèrent souvent être guidés par une personne qui les suit, ce qui leur permet de mieux l’entendre. 

En natation, lorsque le nageur non voyant approche du mur, un complice utilise une perche pour lui indiquer qu’il doit s’arrêter pour éviter les collisions. Le judo est également une discipline pratiquée par des aveugles, en raison de son importante composante physique impliquant le toucher. Sans oublier l’athlétisme, qui fait partie du programme paralympique depuis 1960. 

Escalade, trampoline, golf… 

Que ce soit la raquette, le ski de fond, la course, la randonnée pédestre, l’escalade, le trampoline, le golf, la mise en forme et même le tennis sonore, il est possible de s’initier à une multitude de sports individuels ou d’équipe, même lorsqu’on est privé de la vision, par le biais de différents organismes comme Adaptavie, le Carrefour québécois des personnes aveugles, l’ASAQ et la FAQ. Les personnes vivant avec une déficience visuelle peuvent ainsi «prendre confiance en elles, apprendre les techniques et nommer leurs besoins», explique Mme Chartrand, ce qui facilite ensuite leur intégration au club de sport de leur quartier. 

Jouer en équipe au goalball 

Parmi les sports d’équipe destinés aux personnes aveugles figure le goalball. Inventé après la Seconde Guerre mondiale pour favoriser la réadaptation des personnes ayant perdu la vue sur le champ de bataille, le sport a fait son entrée aux Jeux paralympiques de 1976, à Toronto. 

Pendant une partie, deux équipes de trois joueurs s’affrontent et tentent de faire rouler le ballon sonore dans le but de l’équipe adverse. Les joueurs en défense doivent intercepter le ballon en se couchant sur le côté au bon moment. Le terrain est délimité par une bande de ruban adhésif noir couvrant une ficelle pour créer une ligne tactile, afin que les joueurs puissent s’orienter sur le terrain. Des joueurs atteints de cécité complète, de malvoyance et des voyants peuvent s’adonner à ce sport, chacun portant un bandeau pour être sur le même pied d’égalité. 

À l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ), le lundi soir, six joueurs sont à l’œuvre et recherchent d’autres participants pour se joindre à eux lors de la session qui débutera en janvier, en collaboration avec Adaptavie. «C’est un sport où les athlètes n’ont pas besoin de guide. Ils sont autonomes sur le terrain», constate Nathalie Séguin, entraîneuse de l’équipe masculine du Québec, qui évoque également le sentiment d’appartenance qu’ils développent et la possibilité de se mesurer à des gens qui ont le même handicap qu’eux. 

Il s’agit d’un sport très physique, qui attire des joueurs n’ayant «pas peur des contacts, de l’intensité», affirme Mme Séguin. Les protège-coudes et genoux, des protecteurs de hanches, une coquille pour les hommes et pour les femmes un plastron sont de mise. 

Le sport est basé sur la communication, «car les joueurs ne peuvent pas communiquer en se regardant dans les yeux, mais plutôt en parlant et en écoutant. Pour faire une passe, il faut savoir où l’autre se trouve», souligne Mme Séguin, qui estime que toutes les équipes de sport auraient intérêt à essayer le goalball pour mieux communiquer. 

D’autres sports comme le cécifoot s’inspirant du football et le hockey sonore, représentés par le Club des Hiboux de Montréal, sont davantage joués dans la métropole. 

BIEN PLUSQUE BOUGER 

Une déficience visuelle peut survenir à différents moments dans une vie. Le sport s’avère alors un moyen de gagner la confiance en soi, de socialiser, de s’amuser et de bouger. 

À la Fondation des Aveugles du Québec (FAQ), des jeunes de 6 à 25 ans ayant une déficience de la vue pratiquent «les activités physiques qu’ils désirent, de façon encadrée et en formule clé en main pour les parents», explique Alexandre Saint-Arnaud, adjoint à la programmation. 

«Ils vont aimer se retrouver avec leurs confrères, sortir de la maison, rencontrer leurs amis. C’est beau à voir, leur sentiment d’appartenance. Leur priorité, c’est de s’amuser, mais sans s’en rendre compte, ils font du sport et prennent soin de leur santé», poursuit-il. 

Même son de cloche du côté d’Adaptavie, dont la mission est de «prévenir, maintenir, améliorer et promouvoir la santé et le bien-être des personnes avec des limitations fonctionnelles». «Les bienfaits généraux du sport sont là, comme pour monsieur et madame Tout-le-Monde», précise Mélanie Beaudoin, coordonnatrice des programmes, qui constate l’importance marquée de l’aspect social.

«Le sport devient un prétexte pour faire des sorties, rencontrer des gens qui ont la même problématique», dit-elle. 

Ces rencontres s’avèrent d’ailleurs très enrichissantes. «Les gens qui ont le même handicap vont beaucoup s’apporter, en partageant leurs expériences de vie et leurs outils», explique Danielle Lessard, coordonnatrice du Carrefour québécois des personnes aveugles, qui organise une multitude d’activités, dont un club de marche, un cours de mise en forme, les quilles et même des activités qui gardent la mémoire en alerte. Bien que l’organisme accueille des personnes de tous âges, la majorité de sa clientèle est âgée entre 50 et 60 ans. 

Continuer de bouger 

Lorsqu’on perd la vue à cet âge, en raison du diabète ou d’une maladie des yeux dégénérative, par exemple, «il est possible de reprendre ce qu’on faisait avant, mais en l’adaptant, car il faut continuer de bouger», dit-elle.  

«J’ai fait des Jeux paralympiques, je sais l’importance de se tenir en forme. En vieillissant, on perd de la forme physique, de la souplesse, de l’équilibre, les os sont plus fragiles», poursuit celle qui vit avec un handicap visuel. Les personnes qui pratiquaient déjà un sport avant de perdre la vue sont déjà très habiles. Motivées par les gens qui les entourent et leur nouveau cercle social, elles peuvent reprendre confiance en elles et continuer de bouger. 

Être bien accompagné 

La déficience visuelle peut donc être innée ou survenir plus tard. Elle peut être complète ou partielle. Chaque personne a une expérience, des sensations et des références différentes. Une personne qui n’a jamais vu un vélo, une autre qui en a déjà fait avant de perdre la vue et celle qui voit partiellement n’auront pas besoin des mêmes indications pour pédaler en tandem. Même chose pour le judo, la natation, le ski alpin ou le goalball, par exemple. Mais toutes auront besoin de plus de temps et de l’aide d’un guide ou d’un entraîneur pour s’adapter. 

Le guide, qui peut être un ami, un membre de la famille ou une personne bénévole liée à un organisme devient alors les yeux de la personne aveugle. Elle assure sa sécurité, a continuellement son regard posé sur elle, lui fournit des indications précises au bon moment, va à son rythme, respecte ses capacités et limites, la rassure, puis établit un lien de confiance avec elle. 

L’Association sportive des aveugles du Québec (ASAQ) propose d’ailleurs une formation pour apprendre à bien les accompagner, destinée aux proches d’une personne aveugle, à des entraîneurs, des intervenants et des techniciens en loisirs qui travaillent avec une clientèle vivant avec une déficience visuelle. 

Source : https://www.journaldequebec.com/2019/12/22/ne-pas-perdre-le-sport-de-vue

6. Québec double l’aide financière pour les utilisateurs de chiens-guides

Article d’Alexandre Duval publié le 22 décembre 2019 sur Ici-Radio-Canada

À compter du 1er janvier 2020, les Québécois qui ont recours à un chien pour pallier un handicap physique ou visuel bénéficieront d’un meilleur soutien financier. L’aide à laquelle ils ont droit atteindra 2240 $ par année, soit plus du double du montant offert jusqu’ici par le gouvernement provincial.

Actuellement limitée à 1028 $, cette enveloppe n’avait pas été indexée depuis 2004. Un homme non-voyant de Victoriaville avait d’ailleurs dénoncé cette situation, il y a plus d’un an.

Le député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, avait travaillé sur ce dossier alors qu’il était toujours dans l’opposition à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui whip en chef du gouvernement, il estime que la bonification de cette aide était nécessaire.

«Ces chiens-là, il faut les nourrir, il faut les entretenir, il faut les toiletter, alors c’est de donner un petit surplus pour permettre à ces gens-là, qui ont des chiens-guides, de pouvoir bien s’en occuper.»--Éric Lefebvre, whip en chef du gouvernement du Québec

Près de 400 Québécois bénéficient de cette aide financière. Plus précisément, en date du 31 mars 2017, 196 personnes non-voyantes ou malvoyantes utilisaient un chien-guide et 188 personnes avec des difficultés motrices utilisaient un chien d’assistance.

Des frais élevés

L’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux estime que le gouvernement fait un pas dans la bonne direction.

Personnellement, je pense que les gens qui ont besoin d’un chien d’assistance, la société devrait les soutenir le plus possible, c’est sûr et certain, commente le président, Jean Gauvin.

Il rappelle cependant que les chiens-guides et les chiens d’assistance sont de grosses bêtes. Souvent des labernois – issus d’un croisement entre le labrador et le bouvier bernois – ils peuvent peser jusqu’à 50 kilos à l’âge adulte.

La nourriture peut donc représenter jusqu’à 70 % des dépenses totales liées à l’animal, que M. Gauvin estime à 3000 $ par année, incluant une assurance pour la santé de l’animal. Malgré la bonification de l’aide gouvernementale, les dépenses ne seront donc pas couvertes à 100 %.

«Si le gouvernement voulait en faire un peu plus et essayer de couvrir […] la plus grande partie des coûts liés à la possession d’un gros chien comme un chien Mira, à ce moment-là, on devrait idéalement augmenter ce montant-là d’au moins 500 ou 600 $ par année.»-Jean Gauvin, président de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux

Les enfants autistes oubliés

Le directeur général de la Fondation Mira, Nicolas Saint-Pierre, est pour sa part « extrêmement content » de l’annonce gouvernementale. Les chiens, ça coûte de l’argent. Il faut les entretenir.

« Si on veut les garder en santé pour qu’ils travaillent le plus longtemps possible avec les usagers, c’est super important que les gens soient capables de subvenir aux besoins de base des chiens, s’il y a des problèmes de santé, des petits pépins, qu’ils soient capables de soigner leur chien », dit M. Saint-Pierre.

Néanmoins, il estime qu’une clientèle importante et en émergence a été oubliée par le gouvernement : les familles avec un enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), qui n’ont simplement pas accès à cette aide financière.

«Ces gens-là ont autant besoin d’aide que les chiens-guides et les chiens d’assistance pour les personnes handicapées physiques.» Nicolas Saint-Pierre, directeur général de la Fondation Mira

M. Saint-Pierre indique qu’en 2019, Mira a donné 80 chiens à des familles avec un enfant TSA. C’est deux fois plus que le nombre de chiens-guides donnés à des personnes non-voyantes ou malvoyantes.

Le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, n’a pas voulu dire si les familles avec un enfant TSA pourraient éventuellement bénéficier de la même aide gouvernementale que les personnes non-voyantes ou avec des limitations motrices.

Ce sera des discussions qui pourront avoir lieu du côté du réseau de la santé avec la ministre McCann, affirme-t-il.

Source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1441247/aide-financiere-bonifiee-chiens-guides-mira-quebec-2020

7. Technologies HumanWare, l’aventure de deux Drummondvillois qui voyaient grand

Article de Jean-Claude Bonneau publié le 22 décembre 2019 par le Journal l’Express

Le BrailleNote Touch, le Brailliant BI 14, le Victor Reader Stream, le Trek, le Explore 8 ou le Connect 12, voilà autant de solutions technologiques qui favorisent l’autonomie des personnes atteintes d’une perte de vision. Mais, auriez-vous pensé un seul instant que ces petits appareils miraculeux sont de conception drummondvilloise… probablement que non et pourtant c’est le cas.

Technologies HumanWare c’est, depuis une trentaine d’années, l’aventure de deux amis, Gilles Pepin et Yves Boisjoli, qui ont uni leurs forces et leurs compétences pour offrir une autonomie accrue aux personnes aveugles ou ayant une déficience visuelle afin de leur permettre de participer activement à la vie dans un monde voyant.

Et aujourd’hui, HumanWare est reconnue comme un leader mondial dans le développement d’aides technologiques pour les personnes atteinte d’une perte de vision et compte une large gamme de produits tous plus innovateurs les uns que les autres.

D’ailleurs, tout récemment, dans le cadre du Gala PME en lumière de l’Association québécoise des technologies (AQT), l’entreprise HumanWare a été couronnée PME de l’année 2019 par plus de 300 PDG et responsables des ventes et du marketing de l’industrie techno. Cette prestigieuse distinction récompense annuellement des entreprises québécoises de l’industrie des technologies qui se démarquent au chapitre de la commercialisation et de l’innovation.

Petit joueur devient grand

Toute cette magnifique histoire a débuté au milieu des années 1980 quand Gilles Pepin, ingénieur en télécommunications, accepte une invitation de l’Institut Nazareth Louis-Braille de Longueuil d’animer une conférence portant sur l’importance des nouvelles technologies disponibles pour les personnes mal voyantes.

Coup de foudre immédiat. L’Institut Nazareth Louis-Braille, par l’entremise de son directeur général Normand Giroux, un visionnaire, s’engage par la suite à financer le lancement d’une nouvelle entreprise, VisuAide 2000 (l’ancêtre de HumanWare) qui a comme première mission de produire, au Québec, des solutions renforçant l’autonomie des non-voyants.

Le marché québécois étant de petite taille, il a fallu se tourner vers l’Europe pour prendre une certaine expansion. C’est à ce moment-là que Gilles Pepin intéresse Yves Boisjoli à joindre l’aventure, avec ses compétences en finances. Plan d’affaires, plan de financement, démarrage de nouveaux produits, de nouvelles technologies, VisuAide a le vent dans les voiles. La croissance est fulgurante, si bien que l’entreprise qui a pignon sur rue à Drummondville se classe dans le top 5 mondial, dans son champ d’activités.

Voulant poursuivre cette montée vertigineuse, les dirigeants s’associent à PDI (Pulse Data International) au début de l’année 2005, une entreprise de la Nouvelle-Zélande dirigée par le Dr Russell Smith qui avait une filiale nord-américaine. Et cette nouvelle entité fusionnée sera désormais connue sous le nom de HumanWare. À la suite du décès tragique du Dr Smith lors d’un écrasement d’avion en août 2005, Gilles Pepin et Yves Boisjoli ont entrepris les démarches pour rapatrier tout le contrôle de HumanWare au Canada afin de poursuivre son avancé technologique, tout en héritant d’un système de distribution fort bien établi à la grandeur de la planète.

Puis en 2013, les dirigeants réalisent un autre coup d’éclat qui leur permettra d’aller encore plus loin, en s’associant à la multinationale franco-italienne EssilorLuxottica, un leader mondial dans la conception, la production et la commercialisation de verres ophtalmiques, d’équipements optiques, de lunettes de vue et de lunettes de soleil. Cette société compte environ 150 000 employés et son chiffre d’affaires avoisine les 16 milliards d’euros.

«L’arrivée d’EssilorLuxottica nous a offert une visibilité planétaire et nous a permis de conserver notre indépendance. Et depuis 4 ou 5 ans, on est sur une très belle lancée», précisent les dirigeants de l’entreprise locale.

De beaux projets

Aujourd’hui plus que jamais, MM. Pepin et Boisjoli ne se cachent pas pour dire que l’avenir sourit à HumanWare.

«Nous avons de beaux projets devant nous, dont celui de rapatrier à Drummondville certaines productions qui sont actuellement faites en Asie. On y va prudemment mais on avance. Notre secteur d’activités est aussi en révolution avec l’intelligence artificielle qui va nous permettre des percées très importantes liées à la vision numérique. En fait, nous vivons présentement dans un monde de changements majeurs et ça, c’est intéressant et passionnant à la fois.

Au cours des prochaines années, nous allons être en mesure de bien nous positionner et de développer de nouveaux produits. Nous voulons également développer de nouveaux marchés, ceux des pays émergents comme le Brésil, la Chine, l’Inde et certains pays d’Afrique. Présentement, nos produits qui sont traduits en 25 langues sont distribués dans une cinquantaine de pays. On ne s’arrêtera pas là car nous voulons répondre aux besoins d’une population vieillissante et nous voulons trouver des solutions pour permettre à tout un chacun de bien fonctionner dans un monde de voyants».

Avec son siège social à Drummondville et d’autres bureaux à Longueuil, aux États-Unis, en Angleterre et en Australie, HumanWare regroupe aujourd’hui quelque 175 travailleurs ayant une même passion, celle de proposer des produits innovateurs. Et s’il faut en croire les principaux intéressés, l’entreprise drummondvilloise n’a pas fini de faire parler d’elle et surtout de permettre à de nombreuses personnes de CROIRE et de VOIR en un avenir prometteur.

De belles histoires

HumanWare est devenue au fil des ans un leader mondial dans le développement d’aides technologiques pour les personnes aveugles ou ayant une basse vision et de belles histoires tendent à le prouver.

Par exemple, l’auteur compositeur et interprète Stevie Wonder utilise les appareils de HumanWare. Il en est de même pour d’autres vedettes comme feu Ray Charles et Andrea Bocelli. Et que dire de Jane Constance, une jeune chanteuse de 20 ans originaire de l’Île Maurice qui a remporté en 2015 la seconde saison de The Voice et qui, en 2017, a été nommée l’artiste pour la paix de l’Unesco.

Il y a aussi cette jeune avocate américaine sourde et aveugle, Haben Girma qui, grâce à la technologie HumanWare, a pu réaliser son grand rêve et graduer avec succès de l’université Harvard.

En pensant à de telles histoires, on ne peut qu’avancer qu’à Drummondville, on sait faire les choses pour rendre la vie plus facile à bien des gens. Hors de tout doute, HumanWare en est une excellente preuve.

https://www.journalexpress.ca/2019/12/22/technologies-humanware-laventure-de-deux-drummondvillois-qui-voyaient-grand/

8. Conférence 23 janvier 2020 : Droits et handicap au Québec, au Canada et aux Nations unies : quels impacts locaux?

Conférencière invitée : La Sénatrice Chantal Petitclerc

Date : 23 janvier 2020, de 13h à 16h30 [NB : nous avons prolongé l’événement de 30 minutes]

Lieu : Salle Saputo de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal

Société inclusive est heureuse de vous inviter à une conférence grand public de la Sénatrice Chantal Petitclerc, qui aura lieu le 23 janvier prochain, à Montréal. Nous aurons l’honneur d’entendre la Sénatrice nous parler de la nouvelle Loi canadienne sur l’accessibilité et de ses effets potentiels sur l’inclusion sociale au Québec et au Canada.

Une table ronde réunissant chercheurs universitaires, avocats, représentants d’organismes de défense des droits et représentants d’organisations gouvernementales nous permettra ensuite d’aborder la question des droits des personnes en situation de handicap à l’échelle provinciale, fédérale et internationale.

Vous trouverez le programme détaillé de l’après-midi sur notre site Web.

L’événement est gratuit, mais les places sont limitées. Merci de vous inscrire avant le 15 janvier 2020 :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdTC1DJJieHDk55CRq0DAbUtcE3CMpB0AzcBPe88xJpABHd8A/viewform

ou 450-688-9550 poste 4634

Infos pratiques :

Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal

6300, avenue de Darlington (salle Saputo, pavillon Gingras)

Montréal QC H3S 2J4

Métro : ligne bleue, station Université de Montréal (13 minutes à pied)

Bus : 161

Il y a un stationnement payant sur place.

 

Pour nous joindre : 450-688-9550 poste 4634

[email protected]

Source : Société inclusive, 9 janvier 2020

9. Invitation – visite d’une exposition d’art au centre OBORO
Organisatrice : Claudette Lemay

Bonjour!

Dans le cadre d’une recherche sur la notion d’accessibilité, j’aimerais inviter des personnes aveugles à visiter une exposition d’art visuel intitulée La recette : faire de l’art latino-américain au Canada.

Je m’intéresse aux questions suivantes : Quelles stratégies peut-on mettre en place pour faire vivre à une personne aveugle une expérience esthétique d’une œuvre d’art visuel? Peut-on utiliser d’autres moyens que les mots pour traduire cette expérience? Dans cette exposition à OBORO, au-delà de l’aspect visuel, certaines œuvres offrent aussi des éléments tactiles et sonores, donnant d’autres clés d’accès à l’imagination. C’est ce que j’aimerais que nous explorions ensemble.

Participant·e·s invité ·e·s : personnes aveugles de naissance et personne ayant perdue la vue. Les personnes accompagnantes.

Il se peut que la rencontre soit enregistrée (audio) pour les fins de la recherche.

Date de la visite : jeudi 27 février 2020, de 13h à 15h
Lieu : Centre OBORO
4001, rue Berri, 3
e étage, Montréal (noter qu’il n’y a pas d’ascenseur)

Pour vous inscrire ou pour plus d’information : Claudette Lemay
514-598-8505
[email protected]

À propos de moi. Claudette Lemay est une artiste en arts médiatiques depuis une vingtaine d’années. Elle s’intéresse au paysage, à la voix et au langage. Depuis quelques années, elle occupe un emploi en vidéodescription destinée aux personnes souffrant d’un handicap visuel. Ce projet de recherche à OBORO allie deux passions : l’image et les mots.

À propos d’OBORO. Fondé avec la conviction que l’expérience artistique transculturelle vivante contribue au mieux-être de l’humanité, OBORO* est un centre d’artistes qui favorise le développement des pratiques artistiques sur la scène locale, nationale et internationale. Le champ d’action d’OBORO couvre les arts visuels et médiatiques, les nouvelles technologies, les arts des nouvelles scènes et les pratiques émergentes.

OBORO s’est donné le mandat plus spécifique de soutenir la création issue de diverses pratiques culturelles ; d’encourager l’innovation, l’expérimentation, l’échange d’idées et le partage du savoir. L’objectif d’OBORO est de susciter la réflexion dans le domaine artistique et dans la société en général, et de contribuer à une culture de paix.

10. Journée mondiale du braille : pourquoi cet alphabet est encore utile

Article de Nathalie Courret publié le 3 janvier 2020 par santé magazine

La Journée mondiale du braille est l’occasion de parler du handicap visuel, mais aussi de l’existence de cet alphabet tactile. Si les assistants vocaux et les outils de synthèse et de reconnaissance vocale des smartphones ne cessent de se perfectionner, ce principe d’écriture, qui permet aux malvoyants de lire grâce au toucher, garde toute sa légitimité. 

Le 4 janvier a été déclaré “Journée mondiale du braille” par l’Union Mondiale des Aveugles en 2001. Cette date n’a pas été choisie au hasard, puisqu’elle commémore la naissance de Louis Braille, inventeur français du braille. Depuis 1829, cet alphabet tactile permet de faciliter l’autonomie de nombreuses personnes aveugles ou malvoyantes.  Le braille, loin d’être dépassé par les nouvelles technologies, reste essentiel pour leur permettre de communiquer et d’accéder à l’information.

Le braille donne accès à la lecture, à l’écriture et à l’orthographe.

“C’est le seul moyen, quand on est déficient visuel, d’apprendre à lire, à écrire, d’apprendre la grammaire et l’orthographe. Cela n’est pas possible avec une synthèse vocale“, relève Roxane Jeseck, responsable des relations extérieures de l’Institut national des Jeunes Aveugles (INJA), et utilisatrice du braille depuis ses 8 ans. Abandonner le braille conduirait, selon elle, à l’illettrisme.

Le braille participe à la construction de la pensée.

“Seule la relecture tactile permet de se rendre compte de la longueur d’une phrase, de la structure d’un texte, de revenir en arrière, de relire plusieurs fois un document”, explique Éric Obyn, professeur de braille à l’INJA.

Le braille permet d’accéder à un niveau d’études supérieur.

Selon des études américaines, les déficients visuels utilisateurs du braille ont plus de chance de terminer un cycle supérieur et de trouver un emploi pour lequel ils sont qualifiés.

Les outils s’additionnent, ils ne s’excluent pas.

“Utiliser l’ordinateur ne vous empêche pas d’écrire à la main ! Nous, c’est pareil”, insiste Éric Obyn, qui considère les nouvelles technologies comme une chance pour le braille car elles facilitent son apprentissage et son usage. Ainsi, l’informatique et des logiciels adaptés donnent un sérieux coup de peps au braille.

Plus d’informations sur le site : Institut national des Jeunes Aveugles 

Source : https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/journee-mondiale-du-braille-pourquoi-cet-alphabet-est-encore-utile-430587

11. Accessibilité : Cette bibliothèque américaine lance une collection en braille

Article de Camille Cardo publié le 9 janvier 2020par ActuaLitté, l’univers du livre

Aux États-Unis, le mois de janvier est consacré à l’alphabétisation en braille. L’occasion pour les institutions de se pencher sur les problématiques d’accessibilité aux livres pour les aveugles et déficients visuels. La bibliothèque publique d’Hutchinson a ainsi inauguré une nouvelle aile pour une collection d’ouvrages en braille.

En ce début de mois de janvier, la bibliothèque publique d’Hutchinson a décidé de devenir plus inclusive en investissant dans des ouvrages en braille. Ce projet, l’établissement y pense depuis longtemps. Plus précisément depuis qu’une habitante de la ville a fait don d’une bible en braille il y a des années et de quelque 90 000 $ à investir dans des livres accessibles pour aveugles et déficients visuels, précise la chaîne américaine KWCH 12.

Mais voilà, « à l’époque, nous n’avions personne qui savait quoi que ce soit sur le braille, personne qui ne savait le lire, personne qui ne pouvait nous aider à sélectionner les ouvrages. Alors le fonds est resté là, sans vraiment être exploité » explique Gregg Wamsley, directeur de la bibliothèque.

Les choses ont commencé à s’accélérer à l’arrivée d’Hannah Wallace, une employée aveugle. « Les livres en braille sont très difficiles à trouver, c’est ce qui m’a motivé à entreprendre cette collection. Nous sommes fiers d’être aujourd’hui accessibles à notre communauté » souligne-t-elle.

L’établissement, qui n’avait jusqu’alors qu’un seul livre en braille en stock, propose désormais 31 titres. Des livres pour petits et grands, mais aussi des ouvrages pédagogiques pour apprendre le braille. «Une bibliothèque publique est un endroit qui peut faire beaucoup de choses pour beaucoup de gens » reprend le directeur sur la chaîne KTEN. « Alors quand nous sommes en mesure de remplir ce genre d’objectifs et de défis, c’est juste merveilleux, parce qu’on sait que si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera. »

Pour Hannah Wallace, avoir des livres en braille était plus important que d’investir dans les livres audio. « Je préfère une lecture tangible avec un livre imprimé tout simplement parce que je n’ai pas l’impression de lire un livre si je l’écoute. J’aime avoir le sentiment de tenir un livre, comme tout autre lecteur. »

La collection du nom de Braille Books est loin d’être terminée. Les membres de la bibliothèque espèrent à présent pouvoir acquérir d’autres ouvrages afin de remplir deux étages de l’aile. Et pour cibler au mieux la volonté des lecteurs concernés, le directeur de la bibliothèque leur demande directement quels livres ils aimeraient lire.

Source : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/accessibilite-cette-bibliotheque-americaine-lance-une-collection-en-braille/98628

12. Bretagne-Rendre la ville plus accessible aux malvoyants

Article publié le 2 janvier 2020 par letelegramme.fr

Il est les yeux de sa femme pour faciliter le quotidien des malvoyants. Georges Ricard ne manque pas une occasion pour rendre la ville plus accessible, dans le respect de tous.

1 Les incivilités

« La voiture, l’ennemie numéro 1 » martèle Georges Ricard. Pour l’ancien consultant en paysage, « les incivilités » de ceux qui circulent en voiture, vélo, trottinette sont un danger pour son épouse, malvoyante. Dans le collimateur, les trottoirs partagés piétons-vélos. « Ils nous frôlent en passant », s’exaspère le sexagénaire qui pointe les feux rouges grillés, véhicules garés aux passages piétons ou sur les trottoirs et échafaudages… « Tout obstacle est un piège pour moi et ma chienne Lullie », observe Marie-Annick Ricard.

2 Les ronds-points

Autre fléau, les giratoires : « on dit non quand on veut enlever des feux ! » « Traverser rue de Verdun, à côté de chez nous, est une horreur ; les voitures descendent le boulevard Normandie sans se soucier des piétons ; c’est pire au double rond-point Chazelles-Laennec-Paul-Guieysse ». À la commission « accessibilité » de la Ville, Georges Ricard n’est pas avare en pédagogie. Avec son association des Chiens guides d’aveugles, il organise des circuits en ville, yeux bandés et canne en main, pour sensibiliser les agents de la voirie aux difficultés des malvoyants. S’y ajoute l’avis consultatif de la commission à tout aménagement comme à Monistrol. « Le giratoire est très beau pour les voitures mais inaccessible pour un malvoyant car trop bruyant pour s’y repérer ».

3 Beaucoup de pièges

Au « tout voiture », le couple privilégie les voies piétonnes. « Les vélos investissent les trottoirs et contre-allées, on revendique la même place aux piétons », dit Georges Ricard. Encore faut-il qu’elles ne réservent pas de pièges comme ces grosses boules en béton qui avaient jalonné la rue Victor-Massé ou les panneaux publicitaires et jardinières. « La rue du Port est très bien mais manque de contrastes et reliefs; aux croisements, il faudrait des bandes d’éveil et de vigilance », observe la Lorientaise. Citant la rue Léo-Le-Bourgo, elle estime que les pavés y rendent le cheminement trop sonore.

4 Dur à la gare
Le nouvel aménagement de la gare fait débat. « Pour nous malvoyants, on a du mal à se repérer, c’est trop vaste », estime Marie-Annick Ricard. S’y sentant tellement perdue, elle préfère utiliser l’ancien accès. Pas question non plus de s’aventurer seule à la Poste tellement elle ne sait par où s’y rendre : « on a besoin de murs pour se guider avec la canne, là comment faire ? »

5 Et les poubelles !

Poubelles et boîtes aux lettres sont un autre problème. Depuis des années, le couple réclame un marquage en braille des heures de levées et destinations sur les boîtes. Des demandes jusqu’ici vaines… Le couple espère bien, en revanche, gagner la bataille des poubelles. À la dernière réunion de quartier du Bois-du-Château, ils ont suggéré au maire qu’on mette une plaque pour indiquer les différentes couleurs des conteneurs des particuliers. Il en a pris bonne note…

Marie-Annick et Georges Ricard sont membres de la commission « accessibilité » de la Ville et sont des inconditionnels des réunions de quartier.

Source : https://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient/rendre-la-ville-plus-accessible-aux-malvoyants-02-01-2020-12470062.php

13. Mia, 6 ans demande: « Comment les chiens guides d’aveugles savent-ils où leurs propriétaires veulent aller ? »

Article de Carmel Nottel affiliée “Animal Therapies Limited” publié le 6 janvier 2020 par The CoversationBas du formulaireTHe Conversation

Merci Mia pour ta question. Je connais un peu ce sujet parce que j’ai moi-même une certaine expérience dans l’entraînement et de l’utilisation d’un chien guide. De plus, dans le cadre de mon travail d’enseignement à l’université, je travaille avec plusieurs étudiants menant des projets de recherche sur ces chiens.

La réponse à ton excellente question est en fait assez simple. Les chiens guides, qui sont des chiens d’assistance pour les personnes aveugles ou ayant une déficience visuelle, savent où aller parce qu’ils s’entraînent beaucoup.

Comme la façon dont tu as appris à marcher de la maison à l’école, ou comme les adultes savent comment conduire à différents endroits sans se perdre : c’est parce qu’on répète plusieurs fois ces trajets qu’on arrive à les mémoriser.

Dans le cadre de sa formation, le chien guide s’exerce à se déplacer dans certains des endroits où la personne qu’il guidera doit se rendre régulièrement. Cela peut être le trajet de leur maison à la boulangerie ou de son domicile à l’arrêt de bus ou de métro.

Donc, en termes simples, les chiens d’aveugle savent « seulement » comment se rendre et revenir d’endroits familiers. Des chemins qu’ils ont appris.

Indentifier les obstacles

Avant qu’on ne lui enseigne ces itinéraires, un chien doit énormément s’entraîner. Savoir guider quelqu’un de façon sécurisée est beaucoup plus important que de connaître un itinéraire en particulier.

Prenons un exemple : tu vas à l’école à pied, et sur ton chemin il y a une branche, tu peux y marcher dessus. Si elle est petite tu peux l’enjamber, si elle est trop grosse, tu devras la contourner.

Comme une personne aveugle peut ne verra pas la branche, c’est à son chien-guide de lui faire savoir qu’elle est là. La façon dont ils le feront dépendra de la taille de la branche.

Si elle est petite, le chien pourra guider la personne pour l’éviter. Si elle est très grosse, il bloquera la personne pour lui faire comprendre qu’il ne faut pas continuer.

Cela signifie qu’une grande partie du travail d’un chien guide consiste à faire savoir à la personne qu’il guide qu’il y a un obstacle sur son chemin. On n’y pense pas forcément mais les obstacles sont nombreux : des marches, des trous ou un trottoir qui s’arrête.

Travailler en équipe

Beaucoup de gens peuvent penser qu’un chien guide « dit » à une personne quand elle peut traverser une route. Mais ce n’est pas vrai.

Le chien empêchera la personne de marcher sur la route pour lui faire savoir qu’elle a atteint la fin du trottoir. C’est alors à la personne d’écouter autour d’elle et de décider si elle peut traverser la route en toute sécurité. C’est la personne qui dit au chien qu’il est possible de traverser en toute sécurité et non l’inverse.

Source : https://theconversation.com/mia-6-ans-comment-les-chiens-guides-daveugles-savent-ils-ou-leurs-proprietaires-veulent-aller-129471