Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM pour la période du 12 au 18 mars

12 mars 2018

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 12 au 18 mars 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Message du service d’aide bénévole (SAB) du RAAMM

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain tient à vous informer que le service d’aide bénévole sera fermé du 23 mars 2018 à compter de 16 h 00 jusqu’au 2 avril 2018 inclusivement.

 

Le service reprendra le mardi 3 avril à compter de 8 h 00. Pour ceux qui prévoient avoir des besoins d’accompagnement pendant cette période, vous pouvez adresser vos demandes au service d’aide bénévole au poste 115 avant le lundi 19 mars 2018, au plus tard à 16 heures 00.

 

Nous vous remercions à l’avance de votre collaboration.

 

2. Aveugles et parents

Un dossier de Caroline Touzin publié dans La Presse le 3 mars 2018

Lorsqu’ils se promènent en famille, tous les regards se tournent vers eux. Est-ce vraiment leurs enfants ? Mais comment font-ils ? Incursion dans le quotidien de jeunes parents aveugles qui ont des enfants encore aux couches.

« Je suis un bon père»

Ado, comme les autres jeunes de son âge, Christian Langevin adorait faire du patin à roues alignées sur les pistes cyclables de Montréal.

À la différence que cet aveugle de naissance se déplaçait à vive allure en balayant la piste avec sa canne blanche.

« Quand on me dit que je ne suis pas capable de faire quelque chose, ça me motive à le faire », raconte l’homme de 32 ans qui a reçu La Presse chez lui, à Longueuil.

Alors ne pas avoir d’enfant en raison de son handicap ? Non, ça ne lui a jamais traversé l’esprit.

Le cadet d’une famille de cinq enfants élevés par une mère seule dans un quartier pauvre de la métropole en a « toujours » voulu.

Depuis qu’il est devenu père, Christian ne prend plus de risques inutiles, insiste celui qui a la garde à temps plein de son fils Willyam, aujourd’hui âgé de 3 ans et demi.

Le papa ne voit pas tous ces regards curieux, étonnés ou carrément blessants que les gens lui jettent à son passage.

« Quand mes amis voyants nous accompagnent quelque part, mon fils et moi, ils se font dévisager. Les gens les regardent l’air de dire : “Bien voyons donc, ça n’a pas de sens. Ne laissez pas l’aveugle s’occuper de l’enfant, faites quelque chose.” » — Christian Langevin

A-t-il des craintes liées à la paternité ? Christian répond « non » sans hésitation.

Mais après quelques heures passées en sa compagnie, alors qu’il sort une pizza congelée du four, il revient sur ses peurs : « J’ai toujours eu peur du feu ; ça remonte à bien avant de devenir père. Maintenant qu’on est deux, en cas d’incendie, ce serait beaucoup plus difficile pour moi de sauver… »

Le père de famille ne termine pas sa phrase, horrifié à l’idée de perdre ce qu’il a de plus précieux au monde : son « Willou », comme il le surnomme avec affection.

«Regarde Papa!»

Dans le petit quatre et demie d’un quartier modeste de Longueuil qu’il partage avec son fils et son chien-guide Togo, il y a très peu de meubles – question de limiter le nombre d’obstacles. Les murs sont nus. Les nombreux camions du petit garçon sont bien rangés dans des bacs.

Vers l’âge de 2 ans et demi, Willyam a compris que son père était aveugle. L’enfant n’arrêtait pas de lui dire : « Regarde, papa ! » Chaque fois, Christian lui expliquait qu’il ne voyait pas.

Un jour, le petit a fait un « test » : une « barrière » de voitures-jouets devant son papa. Christian a trébuché. Le petit a compris que ce n’était pas un jeu. Il n’a jamais recommencé.

Qu’il soit dans la même pièce que son père ou ailleurs dans le logement, Willyam dit à voix haute tout ce qu’il fait. Comme pour rassurer son père, qui le surveille « au son ». « Il fait ça d’instinct, raconte Christian. Je ne lui ai rien demandé. »

Christian croit qu’il a une vie qui ressemble beaucoup à celle d’un « voyant ». « En tout cas, je pense que je suis un bon père. »

« Voyons donc avoir des enfants »

« Voyons donc, elle ne peut pas avoir d’enfants. Comment elle va faire ? » C’est le genre de commentaires que la mère de Sophie Babeu-Brisebois a reçus après avoir annoncé à son entourage que sa fille aveugle était enceinte.

« Je peux sentir le jugement des autres, mais je ne m’arrête pas à ça », raconte la maman de 30 ans avec son petit Nicolas, 3 mois, lové confortablement dans ses bras lors de la visite de La Presse chez elle à Saint-Jean-sur-Richelieu.

À son premier rendez-vous de suivi de grossesse, sa médecin a beaucoup insisté sur le fait qu’elle pouvait passer un test génétique pour savoir si son enfant risquait d’avoir un handicap visuel. Sophie est atteinte d’une maladie génétique héréditaire qui l’a rendue aveugle à l’âge de 10 ans. Son conjoint a aussi un handicap visuel. La probabilité que le bébé ait un handicap était forte. Le couple a refusé de passer le test génétique. Sa décision était prise. Il voulait un enfant.

« Ma déficience visuelle ne m’a jamais empêchée de faire ce que je voulais dans la vie, lance la jeune femme, qui détient une majeure en physique et une mineure en linguistique. On le sait que Nicolas ne sera pas malheureux pour autant. »

Avant la naissance de Nicolas, Sophie avait tout de même certaines craintes. Ses appréhensions se sont vite dissipées. « J’ai cerné très tôt les différents bruits qu’il produit, décrit-elle. Les cris ne sont vraiment pas les mêmes s’il a faim ou s’il est fatigué. »

Des mois avant la naissance du bébé, Sophie a entraîné son chien-guide à ne pas mettre ne serait-ce qu’une patte sur le tapis d’éveil posé au sol. « Je suis convaincue que le chien ne ferait pas de mal à Nicolas, mais je préfère qu’il garde ses distances pour éviter les accidents. »

Dans le noir à 23 ans

Quelques mois avant de devenir aveugle, Caroline Héroux a appris qu’elle souffrait de diabète. Elle avait 23 ans. Le médecin qui a posé le diagnostic ne lui avait pas parlé des risques de cécité. Un matin, au réveil, Caroline a ouvert ses yeux. C’était le noir total. Elle a fermé puis rouvert ses yeux, convaincue qu’elle ne les avait pas vraiment ouverts la première fois. « J’ai cru que ma vie s’arrêtait là », raconte la jeune femme qui a aujourd’hui 34 ans.

Cette année-là, Caroline a perdu presque toutes ses amies. Des copines qui terminaient leurs études, commençaient leur premier vrai boulot. « Elles vivaient de belles choses, elles avançaient, alors que moi, je dégringolais », se rappelle Caroline, toujours émotive, 10 ans plus tard, lorsqu’elle aborde la période la plus sombre de sa vie.

Puis sa mère – qui l’élevait seule depuis l’enfance (son père est mort quand elle avait 5 ans) – est morte. Aveugle et orpheline en l’espace d’un an : deux immenses deuils à faire.

Après 10 mois de cécité complète, la jeune femme a subi une série d’opérations qui lui ont permis de retrouver environ 40 % de la vue dans son œil droit. Sa vision – très embrouillée – l’empêche de conduire et de lire.

Caroline, qui vivait à l’époque – et vit toujours – à Trois-Rivières, a dû vendre sa voiture et se déplacer en transports en commun. Pas question de s’isoler. Cette passionnée de magasinage a appris à « accepter » son handicap en recommençant à fréquenter ses commerces préférés.

Toujours assise dans le premier banc de l’autobus, elle s’est mise à fraterniser avec un chauffeur attentionné. Au fil des mois, ils sont tombés amoureux. Le couple a aujourd’hui deux petites filles, Mila-Rose, 4 ans et demi, et Juliette, 16 mois. La marraine de Caroline – sa « seconde maman » âgée de 74 ans – a emménagé dans un logement au sous-sol de la maison du couple pour lui donner un coup de main.

« Je vous mentirais si je vous disais que c’est toujours facile. Je suis parfois découragée par mon handicap. Comme cette semaine où j’ai dû aller à l’urgence parce que mon bébé était tombé malade et que mon conjoint était à l’extérieur du pays », confie-t-elle.

Si son médecin lui avait dit qu’elle risquait de mettre au monde des enfants avec un handicap visuel, elle aurait renoncé à son rêve, croit-elle. « Avoir des enfants, c’est merveilleux. Je suis tellement fière de mes filles, insiste Caroline, mais en même temps, par réflexe de protection peut-être, je n’aurais pas voulu leur faire vivre les mêmes difficultés que moi. »

Briser les tabous

Janie Lachapelle n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Ni à s’en faire avec le jugement des autres. Aveugle depuis l’âge de 9 ans, la femme de 40 ans se considère comme chanceuse d’avoir déjà vu. « J’ai des souvenirs visuels qui me servent tous les jours de ma vie avec mes enfants », explique-t-elle.

Et encore plus chanceuse que le syndrome de Sturge-Weber dont elle est atteinte ait épargné son cerveau, puisque les anomalies cérébrales sont fréquentes dans cette maladie congénitale.

Et par-dessus tout, elle se sent comblée d’avoir deux jeunes enfants adorables – Rémy, 5 ans et demi, et Ariane, 2 ans et demi.

Ce n’est pas sa cécité totale que les gens remarquent en premier, mais la tache de vin qui lui couvre tout le visage. « Quand on me rencontre, on ne m’oublie plus jamais », dit la mère de famille, qui n’a pas hésité à nous inviter dans son foyer pour briser les « tabous » entourant les parents aveugles.

Parfois, des inconnus l’apostrophent – ou la suivent carrément –, intrigués par son apparence physique. Souvent, elle les ignore. D’autres fois, elle répond patiemment à leurs questions. Lorsque les commentaires désobligeants proviennent d’enfants, elle demande aux parents embarrassés de ne pas gronder leur progéniture.

Petite, elle est passée 20 fois sous le bistouri, autant d’opérations pour tenter de lui sauver – en vain – la vue. Ado, elle a fréquenté une polyvalente à Gatineau où il y avait au moins un « p’tit délinquant » par année qui se trouvait bien drôle de lui piquer sa canne blanche. Elle garde malgré tout d’excellents souvenirs de cette époque où elle a été élue – elle a battu deux autres candidates – présidente de son école secondaire.

« S’il y a une porte fermée, je la défonce », résume-t-elle.

À 22 ans, Janie rencontre son conjoint actuel. Lui en a alors 36. Il ne veut pas d’enfants. Elle aimerait ça, en avoir, mais elle respecte son choix. Puis des années plus tard, alors qu’elle a mis son rêve de côté, il lui annonce qu’il est prêt. Rémy naîtra deux ans plus tard, en 2012, puis Ariane en 2015.

« Le secret dans n’importe quelle famille avec de jeunes enfants, c’est l’organisation. Pour la mienne, rehaussez le niveau d’organisation à la puissance mille. »— Janie Lachapelle

Dans la garde-robe des enfants, elle a assemblé des kits de vêtements et les a séparés par des cintres vides. Elle les place toujours dans le même ordre et fait des brassées de lavage au quotidien pour ne pas défaire les ensembles. Les chaussettes assorties sont placées dans une manche du chandail.

Déjà, comme personne aveugle, pour intégrer une école ordinaire puis le marché du travail, « il faut que tu en fasses plus que les autres », souligne Janie. Alors comme maman, elle met la barre haut. C’est elle qui a montré à son fils à nager.

« Janie, il n’y a rien qui l’arrête, dit André, qui partage sa vie depuis 18 ans. Honnêtement, les défis, on ne les voit plus. Pour moi, on a une vie normale. »

Les «défis» du quotidien

Les obstacles sont nombreux lorsqu’on est aveugle et parent de jeunes enfants. Mais rien d’insurmontable, assurent les principaux intéressés, qui préfèrent parler de « défis ». Constatez-le par vous-même.

La lecture aux enfants

 

Pour Janie, raconter des histoires chaque soir à ses enfants est primordial. Elle se sert des livres adaptés par l’Institut Nazareth et Louis-Braille – le centre spécialisé en réadaptation visuelle où elle travaille. Ce sont des livres ordinaires dont les pages sont recouvertes d’une pellicule de plastique transparente en braille.

Les transports

Les transports sont LE principal défi de Caroline, maman de deux fillettes – l’une de 4 ans et demi et l’autre de 16 mois – qui souffre d’un handicap visuel. Très tôt, son aînée a développé le réflexe de lui tendre la main pour monter dans l’autobus et de lui décrire les obstacles qui se dressent devant elle. À Trois-Rivières, où la famille habite, les autobus ne passent pas souvent. La jeune maman adore amener ses filles au centre commercial et manger au McDonald’s, mais cela implique une bonne dose de planification et… de patience.

Les couches

Aux changements de couche, comme Sophie ne peut pas savoir si son fils a les fesses irritées, elle lui met chaque fois du Zincofax (oxyde de zinc). « Je ne prends pas de chance. De la crème sur les fesses, ça n’a jamais tué personne », dit-elle avant d’éclater de rire.

La poussette

Impossible pour Christian de pousser la poussette d’une main et de tenir son chien-guide de l’autre. Trop dangereux. Quand Willyam était encore bébé, le papa s’est bricolé un harnais pour tirer la poussette à la manière d’une carriole. Aujourd’hui, il transporte son garçon de 3 ans et demi dans un gros sac à dos de randonnée. C’est Togo, son chien-guide, qui ouvre la voie.

Les soins de santé

Depuis sa naissance, le fils de Sophie, Nicolas – aussi atteint d’un handicap visuel –, a subi deux opérations pour lui permettre de récupérer de la vision. Au début, les parents devaient lui mettre des gouttes dans les yeux toutes les heures. Une tâche impossible pour une aveugle. C’est le conjoint de Sophie qui s’en chargeait. Lorsque ce dernier est retourné au travail après son congé parental, Sophie a demandé de l’aide au CLSC (sur notre photo, l’infirmière auxiliaire Francine Lebel met une goutte dans l’œil de Nicolas). À part cela, Sophie dit fièrement qu’elle réussit à tout faire « avec de l’adaptation » comme n’importe quelle autre maman.

Le bain

Durant la routine du soir, Janie donne le bain à Rémy pendant que papa joue avec Ariane, déjà en pyjama. « Je sors souvent de l’heure du bain complètement trempée », raconte la maman à la bonne humeur contagieuse.

Les repas

Sophie a toujours aimé cuisiner. Mais à la maison avec un bébé naissant, disons qu’elle dispose de beaucoup moins de temps qu’avant. La technologie lui vient en aide. Une application téléchargée sur son téléphone intelligent – Seeing-AI – lui permet de déplacer la caméra de son appareil en direction d’une personne, d’un texte, d’un document ou même d’un code-barre. L’application décrit alors à voix haute la situation captée par la caméra du téléphone. Elle arrive à savoir si elle a entre ses mains une boîte de soupe ou, non, une boîte de sirop d’érable. Deux boîtes de conserve qui, au simple toucher, sont identiques ! Elle a aussi toutes sortes d’outils de cuisine adaptés à son handicap.

Les courses

Caroline a toujours aimé faire les courses. Pas question de déléguer cette tâche à son conjoint. Elle ne sort jamais sans sa loupe qui lui permet de distinguer les prix sur les produits.

Source : http://mi.lapresse.ca/screens/c1ef38dd-3d74-4b9a-ada2-76c44cc27f12__7C___0.html

3. «La plupart des aveugles n’ont pas eu la même chance que moi». Devenu aveugle à 29 ans, David Demers a dû réapprendre à vivre

Article de David Riendeau publié le 4 mars 2018 dans le Journal de Montréal

Coup d’oeil sur cet article

« L’État me considère comme un invalide, mais je ne me suis jamais autant senti utile pour la société. Je travaille maintenant pour faire avancer une cause plus grande que moi », explique avec conviction l’homme de 37 ans, qui nous reçoit dans son bureau, près du métro Lionel-Groulx.

Avant sa maladie, la vie professionnelle de David gravitait autour de ses deux grandes passions : la cuisine et la photographie. Sous-chef dans un restaurant de Bromont, il exerçait en parallèle son métier de photographe dans un studio, cumulant facilement 60 heures de travail par semaine. Son parcours s’est arrêté de façon brutale pendant un quart de travail en cuisine, à l’été 2009. « Ma vision s’est embrouillée de façon soudaine. J’ai continué mon ouvrage en essayant de ne rien laisser paraître, mais la panique m’envahissait. Ce qui m’arrivait n’était pas normal. »

Après plusieurs examens à l’hôpital, le verdict est tombé : David souffrait d’une neuropathie optique de Leber, une maladie héréditaire peu commune contre laquelle il n’existe aucun traitement. Dorénavant, sa vision du monde est réduite à une toile blanche faite d’ombres et de formes indistinctes, comme s’il nageait dans un brouillard permanent. Cette redoutable maladie devait frapper son frère cadet quelques années plus tard.

Le jeune homme est retourné à son appartement de Saint-Jean-sur-Richelieu. L’univers de David s’était réduit aux quatre murs de sa chambre avec pour seuls compagnons l’abattement et la confusion. « J’étais prisonnier de chez moi. Tout ce que je croyais être capable de faire m’était hors de portée. » David passait alors son temps à dormir. Dans ses rêves, il s’imaginait voir à nouveau.

Un long réapprentissage

Sans travail, David a dû compter sur le soutien financier de ses parents en attendant de pouvoir toucher sa rente d’invalidité. « Ils m’ont invité à retourner vivre chez eux, mais j’ai refusé. Je voulais devenir autonome, coûte que coûte. » Pendant cette dure période de sa vie, il a fait le deuil de ses deux grandes passions. « J’ai passé par toutes les émotions. Même si je ne voulais pas y songer, la frustration revenait toujours. Encore aujourd’hui, ça me manque, mais je me console en me disant que j’ai profité au maximum de ma vue. »

Cinq mois après le drame, un intervenant du CSSS est enfin venu pour commencer le processus de réadaptation. Au fil de ces visites hebdomadaires, David a surmonté certains obstacles liés à son handicap : organiser son garde-manger, faire cuire ses aliments sans se brûler ou encore utiliser un cellulaire qui lit les messages à haute voix. « Je me disais : c’est tout ? Ça me paraissait nettement insuffisant pour bouger dans la société. »

David a aussi dû réapprendre à se déplacer et à s’orienter à l’aide d’une canne. Le quartier où il vivait depuis quelques années était devenu soudainement un territoire hostile. « Chaque nouveau trajet m’a demandé des semaines de préparation. Il y avait de quoi se décourager. Dans la frustration du moment, j’ai parfois cassé ma canne en deux. Quelqu’un m’a dit de ne pas songer à tous les obstacles qui me séparaient de mon but, mais de surmonter une difficulté à la fois. À la longue, j’ai dû accepter de vivre plus lentement. »

À mesure qu’il gagnait en confiance, David s’est fixé de petits objectifs, comme faire seul ses emplettes, se rendre au parc ou suivre des cours de karaté. Fort de ces premières réalisations, son naturel fonceur a repris le dessus. « Je refusais d’être considéré comme un invalide. Ça revenait à dire que j’étais insignifiant. » À défaut de pouvoir redevenir photographe ou cuisinier, le jeune homme a décidé de faire une majeure double en affaires publiques et en philosophie à l’Université Concordia, avec la ferme intention d’aider un jour les gens dans sa condition.

De retour à la vie active

En septembre 2010, à peine un an après sa maladie, David était de retour sur les bancs d’école. Les mois précédents, il s’est pratiqué sans relâche à prendre le métro et à trouver ses futurs locaux en compagnie d’un intervenant. « À vrai dire, me rendre au pavillon était plus difficile que suivre les cours ! »

Pour intégrer la nouvelle matière, il mémorisait à l’aide d’un logiciel de synthèse vocale toutes les notes qu’un camarade de classe prenait pour lui. La production de ses travaux lui était rendue possible grâce à un programme informatique qui répétait à haute voix les lettres qu’il clavardait. « Ce qui peut prendre une heure à une personne voyante m’en demande trois. »

Malgré ces contraintes, David est parvenu à faire ses études en quatre ans, avec une mention d’excellence. « J’ai compris que tout était à ma portée. » Fraîchement diplômé, il a décroché un emploi auprès d’un fabriquant de lunettes adaptées pour qui il a fait des représentations partout en Amérique du Nord. « Mon problème était devenu mon champ d’expertise. J’ai eu l’occasion de m’adresser à des représentants de gouvernements et d’entreprises et de les sensibiliser à l’importance d’embaucher des non-voyants, qui sont souvent mis de côté. »

Le bonheur frappe à sa porte

Son handicap n’a plus jamais représenté un obstacle à la réalisation de ses rêves, pas même celui de trouver l’amour. Pendant un souper entre amis au restaurant O Noir en 2015 (NDLR La salle à dîner est plongée dans l’obscurité), David a fait la rencontre de Karine, celle qui deviendrait sa future conjointe. Le courant est tout de suite passé entre eux. « Karine ne savait pas que j’étais aveugle, mais pour elle, ça n’a jamais causé de problèmes. Elle est une femme extraordinaire et très patiente. »

En septembre dernier, David a été nommé directeur général de la division québécoise de l’Institut national canadien pour les aveugles, un organisme de bienfaisance avec lequel il est impliqué depuis plusieurs années. Ce nouvel emploi est l’occasion pour lui de favoriser l’autonomie des personnes dans sa condition. « J’occupe une bonne position aujourd’hui, mais la plupart des aveugles n’ont pas eu la même chance que moi. La société devrait miser sur la compétence de ces gens-là, plutôt que de les stigmatiser. »

Étonnamment, David se considère comme plus heureux qu’avant. « Avant, j’étais toujours à la course. Maintenant, j’ai appris à savourer l’instant présent. La vie peut changer à tout moment. »

Ce bonheur n’est pas étranger au fait que Karine et lui ont eu leur premier enfant la semaine dernière. Devenir père l’effraye un peu, mais il a confiance qu’il pourra s’adapter à cette nouvelle réalité, comme il en a l’habitude. « J’ai hâte au jour où ma fille sera assez grande pour me lire une histoire. »

Source : http://www.journaldemontreal.com/2018/03/04/la-plupart-des-aveugles-nont-pas-eu-la-meme-chance-que-moi

4. Un martini avec Madeleine

Chronique de Rima Elkouri publiée dans La Presse 7 mars 2018

 

« Ce n’est pas pour me vanter, mais je fais un très bon martini ! En veux-tu un ? »

Je ne bois jamais en travaillant. Mais j’ai fait une exception pour Madeleine.

Madeleine Antonio-Sauvé a 99 ans. J’avais rendez-vous avec elle un lundi à 16 h, à l’heure de son « happy hour » quotidien.

Lorsque je suis entrée dans son appartement du quartier Côte-des-Neiges, Madeleine avait un martini posé sur la petite table à côté de son fauteuil. La télé était allumée. « J’écoutais Trump, cet imbécile… », a-t-elle lancé, de sa voix éraillée.

Son arrière-petite-fille Catherine Jeanne, 23 ans, m’avait avertie. « Vous allez voir, Madeleine ne correspond pas à l’image habituelle que l’on se fait d’une centenaire. »

Madeleine a éteint la télé et s’est dirigée vers la cuisine. Bien qu’elle ait perdu la vue, cela ne l’empêche pas d’être autonome. « Je vis seule. Je me débrouille ! », dit-elle, en sortant d’une armoire ses bouteilles de gin et de vermouth pour préparer mon martini. « Veux-tu des olives ? Moi, j’adore les olives. J’en mets beaucoup ! »

Nous avons pris place dans le salon. Madeleine, qui ne fait jamais d’excès, m’a raconté la genèse de ce rituel.

« Le happy hour, j’ai commencé ça à la retraite. Avant, je n’avais pas le temps ! »— Madeleine Antonio-Sauvé

En une heure, elle m’a raconté 100 ans. Son mariage alors qu’elle était toute jeune. Son père, originaire de Kastoria, en Grèce, dont elle a hérité des gènes méditerranéens de longévité. Sa soif de vivre, d’aider, d’apprendre, de bouger. Ses trois fils, qui ont entre 72 et 80 ans, qui lui ont donné 26 descendants.

Les photos de remise de diplôme en noir et blanc de ses garçons sont accrochées au mur de son salon. Elle ne peut plus les voir, mais elle sait qu’elles sont là. Elle en parle avec fierté. « Je suis très reconnaissante parce que mes garçons ont eu le cœur d’étudier et de devenir des professionnels. J’ai travaillé pour leur éducation. J’étais très motivée parce que, moi, je n’ai pas eu cette chance. Dans mon temps – ça fait quand même 100 ans ! –, on n’y avait pas droit. On n’avait pas besoin de ça pour élever une famille et laver les planchers ! C’était un autre mode de vie. »

À 60 ans, cinq ans plus tôt que prévu, Madeleine, qui travaillait chez Red Rose, a pris sa retraite. « Je voyais des collègues prendre leur retraite à 65 ans. Ils vivaient un an ou deux, puis ils mouraient… Il y en a même un qui est décédé deux mois après sa retraite. »

Madeleine s’est dit qu’il lui fallait à tout prix éviter les cinq dernières années de travail qui tuent… Et tant pis si ça la pénaliserait financièrement. Au moins, elle serait vivante. « J’ai eu des pinottes comme pension, comme les cinq dernières années de travail sont les plus payantes. Mais c’était une bonne décision. Parce que de 60 à 65 ans, j’ai pu voyager. »

Elle est allée en Europe. Elle qui avait toujours rêvé de la Méditerranée a passé un mois en Espagne. Elle est allée en Grèce, pays de ses ancêtres paternels.

Quarante ans plus tard, elle ne regrette rien. Et elle continue à mener une vie active, même si, chaque jour qui passe, la dégénérescence maculaire lui fait perdre la vue un peu davantage. Elle voit encore les silhouettes. Mais, depuis peu, elle ne peut plus distinguer les visages. « Ça m’affecte, mais pas plus que ça. Il y a toujours une porte de sortie. À chaque problème, il y a une solution. Il va falloir que je travaille plus mon toucher, c’est tout. »

Tant qu’elle l’a pu, Madeleine a fait du bénévolat auprès de personnes âgées, souvent âgées de 20 ans de moins qu’elle. « Rien ne me fait plus plaisir que de rendre service. »

Comme elle ne peut plus lire, elle écoute des livres audio que lui propose l’organisme INCA, qui vient en aide aux personnes aveugles. Elle aime particulièrement l’œuvre de Michel Tremblay. Elle aime aussi découvrir des livres d’histoire et de philosophie. Tous les dimanches, elle prend plaisir à parler au téléphone avec son arrière-petite-fille Catherine Jeanne, qui étudie le droit à Québec. « C’est la future avocate », dit-elle fièrement.

Lorsqu’elle lui rend visite à Montréal, Catherine Jeanne est toujours impressionnée par l’incroyable résilience de son arrière-grand-mère. « Elle est réellement inspirante. C’est une force de la nature. »

C’est Madeleine qui lui a fait découvrir Montréal. Bien qu’aveugle, c’est elle qui la guide dans le métro. Elle l’a aussi initiée à la douceur du Campari Spritz, qui remplace parfois son traditionnel martini. Les discussions avec elle sont passionnantes. Elle est de bon conseil.

Armée d’une canne, Madeleine fait deux marches par jour, beau temps, mauvais temps. Elle s’aventure du côté de l’oratoire Saint-Joseph. Elle aime côtoyer la jeunesse qui bourdonne autour de l’Université de Montréal. Elle a ses habitudes dans les épiceries multiethniques du quartier.

Le jour de notre rencontre, il y avait un redoux qui faisait rêver au printemps. « Aujourd’hui, c’était merveilleux. Mais même quand il y a de la glace ou des grands froids, je m’efforce de marcher dehors. Je fais deux marches par jour. » On lui dit de faire attention. Elle tombe parfois, c’est vrai, admet-elle. Mais toujours elle se relève.

Lorsqu’elle rentre chez elle en fin d’après-midi, c’est l’heure du martini, assise au bord de la fenêtre. Un rituel auquel elle n’a pas dérogé même lorsqu’elle a été hospitalisée il y a deux ans à la suite d’un AVC.

« J’ai passé six jours à l’hôpital. Mon fils est arrivé avec une bouteille de gin et une autre de vermouth. Il m’a dit : “Maman, tu vas l’avoir, ton happy hour !” »

À 16 h, Madeleine a vu arriver une jeune infirmière toute tremblante devant elle. « Elle sort les bouteilles et me dit : “Madame ! Je n’ai jamais fait ça !” »

Madeleine a eu la frousse. « Je me suis dit : ma dernière heure est arrivée et on me donne mon dernier défi ! »

Elle pensait qu’elle allait mourir. « Mais je me sentais bien ! », raconte-t-elle en riant.

Elle a donné ses instructions à l’infirmière qui tremblait pour qu’elle lui prépare un tout petit martini. Juste un peu de gin, très peu de vermouth et des glaçons. « Crois-le ou non, on m’a servi un martini sur ma table de chevet ! »

Le lendemain, un médecin qui est passé la voir lui a dit en la quittant : « Profitez de votre happy hour ! » « J’ai compris que la veille, c’est lui qui avait donné la permission ! Ce jour-là, j’ai pris un vrai martini avec deux onces de gin ! »

Nos verres étaient vides. Mon calepin était plein. Le soleil se couchait sur Montréal. J’avais la tête qui tournait un peu. Madeleine riait comme une enfant espiègle. Je l’ai remerciée pour la leçon de vie et le martini.

Source : http://plus.lapresse.ca/screens/714bb4d1-8cff-478a-9530-9ffb4c211fc6__7C___0.html

 5. La ténacité d’une Canadienne d’origine gabonaise fait ses preuves

Un texte de Noémie Moukanda publié le 27 février 2018 sur ici. Radio-Canada Colombie-Britannique

Une Canadienne d’origine gabonaise, Laetitia Mfamobani, a lancé une entreprise de bougies parfumées pour apporter de la sérénité dans une société qu’elle estime écrasée sous le poids du stress au Canada. Sa réussite en affaires est brillante malgré la perte de sa vision à l’adolescence.

Le parcours de Laetitia Mfamobani est celui d’une battante.

Cette facette de sa personnalité éclot surtout à l’âge de 17 ans. L’adolescente perd la vue en raison d’un glaucome mal soigné alors qu’elle est sur le point de décrocher son diplôme en mathématiques et philosophie. J’étais dans une société où tout le monde m’a dit :”Tu n’as plus d’avenir. ” -Laetitia Mfamobani

Et pourtant, en 2004, la jeune fille obtient une bourse d’études et immigre seule au Canada où elle fréquente d’abord l’Université de Sherbrooke, au Québec. Une réussite à souligner, car malgré sa cécité, rien ne la freine sur le chemin du succès. Elle s’installe par la suite à Vancouver. À nouveau, elle se bute au pessimisme : « Tout le monde m’a dit que je ne peux pas réussir à Vancouver. »

Elle fait une fois de plus preuve de ténacité. Il faut deux années à Laetitia pour apprendre l’anglais et s’inscrire ensuite à l’Université de la Colombie-Britannique pour en sortir diplômée.

Aujourd’hui, elle travaille à la Fondation Rick Hansen où elle coordonne le programme scolaire, au niveau francophone, dans tout le Canada, à l’exception du Québec. Il s’avère qu’elle est aussi la seule personne noire de toute l’organisation, précise Mme Mfamobani.

L’odorat contre la vue

Toutefois, sa plus grande réussite, dit-elle, c’est d’avoir lancé sa propre entreprise.

« J’ai grandi dans un environnement où tout le monde, dans ma famille, aimait beaucoup les parfums », raconte-t-elle. Et lorsqu’elle commence à faire face à la réalité de Vancouver, c’est la dépression. « Quand tu ne connaissais personne, tu ne parles pas la langue, c’est presque impossible de se faire des amis », confie-t-elle.

Chaque fois que je brûlais de l’encens dans mon appartement, il y avait une sensation de relaxation, je me sentais détendue.Laetitia Mfamobani

Petit à petit, la Vancouvéroise d’adoption se tourne vers les bougies et joue avec les parfums. Elle crée des bougies qu’elle offre à son entourage. Grâce aux conseils de son pasteur qui est aussi son mentor, Laetitia Mfamobani se lance son entreprise de bougies parfumées.

La cécité n’est pas un frein à la création, d’autant que Laetitia a clairement « une image des couleurs ». Et dans ce processus créatif, le mélange des essences pour parvenir à un parfum unique est la clé pour l’entrepreneure. Ce travail lui est facilité par son odorat, qui s’est grandement développé depuis la perte de sa vue.

Avec Kingdom Delicacies Candles, elle crée un royaume de senteurs exclusives qui s’ouvrent aux femmes. Ces dernières constituent sa principale clientèle, et elle les appelle ses « reines ».

L’ouïe ou une histoire de tous les Noirs

L’Afro-Canadienne tient à son identité noire. Au Canada depuis environ 14 ans, elle reconnaît qu’il y a un certain décalage quand vient le mois de février et les célébrations de l’histoire des Noirs. Laetitia l’explique notamment par le fait que l’histoire des Noirs d’Afrique est souvent celle des conflits ethniques et non celle d’une couleur de peau.

Néanmoins, la commémoration demeure importante pour elle : « C’est non seulement un moment pour apprendre des choses sur l’histoire des Noirs, spécialement des Noirs du Canada, mais c’est aussi un moment pour nous demander ce qu’on peut faire pour participer activement, pour être reconnus comme une force au Canada. »

Et pour apporter sa pierre à l’édifice, la femme d’entreprise suit des cours qui lui permettront de devenir conseillère pour la jeunesse immigrante noire. Cette ambition a surgi dans sa tête durant d’un cours de sécurité sociale. « On a étudié une pyramide », raconte-t-elle. « C’était alarmant parce que j’ai remarqué qu’au bas de cette pyramide, les gens qui pèsent le plus sur la sécurité sociale étaient noirs. »

Ce constat lui a « fait beaucoup de peine » d’autant qu’elle était la seule Noire dans sa classe. Par ailleurs, elle découvre aussi sur les bancs d’université le taux de criminalité associé aux immigrants noirs.

À partir de là, je me suis dit : “C’est quoi, le sens d’être au Canada si je ne peux pas aider mes petits frères et mes petites soeurs?”Laetitia Mfamobani

Dans quelques années, Laetitia Mfamobani comptera une autre spécialisation à son actif et donnera un autre sens aux jeunes Noirs qui sont parfois en quête de repère. Car il est du devoir « des compatriotes », estime-t-elle, de donner un horizon à la jeunesse. Le Mois de l’histoire des Noirs sert aussi à rapprocher ces jeunes et des personnalités noires qui joueront le rôle de modèles. « On ne peut pas seulement compter sur le gouvernement [canadien] », conclut-elle.

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1085984/immigration-laetitia-mfamobani-mois-histoire-noirs-bougies

 6. Un feu sonore pour malvoyants à l’essai à Québec

Publié le 7 mars 2018 avec les informations de Nicole germain sur ici. Radio-canada

La Ville de Québec met à l’essai depuis lundi un nouveau feu sonore pour les personnes malvoyantes.

Le dispositif a été installé à l’intersection de l’avenue Brown et du chemin Sainte-Foy. La municipalité procède à des tests afin de s’assurer que l’appareil est approprié et adapté aux équipements déjà en place sur son territoire.

« Il y a de nouveaux produits qui existent sur le marché et on cherche toujours à voir à ce que ces produits-là offrent un meilleur service, sont plus efficaces que ce que nous avons actuellement », explique le directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente à la Ville de Québec, Marc des Rivières.

«On demande aux usagers de venir faire des essais en notre compagnie. Ça nous permet de voir l’appréciation que les gens ont à l’égard de la nouvelle technologie.»—Marc des Rivières, directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente à la Ville de Québec

Le processus d’homologation s’inscrit dans le cadre des démarches de la municipalité visant à remplacer les feux sonores répartis sur son territoire. Quelque 160 intersections sont équipées d’un signal piétonnier pour les malvoyants à Québec.

À l’inverse des feux pour malvoyants qui sont en fonction à l’heure actuelle, le nouveau dispositif testé par la Ville regroupe en un seul et même appareil le bouton-poussoir et le localisateur.

Les tests effectués par la municipalité vont se poursuivre jusqu’au 15 mars. L’appareil mis à l’essai sera par la suite démantelé.

Le Service du transport et de la mobilité intelligente rédigera ensuite un rapport dans lequel il recommandera ou non à la Ville de procéder à l’achat du feu sonore.

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1087800/feu-sonore-malvoyants-essai-quebec-traverse-pietons

 7. Suisse- L’École polytechnique fédérale de Lausanne donne de l’espoir aux aveugles

Article de publié le 8 mars 2018 dans le 24heures de Lausanne

Un implant rétinien a été mis au point par des scientifiques. Seules les personnes aveugles en raison de la perte des cellules photosensibles de la rétine sont susceptibles de bénéficier de cette avancée.

Des chercheurs de l’EPFL ont développé un implant rétinien pour les personnes devenues aveugles suite à la perte des cellules photosensibles de la rétine. Il devrait leur permettre de retrouver un champ de vision assez large et améliorer leur qualité de vie.

Dans le monde, 32 millions de personnes sont aveugles, dont 2 à 4 millions en raison de la perte des cellules photosensibles de la rétine. La solution la plus prometteuse pour ce type de cécité consiste à implanter contre la rétine une prothèse avec des électrodes, qui stimulent électriquement les cellules rétiniennes.

«Mais avec les solutions actuelles, les résultats sont très faibles et les personnes implantées sont toujours médicalement considérées comme aveugles», explique Diego Ghezzi, à la tête de la Chaire Medtronic en neuro-ingénierie (LNE) à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). «Pour pouvoir mener une vie ‘normale’, le champ de vision recouvré devrait par exemple être d’au moins 40 degrés. Or les implants existants atteignent 20 degrés», ajoute le spécialiste, cité jeudi dans un communiqué.

Meilleure résolution

Les chercheurs du LNE présentent dans la revue Nature Communications une prothèse sans fil, constituée de cellules photovoltaïques et d’un matériau extrêmement souple et pliable. Elle devrait offrir un champ de vision de 46 degrés et une bien meilleure résolution.

Cette prothèse est reliée par des câbles, d’un côté à des lunettes et une caméra, de l’autre à un mini-ordinateur, portés par la personne implantée. La caméra capture les images situées dans le champ de vision et les transmet à l’ordinateur, qui les transforme en signaux électriques et les envoie aux électrodes.

Celles-ci stimulent les ganglions rétiniens en fonction des différents motifs de la scène visuelle. Le patient peut alors apprendre à interpréter les sensations visuelles évoquées pour «voir les images». Plus les motifs sont précis et nombreux, plus ce processus de reconnaissance est aisé.

Une surface plus large

Pour élargir le champ de vision et augmenter la qualité des images, les chercheurs ont conçu une prothèse avec une surface plus large. Grâce à sa taille, cet implant sera en contact avec un plus grand nombre de cellules rétiniennes, qui seront donc plus nombreuses à être stimulées par les électrodes.

«Cela va avoir un impact sur le champ de vision, qui va s’élargir», souligne Laura Ferlauto, collaboratrice scientifique au LNE. «Les solutions actuelles stimulent uniquement les cellules au centre de la rétine», précise-t-elle. En outre, cela permet d’augmenter le nombre d’électrodes, et donc améliorer la précision des images. En effet, la taille des implants était jusque-là limitée, notamment par la taille de l’incision nécessaire pour insérer la prothèse. Afin de contourner cet obstacle, les scientifiques ont utilisé un matériau extrêmement souple, permettant de plier la prothèse lors de son insertion, et donc d’augmenter sa surface sans implication sur la taille de l’incision.

Le matériau choisi est un polymère transparent, non toxique et déjà utilisé dans le milieu médical. Grâce à sa souplesse, il permet à la prothèse d’adopter une forme véritablement sphérique, et donc d’être en contact très proche avec les ganglions rétiniens.

Système sans fil

Les scientifiques ont également innové avec un dispositif entièrement sans fil, en remplaçant les électrodes par des cellules photovoltaïques. Contrairement aux électrodes, ces cellules produisent un courant électrique directement grâce à l’énergie lumineuse, sans avoir besoin d’alimentation électrique.

La lumière capturée par la caméra ne doit plus être transformée en signaux électriques, mais doit être intensifiée afin de pouvoir être reçue et traitée par les cellules photovoltaïques. «Pour qu’elles réagissent, elles doivent recevoir des signaux lumineux dotés de certaines caractéristiques spécifiques, comme l’intensité, la durée ou la longueur d’onde», souligne Laura Ferlauto. «La lumière naturelle ne suffirait pas».

Les cellules photovoltaïques présentent finalement un second avantage, celui de prendre moins de place que les électrodes. Il est donc possible d’en mettre un plus grand nombre sur la prothèse, avec à nouveau un impact sur l’acuité visuelle et le champ de vision.

Un prototype a été développé et soumis à des premiers tests, démontrant sa non-toxicité ainsi que la possibilité d’augmenter le champ de vision et l’acuité visuelle. La prochaine étape sera la réalisation de tests in vivo, pour observer des aspects tels que la réaction des cellules ou la durée de vie de l’implant. Des chercheurs de l’Hôpital ophtalmique Jules Gonin à Lausanne ont également contribué à ces travaux.
Source : http://www.24heures.ch/savoirs/sciences/epfl-donne-lespoir-aveugles/story/24343806

8. Elle chante dans les rues de Bangkok: “Il n’y a pas beaucoup de métiers possibles pour les aveugles”

Article de Publié le 8 mars 2018 par RTL Info
Assise sur un siège de camping à la sortie d’une station de métro de Bangkok, équipée d’un micro et d’un petit amplificateur, Yupin Boonchuen fait de son mieux pour se faire entendre. Et pour faire entendre les droits des aveugles qui, comme elle, souffrent de préjugés en Thaïlande.

“J’avais l’habitude d’écouter la radio et de m’entraîner toute seule, c’est comme ça que j’ai appris à chanter”, explique l’habituée des lieux, qui exerce son art plusieurs heures d’affilée.

Des centaines d’aveugles font ce petit boulot, faute de mieux dans ce pays bouddhiste où certains considèrent le handicap comme le résultat de mauvaises actions dans les vies passées.

“Il n’y a pas beaucoup de métiers possibles pour les aveugles…. à part vendre des tickets de loterie, chanter ou masser”, explique cette ancienne masseuse de 50 ans.

“Je voudrais que les handicapés puissent avoir plus de choix professionnels”, ajoute celle qui récolte auprès des passants en moyenne 25 euros par jour, une somme non négligeable en Thaïlande.

C’est tout le paradoxe de la société thaïlandaise vis-à-vis de ses handicapés: ils sont peu insérés dans le monde du travail et très peu visibles dans les rues à l’exception des chanteurs. Mais donner de l’argent à ces derniers, frappés par le sort, est une bonne action supposée porter chance au donateur, selon la tradition bouddhiste.

“Les Thaïlandais ont une relation très ambiguë aux travailleurs de rue. D’un côté, les Thaïlandais aiment le divertissement… mais de l’autre, ils (les chanteurs de rue) sont stigmatisés”, analyse Philip Cornwell Smith, qui leur consacre un chapitre dans son livre de référence sur la Thaïlande, “Very Thai”.

“Il commence toutefois à y avoir des possibilités d’emplois plus variés pour les aveugles, comme de travailler dans des centrales d’appels”, ajoute-il, interrogé par l’AFP.

L’Etat thaïlandais s’est même lancé dans une entreprise de régulation du secteur des chanteurs de rue, qui sont à 90% aveugles selon le ministère des Affaires sociales.

Depuis 2016, la loi sur la mendicité a été amendée et les musiciens de rue ont vu leur statut d’artiste reconnu: le ministère des Affaires sociales leur remet désormais une carte officielle attestant de leur statut, après une audition. Des cours de musique sont même organisés pour ces travailleurs.

Culture populaire

Nombre de ces musiciens jouent la musique de leur région d’origine, le nord et le nord-est du royaume, dotées de solides traditions musicales.

Leurs chansons racontent la dureté de la vie de ces habitants des campagnes venant en masse travailler à Bangkok, souvent dans des conditions difficiles, en laissant au village leurs enfants, confiés aux grands-parents.

Certains s’accompagnent d’instruments traditionnels comme une flûte de bambou ou une sorte de mandoline.

Singhkhum Boonraing, chanteur aveugle de 28 ans, a choisi comme lieu de travail un parc du centre de Bangkok. Arrivé il y a quatre ans de la province septentrionale de Chiang Mai, il a d’abord vendu des tickets de loterie avant de laisser libre cours à sa passion.

“J’ai vu qu’il y avait beaucoup de musiciens de rue qui jouaient en public, et comme j’adore chanter, j’ai finalement décidé d’essayer”, explique celui qui s’accompagne aujourd’hui d’une guitare électrique.

“J’aime ce que je fais, mais ce n’est pas facile, certains jours je ne gagne pas d’argent”, relève Singhkhum Boonraing, en déplorant les “rares opportunités” offertes par la société thaïlandaise aux handicapés.

Pour Napa Setthakorn, un responsable du ministère des Affaires sociales en charge du programme de formation des artistes de rue, ceux-ci ne sont pourtant pas à plaindre: “Certains gagnent plus d’argent que nous”, certifie-t-il.

Ils sont près de 2,700 à s’être enregistrés depuis le lancement du programme en 2016.

Source : http://www.rtl.be/info/monde/international/elle-chante-dans-les-rues-de-bangkok-il-n-y-a-pas-beaucoup-de-metiers-possibles-pour-les-aveugles–1001878.aspx

9. Turquie-Un traducteur de braille gratuit pour les étudiants turcs malvoyants

Article de Tülin Ağaç publié le 5 mars 2018

Le braille est un alphabet tactile essentiellement utilisé par des personnes qui ont des déficiences visuelles. En Turquie, un traducteur de braille sera mis à disposition dans les écoles, une mesure qui révolutionnera le quotidien des étudiants malvoyants turcs qui seront ainsi plus indépendants.  Les appareils similaires qui traduisent instantanément un texte en braille sont considérablement coûteux sur le marché. À titre d’exemple, le B2G coûte aux alentours de 2,500 dollars. Mais, en Turquie, ce dispositif sera proposé gratuitement aux étudiants affectés par un trouble visuel.

Le ministère de l’Éducation a déjà commencé à distribuer ces traducteurs de braille dans de nombreuses écoles publiques. En effet, les premières écoles qui ont bénéficié de ce dispositif sont les écoles primaires d’Izmir. Dans les mois à venir, il est prévu de munir bien d’autres établissements de ce petit trésor.

Ces traducteurs en format tablette sont également dotés de plusieurs applications éducatives, et d’une connexion internet. Il est également possible de transférer des manuels et des livres par la connexion avec un ordinateur personnel. Ainsi, l’élève malvoyant pourra choisir de lire le livre qu’il souhaite. De plus, sa mémoire permet de stocker environ 300 livres.

Selon les informations relayées par l’Agence Anadolu, M. Ertan Göy, Directeur d’un département de recherche et de développement au ministère pour les étudiants spéciaux, soutient que le but est d’assurer par l’intermédiaire de ce dispositif l’égalité des chances pour les étudiants.

Par ailleurs, ce traducteur muni d’un lecteur de petite carte mémoire va permettre d’alléger la charge des livres en braille que les élèves devaient transporter chaque jour à l’école. En parallèle, ce dispositif permet d’accroître l’autonomie de ces élèves puisqu’ils seront en situation de pouvoir lire seuls les textes étudiés à l’école. Dans un second temps, ce système permet ainsi d’augmenter la socialisation et l’intégration des élèves. M. Emre Taşgın, un enseignant malvoyant qui apprend aux enfants l’utilisation de ce traducteur, est convaincu de l’importance de ce dispositif qui permet de traduire instantanément les textes.

En Turquie, il existe 36 écoles spécialisées pour les personnes atteintes de déficiences visuelles qui accueillent 1346 élèves au total. De plus, on dénombre actuellement 2 722 élèves malvoyants fréquentant les écoles publiques ; d’où l’importance de ce système et son accessibilité. La distribution de ce dispositif révolutionnaire va permettre de renforcer l’alphabétisation des étudiants malvoyants turcs. Il est prévu d’étendre la distribution du traducteur à toutes les écoles de Turquie.

Source : http://aujourdhuilaturquie.com/fr/traducteur-de-braille-gratuit-etudiants-turcs-malvoyants/

10. Microsoft facilite la navigation des aveugles et des malvoyants

Article de Sebastien Ma rien publié le 2 mars 2018 sur datanews

Microsoft vient de lancer une appli de navigation pour les aveugles et les malvoyants. L’appli leur indique le chemin à suivre et annonce les obstacles qu’ils peuvent y rencontrer.

Microsoft préparait depuis assez longtemps déjà sa technologie ‘3D Soundscape’ destinée à aider à orienter ces personnes au moyen de sons et à les faire se déplacer dans le trafic. Précédemment déjà, l’entreprise avait expérimenté un casque de sa propre conception, mais à présent, elle annonce l’appli Soundscape pour appareils iOS.

L’appli vous tient au courant des carrefours et des obstacles. Elle propose en outre des balises audio que vous pouvez consulter, lorsque vous êtes quelque peu désorienté. Pour ce faire, vous utiliserez les petites flèches au-bas de l’appareil, pour retrouver l’itinéraire correct sur base d’un message oral. De plus, Soundscape est aussi une appli de navigation qui propose le chemin le plus rapide pour aller d’un point ‘A’ à un point ‘B’.

Selon Microsoft, l’appli n’est pas conçue pour remplacer complètement le chien guide d’aveugle, mais il s’agit d’une aide appréciable dans les villes à forte circulation. Provisoirement, Soundscape n’est disponible qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne via l’App Store.
Source : http://datanews.levif.be/ict/actualite/microsoft-facilite-la-navigation-des-aveugles-et-des-malvoyants/article-normal-807819.html

11. Localisation, indoors et beacon dédiée au guidage des malvoyants

Publié par La Rédaction de servicesmobiles.fr le 8 mars 2018
Ces discrets transmetteurs Bluetooth Low Energy (BLE) sont apparus au début des années 2010, notamment sous l’impulsion d’Apple. Après avoir peiné à trouver des usages pertinents, cette technologie, qui équipe tous les smartphones actuels, semble promis à un bel avenir avec déjà 4 millions de beacons déployés dans le monde et 400 millions prévus d’ici 2020. Léger, simple à installer, paramétrable et très économique, le beacon (disons « Balise Bluetooth à faible énergie » en français) est la brique technologique idéale pour constituer une infrastructure dédiée à la création de services numériques en intérieur à grande échelle.

Les GAFA ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et Google a lancé en 2015, dans le sillon de l’Apple iBeacon, le format open source Eddystone afin de contrer les protocoles fermés d’Apple. Depuis lors, ces deux principaux acteurs développent leurs services en proposant des API propriétaires ou en laissant active la connexion Bluetooth, comme le fait Apple depuis la version iOS 11.

A l’instar du LIFI et du RFID, dont l’installation est moins adaptée à un déploiement d’envergure, le beacon permet aujourd’hui de proposer une géolocalisation fine et un guidage précis à l’intérieur des bâtiments. Grâce à un maillage étudié, pouvant être intégré dans des luminaires, et des algorithmes puissants, le GPS d’intérieur est enfin à la portée de tous !

Aurizone est donc né du désir de rendre l’architecture des villes plus accessible grâce au progrès de l’intelligence artificielle.La collaboration des usagers handicapés avec les architectes et les scientifiques a permis une innovation majeure : un GPS d’intérieur dédié aux malvoyants. A partir des signaux émis par de petites balises disposées sur site, le smartphone guide son utilisateur avec la précision d’un pas. Le bâtiment se révèle par des messages sonores et il devient facile de trouver son chemin vers l’accueil ou de rejoindre un rendez-vous. Tout le monde profite du même lieu, Aurizone veille à ce que les parcours soient adaptés à chacun.

– La technologie Aurizone permet de localiser un utilisateur avec la précision d’un pas à l’intérieur d’un bâtiment
– Aurizone donne la direction de déplacement avec une description de l’environnement en temps réel
– L’assistance au déplacement s’effectue grâce à un catalogue de sons exclusifs, normés et non intrusifs, développés avec les déficients visuels

L’application, gratuite pour ses utilisateurs, ouvre l’accès à une ville plus inclusive et tournée vers l’avenir. Voilà une startup à soutenir pour enfin démarrer quelques choses de massif pour les malvoyants… Faisons avancer l’accessibilité des bâtiments pour un monde plus inclusif !
Source : http://www.servicesmobiles.fr/localisation-indoors-et-beacon-dediee-au-guidage-des-malvoyants-39727/

12. Tokyo : Les Paralympiques pour changer toute une société

Article de Jonathan Custeau publié sur La Tribune.ca

Tokyo-Profiter de la présentation des Jeux paralympiques pour moderniser toute une société mal adaptée aux besoins des personnes handicapées, c’est la mission que se donne le comité organisateur des jeux de Tokyo, qui seront présentés en 2020. Changer les perceptions, favoriser l’inclusion sociale et améliorer l’accès au transport en commun constituent des priorités, au moins autant que la présentation des Jeux olympiques eux-mêmes. L’ouverture des Jeux paralympiques de Pyeongchang, le 9 mars, attirera donc assurément l’attention de l’autre côté de la mer du Japon.

La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, ne tarde pas à parler des Paralympiques dès qu’il est question des compétitions de 2020. « Le pays connaît déjà une dépopulation et il est certain que la population âgée sera beaucoup plus importante en 2025. Les Jeux de Tokyo de 1964 étaient un tremplin pour la reconstruction après la dévastation de la guerre. Cette fois, nous accordons une plus grande importance aux Jeux paralympiques. La société vieillissante verra plus d’aînés en fauteuil roulant, ce qui signifie que cette préparation pour les Olympiques servira aussi aux personnes âgées. »

« Nous souhaitons transformer la culture générale autour du sport, particulièrement autour des paralympiques pour rendre la société plus inclusive. Quand on planifie quelque chose, il faut systématiquement penser à l’accessibilité universelle », résume quant à elle Maki Kobayashi-Terada, directrice générale des communications du comité organisateur des jeux.

Concrètement, la gouverneure Koike insiste qu’il faut adapter les infrastructures. « Nous tentons de rendre les toilettes plus faciles d’accès pour les fauteuils roulants. Même le design de la cuvette traditionnelle japonaise est difficile à utiliser pour les non-Japonais. »

Le travail est aussi important pour les deux principales compagnies de métro de la capitale. JR East et Tokyo Metro veulent permettre aux usagers d’atteindre les wagons facilement même s’ils présentent un handicap.

« Nous essayons de réduire les limitations pour l’ensemble de la population, non seulement en améliorant nos infrastructures, mais en proposant que notre personnel accompagne les gens présentant une déficience visuelle », illustre Takaya Sakamoto, directeur adjoint des relations publiques de Tokyo Metro.

Le travail est de taille. Dans certains cas, il a fallu acheter des parcelles de terrain pour aménager un ascenseur. « Pour toutes les stations, nous devrons avoir au moins une route sans obstacle. Pour les grosses stations, nous en souhaitons au moins deux. »

Tokyo Metro compte 179 stations dans la capitale nippone. En mars 2017, 149 d’entre elles avaient déjà été adaptées. « Le but est de les adapter toutes pour mars 2020. »

Regroupement des fédérations sportives

Mine de rien, les fédérations des sports paralympiques, qui travaillaient en silos, ont pour leur part profité de l’occasion pour se regrouper. Toutes occupent un bureau dans le centre de soutien aux Paralympiques de la Nippon Foundation. Le président-directeur général de la fondation, Nao Ozawa, explique que les fédérations ne disposaient pas jusque-là de fonds pour les relations publiques ou pour consulter un avocat.

« Le réseau était inexistant entre eux. Pour avoir du succès, il faut s’unir pour travailler en prévision de 2020. Nous avons donc décidé d’intégrer les bureaux de tous les sports dans le même édifice. »

La fondation a aussi distribué 100 laissez-passer pour que les médias circulent librement à l’intérieur de ses installations. Elle espère ainsi améliorer la visibilité des handisports.

Changer les perceptions, éduquer, voilà deux objectifs qui témoigneront du succès ou non de l’initiative.

« Dans les écoles, les enfants handicapés sont dans des classes spéciales. On commence seulement à les intégrer dans les classes ordinaires. La société japonaise est assez monolithique. On ne voit pas beaucoup d’étrangers par exemple. Nous sommes en retard pour l’inclusion des personnes différentes. Il n’y a pas de loi pour l’accessibilité universelle. On adapte les bâtiments sur une base volontaire. Il existe bien des infrastructures, mais les Japonais ne comprennent pas bien le besoin de les mettre en place. Les gens vont prendre les sièges réservés dans les transports en commun par exemple », illustre M. Ozawa.

Le problème existe aussi chez certains grands employeurs qui doivent embaucher 2 % de personnes handicapées. « Les employeurs ne comprennent pas bien ce que ces gens peuvent leur apporter, alors on ne leur confie pas nécessairement les tâches pour lesquelles ils ont développé des compétences. On les nomme par exemple responsables de faire des massages aux autres employés. »

Nao Ozawa souhaiterait que les sites des Jeux paralympiques soient pleins, que les Japonais s’intéressent à ces compétitions. Pour mettre les para-athlètes en valeur, d’importantes campagnes de publicité en font des vedettes en compagnie de superstars nippones. « La population vieillit, donc de plus en plus de gens utiliseront des fauteuils roulants. C’est maintenant qu’il est important de comprendre les enjeux », plaide Nao Ozawa.

Enfin, s’il en est un qui compte saisir l’occasion, c’est Ken Edo, président-directeur général de Xiborg, une compagnie qui conçoit notamment des prothèses pour les coureurs. Les jeux de Tokyo pourraient lui permettre de prendre une plus grande place sur l’échiquier mondial.

« Je demeure convaincu qu’un athlète paralympique battra un athlète olympique en 2024 ou 2028. Peut-être même en 2020 en saut en longueur », avance-t-il.

Mais ce sont aussi les projets parallèles qui animent le jeune homme, comme cette « bibliothèque de prothèses » pour permettre aux citoyens qui n’ont pas leurs deux jambes d’apprendre à courir. « Il n’y a rien de plus naturel que de courir, mais chaque prothèse de course vaut entre 3000 et 6000 $ US. Si on en achète pour un enfant, il faut les changer pour suivre sa croissance. J’espère développer une culture où tous les amputés pourront courir. »

Le journaliste était l’invité du Foreign Press Center Japan.

 

http://www.latribune.ca/sports/tokyo–les-paralympiques-pour-changer-toute-une-societe-34376f1db71167c94160e7ba640b598e

13.Une première rencontre pour le Comité accessibilité

Source : Directeur général des élections, 2 mars 2018

 

QUÉBEC, le 2 mars 2018 /CNW Telbec/ – Le vendredi 23 février dernier a eu lieu la première rencontre du Comité accessibilité d’Élections Québec. Ce groupe de travail de nature consultative et non partisane a été mis en place par le directeur général des élections du Québec en novembre 2017. Sa création s’inscrit dans la volonté de rapprocher notre institution des électrices et électeurs en nous donnant un levier pour toujours mieux connaître leurs préoccupations et leurs propositions pour faciliter l’exercice du vote.

 

À l’instar de la Table citoyenne, mise en place l’année dernière, le Comité accessibilité constitue un espace de réflexions et de discussions. Ce comité se concentre précisément sur l’accessibilité au vote des personnes handicapées.

Neuf électrices et électeurs québécois possédant une expertise personnelle ou professionnelle sur cette question composent ce comité, et ce, pour une période renouvelable de deux ans.

Lors de la première rencontre étaient présents :

  • Simon April;
  • Louis Belleau;
  • Jean-Michel Bernier;
  • Louise Bourgeois;
  • Frances Champigny;
  • Martin Juneau;
  • Maude Massicotte;
  • Anne Pelletier;
  • Marie-Ève Veilleux.

 

« L’accessibilité au vote des personnes handicapées constitue une grande préoccupation de notre institution. Nous sommes convaincus que ce sont des initiatives comme celle-ci qui permettront de faciliter encore plus l’accès au vote, et ce, pour l’ensemble de l’électorat. Nos échanges avec un groupe engagé et intéressé par le quotidien des personnes handicapées viennent à coup sûr enrichir nos travaux », a affirmé le directeur général des élections, monsieur Pierre Reid.

 

Les membres du Comité ont été informés d’une toute nouvelle mesure visant à améliorer l’accessibilité des bureaux de vote, mesure qui sera effective à temps pour les élections générales provinciales du 1er octobre 2018. Plus précisément, chacune des 125 circonscriptions pourra compter sur une personne-ressource pour évaluer un peu plus de 2 000 lieux de votation et tenter de trouver des solutions pouvant faciliter l’exercice du vote des personnes en situation de handicap.

 

Cette nouveauté constitue un pas de plus pour faciliter le vote des personnes en situation de handicap, car depuis plusieurs années, Élections Québec multiplie les mesures en cette matière. En ce qui concerne l’information transmise aux électeurs, Élections Québec produit notamment de la documentation accessible en plusieurs formats (imprimé, agrandi, braille, version audio). De plus, pour les personnes non voyantes, un gabarit rigide avec inscriptions en braille peut être apposé sur le bulletin de vote. Ces personnes peuvent aussi se faire assister lors de l’exercice du vote.
Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/une-premiere-rencontre-pour-le-comite-accessibilite-675661393.html

14. Défi des villes intelligentes : les Longueuillois sont invités à s’implique

Publié sur le site de la ville de Longueuil le 7 mars 2018

La Ville de Longueuil participe au Défi des villes intelligentes lancé par le gouvernement fédéral et sollicite la collaboration de ses citoyens pour définir l’orientation de sa candidature qui doit être déposée le 24 avril prochain.

La Ville souhaite obtenir le point de vue de la population sur les préoccupations et les problèmes qui ont le plus d’impact sur leur qualité de vie ainsi que leurs idées pour y faire face. Quatre grands thèmes ont été sélectionnés pour aborder le Défi, soit la sécurité urbaine, l’environnement, les services numériques de la Ville ainsi que la mobilité sur le territoire.

Les organisations publiques et privées, le milieu communautaire et les OBNL sont aussi appelés à participer au processus en proposant des projets qui contribueraient à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens de Longueuil par le biais des données et des technologies connectées.

« Le Défi des villes intelligentes est une occasion de réfléchir collectivement aux problèmes les plus importants pour les Longueuillois. J’invite donc toute la communauté à contribuer puisque c’est en réunissant nos forces et en faisant équipe avec des entreprises d’avant-garde, des universités et des organisations civiques que nous développerons des solutions novatrices aux enjeux prioritaires d’aujourd’hui », a déclaré la mairesse, Sylvie Parent.

Pour participer au sondage ou pour soumettre un projet : longueuil.quebec/defi-villes-intelligentes

Qu’est-ce que le Défi des villes intelligentes?

Le Défi des villes intelligentes est un concours pancanadien ouvert aux collectivités de toutes tailles qui vise à améliorer la qualité de vie des citoyens grâce à l’innovation, les données et les technologies connectées. Les villes gagnantes se verront remettre un prix en argent qui leur permettra de concrétiser leur projet.

Longueuil s’inscrit dans la catégorie des collectivités dont la population est inférieure à 500 000 habitants et pourrait ainsi gagner un prix de 10 millions de dollars pour la réalisation de son défi.

Pour plus d’information sur le Défi des villes intelligentes, consultez le site d’Infrastructure Canada.
Source : http://www.longueuil.quebec/fr/communiques/2018/defi-villes-intelligentes

15. Des organismes réclament un réinvestissement pour les personnes handicapées

Article de Nadia Lemieux publié le 5 mars 2018 dans Le Journal de Montréal
Un regroupement d’organismes œuvrant auprès de personnes en situation de handicap réclame un réinvestissement majeur en santé et services sociaux, déplorant que l’offre et la qualité des soins se détériorent depuis 20 ans.

Le mouvement des Personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS) a lancé, lundi, la campagne «Nous sommes et nous voulons».

Jusqu’en juin, une douzaine d’actions auront lieu pour attirer l’attention des partis politiques en vue des élections de cet automne. La première d’entre elles, une marche festive, a eu lieu lundi.

Le coordonnateur au Mouvement PHAS, Mathieu Francœur, a expliqué que les services aux personnes handicapées étaient victimes d’un sous-financement chronique.

«Il y a de plus en plus de gens qui ont des besoins et de moins en moins de moyens puisqu’il y a eu beaucoup de compressions, a-t-il fait valoir. Il y a des gens qui sont sur des listes d’attente pour des places d’hébergement depuis des années!»

Soutien à domicile affecté

Des personnes handicapées qui devraient avoir 35 heures de soins à domicile par semaine, selon l’évaluation d’un travailleur social, en ont parfois aussi peu que 15, a donné en exemple M. Francœur. «Ils ne peuvent plus sortir de chez eux. Ça crée de l’isolement et ça coupe dans les activités», a-t-il déploré.

La membre fondatrice de l’organisme Rêvanous et mère d’une adulte atteinte d’autisme, Marjolaine Saint-Jules, a noté que la qualité des soins à domicile ne cesse de se détériorer.

«[Les coupures] entraînent de l’épuisement professionnel et un roulement de personnel épouvantable, ce qui fait que les liens de confiance entre l’intervenant et l’adulte [handicapé] sont constamment à recommencer.»

Pas de répit pour les familles

Par manque de soutien aux familles, a mentionné M. Francœur, des parents doivent souvent faire de grands sacrifices.

«Souvent, des parents vont manquer du travail ou un des deux parents va quitter son travail pour être en maladie ou être en congé sans solde pour pouvoir s’occuper des enfants.»

Marie-Josée Dodier s’inquiète que l’organisme La Gang à Rambrou, que son fils atteint de déficience intellectuelle fréquente, soit appelé à fermer par manque de financement.

«C’est très important qu’on puisse avoir plus d’argent pour que ce service-là continue, a-t-elle dit. Si ça ferme, il y a une cinquantaine de parents qui vont peut-être devoir arrêter de travailler, donc ça fait des familles handicapées.»

Source : http://www.journaldemontreal.com/2018/03/05/des-organismes-reclament-un-reinvestissement-pour-les-personnes-handicapees-1