Écho du RAAMM du 6 février 2023
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
- 1. Grand dévoilement : le coup de cœur et le coup de gueule du RAAMM 2023 sont…
- 2. 4 activités du RAAMM à ne pas manquer durant le mois de mars!
- 3. Sondage des Aéroports de Montréal (ADM) sur l’accessibilité
- 4. ICI Tou.tv accueille AMI-télé, une chaîne pour les personnes aveugles ou malvoyantes
- 5. Pleins feux sur les employés : Catherine Roy, conseillère à l’accessibilité de McGill
- 6. Portrait éclair : Richard Marcotte, accordeur de piano semi-voyant
- 7. La dégénérescence maculaire liée à l’âge, une autre maladie liée à l’obésité
- 8. Une aventurière aveugle s’envolera à bord d’un avion spécial pour vivre les sensations de l’apesanteur
- 9. L’impact du théâtre accessible : l’expérience de Danielle Fouquereau
1. Grand dévoilement : le coup de cœur et le coup de gueule du RAAMM 2023 sont…
Félicitations au Théâtre du Rideau Vert qui remporte le coup de cœur du RAAMM pour son programme d’accessibilité universelle! Leur initiative novatrice les positionne comme pionniers dans le milieu des arts et du spectacle pour rendre le théâtre accessible aux personnes aveugles et malvoyantes.
À l’inverse, la plateforme Clic Santé du Gouvernement du Québec se mérite pour une deuxième année consécutive le coup de gueule du RAAMM. Il est extrêmement difficile de naviguer sur la plateforme avec un lecteur d’écran. Les droits des personnes aveugles et malvoyantes s’en retrouvent bafoués, alors qu’elles ne peuvent pas prendre leurs rendez-vous médicaux aussi facilement que tout autre citoyen ou citoyenne!
Dénoncée l’an dernier, la situation ne s’est pas améliorée malgré les changements qui ont été apportés à la plateforme Clic Santé. Il est inconcevable que cette situation soit tolérée. Le RAAMM réitère qu’il est essentiel que le gouvernement se positionne en tant qu’allié pour l’accessibilité universelle et qu’il applique à Clic Santé minimalement ses propres standards d’accessibilité du web.
Lisez notre communiqué pour découvrir tous nos finalistes coup de cœur et coup de gueule : https://raamm.ekloweb.com/actualites/communiques/laccessibilite-rayonne-dans-le-milieu-culturel/
- Aidez-nous à augmenter la portée de cette campagne de sensibilisation en partageant la nouvelle à partir de notre page Facebook!
Crédit photo Théâtre du Rideau Vert : François Laplante Delagrave
2. 4 activités du RAAMM à ne pas manquer durant le mois de mars!
1ER MARS : ATELIER D’AUTOMASSAGE – SOULAGER LES JAMBES ET LES PIEDS
L’automassage est un outil magnifique pour s’aider à se soutenir et prendre soin de soi pendant notre journée. Il se pratique n’importe où : au bureau, dans la rue, sur un banc, à la maison et la plupart du temps avec les mains. C’est un accompagnement personnalisé qui se focalise sur les différentes zones du corps afin de soulager les tensions, les maux, le stress ou tout simplement pour relaxer.
Durant cet atelier portant sur les jambes et les pieds, nous aborderons des techniques plus spécifiquement adaptées aux problèmes des membres inférieurs, en toute sécurité.
Vous aurez besoin principalement de vos mains. Certaines zones des jambes peuvent être plus difficiles d’accès selon la flexibilité de chacun. Il est proposé d’avoir en main une balle, un rouleau à pâte en bois et/ou rouleau en mousse (foam roller).
- Heure : 10h à 11h30
- Animation : Michael Harvey
- Format : Via Zoom
- Coût : 5$
- Date limite d’inscription : Le mercredi 22 février à 16 h
14 MARS : FORMATION LE SELF-ADVOCACY OU QUELQUES TRUCS POUR MIEUX SE DÉFENDRE PAR SOI-MÊME
(Cette activité était d’abord prévue pour le 24 janvier, mais elle a été reportée au 14 mars.)
Formation pratique axée sur des cas de figure pour apprendre à nous défendre nous-même quand ça va mal ! C’est un petit coffre à outils utile en tout temps. Ses principaux objectifs sont de collectiviser les différentes expériences de vie, de stimuler une réflexion critique sur les stéréotypes et préjugés véhiculés dans la société et de partager des outils afin de mieux faire respecter ses droits.
- Heure : 13h30 à 15h
- Animation : Action autonomie
- Format : Via Zoom
- Coût : 5$
- Date limite d’inscription : Le mardi 7 mars à 16 h
23 MARS : COMMENT ÉCONOMISER POUR SES COURSES AVEC L’APPLICATION FLIPP
Passionnée de rabais, Josée souhaite vous partager un de ses secrets pour que vos achats quotidiens coûtent moins cher! Ce secret, c’est Flipp. Il s’agit d’une application gratuite qui permet entre autres de consulter des circulaires et de s’informer sur les dernières aubaines dans une grande variété d’épiceries et de commerces.
Bien que l’application Flipp comporte certaines lacunes d’accessibilité, le contexte d’augmentation des coûts d’épicerie pousse Josée à vouloir vous la présenter malgré tout. En collaboration avec Émilie Viau, spécialiste en accessibilité numérique, Josée pourra vous aider à apprivoiser l’application et à identifier des stratégies de contournement, d’ici à ce que les démarches du RAAMM portent fruit pour l’amélioration de l’accessibilité de Flipp.
- Heure : 13h30 à 15h30
- Animation : Josée Boyer et Émilie Viau
- Format : En présentiel
- Coût : Gratuit
- Date limite d’inscription : Le jeudi 16 mars 2023 à 16 h
30 MARS : VOYAGE MULTISENSORIEL AUX PAYS-BAS
Rejoignez-nous pour un voyage aux Pays-Bas. Une expérience multisensorielle utilisant le son, l’odorat, le goût et le toucher pour évoquer un voyage mémorable aux Pays-Bas.
Nous monterons d’abord tous dans l’avion (sons) et, une fois atterrit à Amsterdam, nous entendrons la vie quotidienne aux Pays-Bas, sentirons les différents arômes, goûterons des produits populaires et toucherons des objets des Pays-Bas.
Exemple d’aliments/boissons qui seront dégustés : Cookies hollandais, alcool hollandais (une option sans alcool peut être offerte si désirée) et plus.
- Heure : 18h30 à 20h
- Animation : Jarom
- Format : En présentiel
- Coût : 20$
- Date limite d’inscription : Le jeudi 23 mars 2023 à 16 h
Pour plus d’informations, consultez notre programmation des activités: https://raamm.ekloweb.com/activites/programmation/
Pour vous inscrire, contactez Céline Lemaire au 514-277-4401 poste 111 ou par courriel à [email protected].
3. Sondage des Aéroports de Montréal (ADM) sur l’accessibilité
Soucieuse de la qualité de ses services en matière d’accessibilité, YUL Aéroport Montréal-Trudeau vous invite à participer à un sondage destiné aux voyageurs ayant une incapacité ou des besoins spéciaux, ou leur accompagnateur.
Ce sondage a pour objectif de recueillir vos commentaires sur une ou plusieurs expériences de voyage à YUL durant les deux dernières années, afin de nous aider à bonifier notre offre de service.
Il est entièrement anonyme et ne prendra que quelques minutes à remplir. Nous vous remercions à l’avance de prendre le temps de donner votre avis. La date limite pour remplir le questionnaire est le dimanche 19 février 2023.
Si vous avez des questions ou des commentaires supplémentaires, n’hésitez pas à nous contacter à [email protected].
Pour remplir le sondage, cliquez sur le lien suivant : https://www.consultationpubliqueadmtl.com/yul-sondage-accessibilite-fr/survey_tools/accessibilite
4. ICI Tou.tv accueille AMI-télé, une chaîne pour les personnes aveugles ou malvoyantes
Radio-Canada. La plateforme ICI Tou.tv hébergera à compter de mercredi prochain la chaîne AMI-télé, la seule chaîne francophone à présenter un contenu entièrement avec vidéodescription, s’adressant en particulier aux personnes aveugles ou ayant une limitation visuelle.
Lancée en 2014, AMI-télé s’est donné pour mission de mettre en valeur la communauté des personnes aveugles ou malvoyantes, mais aussi celle des personnes sourdes, malentendantes, à mobilité réduite ou incapables de lire les textes imprimés.
Sa programmation comprend des séries diffusées ailleurs, des films classiques ou primés, ainsi que des productions originales incluant des documentaires, des séries documentaires et des magazines.
Des émissions avec Guylaine Guay et Dominic Tardif
L’offre d’AMI-télé sur ICI Tou.tv comprend pour le moment les premières saisons de Ça ne se demande pas, Des familles comme les autres et Viens souper, les séries Ces animaux qui nous veulent du bien et Voir la musique autrement, ainsi que le documentaire Beauté aveugle.
Dans Viens souper, le journaliste Dominic Tardif s’entretient à chaque épisode avec trois convives aux profils différents, mais qui ont en commun leur situation de handicap. Une occasion d’en apprendre plus sur le quotidien de ces personnes et de déboulonner certains mythes.
Dans la série documentaire Des familles pas comme les autres, la comédienne, chroniqueuse et animatrice Guylaine Guay va à la rencontre de familles dont un des membres vit en situation de handicap. Chaque famille l’accueille pour discuter des défis, des peines et des joies qu’elle vit au quotidien.
L’offre de contenus sur ICI Tou.tv sera bonifiée au fil du temps. La chaîne AMI-télé est offerte gratuitement avec tous les forfaits du câble.
5. Pleins feux sur les employés : Catherine Roy, conseillère à l’accessibilité de McGill
Catherine Roy est la conseillère à l’accessibilité de McGill depuis juillet 2021. Elle est active dans le secteur sans but lucratif depuis plus de 30 ans. Elle a travaillé avec divers intervenants (organismes communautaires, agences gouvernementales, universités et entreprises privées) sur une variété d’enjeux, tels que l’accès à l’environnement bâti, à la culture et à l’information, aux services de santé et aux services sociaux, à l’éducation et à l’emploi ainsi qu’aux politiques et programmes publics. Elle a coordonné ou collaboré à des projets et initiatives de recherche, a fait des présentations lors de nombreuses conférences et a produit plusieurs écrits portant sur l’accès aux technologies de l’information. Catherine a également fait partie de nombreux groupes de travail et conseils d’administration d’organisations préoccupées par les questions liées au handicap, à l’accessibilité et à l’inclusion. Nous avons posé quelques questions à Catherine pour en savoir plus sur son travail de conseillère à l’accessibilité de McGill.
Quel est le rôle d’une conseillère à l’accessibilité ?
L’accessibilité est une question à multiples facettes et fondamentale pour l’inclusion des personnes handicapées. Et elle concerne à peu près tous les domaines de l’activité humaine. Qu’il s’agisse de l’accès aux ressources résidentielles ou aux transports, de l’accès à l’environnement bâti tel que les bâtiments et les installations publiques. Cela inclut l’accessibilité des processus d’embauche et l’accès aux aménagements du lieu de travail, ainsi que l’accès à l’information, que ce soit sous forme écrite ou numérique, etc. Et cela ne s’arrête pas là, car un autre élément concerne l’accès aux processus décisionnels afin de s’assurer que l’accessibilité est intégrée de manière systémique dans une organisation.
Donc, pour répondre à votre question, mon rôle de conseillère à l’accessibilité est nécessairement multiforme. Je travaille avec diverses entités de l’université pour veiller à ce que l’accessibilité soit intégrée dans les projets ou les activités pour lesquels je suis consultante, afin que les personnes handicapées se sentent bien accueillies et soutenues à McGill. Par exemple, je travaille avec les Services de conception du Service de gestion des installations et des services auxiliaires sur des projets de construction ou de rénovation. Je participe à la gestion du Fonds d’investissement pour l’accès universel. Je travaille également avec les Ressources Humaines pour soutenir et renforcer les processus d’embauche et d’intégration accessibles. Je gère le Fonds centralisé d’adaptation, un fonds mis en place en 2020 pour simplifier les demandes d’aménagement du lieu de travail pour les employés et professeurs handicapés. Je travaille avec les communications numériques pour soutenir leur travail dans une optique d’accessibilité.
Une autre partie importante de mon rôle est le renforcement des capacités. J’offre plusieurs ateliers pour aider à accroître la sensibilisation et les connaissances en matière de handicap, d’accessibilité et d’inclusion. Par exemple, j’offre des ateliers aux professeurs sur l’accessibilité en classe ou dans le cadre d’études sur le terrain, et au personnel sur des sujets tels que les processus d’accommodement ou les pratiques d’accueil accessibles. J’aide également d’autres personnes à s’assurer que leurs ateliers et leurs activités publiques sont accessibles à tous.
Enfin, je dirige ou collabore à diverses initiatives et projets ponctuels qui peuvent contribuer à mettre en valeur les personnes handicapées à McGill et à favoriser une culture d’inclusion et de fierté. Je suis toujours intéressée de rencontrer de nouvelles personnes pour discuter de questions ou d’idées liées au handicap et à l’accessibilité.
Pourquoi est-il important pour McGill d’avoir une conseillère à l’accessibilité ?
C’est une excellente question. Au cours des cinq dernières années, et plus particulièrement des deux dernières années, un nombre croissant d’organisations ont commencé à voir l’intérêt d’avoir des spécialistes de l’accessibilité dans des rôles consultatifs ou de direction afin de s’assurer que leurs efforts pour créer une culture d’inclusion ne laissent pas de côté les personnes handicapées, comme c’est souvent le cas.
Il y a de nombreuses raisons à cela, mais je pense que les récents changements législatifs ont eu un impact énorme. Par exemple, le gouvernement canadien a récemment adopté la Loi canadienne sur l’accessibilité, ce qui a entraîné des répercussions sur de nombreuses organisations dans tout le pays. Ici, au Québec, le standard d’accessibilité aux ressources en ligne du gouvernement du Québec a récemment été mis à jour pour inclure des exigences importantes pour tous les établissements d’enseignement. Je pense également que la pandémie de COVID-19 a mis en lumière les nombreuses inégalités auxquelles les personnes handicapées sont encore confrontées, et la communauté des personnes handicapées a travaillé très fort pour maintenir ces préoccupations au premier plan.
McGill comprend également l’importance de valoriser les questions liées au handicap dans l’ensemble de l’université et, à l’instar de nombreux établissements d’enseignement supérieur en Amérique du Nord, nous avons décidé de consacrer des ressources spécifiques à l’accessibilité, par exemple en créant le poste de conseillère à l’accessibilité en 2020, au sein de l’équipe d’équité McGill du Bureau du vice-principal exécutif et vice-principal aux études. L’une des principales motivations de la création de ce rôle est d’aider l’université à élaborer des politiques et des pratiques qui auront un impact systémique.
En tant qu’une des plus prestigieuses universités du monde, sans oublier l’une des plus anciennes, McGill doit relever plusieurs défis importants et complexes dans son parcours d’accessibilité. Et comme nous l’avons vu précédemment, l’accessibilité exige une perspective multidisciplinaire et doit également être éclairée par l’expérience vécue. Le rôle de conseillère à l’accessibilité est donc une façon d’aider l’université à relever ces défis.
Sur quoi travaillez-vous pour l’année à venir ?
Merci pour cette question ! L’une des choses sur lesquelles je travaille et qui m’enthousiasme le plus est la stratégie d’accessibilité de McGill. Comme je l’expliquais, l’accessibilité est présente dans toutes les activités de l’université. Et nous savons que nous devons également nous pencher sur les problèmes sous-jacents, comme le capacitisme et les obstacles systémiques, si nous voulons réussir à résoudre les problèmes d’accessibilité et favoriser un changement significatif pour les personnes handicapées.
Comme plusieurs universités canadiennes, McGill reconnaît l’immense valeur de l’élaboration d’une vision stratégique de l’accessibilité et l’importance de recueillir les commentaires, les idées et les recommandations de toutes les parties prenantes (étudiants, professeurs et personnel) pour faire progresser cette vision. Nous avons donc créé un groupe de travail dont le mandat est d’alimenter et de guider l’élaboration de la stratégie d’accessibilité, que ce soit en identifiant les obstacles à l’accessibilité, en élaborant et en recommandant des objectifs pour améliorer l’accessibilité, en proposant des ressources et des mécanismes d’imputabilité, etc.
Le groupe de travail a commencé son mandat l’automne dernier (2022) et cette année, le travail commence sérieusement alors que nous nous préparons à tenir des consultations ouvertes au printemps avec les membres de la communauté de McGill afin de recueillir des idées et des points de vue qui devraient se refléter dans la stratégie d’accessibilité. Notre objectif est de finaliser le plan au plus tard au début de l’été, en vue de le soumettre au Sénat et au Conseil en septembre 2023.
Je suis très enthousiaste à l’idée de ce travail, car il témoigne d’un engagement clair de l’université à faire passer l’accessibilité au niveau supérieur, et je suis ravie d’y participer !
Que signifie pour vous un lieu de travail sain ?
Il n’est pas surprenant qu’en tant que femme handicapée, un lieu de travail sain signifie un lieu de travail accessible, qu’il s’agisse de l’environnement physique, des conditions de travail et des avantages sociaux, de la possibilité de faire du télétravail, au besoin, etc. Pour la plupart, ces éléments vont de soi dans tout lieu de travail sain. Mais de manière plus générale, il s’agit d’un lieu de travail qui favorise la compassion, l’empathie, la compréhension, ainsi que la créativité, l’initiative et le travail d’équipe. Un lieu où vous pouvez vraiment être vous-même et où la diversité est acceptée et célébrée.
Et je pense que j’ai beaucoup de chance, car c’est exactement ce que j’ai trouvé lorsque je suis devenue employée de McGill.
Source : https://www.mcgill.ca/myhealthyworkplace/fr/article/pleins-feux-sur-les-employes-catherine-roy
6. Portrait éclair : Richard Marcotte, accordeur de piano semi-voyant
Urbania a rencontré un accordeur de piano semi-voyant. Il se présente : « Mon nom est Richard Marcotte, je suis accordeur de piano depuis l’âge de 22 ans. Et j’arrive à 73 ans à l’été prochain. Si vous voulez savoir, oui je suis semi-voyant. Il y a eu un mythe d’établi disant que les aveugles pouvaient être les meilleurs accordeurs. Il y a du vrai et du moins vrai… On est moins dérangé par ce qu’il y a autour de soi quand on accorde. Tu te concentres plus sur le piano en tant que tel. »
Urbania lui a demandé : « Qui sont les artistes pour lesquels vous avez accordé des pianos? » M. Marcotte a répondu : « Beau Dommage, Harmonium, Offenbach, Claude Léveillée, André Gagnon… »
Visiblement passionné de son métier, M. Marcotte a affirmé : « Ce que j’aime de ça, c’est que tu vois le piano comme il est, et quand tu l’amènes où tu veux, à la sonorité que tu veux, c’est ça qui est gratifiant d’une part. Et surtout, si ça fait plaisir au client, c’est encore plus gratifiant. »
Source : https://urbania.ca/article/portrait-eclair-richard-marcotte-accordeur-piano-semi-voyant
7. La dégénérescence maculaire liée à l’âge, une autre maladie liée à l’obésité
Article de Richard Béliveau pour le Journal de Montréal.
Lundi, 30 janvier 2023. Des chercheurs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont montrent que l’obésité déclenche une inflammation pathologique irréversible qui favorise la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de cécité irréversible à l’échelle mondiale. Entre 80 et 90 % de ces pertes de vision sont causées par la forme néovasculaire de la DMLA (aussi appelée forme humide), c’est-à-dire qui est due à une croissance anormale de nouveaux vaisseaux sanguins sous la macula (le centre de la rétine, très riche en photorécepteurs).
La progression de cette néovascularisation mène à un œdème rétinien ou à une hémorragie localisée qui entraînent avec le temps la mort des cellules photoréceptrices essentielles à la vision.
Une maladie inflammatoire
Dans les premiers stades de la DMLA, des dépôts (appelés druses) contenant un amalgame de protéines, lipides, hydroxyapatite et certains métaux se forment sous la rétine.
La présence anormale de ces druses attire l’attention du système immunitaire inné, non seulement celui déjà présent au niveau de la rétine, mais aussi des monocytes et macrophages qui sont recrutés de la circulation sanguine vers le site des dépôts.
L’inflammation qui s’ensuit peut alors s’emballer et causer des lésions qui vont créer des conditions favorables à la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et au développement de la DMLA néovasculaire.
Cette contribution de l’inflammation à la progression de la DMLA fait en sorte que le développement de cette maladie peut être influencé par certains facteurs du mode de vie qui génèrent des conditions d’inflammation chronique.
Un bon exemple est la fumée de cigarette, qui est associée à une hausse de 2-3 fois du risque de DMLA chez les personnes qui fument pendant de nombreuses années. L’obésité est un autre facteur pro-inflammatoire, de plus en plus répandu, et qui semble jouer un rôle important dans la progression de la DMLA.
Les études montrent en effet que les patients atteints de DMLA avancée sont plus à risque de présenter un excès de graisse viscérale, et qu’un IMC > 30 est associée à un risque accru de voir la maladie progresser plus rapidement.
Reprogrammer l’immunité
Un des effets les plus dommageables de l’obésité est de créer un climat d’inflammation chronique qui influence négativement la fonction de plusieurs organes (pancréas, muscles, cœur, cerveau).
Autrement dit, même si les manifestations visibles de l’obésité sont locales, au niveau du tissu adipeux, c’est l’ensemble du corps qui est susceptible de subir les agressions causées par l’excès de graisse.
Il semble que c’est exactement ce phénomène qui expliquerait la hausse du risque de DMLA observée chez les personnes obèses (1).
Dans cette étude, les chercheurs ont noté que certains acides gras libres, dont les niveaux sont augmentés dans l’obésité, sont capables de modifier le programme génétique des cellules de l’immunité innée (macrophages) présent dans le tissu adipeux et induire l’expression de plusieurs gènes pro-inflammatoires (TNF, interleukine-1b et interleukine-6).
Ces macrophages reprogrammés peuvent être par la suite recrutés au niveau de l’œil où leur activité pro-inflammatoire va favoriser la progression de la DMLA néovasculaire.
Un point capital de l’étude est que cette reprogrammation épigénétique de l’immunité innée semble permanente, c’est-à-dire que l’inflammation pathologique qui est déclenchée suite à la transformation des macrophages par l’excès de graisse n’est pas diminuée suite au retour à un poids normal.
C’est dire à quel point les bouleversements biochimiques provoqués par l’obésité sont majeurs et peuvent causer de graves problèmes à long terme.
- Hata M et coll. Past history of obesity triggers persistent epigenetic changes in innate immunity and exacerbates neuroinflammation. Science 2023; 379: 45
8. Une aventurière aveugle s’envolera à bord d’un avion spécial pour vivre les sensations de l’apesanteur
Aveugle, elle défie l’apesanteur à bord d’un Airbus AirZeroG.
Violaine Bonnet n’a pas « froid aux yeux ». Cette aventurière de 52 ans, aveugle de naissance, va décoller de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac le 7 avril 2023 et réaliser un rêve : goûter aux sensations de l’apesanteur lors d’un vol parabolique.
Aveugle de naissance, Violaine Bonnet a souvent entendu que beaucoup d’activités lui seraient inaccessibles. La désormais quinquagénaire a pourtant le goût du challenge… et des sensations fortes. Ski nautique, sauts en parachute, escalade, kayak, plus rien ne l’arrête. Chaque défi en chasse un autre. Le prochain sur sa liste ? Se retrouver en apesanteur. C’est une rencontre avec le célèbre astronaute Thomas Pesquet, en 2018, qui lui inspire ce nouveau rêve planant. « Il m’a répondu : Vas-y, fais-le! », explique-t-elle. Cinq ans après avoir évoqué l’idée, la challengeuse a pu obtenir son aptitude auprès de la commission médicale de Novespace, qui organise des vols de découverte de l’apesanteur. Elle décollera le 7 avril 2023, au départ de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.
Un vol parabolique
Violaine ne va pas aller concrètement dans l’espace mais s’envoler à bord de l’Airbus AirZeroG, un avion spécialement aménagé pour effectuer des vols dits « paraboliques » et atteindre jusqu’à 22 secondes d’apesanteur, à 8 000 mètres d’altitude et 380 km/h. « Vous glisserez en trois dimensions dans un environnement très spatial », la prévient Jean-François Clervoy, astronaute et fondateur d’AirZeroG. Cette expérience est rendue possible grâce au soutien de l’association « A perte de vue », qui mène des actions de sensibilisation au handicap visuel, notamment via des challenges sportifs, des activités culturelles… « Ce sera, sans nul doute, un formidable vecteur de communication, à nouveau, pour sensibiliser à la déficience visuelle et démontrer que le champ des possibles est vaste », a déclaré Alban Tessier, président de l’association. Prochaine étape, la lune ?
Source : https://informations.handicap.fr/a-aveugle-elle-defie-apesanteur-airbus-airzerog-34343.php
9. L’impact du théâtre accessible : l’expérience de Danielle Fouquereau
Danielle Fouquereau est membre du RAAMM depuis plus de 6 ans et fait partie du comité de la programmation d’activités. Elle nous parle de ce qu’elle a vécu en assistant à une pièce en théâtrodescription.
« Par le biais du RAAMM, j’ai reçu l’invitation de Pénélope Bourque, de la compagnie Joe Jack et John, à voir Les Waitress sont tristes. On sentait une grande ouverture dans son message, c’était chaleureux et bien expliqué. Elle avait même mentionné “si on peut faire quelque chose de plus pour vous accommoder, veuillez nous en aviser”. Ça m’a fait sentir que nous étions importants et qu’on voulait notre présence.
Il faut savoir que j’aime le théâtre depuis longtemps. Mais comme ma vue a diminué au cours des dernières années, ça faisait longtemps que je n’y étais pas retournée. L’occasion était belle et j’étais contente, ça me semblait différent, surtout avec l’audiodescription.
La visite tactile
Avant le début de la pièce, j’ai participé à la visite tactile. Pénélope est venue nous parler et nous souhaiter la bienvenue. Une autre personne nous a décrit la scène, mais aussi la disposition de la salle. C’est important d’avoir une idée de l’environnement dans lequel on se trouve. Nous avons pu monter sur la scène, et toucher au décor et à différents accessoires. Il y avait un rideau fait de lanières de cuir qui créait un effet de profondeur, et ça servait d’écran sur lequel était projeté l’éclairage. Cette installation contribuait à créer différentes ambiances. On nous a fait une description des habits et nous avons pu toucher à des éléments des costumes. Nous avons ensuite pu poser nos questions. La visite tactile m’a permis de rencontrer des gens et d’apprendre sur leur métier, mais aussi de discuter de tout ce qui entoure la pièce. J’ai adoré ça ! C’est constructif, et ça nous amène ailleurs.
L’audiodescription
On m’a fourni un téléphone et un adaptateur pour mes écouteurs. J’écoutais l’audiodescription d’une oreille seulement, donc ça ne nuisait pas du tout à l’écoute de la musique et des dialogues. L’audiodescription était très bien faite et ajoutait réellement à l’expérience. Vraiment, c’était surprenant. Le personnel a bien travaillé.
C’était une pièce très imaginative. Des fois, il ne faut pas chercher à tout comprendre, et plutôt se laisser emporter. La trame musicale était superbe. Et même si le sujet n’était pas facile, quand je repense à cette pièce-là, je repense à la douceur et au courage des comédiens ; leurs personnalités transcendaient le texte. Ça faisait du bien à l’âme. Même aujourd’hui, quand j’y repense, ça m’habite.
Une vraie inclusion
Depuis, j’ai assisté à une autre pièce en théâtrodescription au Théâtre du Rideau Vert. Autant au Rideau Vert qu’à Joe Jack et John, je me suis sentie incluse, car nous sommes avec les gens, et non à part. C’est ça l’intégration : c’est accessible, mais nous sommes intégrés dans le public. Ça montre que c’est possible et que ce n’est pas si dérangeant que ça. Nous ne sommes pas des extraterrestres ; nous avons juste besoin d’un peu d’aide. Ces expériences de théâtrodescription m’ont donné le goût d’y retourner.
J’ai envie de vous dire : allez l’essayer ! Allez vivre ça. Soyez curieux et laissez-vous aller là-dedans. Ce sont des offres appréciables que ces compagnies de théâtre nous font. Et même s’il arrive qu’une fois, on n’ait pas aimé la pièce, il ne faut pas s’arrêter à ça… C’est comme le cinéma, on y retourne à plusieurs reprises même s’il y a déjà eu un film qu’on n’a pas aimé. Je vous encourage à vous faire un cadeau et à vivre cette expérience. »
Crédit photo : Vivien Gaumand