Écho du RAAMM pour la période du 2 au 9 octobre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 2 au 9 octobre 2017.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. L’entreprise Point-par-Point dans les locaux du RAAMM pour une démonstration de produits de basse vision
- 2. Cours de guitare gratuits pour musiciens aveugles débutants dans la grande région de Montréal
- 3. L’APHVL à votre service : Pour une meilleure qualité de vie
- 4. Participants aveugles et en basse vision pour sondage sur l’utilisation du téléphone intelligent et de la tablette numérique!
- 5. De l’argent accessible : Des conseils d’INCA pour un accès plus facile aux services bancaires
- 6. Docteur Cynthia Qian ou l’ophtalmologie comme passion
- 7. La Fédération des Aveugles et Amblyopes de France crée un label pour l’accessibilité des personnes aveugles
- 8. France- Comment se dessine le quotidien des déficients visuels à Orléans ?
- 9. Île de la Réunion : Une application pour aider les déficients visuels à sortir
- 10. Trois patients aveugles après une banale opération des yeux à l’hôpital de Louvain
- 11. Victoriaville remporte le prix d’Excellence Hydro-Québec 2017 de Rues principales
- 12. Verdun dévoile son Plan local de déplacements et ses priorités axés sur la sécurité, la quiétude et la mobilité durable
- 13. Montréal étudiera l’idée d’un registre des logements accessibles
- 14. L’accès à des services de santé «pose problème», dit le Protecteur du citoyen
- 15. Le courage d’avancer, ou l’histoire inspirante de Julien Racico
1. L’entreprise Point-par-Point dans les locaux du RAAMM pour une démonstration de produits de basse vision
Dans le cadre des activités se déroulant au Centre communautaire Berthe-Rhéaume cet automne, le RAAMM vous invite à une soirée démonstration de produits de basse vision avec Point-par-Point.
Jeudi 12 octobre, de 18h30 à 20h30
Animation : Mélissa Cécire, directrice marketing et communication chez Point-par-Point
Coût : gratuit
Description : Vous vivez avec une perte de vision? Vous connaissez quelqu’un qui aimerait optimiser sa capacité visuelle? Nous avons des appareils technologiques, adaptés à toutes les situations de la vie quotidienne, vous permettant de voir en un clin d’œil. Des spécialistes seront sur place pour vous faire la démonstration de différents produits de basse vision. Ils pourront aussi vous conseiller et vous donner des astuces pour avoir de bonnes habitudes de vie pour garder votre œil en santé!
Cette activité est ouverte à tous.
Date limite d’inscription : 6 octobre
Les inscriptions se font auprès d’Anna Gluhenicaia au 514-277-4401, poste 111, ou par courriel à [email protected]
2. Cours de guitare gratuits pour musiciens aveugles débutants dans la grande région de Montréal
BrailleTAB est heureux d’offrir aux guitaristes débutants, ou futurs guitaristes aveugles de la région métropolitaine, un total de 20 cours de guitare gratuits.
En outre, nous proposons une session de 10 cours à Montréal et une session de 10 cours à Longueuil pour un grand total de 20 cours gratuits.
Les cours seront animés par M. Jean-Pierre Lessard, guitariste professionnel, et fondateur de BrailleTAB. Le matériel adapté en braille sera fourni gratuitement aux participants.
Les inscriptions sont en cours et se terminent le vendredi 20 octobre prochain.
Vous devez vous inscrire en ligne en complétant le formulaire suivant:
http://brailletab.com/cours-gratuit/
Conditions pour participer aux cours:
Les cours s’adressent aux guitaristes aveugles de niveau débutant
Les participants doivent être âgés minimalement de 13 ans
Les cours seront en groupe et d’une durée de 90 minutes
Le matériel en braille sera fourni aux participants
Les cours seront offerts à Montréal ainsi qu’à Longueuil
Les cours débuteront en novembre (endroit à confirmer)
Les guitaristes doivent avoir leur instrument (nous pourrons prêter ou vendre des guitares au besoin)
Cette heureuse initiative est rendue possible grâce aux donateurs qui ont généreusement versés des contributions dans le cadre de notre campagne de financement participatif réalisée en partenariat avec La Ruche et Telus dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal.
BrailleTAB en bref
BrailleTAB est une entreprise d’économie sociale à but non lucratif qui a pour mission d’offrir des solutions technologiques et des services adaptés en médias substituts aux musiciens handicapés visuels. Elle a été fondée par trois personnes dynamiques ; Tommy Théberge (Président), Jean-Pierre Lessard (Vice-président) et Mélissa Brière (Secrétaire). Ensemble, ils forment une équipe solide et expérimentée dans le domaine des médias substituts, de l’accessibilité, de la réadaptation et de la musique.
Depuis le 7 juin 2017, BrailleTAB offre aux musiciens aveugles du monde entier une Bibliothèque de partitions de guitare en braille. Les guitaristes aveugles et/ou les enseignants téléchargent les partitions qui peuvent être lues à l’ordinateur au moyen d’un afficheur braille ou imprimées sur du papier braille. Avant la venue de BrailleTAB, les guitaristes aveugles n’avaient pas accès à du matériel adapté en braille dans le cadre de leur apprentissage en classe ou dans le cadre de leurs activités de loisirs.
Source : “Comité des usagers, INLB” 28 septembre 2017
3. L’APHVL à votre service : Pour une meilleure qualité de vie
Fondée en 1995 par Yvon Thibault, l’Association des personnes handicapées visuelles de Lanaudière (APHVL) vise principalement à améliorer de façon générale la qualité de vie des personnes qui vivent avec cette limitation.
Au début, cet organisme communautaire desservait la population de Mascouche et des environs. Les membres se rencontraient dans le cadre de cafés-rencontres, et l’une des premières démarches entreprises par le fondateur et Guy Robitaille a été d’aller à la rencontre des médias pour sensibiliser la population au quotidien et aux problématiques que vivent les personnes ayant un handicap visuel.
En 1998, l’organisme adopte une vocation régionale et couvre dès lors les six MRC de Lanaudière. Puis, l’APHVL s’installe dans les locaux du Chez-Nous du Communautaire, à Mascouche, en 2009. Un an après, l’organisme décide de concentrer ses activités dans le sud de Lanaudière, mais depuis le début de l’année 2017, l’APHVL a repris sa vocation régionale et dessert désormais tout le territoire de Lanaudière.
Pour la défense des droits
«La mission première de notre organisme est la défense des droits des personnes handicapées visuelles, explique Mélanie Boisvert, coordonnatrice. Cette mission peut s’exercer de plusieurs façons. L’une d’entre elles est la publication trimestrielle de notre journal L’Optique, qui est distribué à nos membres. Nous sommes également présents sur quelques tables de concertation de la région.»
Dans un but d’éducation et de sensibilisation, l’organisme peut, sur demande, tenir des conférences et des ateliers de promotion pour d’autres organismes et même dans les écoles.
L’APHVL offre aussi divers services, dont les cafés-rencontres qui existent depuis la fondation de l’organisme. «Nous tenons trois rencontres par mois, dont une à Terrebonne. Ça permet aux membres d’être informés de la vie associative et des dossiers sur lesquels l’organisme travaille.»
«De plus, ces rencontres permettent de briser l’isolement, une autre grande mission de notre organisme», ajoute Mme Boisvert.
C’est sans compter les services de référencement et conseils, ou l’accompagnement aux plaintes, «afin d’assister une personne qui se sent perdue dans le système».
Une grande famille
Pour Mélanie Boisvert, l’APHVL, c’est une grande et belle famille. «Il y a une ambiance de grande fraternité. Des gens sont d’ailleurs devenus de bons amis grâce à l’organisme. Il y a beaucoup d’énergie et énormément de positivisme. Les membres sentent qu’ils font vraiment partie d’un groupe et qu’ils ont toujours la possibilité d’exposer leurs qualités et leurs capacités», soutient la coordonnatrice.
L’APHVL est ouverte à toutes les personnes vivant avec une déficience visuelle significative et persistante, ou à celles ayant la cause à coeur. Que ce soit pour une carte de membre (10$) ou quelques heures de bénévolat, l’APHVL aura toujours besoin de nous.
Pour plus d’informations, visitez le www.facebook.com/aphvl ou téléphonez au 450 474-8268.
Article de Gilles Fontaine publié la revue Le Trait d’union le 26 septembre 2017
Source : http://www.larevue.qc.ca/communautaire_a-votre-service-pour-une-meilleure-qualite-vie-n44012.php
4. Participants aveugles et en basse vision pour sondage sur l’utilisation du téléphone intelligent et de la tablette numérique!
Bonjour,
Nous sommes un groupe de chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université des sciences appliquées de Munich et nous invitons des individus qui sont aveugles ou qui ont une basse vision à participer à une nouvelle étude internationale qui a pour but d’explorer l’utilisation de téléphones intelligents et de tablettes numériques par des utilisateurs en perte de vision.
Le but de cette étude est de mieux comprendre quels appareils de technologie courante (téléphones intelligents ou tablettes numériques), applications et caractéristiques d’accessibilité sont utilisés par les gens avec une déficience visuelle, et quels facteurs influencent la décision d’utiliser un appareil précis pour une tâche particulière.
Votre participation implique de remplir un sondage en ligne confidentiel qui ne devrait pas prendre plus de 30 à 45 minutes de votre temps. Les résultats de ce sondage seront utiles aux professionnels en réadaptation de même qu’aux instructeurs en technologie d’assistance, en les aidant à améliorer l’entraînement visant à intégrer l’utilisation de ces appareils de technologie courante.
Les participants doivent être âgés de 18 ans ou plus, être utilisateurs d’un téléphone intelligent ou d’une tablette numérique depuis au moins trois mois et s’auto-identifier comme ayant une déficience visuelle (cécité ou basse vision).
À la fin du sondage vous aurez la possibilité d’inscrire votre nom pour un tirage au sort pour gagner une carte cadeau de l’enseigne iTunes (Apple) ou GooglePlay pour un montant de 100 dollars. Une fois l’étude terminée, vous aurez également la possibilité de faire la demande des résultats de ce projet de recherche.
Ce projet a été approuvé par le comité d’éthique du Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation (CRIR) du Montréal métropolitain.
Si vous désirez participer, vous pouvez en apprendre plus sur cette étude et sur comment vous enregistrer à l’adresse qui suit :
http://touchscreen.hostedincanadasurveys.ca/index.php/436191?lang=frencode
Nous vous remercions de votre participation et vous invitons à partager cette invitation à d’autres membres de votre communauté !
Source : Message transféré par le RAAQ le 27 septembre 2017
5. De l’argent accessible : Des conseils d’INCA pour un accès plus facile aux services bancaires
La mise en place de services bancaires accessibles a beaucoup progressé depuis l’arrivée des relevés en braille dans les années 1990. Des guichets automatiques munis de dispositifs spéciaux tels qu’un clavier braille et une sortie audio pour écouteurs facilitent par ailleurs plus que jamais l’accès aux services bancaires pour les personnes aveugles ou ayant une vision partielle.
Cependant, si vous n’avez pas l’habitude d’utiliser les services bancaires accessibles, vous êtes peut-être sur le point d’apprendre tout ce à quoi vous avez accès.
Voici donc quelques conseils qui peuvent simplifier beaucoup les choses pour les personnes aveugles ou ayant une vision partielle quand elles effectuent des opérations bancaires.
Passez au numérique
Tous les grands établissements bancaires canadiens offrent aujourd’hui à leurs clients un système de gestion des finances personnelles en ligne. En effectuant vos opérations bancaires par Internet, non seulement vous avez la possibilité d’utiliser les technologies adaptées que vous possédez (lecteur d’écran, programme de grossissement des caractères comme ZoomText, etc.), mais vous n’avez pas à vous préoccuper de tous les documents imprimés qui sont le plus souvent inévitables quand on se sert d’un guichet automatique.
Attrapez le téléphone
Les services bancaires par téléphone sont une bonne solution de rechange aux services en ligne, surtout si vous n’avez pas d’ordinateur à portée de main. Les établissements financiers ont tous un numéro de téléphone sans frais qui donne accès à ces services. Il vous suffit d’obtenir un NIP pour en profiter. En utilisant les messages verbaux appropriés, vous pouvez vérifier votre solde, régler vos factures et virer des fonds. Vous n’avez besoin que d’un téléphone cellulaire ou d’un téléphone à fil pour appeler votre banque.
Ayez les bonnes applications
Il existe aujourd’hui des logiciels d’application pour presque tout. Avec les téléphones intelligents, l’utilisation de ces applications devient un jeu d’enfant parce que ces appareils intègrent des fonctions qui vous donnent accès à une option « voix », qui vous permet d’utiliser des messages–guides vocaux, ainsi qu’une option « zoom », qui vous permet de grossir les caractères sur votre écran. Si vous utilisez un iPhone, par exemple, il suffit d’afficher vos options de réglage, de cliquer sur « général », puis de choisir « accessibilité » pour trouver ces fonctions.
Trouvez le bon guichet automatique
Le plus difficile quand on veut effectuer des opérations bancaires est souvent de savoir quelles succursales offrent des guichets automatiques accessibles. Vous trouverez par ailleurs dans le site Web de plusieurs banques, par exemple ceux de la Banque royale du Canada et de la CIBC, des releveurs de coordonnées de guichets automatiques, qui permettent aux clients de chercher les guichets qui offrent une fonction sonore.
Article publié par INCA dans l’édition d’En Vue du mois de septembre 2017
Source : http://www.cnib.ca/fr/apropos/publications/bulletins/envue/Pages/2017Septembre.
6. Docteur Cynthia Qian ou l’ophtalmologie comme passion
L’ophtalmologiste Cynthia Qian a réussi, avec la complicité de son collègue Flavio Rezende, à installer une prothèse rétinienne à une patiente aveugle.
L’équipe de la Dre Qian est la seconde au Canada à avoir réussi cette intervention d’une durée de cinq heures.
Inventée par l’ophtalmologue américain d’origine pakistanaise Marck Humayunet commercialisée sous le nom d’Argus par la société américaine SecondSight, la prothèse permet de transmettre grâce à des signaux électriques des « sensations visuelles » déchiffrables par le nerf optique.
« C’est une nouvelle vision. Ce n’est pas la vision que la personne avait avant de perdre la vue, mais bien une nouvelle façon de voir. Il y a donc un apprentissage à faire afin de bien interpréter ce qu’on est en train de voir. » – Dre Cynthia Qian, ophtalmologue
« Ce procédé a été développé spécifiquement pour les dystrophies rétiniennes, mais cela pourra s’appliquer à différentes maladies de la vue à l’avenir. Le but actuellement c’est de réparer partiellement la vision dans le cas de maladies où l’œil préserve encore sa structure, mais où la fonction est diminuée. Donc, le but de la prothèse c’est de renouveler en partie du moins la fonction visuelle des cellules qui sont mortes progressivement ou qui ont perdu de leurs fonctions. »
La passion, la recherche et le monde
La Dre Qian est née en Chine continentale. Elle a vécu en France, où son père, spécialiste en aérospatiale, avait reçu une bourse pour aller travailler à l’Observatoire de Meudon.
Mais c’est de sa mère, une oto-rhino-laryngologiste, ou ORL si vous préférez, que lui est venu la passion de la médecine.
« Pour moi, l’hôpital est un lieu où on aide les gens. C’est là qu’est née la passion de la médecine, mais surtout de la chirurgie. »
Et, tout naturellement, la famille Qian est venue s’installer au sud de Montréal, où la jeune Cynthia – son prénom chinois est Xin Ya, a fait son parcours scolaire, du secondaire jusqu’au doctorat en médecine. Elle a aussi étudié aux États-Unis.
Elle aide aussi d’autres régions du monde grâce à son travail auprès d’ORBIS, un organisme qui a pour mission de prévenir la cécité et sauver la vision des habitants dans des régions du monde où les soins ophtalmologiques sont rarissimes.
Étudiante, elle a fait un stage au Nunavik en ophtalmologie « de brousse ».
Article de Raymond Desmarteau Radio-Canada international publié mercredi le 20 septembre 2017
Source :
http://www.rcinet.ca/fr/2017/09/20/docteure-cynthia-qian-ou-lophtalmologie-comme-passion/
Pour plus d’information
7. La Fédération des Aveugles et Amblyopes de France crée un label pour l’accessibilité des personnes aveugles
Dans le cadre de ses différentes actions pour améliorer l’accessibilité numérique des personnes déficientes visuelles, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAAF) lance son propre label pour l’accessibilité des personnes aveugles et déficientes visuelles.
Celui-ci vient répondre à une demande forte des usagers, qui rencontrent notamment des difficultés pour consulter les documents qu’ils reçoivent : « En France, plus de 90%* des utilisateurs de lecteur d’écran (essentiellement des personnes aveugles et très malvoyantes) ouvrent un fichier PDF sans être assurés d’y accéder, précise la FAAF. C’est pourquoi les référentiels d’accessibilité numérique RGAA 3 2016 de l’État et AccessiWeb de l’association BrailleNet, exigent que les ressources téléchargées soient accessibles au même titre que les sites web ».
L’objectif est donc de valider et de valoriser l’accessibilité et le bon usage des documents numériques et du matériel par les personnes en situation de handicap visuel.
Première étape pour ce label dédié à l’accessibilité des personnes aveugles : valider l’accessibilité des documents numériques
Ce label, élaboré en partenariat avec les sociétés Atalan et Com’Access s’appliquera dans un premier temps aux documents PDF. Il s’ouvrira ensuite progressivement à d’autres formats tels que ceux utilisés pour les livres numériques (Daisy, ePub) et la bureautique (Word, OpenOffice, LibreOffice etc.).
Testé et approuvé par des utilisateurs déficients visuels
La procédure du label repose sur des tests automatiques et manuels, qui seront ensuite approuvés par des utilisateurs déficients visuels. Le principal intérêt est de s’assurer que ces utilisateurs sont en capacité d’accéder à l’information au même titre que tous les autres.
Pour en savoir plus sur le label dédié à l’accessibilité des personnes aveugles et sur la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAAF), rendez-vous sur le site : http://www.aveuglesdefrance.org/label-federation-des-aveugles-et-amblyopes-de-france
Source : http://www.handirect.fr/accessibilite-des-personnes-aveugles-faaf/
8. France- Comment se dessine le quotidien des déficients visuels à Orléans ?
Les déplacements sur l’espace public relèvent toujours d’un véritable calvaire pour les déficients visuels. Témoignages.
Une station Louis-Braille inaugurée sur la ligne A du tramway. Un symbole. Évidemment, le 14 septembre dernier, rue de la Gare, des bulles pétillaient dans les yeux des élus de la Métropole ; des sourires éclairaient les visages des responsables de la Fédération des aveugles de France.
Cela ressemblait-il, simplement, à un plaisir éphémère ? Comment se dessine le quotidien des déficients visuels à Orléans ? Sur les quais de la station Louis-Braille, les propos sont parfois amers. « Baptiser une station Louis-Braille, c’est bien, mais ça ne suffit pas, concède Liliane. Il faut structurer la ville. »
« Il n’est pas possible de marcher seul »
Elle raconte ses difficultés à circuler dans le centre-ville. « Il y a des panneaux, des poubelles, des poteaux, des excréments de chien. Quand il y a des travaux sur un trottoir, on met un panneau pour prévenir. Mais, nous, on ne le voit pas. Il n’est absolument pas possible de marcher seul dans le centre-ville. C’est trop dangereux. »
La multiplication du mobilier urbain sur l’espace public pollue la vie des malvoyants. « Par moments, il n’y a plus de trottoir, peste Bruno Gendron, président régional de la Fédération des aveugles de France. Sans oublier, les vélos qui roulent sur les trottoirs. On ne les voit pas, on ne les entend pas. »
La voirie, le calvaire des aveugles. « La rue Jeanne-d’Arc a été refaite. Les passages-piétons ont été matérialisés avec des clous. Mon chien n’a pas été éduqué pour les reconnaître, alors, il ne s’arrête pas pour me faire traverser », explique Béatrice.
La liste s’étire. Les feux sonores ne fonctionnent pas toujours, les dénivelés sur les trottoirs constituent de véritables pièges, l’audiodescription dans les cinémas est rare. « Il n’existe aucun panneau avec le nom des rues écrit en braille et situé au ras du sol », regrette Liliane.
Et dans les commerces ? La situation n’est pas plus confortable. « Avec la musique, les nuisances sonores nous perturbent. Dans notre tête, ça fait un brouhaha terrible », assure Béatrice. Les étiquettes, elles, demeurent illisibles pour les malvoyants. « Les prix sont écrits trop petits. On est obligé d’aller voir un vendeur. »
« Sur plusieurs sites, les codes couleurs se multiplient, constate Bruno Gendron. Il est donc difficile de se repérer. » Notamment dans les couloirs du Nouvel hôpital d’Orléans.
« Le regard des autres »
Mais le véritable malaise se niche ailleurs. « Dans le regard des autres, souffle Selahaddin. Nous sommes mal considérés. Pour traverser, on peut toujours attendre qu’un valide nous prenne par le bras… »
Les aveugles orléanais ne sombrent pas pour autant dans le pessimisme. « Ça avance, je positive », nuance Béatrice. Dans les transports en commun, le tram précisément, les annonces sonores demeurent précieuses. « Les quais sont aménagés. Prendre le tram, c’est possible. »
« C’est vrai, notre quotidien est meilleur qu’il ne l’a été. On sent que le handicap est une vraie priorité de la Métropole, assure Bruno Gendron. Sur des projets, il y a des concertations. Nous sommes entendus. »
Rue Royale, par exemple. Les passages-piétons n’étaient pas suffisamment visibles. Le contraste sera accentué. Bien plus qu’un détail, pour eux Comme l’inauguration d’une station Louis-Braille.
Article de Nicolas Da Cunha publié le 26 septembre 2017
9. Île de la Réunion : Une application pour aider les déficients visuels à sortir
Technologie. Aujourd’hui, seules 5% des personnes déficientes visuelles sortent de chez elles de manière autonome. Toutes les autres restent repliées sur elles-mêmes, souffrant de l’isolement social et donc de la perte d’autonomie. Afin de leur permettre de gagner davantage confiance en elles et d’oser sortir de leur domicile par leurs propres moyens, l’association Yvoir a décidé de développer une nouvelle application numérique pour smartphone, le Open Way, en partenariat avec l’Unadev et l’AVH Réunion, deux associations œuvrant pour les personnes aveugles et malvoyantes dans l’île. Il s’agit ni plus ni moins que d’un GPS avec une interface tactile et vocale.
Une application gratuite
L’outil fonctionne grâce à l’association d’une boussole électronique, un accéléromètre trois axes et un gyroscope. Muni de sa canne, l’utilisateur se fie aux directives auditives pour se déplacer. “Le Open Way n’est qu’un outil pour faciliter les déplacements des personnes malvoyantes ou aveugles, rappelle Richard Muller, le président de l’association Yvoir venu présenter l’application dans l’île. Il ne remplace aucunement la canne et la capacité de son utilisateur à se mouvoir dans un espace. Il est comme un GPS dans une voiture : il faut quand même faire attention à son environnement”.
Depuis 6 ans, l’application est utilisée dans 5 pays différents et elle commence à peine à se développer à la Réunion. Depuis quelques semaines, une équipe arpente les sentiers de la Réunion afin de numériser les parcours. Une dizaine sont déjà enregistrés : le parc de la Trinité et le Jardin de l’État dans le nord, le sentier de Hell-Bourg et Bélouve dans l’est, le sentier littoral de Saint-Pierre, la forêt de l’Etang-Salé, Piton de l’Eau (dans la région du volcan) et le tour de la Plaine des Sables dans le sud, et enfin l’aire du Tabac à Trou d’Eau dans l’Ouest. L’appli, qui devrait accessible gratuitement au public courant 2018 via les Aps Store, est d’ores et déjà disponible en contactant les associations Yvoir et Valentin Hauy Réunion.
Vidéo : http://www.youtube.com/watch?time_continue=45&v=CU-MuyAoC9o
Article publié le 26 septembre 2017
10. Trois patients aveugles après une banale opération des yeux à l’hôpital de Louvain
Trois patients se sont retrouvés aveugles d’un oeil après des opérations des yeux réalisées les 18 août et 1er septembre. L’hôpital universitaire de Louvain en recherche la cause, annonce-t-il. Une première enquête a exclu une faute du chirurgien.
L’UZ Leuven va passer à la loupe les différentes procédures utilisées pendant les opérations. Une première enquête a exclu une faute du chirurgien. Il pourrait s’agir des produits et traitements utilisés pendant l’intervention.
Ce type d’opérations vise à remplacer le corps vitré de l’œil par un liquide, un gaz ou une huile. Elles sont menées auprès de patients souffrant de troubles rétiniens. Le service ophtalmologique de l’UZ Leuven en a effectué 20.000 ces 15 dernières années, soit environ 1.400 par an.
Précédents
Un soutien psychologique, médical et juridique a été proposé aux patients concernés. L’UZ Leuven poursuit ses interventions chirurgicales en utilisant un nouveau lot de produits. Les anciens ont été placés en quarantaine, ajoute HLN.
En 2015, treize personnes avaient perdu la vue à la suite d’une opération similaire en Espagne. 28 autres patients présentaient de graves blessures aux yeux. La faute à Ala Octa, un produit de chirurgie ophtalmique qui contenait des substances toxiques.
Par: rédaction Belga 27 septembre 2017
Source : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/3270635/2017/09/27/Trois-patients-aveugles-apres-une-banale-operation-des-yeux-a-l-hopital-de-Louvain.dhtml
11. Victoriaville remporte le prix d’Excellence Hydro-Québec 2017 de Rues principales
Pour la revitalisation du centre-ville
La Ville de Victoriaville a remporté le prix d’Excellence Hydro-Québec 2017 lors du 30e colloque de Rues principales présenté à Québec le 27 septembre pour le projet de revitalisation du centre-ville.
Ce prix témoigne de la qualité des réalisations et les résultats exemplaires obtenus par une ville membre de Rues principales au cours de la dernière année.
Parmi les critères ayant retenu l’attention du jury, notons le souci de la Ville de Victoriaville de réaliser le projet dans une perspective de développement durable, les consultations publiques réalisées en personne et en ligne grâce au développement de l’outil monidee.ca, la mise en place d’une programmation festive au centre-ville durant la réalisation des travaux, l’embauche d’une coordonnatrice commerces et services ainsi que l’adoption d’une nouvelle identité visuelle. Ces facteurs ont contribué à l’ouverture de nouveaux commerces au Quartier Notre-Dame. En termes d’aménagement physique et d’équipements, l’amélioration de la configuration de l’entrée du centre-ville, la mise à niveau des passages piétonniers, l’ajout d’ilots de verdure et de bacs dédiés à l’agriculture urbaine, l’ajout de mobilier neuf, de nouveaux horodateurs alimentés par des panneaux solaires et de bacs à 3 voies figurent également parmi les éléments distinctifs du projet de Victoriaville.
«Cet honneur rejaillit sur l’ensemble des partenaires, commerçants et visiteurs du Quartier Notre-Dame ayant contribué à la réalisation de ce projet. Dès le départ, la Ville de Victoriaville et la SDC centre-ville ont souhaité impliqué la population pour qu’elle s’approprie le nouveau centre-ville. En consultant la population et en favorisant un aménagement adapté pour l’ensemble des visiteurs, Victoriavillle s’est assurée de se doter d’un centre-ville à son image : actuel, durable et accessible», a indiqué le maire de Victoriaville, André Bellavance.
Invité à participer à titre de panéliste lors de la journée, le maire Bellavance a pu présenter en détail le projet de Victoriaville aux participants du colloque.
Ces travaux ont été menés en concertation avec l’ensemble des services municipaux, les commerçants, les entrepreneurs et fournisseurs de services ainsi que la SDC Centre-ville de Victoriaville, dont la direction est assurée depuis février par la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CLD).
Article publié le 28 septembre 2017
12. Verdun dévoile son Plan local de déplacements et ses priorités axés sur la sécurité, la quiétude et la mobilité durable
MONTRÉAL, le 6 sept. 2017 /CNW Telbec/ – Après un an de travail assidu, de consultations citoyennes et d’analyses sur le terrain, le maire Jean-François Parenteau a dévoilé hier soir, dans le cadre de la séance du conseil d’arrondissement, le Plan local de déplacements de Verdun. Ce plan ambitieux et novateur, adopté séance tenante, guidera toutes les interventions de l’arrondissement sur les plans du transport et des déplacements au cours des cinq prochaines années.
« C’est avec beaucoup de fierté que je vous présente aujourd’hui le premier plan local de déplacements de Verdun », a souligné le maire Jean-François Parenteau. Fruit d’une vaste consultation, ce plan vise à développer des quartiers conviviaux caractérisés par la sécurité, la quiétude et la mobilité durable. Nous sommes très heureux du travail accompli ensemble », a poursuivi M. Parenteau.
Un plan construit avec et pour les citoyens
L’automne dernier, à la même période, les citoyens étaient invités à faire connaître leurs besoins et leurs préoccupations à l’égard des différents enjeux de transport à Verdun. Cette consultation s’est déroulée autant sur le Web que par l’entremise de la plateforme RéalisonsMtl et des rencontres de quartiers.
« Plusieurs des stratégies d’intervention du plan ont été inspirées par les résidents, les travailleurs et les organismes communautaires verdunois. Les écoles et un groupe de citoyens passionnés de vélo ont notamment joué un rôle primordial dans la démarche, incitant notre administration à innover et à intégrer les meilleures pratiques connues », a expliqué Marie-Eve Brunet, conseillère d’arrondissement et responsable de la sécurité publique et de la circulation à Verdun.
Les échanges avec les citoyens ont permis d’identifier trois priorités qui feront l’objet d’une attention particulière au cours des prochaines années. Tout d’abord, la sécurité aux abords des écoles, lesquelles feront l’objet d’interventions personnalisées. Ensuite, la qualité du réseau cyclable, laquelle s’appuiera sur un plan spécifique et innovateur inspiré de l’approche néerlandaise. Enfin, la cohabitation harmonieuse entre tous les usagers incluant une attention particulière sur l’accessibilité universelle.
Soucieux de refléter par des gestes concrets la réalisation du plan, les membres du conseil ont fait en sorte que les interventions autour des écoles de Verdun soient amorcées dès la rentrée afin de favoriser les déplacements actifs et d’apaiser la circulation. L’ajout de bollards identifiant les zones scolaires, de traverses et de marquage, la révision des zones de débarcadères, l’ajout d’arrêts à certains endroits et de dos-d’âne font partie des interventions dont l’implantation se poursuivra en 2018. Grâce à des propositions innovatrices, des approches ludiques et des projets pilotes, l’arrondissement espère révolutionner les déplacements à Verdun.
Une vidéo peut être visionnée sur la chaîne YouTube de l’arrondissement à http://youtu.be/ltRnRDMQ2B0.
SOURCE Ville de Montréal – Arrondissement de Verdun
13. Montréal étudiera l’idée d’un registre des logements accessibles
Le maire de Montréal, Denis Coderre, a montré une certaine ouverture aux manifestants venus réclamer la mise sur pied d’un registre de logements accessibles aux personnes handicapées, lundi.
Comme nous le rapportions jeudi, l’organisme Ex Aequo s’est allié à deux organismes de défense du droit au logement afin de réclamer ce répertoire à la Ville. La mesure faciliterait non seulement d’apaiser les effets du manque de logements accessibles, il éviterait que des logements déjà adaptés soient occupés par des personnes sans handicap.
Deux représentants d’Ex Aequo se sont présentés au conseil municipal lundi pour demander au maire s’il comptait faire suite à leur demande.
«Ce que vous proposez est une bonne idée. Nous allons mettre sur pied un comité pour étudier la question.»
En matinée, M. Coderre a promis de mettre sur pied un nouveau programme de logements sociaux pour remplacer AccèsLogis. Il prévoit créer, à terme, 950 unités de logement social par année. Un minimum de 30% de ces logements serait accessible aux personnes à mobilité réduite.
Article d’Olivier Robichaud publié le 25 septembre 2017 sur Huffingtonpost
14. L’accès à des services de santé «pose problème», dit le Protecteur du citoyen
(Québec) Deux ans après la réforme Barrette, l’accès à certains services de santé «pose toujours problème», soutient le Protecteur du citoyen dans son rapport annuel déposé à l’Assemblée nationale jeudi.
L’an dernier, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, avait dénoncé une série d’impacts négatifs de la réforme adoptée sous le bâillon à l’Assemblée nationale et mise en oeuvre au printemps 2015. Cette réforme a entraîné la fusion des établissements de santé et l’intégration à une échelle régionale les offres de services locales.
La successeure de Mme Saint-Germain au poste de Protecteur, Marie Rinfret, constate que les problèmes persistent. «Le déploiement de la réforme (…) n’apporte pas encore les améliorations attendues en ce qui concerne l’accès à certains services adaptés aux besoins des personnes», écrit-elle dans son rapport. «À titre d’exemple, je constate que l’offre de services tend à un nivellement vers le bas, particulièrement en matière de soutien à domicile. Des personnes qui recevaient un certain nombre d’heures de services apprennent qu’elles subissent une coupe ou qu’elles n’y ont plus droit alors que les besoins n’ont pas diminué.» Elle constate que dans l’exercice d’intégration des offres de services, «on choisit le modèle local qui représente une économie de moyens et on l’étend à une échelle régionale».
Alerté par des plaintes de citoyens, le Protecteur a recueilli l’avis des responsables des services de soutien à domicile dans les CISSS et CIUSSS. «Les constats sont clairs : la majorité des intervenants et intervenantes du réseau peinent à mettre en oeuvre la réforme d’avril 2015, notamment pour combler les besoins en soutien à domicile. Il est impératif que le Ministère fournisse rapidement les balises décisionnelles nationales afin que les services soient harmonisés dans l’ensemble du réseau, sur tout le territoire du Québec.»
Dans son Plan stratégique 2015-2020, le Ministère s’est donné pour cible d’augmenter de 15 % le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie recevant des services à domicile. Or, pour la première année d’implantation, il y a une légère diminution (0,9 %). «Seulement 8,6 % des personnes âgées de 65 ans et plus reçoivent de tels services».
La durée moyenne d’intervention a diminué de 7,4 % entre 2010 et 2016, pour atteindre 44 minutes. «Cette situation s’explique notamment par l’apparition de nouvelles balises limitant le temps consacré à chacune des activités offertes», pour donner un bain ou préparer les repas par exemple. Des établissements ont ainsi diminué le temps alloué pour chaque tâche. «D’autres réduisent substantiellement les plans de services sans évaluation préalable ou établissements des plafonds d’heures de services, même si, dans certains cas, ce seul maximal ne répond que partiellement aux besoins de la personne.»
Le Protecteur prévient que «l’augmentation du nombre de personnes aidées ne doit pas se faire au détriment de l’intensité et de la qualité des services offerts».
Autre problème : «de moins en moins en mesure de répondre à la demande, des établissements éliminent des services», comme l’aide pour faire les courses. Certains ont mis fin à la gratuité des services d’aide domestique «sans tenir de la capacité de payer des usagers».
«Dans d’autres cas, on exige une implication sans cesse accrue des aidants naturels, parfois au détriment du respect de la dignité et de l’intimité de la personne aidée», ajoute-t-elle.
Marie Rinfret dénonce également «un manque préoccupant de places disponibles en CHSLD», au moment où les besoins s’accroissent. Elle constate «un resserrement des critères d’admissibilité», une «augmentation des délais d’attente», et le «recours de plus en plus fréquent à des résidences privées pour aînés» qui ne sont pas en mesure d’héberger des personnes en lourde perte d’autonomie.
Dans le cas des personnes handicapées avec des besoins complexes, l’État signe des contrats avec des ressources d’hébergement où, dans certains cas, le personnel est en nombre insuffisant ou manque de formation. «Fait exceptionnel et particulièrement inquiétant cette année : les interventions du Protecteur du citoyen ont mené à la fermeture de trois ressources» note Marie Rinfret dans son rapport.
Un exemple: «Une personne hébergée dans une ressource intermédiaire était maltraitée par d’autres résidents, et ce, depuis quelques années», au vu et au su de l’établissement responsable.
Plus globalement, elle relève que les longs délais d’attente sont le principe motif de plaintes des citoyens à l’égard de l’administration publique. Que ce soit pour traiter un dossier, rendre une décision, entreprendre le paiement d’une indemnisation ou encore fixer une audition devant un tribunal administratif. «Ces délais s’élèvent parfois à plusieurs mois, voire à des années», déplore Mme Rinfret.
Article de Tommy Chouinard publié dans La Presse le 28 septembre 2017
15. Le courage d’avancer, ou l’histoire inspirante de Julien Racico
Faire Gaspé-Montréal en chaise roulante en 30 jours : c’est le défi que s’est lancé Julien Racicot, lui-même vivant avec un handicap, afin d’amasser des fonds. L’Express l’a rencontré.
C’est sous les nuages que Julien Racicot est arrivé dans le stationnement du Chocolats Favoris, où son équipe de bénévoles l’attendait. «Je suis parti ce matin de Sorel-Tracy vers 9h20, direction Drummondville. Il a mouillassé un peu, c’était frisquet. Mais dans l’ensemble, j’ai été très chanceux côté météo. Hier a été une journée de pluie, mais c’est une des seules que je ne roulais pas puisque j’ai pris le traversier entre Berthierville et Sorel. Ça a très bien adonné», raconte-t-il. Le conseiller municipal William Morales, au nom du maire Alexandre Cusson, a également tenu à le féliciter.
L’homme de 36 ans, paralysé des bras et des membres inférieurs depuis ses 18 ans à cause d’un accident de la route, a démarré il y a quelques années la fondation Adapte-Toit, qui a pour but d’aider des personnes vivant avec un handicap à adapter leur domicile. C’est donc dans l’optique d’amasser des fonds pour cette cause qu’il s’est lancé le défi un peu fou de traverser le Québec en chaise roulante.
Parti de la Gaspésie le 15 août, il en est aux quelque 200 derniers kilomètres de son périple nommé «La traversée Le courage d’avancer». «Rendu là, je ne compte presque plus», lance-t-il à la blague. Prochaine étape : Saint-Hyacinthe.
«J’ai trouvé ça plus facile que ce à quoi je m’attendais, honnêtement. Mais on n’était pas vraiment préparé pour tout l’aspect des relations publiques, les rencontres avec les municipalités, faire des communiqués… Il a fallu se réajuster en cours de route.»
Si faire Gaspé-Montréal en soi n’est pas une mince affaire, organiser un tel projet est aussi beaucoup de travail. L’équipe devait avoir un permis du ministère des Transports avant d’entamer la traversée du Québec, sauf que pour l’obtenir, ils ont dû demander l’autorisation aux 119 municipalités qu’ils comptaient traverser. «Ça a pris environ deux mois pour tout prévoir», précise Julien Racicot. Il avait notamment des règlements très précis à suivre, comme avoir un drapeau orange sur sa chaise roulante en tout temps et être escorté d’une voiture. De temps en temps, des gens le suivent à vélo pour l’encourager, et il y a même des policiers qui ont joint le mouvement à quelques reprises.
Un homme de Lévis, vivant lui aussi avec un handicap et sensible à la cause, a même prêté son véhicule récréatif déjà adapté pour un montant dit symbolique, ce qui a grandement facilité l’hébergement et limité les coûts, d’après Julien Racicot.
Les objectifs de la traversée
Julien Racicot et son équipe de bénévoles se sont fixés l’ambitieux objectif d’amasser 375 000 $ (un clin d’œil au 375e anniversaire de la Ville de Montréal) et espèrent ainsi pouvoir aider 25 personnes vivant avec un handicap à adapter adéquatement leur lieu de résidence afin de leur offrir le plus d’autonomie possible.
La sensibilisation face à cette réalité est aussi une considération majeure. «La lésion de la moelle épinière est méconnue et pourtant, c’est une situation qui touche des milliers de Québécois chaque année. Ça peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. En glissant sur une plaque de glace, en changeant une ampoule au plafond, en plongeant dans une piscine… Il faut être prudent, tout en continuant de profiter de la vie.»
«Quand on a les ressources nécessaires pour évoluer malgré le handicap, les possibilités sont infinies. Le plus grand handicap est entre les deux oreilles», conclut le sympathique trentenaire, qui se dirigeait vers le camping des Voltigeurs pour une courte nuit avant d’entamer la route vers Saint-Hyacinthe.
Publié le 4 septembre 2017 par Josyane Cloutier dans le journal L’Express