Écho du RAAMM du 6 au 12 février 2017
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 6 au 12 février 2017.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Note : tous les liens vers des sites externes s’ouvrent dans une nouvelle fenêtre.
Sommaire
- 1- La Semaine de la canne blanche, du 5 au 11 février 2017
- 2- Coup de chapeau à Nicole Trudeau
- 3- La Ville octroie 1,6M$ sur 6 ans pour l’accessibilité universelle des commerces
- 4- À quand les trottoirs chauffants à Montréal?
- 5- Accès aux personnes handicapées : quatre commerces s’illustrent
- 6- Passagers handicapés : EasyJet condamnée une quatrième fois pour discrimination
- 7- Un avocat aveugle refuse de payer 4250 $ pour obtenir des documents
- 8- Roncq-France- Oubliée dans le bus, boudée des taxis… le dur quotidien d’une non-voyante
- 9- Des enfants malvoyants donnent le « La » : ils testent le veme, un nouvel instrument
- 10- Cannes au top : guider les aveugles, alerter en cas de chute
- 11- Quand l’impression 3D permet d’aider les aveugles dans leur éducation sexuelle
- 12- La tech améliore l’expérience numérique des malvoyants à moindre coût
- 13- Serons-nous frappés de cécité d’ici une trentaine d’années ?
- 14- Des médecins réussissent à enlever un caillot dans une veine rétinienne
1- La Semaine de la canne blanche, du 5 au 11 février 2017
Travaillons ensemble pour une meilleure vision!
Montréal, le 5 février 2017 – Depuis 1947, la première semaine de février est reconnue au Canada comme étant la « Semaine de la canne blanche ». Afin de sensibiliser la population aux défis quotidiens que doivent relever les personnes ayant une déficience visuelle, les organismes qui leur offrent des services se sont regroupés pour unifier leurs efforts et livrer un message commun.
Sous le thème Travaillons ensemble pour une meilleure vision!, l’édition 2017 est une occasion unique de remercier tous ceux qui œuvrent dans le but de rendre notre monde plus accessible aux personnes vivant avec des limitations. Le moment est également choisi pour échanger sur le chemin qu’il reste à parcourir pour que notre société soit plus inclusive, notamment en ce qui a trait à l’accès à l’information et aux déplacements autonomes et sécuritaires.
Beaucoup d’innovations voient le jour et il est essentiel que l’accessibilité pour tous soit un élément clé lors de leur conception. À titre d’exemples, le fait que les stations de métro et les arrêts d’autobus soient annoncés verbalement est grandement facilitant. Or, trop souvent, dans le cas des autobus le service n’est pas offert partout et le son est trop bas. Par ailleurs, la grande majorité des institutions financières ont adapté leurs guichets automatiques, mais les commerces de leur côté adoptent de plus en plus des terminaux de points de vente tactile dont l’utilisation est pratiquement impossible pour les personnes ayant une déficience visuelle. Aussi, les traverses de piétons équipées de signaux sonores font révolution, mais sont encore en nombre insuffisant. En ce qui concerne l’internet qui a ouvert un horizon inimaginable pour les personnes ayant une déficience visuelle, il s’est avéré un mirage dans bien des cas. À travers les fréquentes mises à jour et les avancées technologiques rapides, la notion d’adaptabilité est trop souvent perdue. Alors que la technologie pourrait permettre une plus grande accessibilité, le manque de formation et l’absence de normes reconnues sont des freins importants.
Lorsqu’elle a été inventée, la canne blanche a permis d’augmenter la qualité de vie de ses utilisateurs. Elle représente la liberté et l’autonomie. La semaine de la canne blanche est donc l’occasion de prendre conscience des embûches qui se dressent sur le chemin des personnes aveugles ou ayant une vision partielle dans leur quotidien. Pour mieux comprendre, la population est invitée à visiter la page Facebook Semaine québécoise de la canne blanche. Des témoignages, des photos, des vidéos et de l’information sur les services et la déficience visuelle y sont présentés. Les intervenants du milieu invitent tout un chacun à adhérer au slogan Travaillons ensemble pour une meilleure vision!
-30-
Sources :
- Pascale Dussault, directrice générale, Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), 514-277-4401 poste 109, [email protected]
- Antoine Perrault, coordonnateur, Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ), 514-849-2018, [email protected]
- Geneviève Genest, intervenante accueil et soutien, Association québécoise des parents d’enfants handicapés visuels (AQPEHV), 450-465-7225, sans frais 1-888-849-8729, [email protected]
- Marie-Camille Blais, directrice générale, INCA Québec, 514-934-4622, poste 245, [email protected]
- Ronald Beauregard, directeur général, Fondation des Aveugles du Québec (FAQ), 514-259-9470, poste 24, [email protected]
- Nathalie Chartrand, directrice générale, Association sportive des aveugles du Québec (ASAQ), 514-252-3178, poste 3768, [email protected]
- Marie-Josée Cloutier, Responsable du développement philanthropique et du don majeur, Fondation En Vue de l’Institut Nazareth et Louis-Braille, 450-463-4610, poste 604 [email protected]
2- Coup de chapeau à Nicole Trudeau
En cette semaine de la Canne blanche un membre du RAAMM tenait à souligner les efforts de madame Nicole Trudeau pour rendre la culture accessible.
Bonjour, je m’appelle Serge et je suis aveugle complet. En décembre dernier j’ai eu la chance pour la deuxième fois, d’assister sans frais à une exposition au Musée des beaux-arts de Montréal. Le tout s’est fait selon les règles moi qui me promène avec ma canne blanche qui me suit dans toutes mes activités.
Merci à Nicole Trudeau qui a eu l’idée de faire les démarches nécessaires pour que les portes du Musée s’ouvrent à la culture accessible. Ma première visite a été pour découvrir Pompéi avec l’aide d’une bénévole du musée qui nous a servi de guide. De par les explications et les descriptions, c’est comme si je montais un escalier marche par marche. Ce fut très intéressant et toutes ces informations vont me servir dans le futur. J’ai également pu constater qu’à cette époque, le régime en place était très rigide.
Ma deuxième expérience a consisté à découvrir le nouveau pavillon, encore une fois avec les explications d’une guide. J’ai également pu percevoir comment les architectes ont pensé ce bel environnement afin d’y faire entrer la lumière par de grandes fenêtres sur la ville.
Ce printemps et cet été, je m’imagine facilement que les personnes qui visiteront le Musée pourront voir les papillons dehors… Ce sont aussi tous les touristes et les habitués du Musée qui en seront récompensés. Les matériaux utilisés pour la construction et les textures proviennent de la province de Québec, ce qui ajoute un cachet spécial.
Encore merci Nicole de cette initiative pour les personnes ayant des problèmes de vision. Avec ta flamme et ta curiosité tu nous gardes dans l’action et la popularité de ces visites sera la preuve que tu as raison.
Serge Bélisle, membre du RAAMM
Note : Le Musée des beaux-arts de Montréal est sans frais en tout temps pour les personnes handicapées.
3- La Ville octroie 1,6M$ sur 6 ans pour l’accessibilité universelle des commerces
Par Romain Schué Journal Métro le 27 janvier 2017
Afin d’inciter les commerçants à rendre leurs locaux accessibles aux personnes à mobilité réduite, la Ville de Montréal a lancé jeudi un programme d’aide, jugé cependant insuffisant par des acteurs du milieu.
La métropole prévoit d’investir 300 000$ chaque année jusqu’en 2021, puis 100 000$ l’année suivante afin d’aider annuellement une quarantaine de commerces à adapter leurs locaux. Ceux-ci pourront bénéficier d’une subvention égale à 75% du coût des travaux, pour un maximum de 10 000$, notamment pour l’installation d’un ouvre-porte électrique, d’une rampe ou pour le remplacement des toilettes.
«Il est de notre responsabilité collectivement de tout mettre en œuvre pour favoriser l’intégration des personnes à mobilité réduite et des aînés en leur donnant la chance de contribuer pleinement à la vie montréalaise», explique le maire Denis Coderre.
Cet investissement de la Ville n’est pourtant pas jugé suffisant par le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) qui évoque un budget «ridicule». «Pour changer les choses, ça va prendre beaucoup plus que ça. C’est comme mettre un sparadrap sur une plaie», s’indigne Linda Gauthier, présidente de l’organisme.
C’est épouvantable et beaucoup trop peu. Ce n’est même pas une goutte d’eau dans l’océan. Ça n’a pas d’allure.» – Linda Gauthier, cofondatrice du RAPLIQ, au sujet du budget d’1,6M$ prévu par la Ville
«Ça prend des pas pour prendre une marche»
Entrées à revoir, comptoirs trop haut, toilettes inaccessibles, marches intérieures: cette ex-danseuse professionnelle, atteinte de sclérose en plaques, évoque des investissements nécessaires de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour de nombreux commerces.
«Vont-ils vouloir investir autant d’argent si la Ville n’aide pas davantage? Je ne suis pas sûre», reprend-elle, avant de souligner son quotidien souvent «frustrant», rempli de «détours pour aller à la fromagerie, à la friterie ou au teinturier qui pourra l’accueillir».
Un sentiment partagé par Luc Forget, touché par une maladie neurologique. Ce dernier se plaint d’un manque d’aménagement des salles de bain dans les restaurants dans son quartier de Saint-Henri. «Ils estiment que l’investissement n’est pas rentable et ne se rendent pas compte qu’ils perdent beaucoup de clients», juge ce conseiller en accessibilité architecturale et urbaine au sein de l’organisme Ex aequo.
Alors que tous deux espèrent une aide plus incitative de l’administration municipale, Denis Coderre assure que ce n’est qu’un premier pas. «Ça prend des pas pour prendre une marche», affirme le maire, précisant néanmoins que «c’est sûr, ce n’est jamais assez. Mais ce qui est important, c’est de montrer qu’on veut changer les choses.»
Les commerçants qui souhaitent bénéficier de ce programme d’aide ont jusqu’à la fin de l’année 2020 pour présenter une demande.
Source :
4- À quand les trottoirs chauffants à Montréal?
Article de Morgan Lowrie, La Presse Canadienne, 28 janvier 2017
Le déferlement de pluie verglaçante sur l’est du Canada a poussé certains Montréalais à enfiler leurs patins à glace et a projeté plusieurs piétons au sol. Et si les trottoirs couverts de glace et de neige devenaient chose du passé?
Depuis l’annonce d’un projet de mise en place de trottoirs chauffants à Montréal, en 2015, la Ville va peu à peu de l’avant dans l’implantation de ces technologies sur ses principales artères piétonnières du centre-ville.
Selon le plan annoncé, un mélange d’eau et de glycol réchauffé par un système de chauffage électrique circulera dans un réseau de tubes de la grosseur de tuyau d’arrosage pour le jardinage.
Ces dispositifs sillonneront une portion souterraine de la rue Sainte-Catherine sur 670 m.
Le pavé sera maintenu à une température suffisamment élevée de 3 degrés Celsius pour éviter que la neige ne s’accumule au sol. Cette innovation pourrait signifier d’importantes économies au chapitre des sels de déglaçage et du déblayage des trottoirs.
« [La technologie] permettra d’accentuer l’attrait commercial de la rue en hiver en permettant aux promeneurs et aux clients de marcher sur des trottoirs dégagés la plupart du temps», a souligné une porte-parole pour la Ville de Montréal, Geneviève Dubé.
Plus de 6000 piétons foulent la rue Sainte-Catherine chaque heure «pendant la période de pointe du midi», a-t-elle relevé.
«L’accessibilité universelle de la rue serait améliorée par le fait même, a fait valoir Mme Dubé. Cela permettra aussi de réduire les bris sur le mobilier urbain ainsi que sur les arbres, car il y aurait moins d’opérations de déneigement.»
La construction des trottoirs chauffants doit débuter en 2018, alors qu’une deuxième phase est prévue deux ans plus tard, au cours de laquelle la superficie chauffée par le réseau doit être augmentée de 2,2 kilomètres.
Des exemples
Si un futur sans trottoirs gelés peut sembler utopique, la chose existe ailleurs dans le monde.
Les rues de Reykjavik, la capitale islandaise, sont chauffées au moyen de l’énergie géothermale. Les villes de Sapporo, au Japon, et d’Oslo, en Norvège, ont pour leur part recours au chauffage électrique.
Malgré leur climat glacial, les villes canadiennes tirent de l’arrière quand vient le temps de garder au chaud les pieds de leurs citoyens.
Saskatoon a prévu l’implantation éventuelle de trottoirs chauffants dans ses plans à moyen terme pour le développement de son centre-ville. La municipalité n’y travaille toutefois pas actuellement, a précisé le directeur de l’aménagement de la Ville, Lesley Anderson.
D’autres projets ailleurs au Canada s’inscrivent à une échelle restreinte, ciblant soit des hôpitaux, des entrées privées ou de petites artères commerciales.
Le coût est certainement un facteur qui refrène à prendre le pas des trottoirs chauffants. Selon le budget préliminaire de Montréal, la première phase du projet coûtera environ 26 millions, a indiqué Mme Dubé.
Si les dépenses peuvent paraître astronomiques, le professeur en études urbanistiques François Racine, de l’Université du Québec à Montréal, croit que de tels investissements pourraient s’avérer payants, en dernière analyse.
Les opérations de déneigement et de déglaçage des trottoirs coûtent cher et causent du tort à la fois aux pavés et à l’environnement, a-t-il fait valoir.
De plus, inciter des gens à mettre le nez dehors en plein hiver comporte ses avantages, a-t-il souligné, ajoutant que moins de personnes iraient aux urgences à la suite des chutes dues à un sol glissant.
«Les gens pensent que c’est un luxe, mais il y a de nombreux bénéfices publics sur le long terme.»
Inquiétudes
Il a toutefois des inquiétudes quant à la technologie qui sera préconisée. Un mauvais choix de matériaux pourrait entraîner des problèmes si, par exemple, de l’eau ou du sel s’infiltre dans les tuyaux du réseau et créent de la corrosion, a-t-il noté.
Au moins une ville américaine semble avoir mis la main sur un système qui paraît bien fonctionner, mis en place en 1988. La recherche autour des futurs trottoirs montréalais chauffants comportait d’ailleurs une visite dans cette ville du Michigan, Holland.
Le système de cette municipalité américaine utilise une centrale principale d’énergie qui réchauffe de l’eau qui s’écoule ensuite en dessous des rues.
Quoi qu’il en soit, les Montréalais ont certainement des raisons d’envier les résidents d’Holland après la récente tempête de pluie verglaçante qu’ils ont affrontée. En attendant, certains choisissent de dévaler les trottoirs munis de patins à glace.
5- Accès aux personnes handicapées : quatre commerces s’illustrent
Article de Sarah-Eve Charland Publié le 25 janvier 2017
Quatre commerces se sont particulièrement démarqués au cours de la dernière année en instaurant plusieurs mesures pour améliorer l’accès aux personnes à mobilité réduite.
L’Association des personnes handicapées Sorel-Tracy a remis ses Prix Orange le 25 janvier. Après une pause de trois ans, cette activité de reconnaissance revient afin de lancer le 40e anniversaire de l’Association en 2017.
« Les accès ne sont pas toujours adéquats ou accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les Prix Orange permettent de souligner de façon spéciale les efforts réalisés par les commerçants de la région », a lancé la présidente de l’Association, Carole Martineau, lors de la conférence de presse.
L’Association a remis à l’Hôtel de la Rive le prix Gilles Henry. Il s’agit du prix le plus prestigieux puisqu’il rend hommage à l’homme ayant œuvré dans la région pendant près de 30 ans pour améliorer le bien-être des personnes à mobilité réduite. L’entreprise a aménagé deux chambres complètement adaptées.
« Les deux chambres sont adaptées en tout point. On a été surpris de voir que tout est parfait. Ils ont même pensé à installer un œil magique à la bonne hauteur », mentionne Mme Martineau.
La Clinique dentaire Allaire a aussi gagné un prix pour avoir installé une rampe à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment, une toilette adaptée et un lève-personne pour transférer les personnes en fauteuil roulant jusqu’à la chaise du dentiste.
Le Provigo Diane Bergeron a reçu un Prix Orange pour son nouvel aménagement adapté, constitué de portes électriques, de larges allées et d’un comptoir-caisse espacé pour permettre la circulation d’un fauteuil roulant.
L’Association a aussi souligné les efforts du concessionnaire Volkswagen Sorel-Tracy qui a installé une rampe d’accès à l’extérieur, un comptoir à la hauteur des fauteuils roulants et une toilette adaptée.
Source :
6- Passagers handicapés : EasyJet condamnée une quatrième fois pour discrimination
Publié le 20 janvier 2017 par Franck Seuret
En juillet 2010, un passager handicapé s’était vu interdire l’accès à bord d’un vol EasyJet assurant la liaison Biarritz-Paris. Le tribunal vient de condamner la compagnie à payer une amende de 60 000 €.
Et une condamnation de plus pour EasyJet ! La compagnie aérienne à bas coût vient à nouveau d’être sanctionnée pour avoir refusé l’embarquement d’un passager handicapé. Cette fois, par le Tribunal correctionnel de Bayonne, dans un jugement rendu jeudi 19 janvier. Elle devra donc payer une amende de 60 000 €.
Pas accompagné, pas embarqué
L’affaire remonte au 5 juillet 2010. Ce jour-là, Joseph Etcheveste, se déplaçant en fauteuil roulant, s’était vu interdire l’accès à bord de l’avion assurant la liaison Biarritz-Paris. « Le chef d’escale m’a indiqué qu’EasyJet refusait de m’embarquer pour des raisons de sécurité car je n’étais pas accompagné pendant le vol », avait-il raconté à Sud Ouest. Il avait pourtant précisé, lors de la réservation sur Internet, que son état « nécessitait une assistance pour l’embarquement ». « Heureusement, j’ai pu prendre un vol suivant d’Air France qui m’a embarqué sans problème », précisait-il.
Condamnations en série
EasyJet est coutumière de ce type de délit. En mai 2012, elle avait été condamnée par le Tribunal correctionnel de Paris dans un cas similaire. Idem en juillet 2014, dans une autre affaire, par le Tribunal correctionnel de Bobigny. Et en décembre 2015, la Cour de cassation a confirmé la condamnation d’EasyJet pour discrimination pour des faits survenus en 2008 et 2009 sur trois vols différents. Elle avait refusé l’accès à bord à trois passagers au motif que les personnes en fauteuil roulant ne sont pas autorisées à voyager sans accompagnant sur EasyJet.
Réglement européen
Un règlement européen autorise certes un transporteur aérien ou son agent ou un organisateur de voyages à « exiger qu’une personne handicapée ou à mobilité réduite se fasse accompagner par une autre personne capable de lui fournir l’assistance qu’elle requiert », avait rappelé la Cour de cassation. Mais cette disposition ne s’applique que « pour des motifs de sécurité justifiés et imposés par le droit ». Ce qu’EasyJet a bien été en peine de démontrer pour ces trois passagers, autonomes et habitués à voyager seuls.
Pas d’appel pour EasyJet
L’avocate d’EasyJet, Me Maud Marian, a déclaré à l’AFP qu’elle n’était « pas étonnée » de ce jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Bayonne. Mais elle assure que le transporteur n’avait « jamais eu l’intention de discriminer le plaignant ». « Comme les faits sont très anciens, il n’est pas question pour nous de prolonger ce feuilleton judiciaire, a-t-elle déclaré à l’issue de l’audience. Je pense que nous n’interjetterons pas appel de cette décision. »
Une cinquième affaire en justice
La compagnie devrait toutefois bientôt revenir devant les tribunaux. Pour un autre refus d’embarquement d’un passager handicapé, en septembre 2015. Ce sera, pour EasyJet, la cinquième affaire de discrimination à être examinée en justice. Ses dirigeants tireront-t-ils un jour les conséquences de ces condamnations en série ?
Source :
http://www.faire-face.fr/2017/01/20/passagers-handicapes-easyjet-condamnee-quatrieme-discrimination/
7- Un avocat aveugle refuse de payer 4250 $ pour obtenir des documents
Un texte de Philippe de Montigny publié le 31 janvier 2017 par Radio-Canada
Le gouvernement de l’Ontario exige 4250 $ à l’avocat David Lepofsky, président de l’Alliance de défense des droits des personnes handicapées de l’Ontario, pour l’obtention de documents en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Lepofsky souhaite obtenir ces documents pour mieux comprendre comment l’Ontario met en œuvre ses promesses pour améliorer l’accessibilité aux personnes handicapées.
La province avait promis en juin 2015 qu’elle ferait plus d’audits — soit 4000 par année — pour s’assurer que les restaurants, les magasins et autres entreprises respectent la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées.
Ces nouvelles mesures permettraient aux 1,8 million d’Ontariens handicapés de vivre, travailler et contribuer selon leur plein potentiel d’ici 2025.
Ces gens éprouvent déjà énormément de difficultés à se trouver un emploi, prendre le transport en commun, aller à l’école et obtenir des soins de santé. — David Lepofsky, plaignant
Lepofsky avait notamment demandé le nombre d’entreprises qui se plient aux exigences de la loi et plus de détails sur la mise en œuvre des audits.
Lorsqu’on lui a facturé 4250 $ pour obtenir ces documents, en 2015, il a demandé au gouvernement de renoncer à ces frais, jugés excessifs.
Le bureau du Commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario a tenu mardi une audience publique pour étudier l’affaire.
Lepofsky affirme que cette somme mettrait en péril la santé financière de son organisme et que l’information demandée est d’intérêt public.
« Nous sommes un organisme sans but lucratif non incorporé et sans bailleurs de fonds. La province peut et doit renoncer à ces frais s’ils causent des difficultés financières. Nous n’avons pas d’argent, mais on refuse cette exemption », affirme le plaignant.
L’avocate du gouvernement Sarah Blake a maintenu pendant l’audience que M. Lepofsky n’a pas démontré ne pas avoir les moyens de payer la somme demandée. Elle a ajouté qu’il n’a pas fait de campagne de financement.
Le gouvernement refuse de commenter davantage tant que la question n’aura pas été tranchée par l’arbitre du Bureau du commissaire à l’information et à la protection de la vie privée.
8- Roncq-France- Oubliée dans le bus, boudée des taxis… le dur quotidien d’une non-voyante
Article de Clément Martinet publié le 28 janvier 2017
Hélène Plateel, déficiente visuelle, est bénévole depuis quinze ans à l’école de chiens guides d’aveugles de Roncq. Elle a accepté de nous raconter les incivilités qu’elle subit au quotidien dans les transports en commun, dans les magasins ou encore dans la rue. Plutôt que de dénoncer, elle espère sensibiliser les esprits.
Elle voit peut-être le monde différemment, mais elle en subit les mêmes abjections. Hélène Plateel, Villeneuvoise de 35 ans, a une déficience visuelle depuis l’enfance. Pour se déplacer au quotidien, elle est accompagnée de Shaddock, un chien guide gentil comme tout, golden retriever croisé labrador. Elle est elle-même bénévole à l’école de chiens guides de Roncq, bien consciente des tracas que subissent les personnes qui ont la même particularité qu’elle. Leur quotidien n’est pas simple, elle en sait quelque chose.
Dans les transports en commun d’abord, « Il arrive qu’on m’oublie dans le bus, le chauffeur omet de m’indiquer mon arrêt quand le véhicule n’est pas sonorisé ». Une broutille ? « Certains d’entre eux le pensent, et pourtant, un arrêt de trop et je me retrouve complètement perdue avec mon chien. » Pour chaque nouveau déplacement, Hélène doit, en effet, préparer son trajet pendant une semaine dans les moindres détails. Un travail de mémoire et de grande concentration. Repérer les passages cloutés, les obstacles, les angles des rues, puis apprendre le chemin à son chien avec l’aide d’un éducateur… Faites-la dévier de quelques mètres et tout est bouleversé. « La dernière fois que c’est arrivé, mon ami a dû me guider par téléphone pour que je retrouve mon chemin. » Pas mieux dans le métro. On la bouscule entre deux arrêts, on embête son chien, ou on le craint.
Prendre le taxi ? « Ce n’est pas la joie non plus, parfois, on ne veut pas de moi sous prétexte que mon chien lasserait des poils sur les sièges, explique-t-elle. Dans ces cas-là, je relève leur plaque à l’aide d’un voyant, et je contacte la société de taxi pour les sensibiliser. »
Interdite d’entrée
Et dans la rue, difficile de compter sur le quidam pour se faire aider : « C’est dur de communiquer, la société est pressée ». Impatience, casques sur les oreilles, manque de tact. Hélène n’a peut-être pas tout vu, mais elle a presque tout entendu : « Quand je demande ma rue, on me dit «C’est par là», comme si je pouvais comprendre », sourit-elle. Mais ce n’est pas ça qui la blesse : « On me parle quand j’ai mon chien, mais quand je me déplace avec la canne blanche, c’est à peine si j’existe ».
Dans les magasins non plus, pas de répit : « Les vigiles me poursuivent car ils ne veulent pas que j’entre entre avec mon chien. Ils méconnaissent la loi, contrairement à leurs directeurs. Un petit coup de fil permet souvent de le leur rappeler. » Une méconnaissance du droit, et un sérieux manque de savoir-vivre : « Refuser l’entrée de son chien à un non-voyant, c’est comme interdire à un invalide de se déplacer avec son fauteuil », rappelle le Centre Paul-Corteville, école de chiens guides d’aveugles. On peut avoir de bons yeux et manquer de clairvoyance.
Ne jamais caresser un chien d’aveugle
Bon à savoir. Il ne faut jamais caresser un chien guide d’aveugle sans avoir demandé la permission à son maître. Cela risquerait, en effet, de le déconcentrer, et ainsi de désorienter la personne en déficience visuelle. « Un chien, ce n’est pas un GPS, il a des émotions et il peut perdre sa concentration, rappelle Hélène Plateel. Quand vous travaillez, on ne vous touche pas, eh bien, ça doit être pareil pour un chien guide. »
Plus qu’un compagnon, l’animal est un moyen de locomotion. Il coûte 25 000 euros, de son suivi jusqu’à la retraite, soit de 18 mois à 10 ans en moyenne. Mais ses frais reviennent à l’école de guides d’aveugles. Les bénéficiaires ne dépensent pas un centime pour en profiter. Il ne faut donc pas hésiter à faire les démarches pour en obtenir un si besoin. L’an dernier, 38 chiens ont été remis gratuitement par le Centre Corteville à des personnes en déficience visuelle.
Ne pas blâmer, mais sensibiliser
Qu’il s’agisse des commerces, des sociétés de taxis et de transports, la méthode d’Hélène Plateel et du Centre Paul-Corteville est la même : sensibiliser. « Nous voulons privilégier le dialogue et l’information, il faut faire preuve de diplomatie pour faire évoluer les esprits », confie la bénévole. En mai dernier, par exemple, le Centre a mené une opération de sensibilisation auprès des agents de Transpole, suite aux problèmes d’oublis dans les bus, entre autres. « Nous avons noté beaucoup de progrès, il n’y a plus que les jeunes chauffeurs débutants qui commettent encore des erreurs, désormais. »
Des actions sont également réalisées dans les écoles hôtelières, « car ils seront les acteurs clés de demain », rappelle le Centre. Même chose avec les entreprises. Il s’agit généralement de se mettre en situation de handicap visuel grâce à plusieurs ateliers adaptés, notamment avec les « Ateliers dans le noir ». Cette expérience immersive permet à des personnes voyantes de se mettre à la place de personnes atteintes de déficiences visuelles, le temps d’un dîner.
9- Des enfants malvoyants donnent le « La » : ils testent le veme, un nouvel instrument
Publié par France 3 Lorraine
Lundi 16 janvier 2017, trois élèves malvoyants et aveugles issus du dispositif de l’unité locale d’insertion scolaire (ULIS) ont eu l’occasion de pratiquer un instrument unique, le veme, dans le cadre d’un atelier pédagogique au conservatoire de Metz.
Il y a trois ans, l’orchestre national de lorraine, en collaboration avec les arts et métiers de Metz, a créé le veme. Sous ce nom se cache un instrument de percussion rare.
Aujourd’hui devenu un instrument à part entière, servant notamment pour des créations contemporaines ou symphoniques, il permet la mise en place d’ateliers. Pour Caroline Philippe, chargé du projet de médiation musicale “les vemes sont des instruments uniques. Nous profitons de leur présence au conservatoire de Metz aujourd’hui pour entreprendre des ateliers et projets avec différents publics car c’est un réel outil pédagogique”.
Cet atelier pour les enfants aveugles et malvoyants a pour but de créer un lien entre ces enfants et la musique, les musiciens et les instruments. Selon Sophie Buzon, institutrice “le projet est parti du fait que nous écoutons beaucoup de musique en classe et, de ce fait, de l’intention de toucher des instruments, de pouvoir les essayer de façon concrète”.
Plus que de la pratique instrumentale, cet atelier permet à ces enfants une scolarisation et une insertion scolaire. Le projet mis en place leur permet de prendre conscience de dimensions dans l’espace grâce à la taille de l’instrument, mais également de se rendre compte de ce que représente le son. Pour Axel Schlick, professeur de percussion “ici l’approche est basée sur la sensation, le touché des matériaux, le ressenti corporel. Le veme est un instrument complètement intuitif qui facilite le dialogue par le son et pas forcément la création de mélodie”.
Cet instrument remarquable a fait l’unanimité auprès de ces jeunes apprentis musiciens : “J’ai aimé taper sur le veme parce que j’aime les sons forts !” a confié Lucien, élève de CP malvoyant.
Les élèves, après avoir essayé le violoncelle, la flûte traversière et ce lundi le veme, reviendront au conservatoire bientôt pour encore trois séances dans le but de tester de nouveaux instruments comme le cor et la clarinette.
10- Cannes au top : guider les aveugles, alerter en cas de chute
Publié par Aimée Le Goff, Handicap.fr , 29 janvier 2017
Instrument d’appui, guide pratique et sécurisant, la canne apporte un soutien précieux aux personnes limitées dans leur mobilité. Pour les utilisateurs aveugles, tout d’abord, les cannes connectées font leur apparition. Ces innovations font l’objet d’un documentaire intitulé « La canne blanche dans tous ses états », dans le cadre de l’émission À vous de voir sur France 5 ; il sera diffusé le 6 février 2017 à 08h25 et le 11 février à 23h45.
Mieux contourner les obstacles
En 25 minutes, ce film relate toutes les fonctionnalités qu’offrent les nouveaux modèles de cannes blanches électroniques. Couplées à un GPS, certaines permettent désormais la possibilité d’anticiper et de contourner les obstacles, apportant plus d’aisance et d’autonomie lors des déplacements. Indispensable en milieu urbain ! « La canne électronique apporte des informations en plus mais il n’y a pas de produit miracle. Cet outil s’inscrit dans une démarche de temps et d’autonomie qui demande du travail », relativise toutefois Rémi Farcy, concepteur d’un modèle baptisé Tom Pouce.
Un signal dans l’oreillette
En 2014, des étudiants de l’École supérieure des sciences et des technologies de l’ingénieur (Esstin) de Nancy imaginaient également un prototype de canne 2.0. Leur modèle, baptisé Handisco, conçu en collaboration avec des membres de l’association Valentin Haüy -qui apporte un soutien aux personnes aveugles- alerte son utilisateur à l’approche d’un obstacle ou d’un objet via un signal sonore transmis par oreillette. Il est aujourd’hui commercialisé et peut être commandé sur le site de la start-up (en lien ci-dessous).
Des modèles customisés
En plus de leurs nouvelles fonctionnalités, certains modèles participent également à lutter contre les stéréotypes liés au handicap, sachant que certaines personnes atteintes de déficience visuelle rechignent à s’« afficher » en utilisant ce type d’aide technique. Raison pour laquelle des créatifs entreprennent aujourd’hui de les customiser. C’est le cas de l’association Vue (d’) ensemble qui souhaite en faire un véritable objet de mode. Histoire de mêler fantaisie et praticité.
Une innovation distinguée au CES
Dans un autre registre, celui de la perte d’équilibre, l’entreprise Nov’in à Saint-Étienne a développé un modèle ultra high-tech qui peut à la fois détecter les chutes, notamment des seniors, proposer les fonctionnalités d’un GPS pour mieux se diriger et prévenir les proches en cas d’incident (lors d’une situation inhabituelle, une alerte est envoyée). Ce système du nom de Smartcane, développé par deux ingénieurs en électronique et fabriqué par l’entreprise Fayet, fonctionne grâce à des capteurs de mouvements embarqués : un accéléromètre et un gyroscope pour indiquer une direction constante. Une technicité de pointe qui a valu à ce nouveau dispositif de remporter un Innovation award lors du CES (Consumer electronic show) 2017, prestigieux salon des nouvelles technologies qui s’est tenu début janvier à Las Vegas (article en lien ci-dessous).
Source :
http://informations.handicap.fr/art-canne-connectee-988-9505.php
11- Quand l’impression 3D permet d’aider les aveugles dans leur éducation sexuelle
Article de Katie Dupere publié le 27 janvier 2017
En utilisant l’impression en 3D, des chercheurs américains ont élaboré des modèles d’organes sexuels à destination des écoles pour permettre aux adolescents aveugles d’appréhender la sexualité d’une manière inédite et utile.
Des activistes et des chercheurs de l’ONG spécialisée en tech Benetech ont collaboré à la création de 18 modèles 3D d’organes sexuels à des états d’excitation différents. Objectif : permettre aux étudiants aveugles de suivre des leçons d’éducation sexuelle en “ressentant” par le toucher les organes en questions.
Une révolution pour les non-voyants dont l’apprentissage et la prévention autour des enjeux de la sexualité se limitent pour l’heure à de simples instructions verbales.
Faciliter l’éducation sexuelle des aveugles
En classe, les cours d’éducation sexuelle reposent généralement sur des vidéos ou des illustrations. C’est à partir de cette observation que les chercheurs ont nourri leur projet : “L’approche actuelle est inutile pour les aveugles incapables de voir les images et les vidéos”, explique à Mashable Gaylen Kappermann, professeur à l’université de Northern Illinois qui a participé au projet.
Les chiffres le prouvent : d’après une étude américaine menée en 2014, 61% des adultes aveugles ou malvoyants affirment que leur handicap a eu un impact négatif sur leur éducation sexuelle.
“Les organes sexuels en 3D sont les seules modèles pouvant faire sens pour un aveugle”, affirme Gaylen Kappermann. “Certains pensent à tort que des images en 2D suffisent à permettre aux aveugles de généraliser l’information. Mais cette approche n’est en aucune manière efficace pour les aveugles.”
Un outil pédagogique pour les enseignants
Si les modèles de pénis et vagins en 3D permettent de briser les barrières de l’éducation sexuelle pour les non-voyants, ils peuvent également s’avérer utiles pour les enfants présentant une vue normale.
“61% des aveugles affirment que leur handicap a eu un impact négatif sur leur éducation sexuelle”
Car sur le long-terme, les équipes de Benetech espèrent pouvoir fournir des fichiers open source prêts à l’impression à l’adresse des enseignants. Il reviendrait ensuite aux écoles de financer le matériel et les imprimantes 3D nécessaires. L’achat d’une imprimante 3D par une circonscription scolaire servirait d’investissement rentable et permettrait aux écoles des environs de produire leurs propres matériaux pour les cours d’éducation sexuelle, plaident les chercheurs.
Mais dans un premier temps, Benetech envisage de fournir des modèles déjà imprimés en 3D aux écoles intéressées ne disposant pas d’imprimante.
Pour l’instant, les premiers prototypes exclusivement financés par les fonds privés de l’ONG ont déjà été testés par des étudiants aveugles au sein de l’université de Northern Illinois. Dans le cadre d’une seconde phase pilote, les modèles d’organes 3D seront transmis à des collèges et lycées des États-Unis.
Dès la fin de l’année, les chercheurs espèrent avoir les retours des élèves et des enseignants sur leurs outils. “Nous espérons que des modèles seront des outils pédagogiques efficaces pour permettre aux enseignants de communiquer sur la sexualité d’une manière qui soit utile pour les étudiants aveugles ou malvoyants”, affirme Lisa Wadors Verne, directrice des programmes d’éducation et des partenariats pour Benetech.
– Adapté par Majda Abdellah. Retrouvez la version originale sur Mashable.
Source : http://mashable.france24.com/tech-business/20170127-impression-3d-sexualite-aveugles
12- La tech améliore l’expérience numérique des malvoyants à moindre coût
Article de Pauline Canteneur publié le 26 janvier 2017 sur l’atelier.net
Cette année, le CES comptait une toute nouvelle catégorie de start-up : l’accessibilité, autrement dit des technologies venant en aide aux individus atteints d’un handicap. Retour sur quelques initiatives innovantes cherchant à améliorer le quotidien des personnes aveugles.
Fortes des récentes avancées en matière de reconnaissance vocale et de robotique, les technologies d’assistance aux personnes handicapées mûrissent. Selon BBC Research, le marché américain pour ces technologies devrait d’ailleurs passer de 43,1 milliards de dollars en 2015 à 58,3 milliards en 2020. Preuve que la tendance est grandissante, le CES avait décidé de créer cette année un espace dédié aux start-up du domaine. De l’intelligence artificielle aux smart glasses en passant par du hardware relativement « low tech », nombreuses sont désormais les initiatives centrées sur l’amélioration du quotidien des malvoyants.
Les malvoyants guidés par la voix de l’intelligence artificielle
Sur le site de L’Atelier BNP Paribas, nous présentions il y a quelques temps Aipoly, une start-up prometteuse ayant développé une application mobile à destination des déficients visuels. Aipoly se base en effet sur un système de reconnaissance visuelle dopé au deep learning pour assister l’utilisateur du smartphone au quotidien. Une fois la caméra placée sur un objet, l’application l’identifie quasi instantanément et le nomme de sorte que l’utilisateur puisse mieux appréhender son environnement. On note qu’elle fonctionne sans connection internet et peut désormais reconnaître jusqu’à 5 000 objets différents. Une innovation saluée, pour la seconde fois, par le CES.
Des lunettes communicantes rendent possible une assistance à distance
Du côté du hardware, Aira, une start-up américaine, commercialise des smart glasses dans le but de favoriser l’indépendance des personnes aveugles. Équipé d’une paire de lunettes intelligentes (Google Glass ou encore Vuzix), l’utilisateur est guidé par une voix, bien réelle, lui décrivant avec soin son environnement. En effet, les lunettes pourvues d’une petite caméra retransmettent l’image perçue par le porteur des lunettes à un assistant, contractuel de la start-up qui devient alors les yeux de l’utilisateur. L’assistant dispose également de la géolocalisation en temps réel de l’individu. Le service, qui prendra la forme d’un abonnement, s’avère ainsi particulièrement utile pour naviguer efficacement au sein d’un supermarché ou encore pour traverser une rue bondée.
Transformer l’expérience numérique des personnes atteintes de cécité
Dernière innovation marquante, la jeune pousse Blitab, fondée par des ingénieurs bulgares, construit quant à elle une tablette spécialement conçue pour être utilisée par des personnes malvoyantes lisant le braille. Elle rend possible la lecture et l’écriture en braille par l’action d’un liquide intelligent capable de s’agglomérer pour former des bulles et donc du relief à un endroit donné. Blitab, construite sur Android et qui se connecte par wifi et bluetooth, peut accueillir une série d’applications au même titre qu’une tablette traditionnelle.
Comme l’a expliqué sa cofondatrice, Kristina Tsvetanova, sur la scène TechCrunch du CES, la plupart des appareils numériques actuels dédiés aux malvoyants s’accompagnent d’un coût d’achat exorbitant et disposent de fonctionnalités limitées. Blitab entend de fait améliorer l’expérience digitale des personnes atteintes de cécité en proposant des tablettes puissantes au prix de 500 dollars.
On voit que les progrès effectués en matière d’intelligence artificielle couplés à la chute du prix du hardware sont autant de facteurs favorisant l’émergence de solutions dédiées à l’accompagnement des personnes malvoyantes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, aujourd’hui 285 millions d’individus dans le monde souffriraient de déficience visuelle. De plus, 90% d’entre eux disposeraient de bas revenus. Développer des solutions aussi efficaces qu’abordables apparaît dès lors comme une nécessité.
Source : http:/ t/trends/articles/ia-hardware-bas-cout-tech-se-mobilise-malvoyantes_444865
13- Serons-nous frappés de cécité d’ici une trentaine d’années ?
Diffusé par come4news.com le 26 janvier 2017
Parmi les troubles connus de la vue, il en est quelques-uns plus handicapants que d’autres, et surtout entraînant de graves pathologies dont certaines hélas, peuvent conduire à la cécité.
La myopie fait partie de ces troubles oculaires, qui augmentent les risques tels que la cataracte, le glaucome, le décollement rétinien, ou encore la redoutable dégénérescence maculaire.
Une inquiétante augmentation de la myopie chez les jeunes, a interpellé des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et du Singapore Eye Research Institute, qui conjointement ont mené des études pour percer les mystères de cette évolution.
Dans cet article, nous verrons quelles sont les causes de ces inquiétudes, hélas avérées…
Les chercheurs australiens, qui travaillaient conjointement sur des recherches liées aux troubles oculaires avec les scientifiques singapouriens, savaient parfaitement que la fréquence de la myopie, était bien plus élevée en Asie de l’Est, que dans le reste du monde, à cause semble-t-il de prédispositions génétiques, reconnues comme augmentant les risques.
En revanche, ce qui les a interpellés, c’est l’inquiétante recrudescence de cette pathologie dans le reste du monde, et plus particulièrement en Europe.
Il n’en fallu pas plus pour qu’ils tentent d’établir des statistiques…
Pour ce faire, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse, ainsi qu’une revue systématique d’articles scientifiques, publiés depuis 1995.
Reprenant les conclusions de 145 articles, qui rassemblaient 2,1 millions de personnes, ils estimèrent que déjà en 2000, 22,9 % de la population mondiale, soit 1.406 million de personnes étaient myopes et 163 millions étaient victimes d’une forte myopie !
Avec de simples calculs statistiques parus dans la revue spécialisée « Ophtalmology », ils en sont arrivés à des projections prédisant qu’en 2050, 4.758 millions de personnes seraient myopes (soit 49,8 % de la population mondiale), et 938 millions de personnes touchées par une forte myopie.
Ce qui revient à dire qu’à l’horizon 2050 la myopie dans le monde va doubler, et la forte myopie sera multipliée par 5 !
Bref si rien n’est fait d’ici 2050, la myopie deviendra la principale cause de cécité.
En cause semble-t-il, le nombre d’heures toujours plus important que passent les jeunes générations sur des écrans de tous genres, au détriment des jeux et activités d’extérieur.
En effet, il n’est plus à prouver, que les jeux sur écran par exemple, exigent une immense concentration visuelle sur des objets proches.
Les facteurs environnementaux tels que les changements de modes de vie, moins de temps passé en extérieur, et l’utilisation des outils numériques chez les enfants de plus en plus jeunes, sont en quelque sorte passés dans les mœurs, sans que l’on en ait pressenti les dangers.
Aujourd’hui, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme, à tel point qu’ils invitent les ophtalmologues à se préparer à une extraordinaire épidémie de myopie, et à établir au plus vite des parades à ce fléau.
Une information aux parents de ces jeunes enfants serait également judicieuse, afin qu’ils limitent l’utilisation des écrans pour leur progéniture, préférant les initier à des activités extérieures bien plus saines.
Pour Kovin Naidoo, directeur général du Brien Holden Vision Institute, un des auteurs de l’article, il faudra par exemple, je cite : « s’assurer que les enfants soient dépistés chaque année, afin de mettre en place des stratégies de prévention chez les personnes à risque. »
Il suggère en outre, je cite : « afin de prévenir la myopie, chez les enfants, il faudrait leur apprendre à passer plus de temps à l’extérieur, et moins à des activités proches des yeux, comme les jeux sur écran. »
Si rien n’est fait, il est probable que l’on se retrouve face à un problème majeur de santé publique, qui obligeront les systèmes de santé à se préparer à une augmentation massive du nombre de myopes, et la recherche scientifique à travailler à l’élaboration de nouveaux moyens et traitements, pour prévenir les formes les plus graves de myopie.
À titre personnel, je pense qu’il n’est pas trop tard pour inverser la tendance, à la condition d’une prise de conscience des parents pour l’avenir de leurs enfants.
(Sources Futura Sciences)
http://come4news.com/serons-frappes-de-cecite-dici-trentaine-dannees/
14- Des médecins réussissent à enlever un caillot dans une veine rétinienne
26 janvier 2017
Avec l’aide d’un robot de chirurgie, les médecins de l’hôpital universitaire de Louvain (UZ Leuven) sont parvenus à retirer un caillot présent dans une veine rétinienne bouchée. Cette opération, qui est une première mondiale, démontre qu’il est techniquement possible de supprimer en toute sécurité un caillot dans la veine rétinienne, avec une assistance robotique.
L'”occlusion veineuse rétinienne”, qui peut conduire à la cécité, est provoquée par la présence d’un caillot de sang dans un vaisseau sanguin de la rétine. Cette pathologie concerne quelque 16,4 millions de personnes dans le monde, dont 25.000 en Belgique.
Pour l’instant, seul un traitement par injections dans l’œil existait.
Les chercheurs du département de génie mécanique de l’Université de Louvain ont développé, en collaboration avec les ophtalmologues, un robot qui permet à un chirurgien d’introduire une aiguille dans le vaisseau sanguin d’une manière très précise et stable. Il s’agit d’un véritable exploit, la veine rétinienne ayant une épaisseur de seulement 30 millièmes de millimètre. Cette aiguille peut être automatiquement stabilisée par le robot, permettant ainsi d’opérer pendant 10 minutes.
Le patient qui a subi cette opération le 12 janvier dernier est en bonne santé. Selon le chirurgien oculaire Peter Stalmans, “si nous parvenons à poursuivre les recherches, nous pourrons littéralement rendre la vue à des personnes devenues aveugles”.