Écho du RAAMM du 27 mars 2023
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
- 1. Un souper dans le noir pour des employés du transport adapté de la STM
- 2. Programmation des activités du RAAMM pour le printemps 2023
- 3. Vers un Jardin botanique plus inclusif
- 4. Transport adapté: lettre à la ministre Geneviève Guilbault
- 5. Saint-Constant veut des signaux sonores sur Saint-Pierre
- 6. L’avenir du traitement de l’atrophie géographique
- 7. ChatGPT vient en aide aux personnes aveugles ou malvoyantes
- 8. DMLA : une application permet une « prise en charge ultra-précoce » de cette maladie de la rétine
- 9. La lecture comme bouée de sauvetage : entrevue avec Martine Bédard
1. Un souper dans le noir pour des employés du transport adapté de la STM
Le jeudi 9 mars a eu lieu un souper dans le noir, suivi d’activités de sensibilisation pour l’équipe du département du transport adapté de la STM. Des membres ambassadeurs malvoyants du RAAMM, au nombre de 5, étaient présents pour assister les 10 participants.
Les participants sous bandeaux avaient 3 heures de défis pour se mettre dans la peau d’une personne non voyante afin de prendre conscience de ses besoins et des obstacles rencontrés au quotidien.
Le défi de manger dans le noir s’est bien déroulé. Les participants ont bien réussi à découvrir ce qu’il y avait dans leurs assiettes, mais le dessert s’est avéré un peu plus ardu. Ils devaient ensuite se verser un verre d’eau. Certains ont trouvé la tâche plus difficile, mais en général, il n’y a pas eu trop de dégâts!
Après le souper, le RAAMM leur a proposé quelques jeux, tels que compter de la monnaie, éplucher une pomme, écrire leur nom sur une feuille et faire un dessin de leur maison ou de la localisation de l’animateur dans la salle.
Le RAAMM tient à remercier Martine Bédard, Jérôme Plante, Daniel Roy et Serge Poulin pour l’animation. Un grand merci également aux 5 bénévoles qui se sont impliqués dans la préparation du repas avec Josée ou dans le service : Louise, Ysabelle, Colombe, Robert et Richard.
Et merci à l’équipe de la STM d’avoir joué le jeu jusqu’à la fin!
2. Programmation des activités du RAAMM pour le printemps 2023
Les journées allongent et le temps s’adoucit, ça donne envie de sortir! Le comité et l’équipe du RAAMM ont organisé plusieurs activités variées pour vous. C’est avec fierté qu’on vous présente la programmation du printemps 2023, qui commencera le 11 avril et se clôturera le 15 juin.
Nos activités vous feront sourire, bouger, cuisiner, utiliser vos sens du toucher et de l’odorat. Peu importe votre choix, vous aurez l’occasion de faire la connaissance d’autres membres du RAAMM.
Voici en bref la liste de nos événements :
- Conditionnement physique
Notre animatrice Christiane vous fera bouger et éveillera vos muscles endormis. Débute le mardi 11 avril pour 10 semaines, en format Zoom.
- Club de lecture
Venez faire des découvertes littéraires et échanger sur vos lectures toutes les 2 semaines avec Martine. Débute le mercredi 12 avril pour 5 rencontres, en format Zoom.
- Atelier Toucher – Montréal en 5 sens
Anne et Annick vous invite à découvrir l’histoire de Montréal du bout des doigts. L’activité se déroulera le mercredi 19 avril en soirée, en présentiel.
- Cuisine collective
C’est le retour tant attendu de la cuisine collective! Il y aura 2 ateliers les jeudis 4 mai et 8 juin, en présentiel.
- Conférence « La santé et le sommeil »
Vous avez des problèmes de sommeil? Claudia Picard-Deland de l’Université de Montréal sera là pour répondre à vos questions. L’événement se tiendra le lundi 1er mai, en présentiel.
- Conférence sur la dégénérescence maculaire au quotidien
Hélène Thibodeau, présidente du CA de l’AQDM, vous informera sur les services de son organisation et sur les moyens de ralentir la progression de la DMLA. La présentation aura lieu le jeudi 25 mai, par Zoom.
- Sentez Montréal grâce à un coffret d’odeurs représentatives de la ville!
Les odeurs de restaurant, de café, de fleurs peuvent nous aider à nous repérer dans la ville. La présentation du coffret aura lieu le jeudi 18 mai, en présentiel.
- Visite guidée – Promenade en forêt urbaine suivie d’un pique-nique.
Quoi de mieux pour commencer l’été qu’une belle visite au Mont-Royal? Après la marche, nous mangerons un lunch tous ensemble. L’activité se tiendra le jeudi 15 juin, en présentiel.
Si vous aimeriez avoir plus d’informations, consultez la programmation détaillée! Faites vite et inscrivez-vous avant le mardi 4 avril 2023, la date limite pour la première activité.
Pour vous inscrire, contactez Céline Lemaire au 514 277-4401 poste 111 ou par courriel à [email protected]. Au plaisir de vous y retrouver!
3. Vers un Jardin botanique plus inclusif
Si vous souhaitez contribuer à rendre plus accessibles les aménagements et activités d’Espace pour la vie, ce formulaire est pour vous! En le remplissant, vous ferez partie d’une base de données de personnes intéressées à participer aux réflexions du Jardin botanique de Montréal (JBM) sur les questions d’accessibilité. Ce formulaire s’adresse à tout le monde, que vous soyez une personne habituée du Jardin ou que vous n’y soyez jamais allé.
Pour ses consultations, le Jardin souhaite présentement rejoindre des organismes représentant des personnes vivant avec un handicap ou des limitations, ainsi que des parents d’enfants, d’adolescent-es, des adultes, et des aîné-es vivant avec:
- un trouble du spectre de l’autisme ;
- une limitation intellectuelle ;
- une limitation motrice ou visuelle.
De plus, il est possible que d’autres conditions, limitations ou handicaps soient pris en compte dans les prochaines consultations. Les personnes qui participeront aux ateliers de consultations pourront bénéficier d’un accès gratuit d’une journée au Jardin Botanique: deux billets seront donnés par personne. Remplissez le formulaire : https://t.ly/0AEY
4. Transport adapté: lettre à la ministre Geneviève Guilbault
POINT DE VUE / L’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées (AQRIPH), la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN), la Fédération québécoise de l’autisme (FQA) et la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI) ont pris connaissance du reportage « Le transport adapté recule de 20 ans à Québec » publié le 13 mars par Le Soleil.
Les enjeux qui y sont soulevés révèlent une crise dans le milieu du transport adapté de la région de Québec, crise qui s’étend à l’ensemble de la province. De plus en plus, les personnes qui utilisent les services de transport adapté sont confrontées à une multitude d’enjeux: retards, annulations de transport et d’activités, trajets inefficaces, horaires restreints, conditions de transport difficiles, transports médicaux annulés, etc.
« Le transport est un élément clé pour l’atteinte d’un réel rôle social actif, ainsi que pour le développement d’une forme d’autonomie pour les personnes en situation de handicap » — L’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées
Or, le transport est un élément clé pour l’atteinte d’un réel rôle social actif, ainsi que pour le développement d’une forme d’autonomie pour les personnes en situation de handicap. Comme tous les autres citoyens et citoyennes, ces personnes devraient pouvoir se déplacer selon leurs besoins réels, sans entrave budgétaire, organisationnelle ou temporelle, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Face à ces enjeux, nous comptons sur la proactivité de la ministre des Transports. Il est crucial que les services de transport adapté soient accessibles et constants. Rien ne peut justifier que des insuffisances dans l’offre de service ne viennent restreindre la liberté de mouvement des personnes en situation de handicap.
Nous exhortons donc le gouvernement du Québec à investir massivement dans le transport adapté afin de s’assurer que le service soit disponible dans toutes les régions du Québec, peu importe l’endroit ou l’heure. Il est également nécessaire de s’assurer que le personnel du transport adapté soit formé adéquatement afin de bien servir les différentes populations de personnes en situation de handicap ayant recours à ces services.
Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement du Québec et avec les autres acteurs du milieu pour trouver des solutions. Il incombe maintenant à la ministre de bien vouloir nous tendre la main.
Isabelle Tremblay, directrice générale, AQRIPH
André Prévost, directeur général, COPHAN
Lili Plourde, directrice générale, FQA
Amélie Duranleau, directrice générale, SQDI
5. Saint-Constant veut des signaux sonores sur Saint-Pierre
Par Audrey Leduc-Brodeur
La Ville de Saint-Constant demande au ministère des Transports du Québec (MTQ) d’installer des signaux sonores à deux intersections de la rue Saint-Pierre pour faciliter les déplacements des piétons ayant un trouble de la vue.
En séance du conseil municipal le 21 février, la Municipalité a fait savoir qu’elle a remarqué une « situation problématique pour les personnes atteintes de déficiences en santé oculaire » et qu’elle en a aussi été informée par un citoyen composant avec ce type de trouble.
Selon Saint-Constant, qui possède une Politique d’accessibilité universelle, les intersections à corriger sont celles de la rue Sainte-Catherine et de la rue de la Mairie.
« L’installation d’un dispositif sonore à même ces feux de circulation va éliminer cette problématique », croit la Ville qui interpelle le MTQ à ce sujet.
Ce dernier a indiqué au Reflet qu’il avait l’intention d’analyser la demande, puis d’en faire le suivi auprès du conseil.
« Bien que nous ne puissions en dire plus pour le moment, je prends tout de même le temps de souligner que d’assurer des déplacements sécuritaires pour l’ensemble des usagers de la route est au cœur de la mission du Ministère, a ajouté le porte-parole Miguel Vizcaino-Dubé. Il est ainsi toujours prêt à collaborer afin de sécuriser les déplacements des personnes ayant des déficiences visuelles, notamment en consultant les municipalités et les centres intégrés de santé et de services sociaux concernés. »
D’après l’Office des personnes handicapées du Québec, les signaux sonores « émettent un son qui indique aux personnes ayant une incapacité visuelle le bon moment pour traverser et qui les aide à s’orienter durant la traversée ».
Source : https://www.lereflet.qc.ca/saint-constant-veut-des-signaux-sonores-sur-saint-pierre/
6. L’avenir du traitement de l’atrophie géographique
Il y a un nouvel espoir pour les personnes atteintes d’atrophie géographique (AG), une forme avancée de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA sèche). Les scientifiques espèrent qu’ils sont proches de nouvelles thérapies pour la maladie qui s’est avérée difficile à traiter dans le passé.
Dans la DMLA sèche, de petites lésions jaunes appelées drusen se forment sous la rétine de l’œil. S’ils grossissent, les drusen peuvent empêcher les nutriments d’atteindre la rétine et provoquer la mort cellulaire. Votre vue devient floue et si la DMLA passe à l’AG, vous aurez peut-être du mal à voir depuis la partie centrale de votre vision.
Il existe deux formes de DMLA, humide et sèche. La DMLA sèche affecte environ 90 % de toutes les personnes atteintes de DMLA et s’aggrave généralement plus lentement. Bien que les traitements de la DMLA humide aient évolué rapidement au cours des dernières années, les innovations dans la forme sèche de la maladie ont été plus lentes.
Michael Cooper, OD, optométriste et directeur de la formation médicale chez Eyes on Eyecare, qualifie l’AG de « maladie actuellement irréversible et visuellement dévastatrice pour des millions de personnes ».
« Nous voulons aider les personnes atteintes d’AG à reprendre le contrôle et à les responsabiliser en identifiant l’AG plus tôt, afin qu’elles puissent vivre leur vie comme elles le souhaitent », dit-il. Et bien que la perte de vision due à l’AG soit permanente, les futurs traitements pourraient arrêter ou ralentir l’aggravation de la maladie avec le temps.
À l’heure actuelle, les seuls traitements susceptibles de réduire la progression de la DMLA sèche sont les vitamines et les suppléments. Et une fois que la maladie évolue vers l’AG, il n’y a plus de thérapies – la perte de vision dans ces zones est permanente. Récemment cependant, les chercheurs ont fait des percées passionnantes dans la recherche de traitements pour l’AG, y compris les médicaments et la chirurgie.
Quel est le rôle du système du complément dans l’AG ?
De nombreux traitements émergents de l’AG fonctionnent pour contrôler une partie de votre système immunitaire appelée système du complément. Ces deux systèmes s’associent pour vous protéger des éléments qui peuvent vous rendre malade, comme les virus et les bactéries. Votre système du complément renforce votre système immunitaire en activant des protéines qui vous aident à rester en bonne santé.
Environ 50 minuscules protéines présentes dans le plasma de votre sang constituent votre système du complément. Normalement, ces protéines sont inactives jusqu’à ce que quelque chose les déclenche, comme lorsque vous êtes blessé ou que vous combattez des bactéries. Cela déclenche une réaction en chaîne protectrice appelée cascade, où une protéine s’allume, suivie d’une autre et d’une autre.
Parfois, les protéines de votre système du complément travaillent trop fort et votre corps les déclenche trop souvent. Lorsque cela se produit, cela augmente vos risques de maladie, y compris la DMLA, qui peut conduire à l’AG.
Quels sont certains traitements prometteurs pour l’AG ?
Les traitements les plus prometteurs de l’AG ciblent le système du complément. Cooper dit que les chercheurs n’ont pas une bonne compréhension de la science derrière l’AG, mais récemment, le système du complément « est devenu le domaine phare de la recherche sur l’atrophie géographique ».
Les chercheurs se sont concentrés sur deux types de protéines dans votre sang, les protéines C3 et C5. Habituellement, ces protéines éliminent les germes qui vous rendent malade, mais elles peuvent provoquer une inflammation et également attaquer les cellules saines.
Les chercheurs pensent que C3 et C5 jouent un rôle essentiel dans l’obtention d’AMD et éventuellement de GA. Ils ont étudié des traitements qui permettent de contrôler le système du complément et de ralentir la croissance des lésions GA. Alors que les premiers essais cliniques n’ont pas été couronnés de succès, des études récentes ont montré plus de potentiel.
Inhibiteurs du complément
Un traitement possible est une injection oculaire appelée inhibiteur du complément. Il agit en ralentissant la C3 et la croissance des lésions GA chez les personnes atteintes de DMLA sèche. Une étude de la thérapie, nommée pegcetacoplan (Syfovre), a révélé qu’elle peut aider à ralentir la croissance des lésions chez ceux qui ont des injections mensuelles et ceux qui reçoivent des injections tous les deux mois.
Sur la base des résultats de trois études, la FDA a accéléré le traitement du médicament. Le processus accéléré accélère le développement et l’examen de nouveaux traitements importants afin qu’ils puissent être mis à la disposition des patients plus rapidement. La FDA considère si le médicament répondra à un « besoin médical non satisfait », ce qui signifie qu’il n’existe actuellement aucun traitement pour une condition médicale spécifique, telle que l’atrophie géographique.
Un autre inhibiteur du complément, appelé avacincaptad pegol (Zimura), ralentit l’aggravation de l’AG en ciblant la protéine C5. Une étude a révélé que les personnes qui prenaient le médicament, administré par injection oculaire, ralentissaient l’AG d’environ 27 % sur 12 mois.
Fin 2022, la FDA a qualifié le traitement de thérapie révolutionnaire. Comme la procédure accélérée, ce processus accélère également le développement et l’examen de certains médicaments. Une thérapie révolutionnaire vise à traiter une maladie grave, et les premières preuves peuvent montrer que le médicament présente un avantage par rapport à un traitement disponible.
Outre les injections, les chercheurs étudient également les inhibiteurs du complément sous forme de comprimés. Ces essais cliniques ne sont pas aussi avancés que ceux des traitements que vous prenez en urgence.
Chirurgie de thérapie génique
Un inconvénient possible des injections oculaires est que vous pourriez en avoir besoin une fois par mois ou tous les 2 mois à vie. Mais les chercheurs étudient une autre option pour GA dont vous n’auriez besoin qu’une seule fois.
Il s’agit d’une thérapie génique conçue pour aider l’œil à fabriquer une protéine appelée facteur I du complément (CFI). CFI garde le complément sous contrôle, et le stimuler avec une injection unique administrée sous la rétine peut équilibrer un système de complément hyperactif.
Cooper dit que la thérapie génique est la prochaine vague de traitements pour l’AG. « Au fil du temps, nous devenons plus sophistiqués avec notre capacité à formuler ces médicaments, et je pense que nous verrons plus de ce type de livraison. »
Les premières données de l’étude ont révélé que la plupart des personnes qui avaient reçu le traitement présentaient des niveaux de CFI plus élevés. Certains ont vu ces résultats plus d’un an après le traitement. Les chercheurs continuent d’étudier la thérapie génique pour l’AG dans des essais cliniques en cours.
Vitamine A modifiée
La vitamine A est essentielle à la vision mais peut devenir toxique et former ce que les scientifiques appellent des « dimères ». Les chercheurs pensent depuis longtemps que les dimères jouent un rôle dans l’apparition ou non d’une DMLA sèche. Aujourd’hui, ils étudient une forme chimiquement modifiée de vitamine A qui pourrait prévenir et traiter la DMLA sèche.
Le médicament, une capsule appelée ALK-001, remplace la vitamine A naturelle de votre corps par une version qui ralentit le processus de fabrication des dimères. Les scientifiques étudient actuellement l’efficacité du médicament pour ralentir l’AG.
Source : https://news-24.fr/lavenir-du-traitement-de-lag/
7. ChatGPT vient en aide aux personnes aveugles ou malvoyantes
Lancée en 2015, BeMyEyes est une application pour smartphone qui regroupe une communauté mondiale de personnes malvoyantes ou aveugles et de bénévoles voyants. L’utilisateur qui demande de l’aide via l’application est mis en contact vidéo avec un volontaire, selon la géolocalisation et le fuseau horaire. L’assistance visuelle ainsi fournie permet par exemple de distinguer les couleurs des vêtements, vérifier si les lumières sont allumées ou préparer le dîner.
Les développeurs de l’application, qui compte plus de 6 millions de volontaires, souhaitent améliorer l’accessibilité de leur outil avec l’intégration d’un « volontaire virtuel », géré par l’intelligence artificielle (IA) de deep learning GPT-4*. Un nouveau modèle de l’outil ChatGPT qui fait beaucoup parler de lui et que nous avions d’ailleurs soumis à un exercice du BTS-OL.
Le but : fournir aux personnes malvoyantes ou aveugles de « nouvelles ressources pour mieux naviguer dans les environnements physiques, répondre aux besoins quotidiens et gagner en indépendance ».
Convertir l’image en texte
Mais comment ça marche concrètement ? Le nouveau modèle de langage GPT-4 contient un générateur dynamique qui convertit l’image en texte. Les utilisateurs peuvent donc envoyer des images via l’application et le « volontaire virtuel » répond à toute question concernant cette image. Par exemple, si l’utilisateur envoie une photo de l’intérieur de son réfrigérateur, l’application pourra identifier ce qui se trouve à l’intérieur et même extrapoler en proposant des recettes à partir des ingrédients identifiés.
L’application ne va néanmoins pas se séparer des volontaires en chair et en os qui seront sollicités si l’intelligence artificielle ne parvient pas à répondre à une question ou à apporter une solution. La fonctionnalité « volontaire virtuel » est actuellement en bêta et devrait être disponible « plus tard cette année ».
*Sur le site du développeur OpenAI, l’outil GPT-4 est ainsi décrit : GPT-4 est un modèle multimodal (acceptant des entrées d’image et de texte, émettant des sorties de texte) qui, bien que moins capable que les humains dans de nombreux scénarios du monde réel, présente des performances de niveau humain sur diverses références professionnelles et académiques.
8. DMLA : une application permet une « prise en charge ultra-précoce » de cette maladie de la rétine
Anne-Laure Dagnet | Radio France
Cet outil dédié au suivi quotidien des effets de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est testé depuis plusieurs mois par des patients à Alès. Et les résultats sont très prometteurs.
“Si vous voyez des anomalies, lignes déformées, taches, dessinez-les”, indique la voix féminine de l’application OdySight, dédiée aux personnes atteintes de DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l’âge qui frappe surtout les plus de 75 ans. À un stade avancé, cette maladie de la rétine peut rendre en partie aveugle, alors pour prévenir toute aggravation, les patients du centre ophtalmologique d’Alès (Gard) s’autosurveillent grâce à ces tests sur écran.
Les patients utilisent l’application depuis huit mois et d’après la directrice du centre, Natacha Zanatta, ce suivi a porté ses fruits : “On a amélioré le suivi, ça c’est indéniable. On a eu peut-être six ou huit signalements qui correspondaient effectivement à une prise en charge qui était nécessaire rapidement. Des pertes de champ de vision, par exemple, des nouveaux points de perte qui apparaissent et que l’application enregistre. Le patient en général, il ne s’en rend pas compte de lui-même. C’est l’application qui va le détecter avant le patient.”
“Le patient nous aurait contactés seulement s’il constatait une perte de vision, bien longtemps après. Là, on est vraiment sur une prise en charge ultra-précoce”.
Natacha Zanatta, directrice du centre d’ophtalmologie d’Alès
Delphine Zutton vient d’avoir 52 ans et elle a découvert un peu par hasard qu’elle souffrait de DMLA. Cette pathologie est plutôt rare à son âge. Pour éviter que son cas ne s’aggrave, elle fait le test une fois par jour en plaçant son visage en face de son téléphone portable : « On voit s’il y a aggravation. Pour l’instant, moi, ça ne change pas. Ça me permet de me rendre compte aussi que j’ai vraiment perdu parce que le cerveau et l’autre œil corrigent. Donc moi, j’avais vu que j’avais perdu, mais pour moi, pas tant que ça. Donc ça a un côté rassurant. Puis c’est assez facile. »
Rien à signaler cette fois. Mais si l’application OdySight avait décelé une anomalie dans le test de Delphine Zutton, la clinique aurait immédiatement reçu un signalement pour que cette patiente obtienne un rendez-vous en urgence. Les médecins auraient contrôlé sa vision et éventuellement prescrit un traitement.
9. La lecture comme bouée de sauvetage : entrevue avec Martine Bédard
Martine Bédard est membre du RAAMM depuis 3 ans et demi. En plus de s’impliquer dans le conseil d’administration et le comité de programmation d’activités, elle anime le Club de lecture du RAAMM. Nous lui avons posé quelques questions sur sa passion pour la lecture.
D’où t’est venue cette passion pour la lecture?
J’ai toujours été une lectrice passionnée depuis ma tendre enfance. J’ai commencé à lire à 7-8 ans. Ma sœur aînée lisait beaucoup, c’est elle qui m’a initiée à la littérature et qui me fournissait des livres.
Quels sont les genres littéraires que tu affectionnes particulièrement?
Je suis du genre à lire 3-4 livres en même temps. Souvent, je lis un livre en anglais qui n’est pas disponible en français dans le genre fantastique ou thriller. Ce n’est pas nécessairement de l’horreur, mais ce sont des histoires de vampires, de sorcières, qui font un peu peur. J’aime énormément les romans historiques, car je m’intéresse beaucoup à l’histoire. Oui, c’est romancé, mais j’apprends des choses quand même. J’affectionne les romans historiques québécois ou européens. J’aime aussi les histoires noires d’auteurs comme Patrick Senécal ou Maxime Chattam. Il m’arrive aussi de lire des romans plus légers.
Quels sont tes livres préférés?
J’ai adoré la série de 12 livres intitulée Les portes de Québec de l’auteur québécois Jean-Pierre Charland. Après avoir terminé cette saga, je n’avais plus envie de rien lire. C’est comme si l’histoire a continué de m’habiter plusieurs jours après que je l’aie terminée. C’était tellement bon que j’avais du mal à embarquer dans une autre histoire.
Un autre auteur que j’aime beaucoup est Ken Follett, surtout pour sa trilogie Le siècle et sa trilogie Les piliers de la terre. Il y a aussi la série Les rois maudits de Maurice Druon, c’est un classique!
Quelles sont les belles découvertes que tu as faites récemment?
J’ai eu un gros coup de cœur pour Là où chantent les écrevisses de Delia Owens. C’était tellement captivant que je l’ai lu en deux jours, j’étais incapable d’arrêter.
Par l’entremise du Club de lecture, j’ai aussi découvert Kane et Abel de Jeffrey Archer. C’est un livre qui est sorti en 1979, et je me rappelle qu’il y avait eu une série télévisée là-dessus. L’histoire se déroule en Pologne et aux États-Unis, pendant les guerres du XXe siècle. C’est un très bon livre! Il est assez épais, ça m’a pris 18 heures de lecture, mais il a suscité énormément de discussions au sein du Club.
Est-ce que la lecture t’a aidée lors de ta perte de vision?
J’ai perdu la vision il y a 5 ans, en août 2018. Pendant une période de près d’un an, ç’a été extrêmement difficile. J’appelle ça « mon année noire ». Moi qui étais auparavant une grande fan de films et de télé, j’avais beaucoup de difficulté avec la vidéodescription. C’était tellement différent de ne pas pouvoir voir les images. Ce sont les livres qui m’ont sauvée. La lecture m’a permis de m’accrocher à quelque chose. C’est vraiment l’activité qui m’a aidée à m’en sortir.
Quand j’ai perdu la vue, la lecture est devenue une encore plus grande passion. Au début, je n’avais pas grand-chose à faire, donc je pouvais lire jusqu’à 30-40 heures par semaine.
Comment ton rapport à la lecture a-t-il changé?
Disons que je la vis plus intensément. La lecture me permet de m’évader dans plein d’endroits, ce que je fais moins maintenant que je ne vois plus. Dans ma vie de voyante, je voyageais beaucoup. Aujourd’hui, les livres me permettent de voyager dans ma tête, de voir du pays tout en restant dans mon fauteuil. Comme j’ai déjà eu la vision, je peux encore m’imaginer un nuage, un hibiscus en fleur, etc.
Les livres me font sourire, rire, pleurer… Quand tu tombes sur un bon roman, ça vient te chercher. Quand je lis, j’ai besoin de m’attacher à un personnage. Et ce personnage-là me fait vivre toutes sortes d’émotions. Même quand ce sont des émotions négatives, comme broyer du noir, ce n’est pas mon noir. Donc, ça m’amène quand même ailleurs. La littérature pour moi, c’est une bouée de sauvetage.
Où trouves-tu les livres audio?
Au début, je commandais des CD par dizaines, mais maintenant je suis passée au téléchargement. Je vais sur les sites du SQLA et du CAÉB. Il y a aussi la médiathèque française Éole où je trouve des livres européens qui ne sont pas toujours disponibles ici au Québec. Ensuite, j’écoute les fichiers audio sur mon Victor Stream ou sur mon cellulaire.
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui n’aime pas lire?
Je lui dirais : Quels sont tes centres d’intérêt? Il y a quelqu’un qui a écrit sur ces sujets. Commence par ça. Et petit peu par petit peu, tu pourras élargir tes horizons. Si tu aimes les voyages, lis des livres sur les voyages. Si tu aimes les personnalités québécoises, lis des biographies.
Dernièrement j’ai lu la biographie de Dan Bigras. Habituellement, je préfère les romans et je n’étais pas particulièrement intéressée par Dan Bigras, car je ne connaissais pas grand-chose de lui, mais c’est quelqu’un qui me l’a suggérée, alors je l’ai lue. J’ai été agréablement surprise! J’ai beaucoup appris sur lui, c’était touchant et intéressant.
Le prochain Club de lecture du RAAMM, animé par Martine Bédard, commence le 12 avril et la date limite pour s’inscrire est le 5 avril. Pour plus d’informations, consultez notre programmation. Il s’agit d’une opportunité en or de partager sa passion pour les livres, de découvrir de nouveaux auteurs, d’avoir un autre regard sur les œuvres lues et d’échanger avec d’autres amateurs de lecture.