Écho du RAAMM du 20 février 2023
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
- 1. Nouvelle conseillère en affaires publiques au RAAMM : Sandrine Bastarache
- 2. Pourquoi devenir membre du RAAMM ?
- 3. Rappel : Commission sur la traversée des rues de la Ville de Montréal
- 4. Conférence de Revenu Québec : Les personnes handicapées et la fiscalité
- 5. Février, mois de la sensibilisation à la dégénérescence maculaire (DMLA) : il faut en parler
- 6. Impôts 2022 : des mesures destinées aux personnes handicapées
- 7. Post-COVID: pour une mobilité supportant les droits des personnes handicapées visuelles
- 8. Québec allonge près de 65 M$ pour des stages rémunérés dans le domaine technologique
- 9. Des lentilles pour traiter le glaucome
- 10. France Poulin mène une bataille acharnée auprès des entreprises pour l’accessibilité de leur site Web
1. Nouvelle conseillère en affaires publiques au RAAMM : Sandrine Bastarache
L’équipe du RAAMM est heureuse d’annoncer la nomination de Sandrine Bastarache à titre de conseillère en affaires publiques.
Passionnée par la politique, elle a complété une maîtrise en affaires publiques et internationales. Elle travaillera au développement et au rayonnement des dossiers liés à la promotion et à la défense collective des droits. Elle s’occupera notamment de l’accessibilité numérique.
Durant ses études, Sandrine a développé des compétences en politique publique. Elle a aussi orienté la majorité de ses recherches sur les barrières physiques et identitaires à la participation politique.
L’équipe du RAAMM souhaite la bienvenue à la nouvelle conseillère en affaires publiques !
En fonction depuis 6 février 2023, Sandrine est joignable par téléphone au 514 277-4401, poste 119, et par courriel à [email protected].
2. Pourquoi devenir membre du RAAMM ?
Vous êtes une personne aveugle ou malvoyante et vous hésitez à devenir membre du RAAMM ? On vous présente 4 bonnes raisons de vous joindre à l’organisation.
1- Pour retrouver vos pairs
« Je suis devenu membre pour rencontrer d’autres personnes dans le même état que moi », affirme Yves Roberge, membre depuis plus de 10 ans. La perte de vision peut entraîner un certain isolement, mais appartenir à un groupe qui vit la même chose que nous confère une force. Faire partie de la communauté du RAAMM permet de briser la solitude, de socialiser et de faire la connaissance de nouvelles personnes. Vous pourrez échanger avec des gens qui rencontrent des défis semblables, et avec le temps, développer des liens d’amitié.
2- Pour participer à des activités valorisantes
Le RAAMM propose une programmation d’activités si variées que vous y trouverez votre compte à coup sûr. Des conférences, des visites de musées, des ateliers instructifs et des séances de massage ou de pilates : il y en a pour tous les goûts ! Si on y prend part d’abord par intérêt, on y trouve beaucoup plus qu’un simple divertissement. On apprend, on découvre, on bouge, on repousse nos limites, bref on se dépasse ! La cuisine collective, par exemple, est une expérience gratifiante qui favorise l’autonomie des participants. Vous pourrez venir à ces activités en toute confiance, en sachant qu’elles ont été adaptées à vos besoins et vos limitations.
3- Pour bénéficier du service d’accompagnement
Le Service d’aide bénévole du RAAMM appuie les membres dans la réalisation de certaines activités. Que ce soit pour le magasinage, l’épicerie, les rendez-vous médicaux et les sorties de loisirs (théâtre, cinéma, musée), ou encore pour la lecture à domicile de la correspondance personnelle et de documents divers, le RAAMM s’occupe de jumeler le demandeur avec un bénévole. En tant que membre, vous aurez donc le privilège de recevoir une assistance dans certaines de vos occupations.
4- Pour promouvoir la défense de vos droits
Le RAAMM offre un soutien individuel aux membres dans leurs revendications, et à leur tour, les membres peuvent aider le RAAMM à faire adopter des politiques bénéfiques pour l’ensemble de la population aveugle ou amblyope. « Moi je crois énormément à la défense de droits. Je suis devenue membre pour mettre l’épaule à la roue et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes avec une déficience visuelle », avance Marie-Douce Fugère, membre depuis 7 ans. On devient membre par solidarité et pour faire changer les choses. C’est un geste crucial qui communique un désir d’agir et non de subir. Rejoindre le RAAMM est une façon pour vous de prendre position et de manifester votre appui à la cause.
Somme toute, adhérer au RAAMM, c’est une manière à la fois de s’épanouir et de contribuer à la société. N’attendez plus et remplissez le formulaire d’inscription maintenant ou appelez-nous au 514 277-4401 poste 111.
3. Rappel : Commission sur la traversée des rues de la Ville de Montréal
La présidente de la Commission sur le transport et les travaux publics de la Ville de Montréal, madame Laurence Parent, a le plaisir de vous faire part du lancement d’une consultation publique ayant pour thématique La traversée des rues : mesures d’accessibilité universelle et mobilité active.
À l’occasion de cette dernière consultation, les Montréalaises et les Montréalais, et plus particulièrement les personnes en situation de handicap et les personnes aînées, sont invités-es à soumettre leur opinion sur le déploiement de diverses mesures d’accessibilité universelle lors de la traversée des rues, ainsi que sur les projets et les initiatives favorisant la mobilité active.
Il reste seulement une semaine pour vous inscrire à l’une des séances. Vous pouvez le faire à partir du formulaire en ligne ou par téléphone au 514 872-3000 avant le lundi 27 février 2023, à 17 h.
Les 2 séances auront lieu les :
- Mardi 14 mars 2023, de 19 h 00 à 22 h 00 (Par visioconférence)
- Lundi 27 mars 2023, de 13 h 30 à 16 h 30 (En personne) – Salle du conseil de l’hôtel de ville (Édifice Lucien-Saulnier), 155 rue Notre-Dame Est
Prenez connaissance de l’invitation en vidéo de Madame Parent:
Toutes les personnes intéressées par la consultation sont invitées à en suivre les différentes étapes sur la page : http://realisonsmtl.ca/traverseedesrues
4. Conférence de Revenu Québec : Les personnes handicapées et la fiscalité
La conférence, qui aura lieu le mercredi 22 février 2023, de 19h à 20h30, traitera des sujets suivants : crédits d’impôt et déduction fiscale pour une personne handicapée, crédits d’impôts pour l’entourage d’une personne handicapée, revenus d’un régime enregistré d’épargne d’invalidité (REEI), cotisation au régime d’assurance maladie du Québec.
L’événement se tiendra au bureau de l’APHRSM au 2545 rue Delorimier, bureau 110, à Longueuil. Pour y assister, vous devez réserver votre place en appelant au 450-674-5224 ou en écrivant à [email protected].
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5. Février, mois de la sensibilisation à la dégénérescence maculaire (DMLA) : il faut en parler
COMMUNIQUÉ DE L’AQDM – Plus de 500 000 Québécois sont atteints de DMLA – la prévention, le dépistage et l’accès aux traitements novateurs peuvent limiter les risques de perte de vision.
À l’occasion du mois de la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA, une maladie oculaire causant une perte graduelle ou soudaine de la vision centrale, l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM) et l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec (AMOQ) unissent leur voix pour sensibiliser à cette maladie méconnue qui est la cause la plus fréquente de perte de vision chez les adultes de plus de 50 ans. Plus de 2,5 millions de Canadiens,1 dont 500 000 Québécois sont atteints de DMLA.
« Pourquoi parler de DMLA ? Parce que c’est une maladie encore trop peu connue alors que la prévention et une détection hâtive peuvent avoir un impact significatif pour éviter, retarder, ou ralentir la maladie », explique le Dr Jean Daniel Arbour de l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec (AMOQ) et coauteur du livre DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l’âge.2 « Non détectée, la maladie peut progresser irrémédiablement, parfois très vite. » La DMLA explique 90 % des nouveaux cas de cécité légale au Canada.3
Une meilleure connaissance de la maladie par les adultes de tous âges, une prévention adéquate et le développement de traitements novateurs sont porteurs d’espoir. L’adoption d’un mode de vie actif et une alimentation riche en fruits et légumes colorés, ainsi que la prise de suppléments de vitamines et de minéraux peuvent améliorer le pronostic.
La grille d’Amsler, un test accessible et facile à réaliser.
Les personnes de 55 ans et plus sont invitées à se rendre sur aqdm.org pour effectuer un test de prévention très simple pour détecter un changement au niveau de la vision pouvant s’apparenter à la DMLA. En cas de changement, un examen de la vue est recommandé. « S’il y a des cas de DMLA dans la famille proche, le dépistage peut se faire dès 50 ans », précise le Dr Arbour.
Des facteurs de risque à surveiller
Certains facteurs augmentent le risque de développer la DMLA. « L’âge et les antécédents familiaux sont hors de notre contrôle. On peut toutefois agir sur d’autres facteurs, comme le tabagisme, l’obésité, l’hypertension, un taux de cholestérol élevé et une alimentation riche en gras saturés », ajoute le Dr Arbour.
Briser l’isolement : une raison supplémentaire de parler de DMLA en février
« Parler de DMLA, c’est aussi aider à briser l’isolement des personnes atteintes et de leurs proches aidants, rôle que joue l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM) depuis 1990 », indique Hélène Thibodeau, présidente de l’AQDM.
« Portée par des bénévoles, souvent des personnes elles-mêmes atteintes de dégénérescence maculaire, notre association rassemble les personnes concernées et leurs proches aidants, encourage l’entraide et dirige vers les bonnes ressources, en plus d’informer et de défendre les intérêts des patients, notamment en ce qui a trait à l’accessibilité aux soins et aux traitements innovateurs », poursuit Hélène Thibodeau.
Les personnes souhaitant en savoir davantage sur l’AQDM et en devenir membres peuvent téléphoner sans frais au 1-866-867-9389, écrire à [email protected] ou visiter le site web www.aqdm.org.
Complément vidéo :
En savoir plus sur les facteurs de risque de la dégénérescence maculaire :
Comment prévenir et ralentir la dégénérescence maculaire ?
À propos de l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM)
Fondée en 1990, l’AQDM a pour mission de promouvoir l’autonomie, le maintien ou l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de dégénérescence maculaire sous toutes ses formes ainsi que leur droit à des soins gratuits et de qualité. La DMLA est la forme la plus fréquente de la maladie, mais il y en a d’autres, dont la dégénérescence myopique.
Pour plus d’information : www.aqdm.ca
À propos de l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec (AMOQ)
L’Association des médecins ophtalmologistes du Québec regroupe 350 spécialistes en ophtalmologie répartis dans toutes les régions du Québec. Elle encourage la poursuite de l’excellence en ophtalmologie, prodigue des services de soutien à ses membres et s’implique dans l’organisation des soins ophtalmologiques au Québec afin de faciliter l’accès aux soins et à des services de qualité pour la population québécoise. L’AMOQ est une association affiliée à la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
Contact : Sylvie Castonguay, Directrice générale, Association québécoise de la dégénérescence maculaire, 514 713-8302, [email protected]
6. Impôts 2022 : des mesures destinées aux personnes handicapées
COMMUNIQUÉ DE L’OPHQ – La période de déclaration d’impôt bat son plein. Saviez-vous qu’il existe des mesures fiscales spécifiques aux personnes handicapées, à leur famille et à leurs proches? À cet effet, toute l’information pertinente sur le sujet se trouve maintenant dans la plateforme gouvernementale unifiée Québec.ca.
Une plateforme simple et efficace
Le profil Personnes handicapées permet aux personnes handicapées de trouver rapidement l’information à jour sur les programmes et mesures les concernant et d’éviter la multiplication des sources d’information. Les renseignements sur les mesures fiscales se trouvent plus précisément dans la section Mesures fiscales et rentes. N’hésitez pas à la visiter et à la faire connaitre. C’est simple et centralisé.
Du soutien offert pour la préparation de vos déclarations de revenus
De plus, saviez-vous que des personnes handicapées peuvent être admissibles au service d’aide en impôt, qui est offert gratuitement? Dans le cadre du Service d’aide en impôt – Programme des bénévoles, des personnes bénévoles peuvent aider celles qui ont un revenu modeste et une situation fiscale simple en remplissant gratuitement leurs déclarations de revenus. Ainsi, les personnes handicapées peuvent recevoir les prestations et les crédits d’impôt auxquels elles ont droit.
Pour en savoir plus, consultez la page Êtes-vous admissible au service d’aide en impôt? sur le site Internet de Revenu Québec.
Source : OPHQ
7. Post-COVID: pour une mobilité supportant les droits des personnes handicapées visuelles
Par Pierre Schram, Président du Regroupement des Personnes Handicapées Visuelles (région 03-12) | Le Soleil
POINT DE VUE / À l’occasion de la Semaine de la canne blanche qui se déroulait jusqu’au 11 février, nous, personnes handicapées visuelles, désirons partager notre réflexion sur les nouvelles manières de concevoir l’espace publique. La COVID a permis des avancées en accélérant le partage des rues et des trottoirs, un urbanisme dit tactique ou participatif.
Or, une partie de ces innovations pose des défis voire des dangers pour nos déplacements sécuritaires.
La conception et l’utilisation de ces espaces s’appuient sur une règle simple: la rue, la place et le trottoir sont modifiés pour une mobilité douce où tout se négocie par le regard entre les personnes y circulant à pied, en voiture comme à vélo ou en quadriporteur.
Cette règle du partage harmonieux nécessite que la personne la plus vulnérable ait la priorité, ce que les autres respecteront d’un coup d’œil. Cela permet des rues piétonnes où les personnes utilisant vélos, trottinettes et autres nouvelles mobilités électriques non réglementées descendront de leurs engins et deviendront piétonnes. Cela autorise les personnes dans la rue partagée avec des véhicules routiers et des vélos qui cèdent le passage, des pistes cyclables sur les trottoirs comme dans les places publiques.
Pour nous, personnes handicapées visuelles, il est facile de comprendre que la règle du regard est peu utile et anxiogène. Nous déplacer prend une concentration importante, une charge mentale explosant avec des règles suivies au bon jugement de chacune et de chacun. En échangeant avec des personnes vivant avec d’autres limitations, nous constatons que ces environnements les handicapent aussi. Avec une motricité restreinte, comment rapidement se retourner, s’écarter de la trajectoire d’un véhicule ou sauter sur le trottoir.
Avec des difficultés auditives, le bruit des pneus comme d’une sonnette voire un cri ne permettent pas toujours de voir venir les autres qui pensent que vous les entendez. Les enfants allant à l’école autrement qu’en voiture, les personnes fatiguées par une maladie, une médication ou un traitement, celles rentrant après un repas arrosé ou absorbées par l’écran de leur téléphone intelligent risquent-elles de moins bénéficier de cette confiance aveugle dans la compréhension naturelle de la règle du regard?
Des solutions existent, d’autres se développent, nous y travaillons depuis de nombreuses années avec des partenaires locaux, la Ville de Québec, le RTC et le CIUSSS de la Capitale-Nationale notamment.
Pour nous, les feux sonores pour gérer nos traversées en sécurité, les dalles podotactiles nous annonçant la transition vers la route, voire des lignes de guidage, complètent des environnements conçus en pensant à notre orientation, façades de bâtiments libres de poteaux et de terrasses, plantation enlignée sur la traversée, éclairage adéquat, etc. Cela prend néanmoins plus. Cela demande la collaboration de tous et chacun, la conscience que sans avoir besoin d’attendre un accident, plusieurs personnes ne circuleront peu ou pas dans ces espaces faute de percevoir qu’elles y sont en sécurité. Cela implique que dans la demande, la conception et l’utilisation de ces aménagements, chacune et chacun se demandent comment y vivre ensemble et nous demande à nous personnes handicapées visuelles notre vécu et notre expertise. Dans une volonté d’efficacité comme par solidarité, notre regroupement croit que cette écoute doit être aussi là pour les autres personnes désirant ne pas être handicapées par l’évolution des environnements piétonniers.
Les règles existent mieux quand nous les appliquons nous-mêmes, cela reste cependant plus exigeant que penser les imposer aux autres. Dans l’évolution de la mobilité, c’est donc le souci des autres, la bienveillance, qui sera la garante de nos droits comme de celui d’autrui.
8. Québec allonge près de 65 M$ pour des stages rémunérés dans le domaine technologique
Par Pierre Saint-Arnaud | Le Soleil
Quelque 13 500 étudiants de niveau post-secondaire bénéficieront de stages rémunérés en innovation dans des entreprises québécoises au cours des cinq prochaines années.
Québec a annoncé lundi l’octroi de près de 65 millions $ au Mitacs, un organisme dont le rôle est d’agir comme entremetteur entre les institutions d’enseignement supérieur et l’entreprise, particulièrement les PME.
L’annonce en a été faite par le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, alors qu’il se trouvait au Centech de Montréal, un incubateur destiné aux entreprises technologiques.
Soutenir la recherche appliquée
Le ministre Fitzgibbon a expliqué à l’issue de l’annonce que ces stages viennent soutenir un aspect sous-développé de la recherche au Québec qu’il souhaite vivement voir grandir, soit celui de la recherche appliquée.
« Nous sommes très bien au Québec en matière de recherche fondamentale quand on se compare à d’autres pays de l’OCDE. Quand on regarde par contre les start-ups, nous sommes déficients, clairement déficients.
D’avoir des jeunes qui sortent avec un doctorat, une maîtrise universitaire, qui vont en entreprise faire des recherches appliquées, c’est ça le nœud gordien. C’est ça qui va débloquer la performance de nos start-ups », a-t-il insisté.
Aveugle et chercheuse
Une de ces stagiaires, Nathalie Gingras-Royer, a illustré cette réalité on ne peut plus concrètement lorsqu’elle est montée à son tour au podium. La jeune femme venait de compléter sa maîtrise en science de la vision, à l’école d’optométrie de l’Université de Montréal, formation qui comprenait un stage dans une entreprise de services infonuagiques. Le stage s’insérait dans le développement de technologies destinées aux personnes ayant une déficience visuelle.
« J’ai une certaine expérience dans le domaine, puisque depuis huit ans maintenant, je suis fonctionnellement aveugle », a raconté la jeune femme.
« Les technologies ont une place vraiment importante auprès de la population vivant avec une déficience visuelle, puisqu’elles favorisent vraiment l’autonomie et la participation sociale », a-t-elle expliqué.
Elle a notamment donné l’exemple des fonctions d’accessibilité que l’on peut désormais obtenir sur les téléphones intelligents. « Ça fait vraiment la différence et les applications mobiles qui existent dans ces appareils sont largement utilisées. En plus, ce sont des technologies qui sont non stigmatisantes. »
Soulignant que « plusieurs obstacles demeurent » pour les personnes aux prises avec une déficience visuelle, Nathalie Gingras-Royer a insisté sur l’importance de l’innovation et de la recherche pour continuer d’améliorer la situation.
Une volonté d’aller en région
Le principe des stages Mitacs est de fournir de jeunes chercheurs aux entreprises, particulièrement les PME, qui ne déboursent que la moitié du salaire. Québec et Ottawa se partagent l’autre moitié des salaires à parts presque égales.
Pierre Fitzgibbon reconnaît que la région de Montréal « reçoit la majorité » de ces stages. Mais il se dit confiant de voir ces stages s’étendre ailleurs avec les zones d’innovation créées dans les régions, notamment pour la filière batterie à Trois-Rivières, Shawinigan et Bécancour, pour l’aluminium, avec une zone d’innovation à venir dans le Saguenay ou à Bromont, où on a créé une zone d’innovation microélectronique. « Les zones d’innovation vont promouvoir ces stages, donc l’idée c’est d’avoir une répartition équitable à travers le Québec. »
9. Des lentilles pour traiter le glaucome
Par Sylvie Riou-Milliot | SCIENCES ET AVENIR
Une étude coréenne démontre pour la première fois la possibilité d’un traitement personnalisé du glaucome grâce à une lentille intelligente capable à la fois de mesurer la tension intraoculaire et d’administrer le médicament adapté en cas de son élévation.
Une lentille intelligente, capable de délivrer automatiquement un médicament pour faire baisser la tension oculaire élevée en cas de glaucome. C’est désormais possible ! Les essais n’ont pour l’instant été réalisés que chez des animaux, mais la preuve de faisabilité et d’efficacité vient d’être apportée par le travail de scientifiques sud-coréens paru dans Nature Communications, ouvrant ainsi la voie à un traitement en temps réel et totalement personnalisé du glaucome, la seconde cause de cécité dans le monde.
Mesurer et traiter : une lentille de contact intelligente pour faire les deux
Cette affection grave et silencieuse est due à l’accumulation de liquide d’humeur aqueuse dans l’œil, en raison d’un blocage au niveau des canaux de drainage de l’œil. Face à elle, il faut très régulièrement surveiller la pression intraoculaire (PIO) en raison de son effet nocif sur le nerf optique et son risque de cécité. Outre ces mesures, il faut aussi administrer si besoin des gouttes pour faire baisser la tension oculaire en fonction de son l’élévation, ce qui suppose une surveillance précise et rapprochée, pas toujours réalisée en pratique, les patients oubliant souvent de s’administrer leurs traitements sous forme de collyres.
Ici, les chercheurs de l’université Postech en Corée du Sud ont réussi à concevoir une lentille de contact intelligente capable de faire les deux, mesurer et traiter. Comment ? En combinant un capteur de PIO à un système flexible d’administration de médicaments, un réservoir disposé sur le contour de la lentille, pour gérer à la fois la mesure de la PIO et l’administration de gouttes en cas de son élévation.
Il faudra franchir plusieurs étapes avant de passer à une application pour les humains
Selon l’étude de l’université coréenne, le dispositif possède un capteur utilisant des nanofils creux en or, intégré au système d’administration de médicaments, ici le timolol, pour le contrôle de la PIO.
Pour l’instant uniquement testée sur des animaux atteints de glaucome – des lapins -, la lentille et son capteur ont démontré, outre leur efficacité sur la mesure de la PIO en temps réel et de sa baisse en raison de l’administration locale du médicament, une sensibilité élevée à la contrainte oculaire, une excellente stabilité chimique et une biocompatibilité. Le Pr Hahn qui a dirigé l’étude espère évidemment, via le soutien de différents programmes coréens, une commercialisation future de ces lentilles de contact intelligentes et pionnières qui ouvrent la voie à une nouvelle approche dans le traitement du glaucome. Toutefois, plusieurs étapes devront néanmoins encore être franchies avant son utilisation chez l’homme.
10. France Poulin mène une bataille acharnée auprès des entreprises pour l’accessibilité de leur site Web
France Poulin est membre du RAAMM depuis près de 20 ans et elle effectue régulièrement des démarches de défense de droits pour l’accessibilité du Web. Elle nous raconte ce qui la motive et la manière dont elle s’y prend pour approcher les différentes compagnies.
« C’est d’abord par nécessité que je fais ces revendications. Quand je me bute à des obstacles dans des sites Web que j’utilise fréquemment, je communique avec les entreprises. Par exemple, j’ai contacté ViaRAIL et Télus, dont les sites ne sont pas universellement accessibles, mais jusqu’à maintenant rien n’a changé. Lorsqu’ils font des concours avec un CAPTCHA dans le formulaire de participation, je ne manque pas de souligner l’iniquité.
J’ai aussi talonné ma compagnie d’assurances, Intact, pendant deux ans, et il a fallu que je les menace de rapporter le problème aux médias pour qu’ils se décident à faire quelque chose. Je juge que c’est discriminatoire de ne pas avoir accès à mes informations en ligne alors que je paie les mêmes frais ou commissions que les autres. C’est injuste !
Malheureusement, il arrive assez souvent que les entreprises répondent “Vous avez raison”, mais qu’ensuite il ne se passe rien. Certes, il y a eu des compagnies avec qui j’ai eu du succès. Par exemple, en remplissant un sondage pour le RGCQ (Regroupement des gestionnaires de copropriété du Québec), lorsque j’ai joint le C.A. de mon édifice, le site et les présentations du RGCQ n’étaient pas accessibles. J’en ai parlé au Directeur général qui semblait être au courant, mais il m’avait promis d’accélérer la mise en place d’un site plus accessible. Il a tenu parole. Il y a maintenant un nouveau directeur général et j’espère qu’il aura la même ouverture quant à l’accessibilité universelle de leur site.
C’est là tout le défi : même si des corrections sont apportées et qu’un site devient accessible, de nouveaux problèmes peuvent apparaître dès que des modifications sont faites dans la présentation du site Web. Il faut alors repartir à zéro.
Parfois, je reçois un accueil plus ouvert, mais souvent je me frappe à des murs tellement hauts que j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais. Il faut savoir aussi que j’essaie de compléter l’opération en ligne à maintes reprises avant de me résoudre à porter plainte. Le suivi des plaintes peut aussi être fastidieux. J’ai le sentiment de perdre mon temps.
Habituellement, je contacte les entreprises par téléphone, car le formulaire sur le site Web pour envoyer mes commentaires n’est pas totalement accessible et je ne peux pas en garder une copie pour mes dossiers numériques. Je demande un numéro de cas et ensuite, j’inclus ce dernier dans mon courriel.
Pour gagner du temps, je me suis créé un message formaté que j’utilise comme modèle et que j’adapte selon la plainte. Je mentionne toujours le Laboratoire de l’accessibilité du Web du RAAMM, car je trouve que c’est un bon point de départ s’ils veulent acquérir des compétences et avoir des pistes de solution. Je mets aussi le RAAMM en copie conforme (CC) de mon courriel. J’écris aux compagnies, mais quand je sens que rien ne progresse, j’appelle au bureau du directeur général afin d’attirer son attention sur la situation discriminatoire pour toutes les personnes malvoyantes ou aveugles.
J’invite tout le monde à faire des plaintes systématiquement aux compagnies. Quand on rencontre des obstacles sur un site Web, il faut le signaler. Un jour, j’ai dit à un responsable de Mondou que leur circulaire en ligne n’était pas accessible. Il l’ignorait ! C’est d’abord un travail de conscientisation, car plusieurs ne se rendent pas compte des limites d’un lecteur d’écran.
Je vous encourage surtout à vous rendre au bout de vos démarches, même quand c’est frustrant et décourageant. C’est un mal nécessaire. Ça ne sert à rien de juste grincer des dents, il faut entreprendre des actions concrètes. On se retrousse les manches, on envoie les courriels et on fait le suivi. Si nous sommes nombreux à signaler les mêmes problèmes, ça aura forcément plus d’impact. »