Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM du 13 février 2023

13 février 2023

L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.

Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!

 

Sommaire

 

1. Une couverture médiatique bien étoffée pour le coup de cœur et coup de gueule du RAAMM 2023

Le 6 février dernier, lors de la Semaine de la canne blanche 2023, le RAAMM a dévoilé son coup de cœur et son coup de gueule annuels. Rappelons que ceux-ci visent à mettre en lumière les initiatives qui constituent une avancée et à dénoncer les situations qui entraînent un recul en matière d’accessibilité pour les personnes handicapées visuelles.

Le lauréat du coup de cœur est le Théâtre du Rideau Vert pour son programme d’accessibilité universelle, alors que c’est Clic Santé qui s’est mérité le coup de gueule pour une 2e année consécutive en raison dans son site Web présentant des obstacles majeurs d’accessibilité.

La campagne a encore une fois été un franc succès! La nouvelle n’a pas manqué d’attirer l’attention médiatique et a donné lieu à plusieurs articles et entrevues que vous pouvez consulter ici :

1. Clic Santé reçoit un 2e prix citron d’un regroupement de gens ayant un handicap visuel, article de Radio-Canada par Stéphanie Dupuis

2. Dur d’accéder à des services publics pour les personnes ayant des difficultés visuelles, article de Pivot par Mélina Nantel

3. Accessibilité: coup de cœur pour le Rideau Vert, coup de gueule pour Clic Santé, article du Journal Métro par Guillaume Ledoux

4. Entrevue à l’émission Sans Détour sur le Canal M avec François Beauregard

 

2. Entrevue avec Erika Malot du Théâtre du Rideau Vert, grand gagnant du coup de cœur du RAAMM 2023

C’est le Théâtre du Rideau Vert qui a remporté le coup de cœur du RAAMM 2023. Nous avons rencontré Erika Malot, coordinatrice du développement artistique et responsable du projet d’accessibilité universelle du Rideau Vert, pour en savoir plus sur leurs belles démarches d’inclusion.

Qu’est-ce qui t’a amenée à développer une sensibilité pour l’accessibilité universelle ?

J’ai toujours travaillé dans le communautaire, évidemment en lien avec le culturel. J’ai fait une grosse partie de ma carrière dans le développement communautaire, plus particulièrement en santé mentale. J’ai travaillé avec plein de publics qui étaient éloignés de la culture : des publics immigrants, des personnes âgées, des personnes en situation de précarité financière. Donc j’ai toujours eu à cœur de ramener les gens vers la culture, parce que selon moi, la culture est un liant social et le noyau d’une société. La culture sert à rapprocher les personnes différentes ou les personnes qui ne se connaissent pas ou peu.

Après, j’ai toujours adoré la langue des signes ; j’avais suivi des cours il y a de nombreuses années. Dans mes cercles d’amis, j’avais une amie qui avait une dégénérescence visuelle, une autre amie qui avait des appareils parce qu’elle était malentendante, et ma belle-mère est en fauteuil roulant. Alors j’ai toujours été très conscientisée à ça. Et je me suis rendu compte qu’on n’était pas forcément égaux face à l’accessibilité des lieux et des activités. C’est une sensibilité que j’ai toujours eue.

Quelles démarches ont été faites au début pour rendre le théâtre plus accessible ?

Avant que j’arrive, le Théâtre du Rideau Vert se positionnait comme tous les théâtres au Québec, c’est-à-dire qu’il avait à cœur d’accueillir au niveau physique, donc on a un espace plancher sans marches, des toilettes accessibles, des espaces réservés dans la salle pour les personnes en fauteuil roulant. On accueillait aussi les personnes malentendantes en leur offrant un système d’aide à l’audition. Mais moi, ce que je voulais faire, c’était d’amener le Rideau Vert plus loin et entrer dans le 21e siècle de l’accessibilité universelle, parce qu’en voyant ce qui était fait dans le monde anglophone, en Grande-Bretagne et aussi en Europe, j’ai constaté que le Québec était un peu en retard.

Au tout début, on s’est dit que si on mettait un programme en place, on y irait à fond, et donc, qu’on développerait plusieurs volets en même temps. On a visé principalement les communautés qui étaient très éloignées du Rideau Vert : la communauté sourde et les personnes aveugles ou malvoyantes.

Comme je ne suis pas experte en accessibilité universelle, je me suis beaucoup renseignée sur ce qui se faisait ailleurs et je me suis inspirée des modèles dans le milieu anglophone. Et je dois vraiment rendre à Émilie Hervieux du Centre Segal ce qui lui revient ; elle m’a beaucoup épaulée.

Pour l’audiodescription, que nous appelons au Théâtre du Rideau Vert la théâtrodescription, je me suis beaucoup inspirée de ce qui se fait à Danse-Cité ; ce sont vraiment les précurseurs en audiodescription. C’est important de ne pas travailler en vase clos, et d’aller chercher l’expertise d’autres personnes qui sont passées avant nous.

Au Rideau Vert, on a mis en place une communauté de pratique en janvier 2022 et on est rendu à 30-35 membres, incluant presque tous les principaux lieux de diffusion et de production de Montréal et de Québec, des organismes communautaires ou de défense des droits, et également des spectateurs qui sont des représentants des publics cibles. Avec tout ce monde-là, on avance, on progresse. On parle beaucoup avec le public, par le biais de rencontres ou sondages, dans le but de constamment améliorer notre pratique.

Notre équipe d’accueil a aussi été formée pour accompagner les spectateurs. Ça peut être aussi simple que d’attendre le transport adapté, de savoir comment accompagner une personne aveugle sans marcher trop vite, etc.

Activité de méditation avec une présentation du spectacle et des personnages. Crédit : Alice Côté Dupuis.

Quels sont quelques-uns des défis que vous avez rencontrés dans le processus ?

Le premier a été d’aller à la rencontre du nouveau public : savoir à qui parler et comment contacter les personnes, parce que tous les outils de communication doivent être adaptés. Par exemple, il a fallu qu’on produise des capsules audio et des capsules en langue des signes québécoise pour promouvoir nos spectacles. Ça a été de l’adaptation.

Il y a aussi eu des défis techniques. C’est un défi de recrutement de personnel, parce qu’il y a peu de spécialistes. Tout comme l’audiodescription il y a 10 ans était à peu près inconnue au Québec, le surtitrage n’est pas encore quelque chose de très développé. On doit se demander : quel logiciel utiliser ? Quel technicien employer pour passer les surtitrages en direct le soir du spectacle ? Mais sinon, on a de belles collaborations avec SIVET pour la langue des signes et avec Connec-T pour la théâtrodescription.

Tu disais que tu aimais avoir la rétroaction du public cible, y a-t-il un commentaire qui t’a particulièrement touchée de la part des spectateurs ?

Je pense à une personne qui a perdu l’audition et qui n’était plus retournée au théâtre depuis une vingtaine d’années, et qui est retournée parce qu’elle avait entre-temps appris la langue des signes. Elle disait que c’était une joie pour elle de pouvoir revenir au théâtre voir des spectacles de qualité, parce qu’elle était une grande fan de théâtre auparavant. C’était très émouvant à entendre.

Nous avons eu de très bons commentaires. Là où ç’a été marquant, c’est lorsqu’on a fait la première visite tactile. Il n’y avait que 5 personnes, donc c’était du un pour un, car presque toute l’équipe du Rideau Vert était présente ! Les gens m’ont dit, après avoir vu le spectacle, comment la visite tactile leur avait permis de concevoir et conceptualiser l’espace où allait se dérouler l’histoire et comment ça avait fait une différence dans leur compréhension de la pièce.

Peux-tu nous parler des prochaines étapes, de ce qui est à venir ?

Nos 4 productions maison cette année sont accessibles. On veut maintenir cela dans les prochaines années. Je compte conserver les visites tactiles ; pour moi c’est important de les faire à chaque spectacle. J’aimerais faire aussi des activités de médiation culturelle un peu plus ciblées, peut-être dans les communautés, en partenariat avec des associations, c’est-à-dire me déplacer pour expliquer la pièce.

Ce qu’on aimerait aussi dans un horizon de 5 ans, c’est offrir plus qu’une représentation. Pour l’instant, on a une soirée en théâtrodescription et une soirée en LSQ sur 24 représentations. On aimerait que ce soit plus fréquent pour que les personnes puissent choisir si elles préfèrent sortir le week-end ou en soirée, comme tout le monde. Et puis, on aimerait faire des partenariats avec des artistes de la diversité capacitaire.

Qu’est-ce que ça vous a fait de remporter le coup de cœur du RAAMM 2023 ?

On était complètement ébahis ! En plus, il y avait comme finalistes avec nous Danse-Cité et Joe Jack et John, donc c’était très émouvant de se retrouver avec ces deux compagnies qui sont des leaders dans leur domaine, qui sont des inspirations. Catherine Bourgeois chez Joe Jack et John est formidable, et puis je travaille beaucoup avec Maud Mazo-Rothenbühler de Danse-Cité. Ce sont des personnes qui sont inspirantes pour moi, donc déjà de se retrouver sur le même panel, c’était fou !

Ça nous conforte énormément dans le fait qu’on est sur la bonne voie au Rideau Vert et qu’on a bien fait de lancer ce programme, même s’il n’y avait personne qui était expert dans notre équipe et que c’était un gros défi parce que ce n’était pas notre public habituel. C’est un gros travail de développement de public, mais le fait d’être déjà reconnu, ça nous dit que ça doit plaire aux gens et qu’il doit y avoir un vrai impact. On est très très émus de recevoir ce prix.

Des personnes aveugles visitant le décor et essayant le plateau tournant lors d’une visite tactile. Crédit : Katherine Fournier.

 

 

 

 

 

 

 

 

3. Appel à l’action : Le Québec doit se sortir de la crise du Transport adapté

Le Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région de la Capitale-Nationale et le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec sont fiers de vous apprendre que l’avis prébudgétaire que nous vous avons présenté la semaine dernière a déjà plus de 40 signataires, dont plusieurs représentants de réseaux! Il est toujours temps de participer!

Nous vous proposons maintenant la deuxième partie de nos actions concernant la crise du transport adapté : une campagne de lettres citoyennes.

Nous offrons un outil en ligne pour que chaque personne puisse participer sans effort à cette campagne. En suivant le lien présent en bas de ce courriel, vous serez dirigés vers une page Web qui inclut un message explicatif, la lettre qui sera envoyée et un formulaire à remplir. Une fois le formulaire rempli, la lettre sera automatiquement envoyée à la députation de la région administrative de la personne signataire, avec le nom de la personne en bas de la lettre!

Lien vers le formulaire : https://raaq.qc.ca/appel-a-laction-ta/

 

4. Accessibilité universelle : venez imaginer une vision ambitieuse pour 2030 !

Vous rêvez d’une ville accessible et inclusive ? Vous avez envie de participer à la transformation de votre ville ?

La Ville de Montréal et ses partenaires, en collaboration avec la Coopérative Meilleur Monde, vous invite à participer à un atelier pour contribuer à définir une vision solide et ambitieuse en accessibilité universelle. Cette vision servira ensuite au personnel de la Ville, pour prendre des engagements centrés sur vos besoins !

Ce qui est proposé…

  • participer à un atelier de travail de 3 heures, avec des citoyens et citoyennes, des personnes du milieu de la recherche et des organismes communautaires, pour partager vos rêves et vos idées pour une Ville accessible et inclusive
  • 4 thèmes seront discutés :
  • Architecture et urbanisme
  • Communications et participation citoyenne
  • Programmes et services (sport, culture, loisirs, sécurité, collecte, déneigement, etc.)
  • Emploi, formation et sensibilisation

Vous êtes une personne… 

  • qui aime partager ses idées et a envie de contribuer à l’amélioration de l’accessibilité de la Ville de Montréal
  • qui réside à Montréal ou qui représente un organisme montréalais
  • qui vit ou connaît la réalité des personnes qui rencontrent des obstacles d’accessibilité
  • qui s’intéresse à l’accessibilité universelle

… inscrivez-vous ! 

  • cliquez sur le lien suivant:

https://www.realisonsmtl.ca/embeds/projects/6768/survey-tools/35547

  • choisissez parmi 4 dates proposées:
    • 8 mars, 13h à 16h (en personne, lieu à venir)
    • 23 mars, 18h30 à 21h30 (en mode virtuel)
    • 4 avril, 13h à 16h (en personne, lieu à venir)
    • 18 avril, 9h30 à 12h30 (en personne, Grande Bibliothèque – BanQ)
  • indiquez vos préférences parmi les sujets à discuter

Réservez votre place avant le 19 février 2023. En fonction des places restantes, l’inscription sera possible après cette date.

Si vous avez des questions ou souhaitez un appui pour l’inscription, veuillez contacter Alix Lefebvre-Dugré à l’adresse courriel suivante : [email protected]

 

5. Appel de participants pour une entrevue avec la cinéaste Caroline Blais

Déficience visuelle et hallucinations?

Je suis une cinéaste d’animation et dans le cadre de la recherche pour mon prochain court métrage, je veux faire des entrevues avec des personnes atteintes du Syndrome de Charles Bonnet, une condition touchant les personnes à basse vision occasionnant des hallucinations visuelles. Si vous êtes atteint de ce syndrome, seriez-vous disponible pour en discuter avec moi pendant environ 1 heure d’ici le 28 février 2023, soit au téléphone ou en personne dans les environs de Montréal?

Je m’intéresse à la réalité des personnes vivant avec une basse vision, condition avec laquelle je suis devenue familière pendant les 5 ans où j’ai travaillé à l’AQDM (Association québécoise de la dégénérescence maculaire), et j’ai envie de m’inspirer de mon vécu d’intervention téléphonique avec cette population pour raconter une histoire d’échange et de soutien. Je veux présenter cette réalité de la manière la plus authentique possible, tout en utilisant le médium du cinéma pour partager cette condition avec une touche artistique. Pour voir mes projets précédents, visitez mon site web www.carolineblais.art.

N’hésitez pas à me contacter pour plus de détails en m’écrivant à [email protected] ou en m’appelant au 514-815-6809.

Caroline Blais

 

6. Dur d’accéder à des services publics pour les personnes ayant des difficultés visuelles

PIVOT – Le Regroupement des aveugles et amblyopes de Montréal dénonce notamment les difficultés d’accès à Clic Santé, qui ne respecte pas les normes fédérales en matière d’accessibilité.

Du 5 au 11 février se déroule la Semaine de la canne blanche, qui vise à sensibiliser à la réalité des personnes ayant une déficience visuelle. Pour l’occasion, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) décerne des prix « Coup de cœur » et « Coup de gueule » à des initiatives québécoises s’étant démarquées : des services publics provinciaux font (encore) mauvaise figure.

Pour une deuxième année consécutive, c’est Clic Santé qui reçoit le prix citron, pour sa plateforme extrêmement difficile d’accès pour les personnes ayant une déficience perceptuelle.

Le Service québécois du livre adapté (SQLA) de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a aussi été ciblé pour ses enjeux majeurs d’utilisation, bien que la plateforme s’adresse précisément à une clientèle ayant des difficultés visuelles.

Côté coup de cœur, c’est le milieu des arts qui a été couvert d’éloges. En première ligne, le Théâtre du Rideau Vert a été salué pour son programme d’accessibilité universelle, suivi de près par la compagnie de théâtre Joe Jack et John.

Un service essentiel qui exclut ses citoyens

C’est « inacceptable », ont défendu les membres du RAAMM, en faisant référence au cas de Clic Santé. Les membres ont décerné le prix Coup de gueule à la plateforme pour une deuxième année consécutive. Ils et elles lui reprochent un processus long et fastidieux, ainsi que des erreurs de programmation qui ne leur permettent pas d’accéder au service de manière autonome.

Il faut savoir que plusieurs personnes ayant des difficultés visuelles utilisent des outils pour surfer sur le Web. Il peut s’agir d’un logiciel de grossissement, d’outils de lecture en synthèse vocale ou encore de tablettes à relief qui traduisent en braille.

Mais pour servir, ces outils doivent être jumelés à des plateformes qui respectent les normes en matière d’accessibilité. Ces normes ont été imposées au Canada en 2011 et s’appliquent à toutes les plateformes numériques gouvernementales.

« Sur Clic Santé, on ne peut pas être certains que l’information saisie lors de la prise de rendez-vous a été prise en compte. Par exemple, les lieux de rendez-vous apparaissent sur une carte interactive, mais on ne peut pas cliquer nous-mêmes sur la carte et modifier l’information », explique Jérôme Plante, qui utilise lui-même un outil de synthèse vocale.

Pour être captés par un lecteur d’écran, les images et les autres éléments visuels doivent être codés sous forme de textes, explique Émilie Viau, coordonnatrice des services en accessibilité numérique du RAAMM.

« Si tu navigues sur le site de Clic Santé, certaines parties sont accessibles, mais à un certain point, tu tournes en rond, parce que tu arrives à un endroit où le site n’a pas été proprement codé », explique la spécialiste.

« Il y a eu du chemin parcouru depuis l’an passé, mais les gens ne peuvent toujours pas se rendre au bout du processus d’inscription de manière autonome », commente Émilie Viau.

« Un site Web, c’est comme un immeuble. Si tout est parfait, qu’il y a des ascenseurs partout, mais qu’il y a trois marches face à la porte d’entrée, ça ne sert à rien que tout soit parfait à l’intérieur, la personne ne peut y accéder. Un site Web, avec même une seule étape inaccessible, ça ne fonctionne pas », exemplifie Jérôme Plante.

Contacté par Pivot, le ministère de la Santé et des Services sociaux a affirmé que près de 110 000 $ seront investis pour apporter les modifications nécessaires. Certaines ont déjà été réalisées, et l’ensemble des travaux devrait être réalisé d’ici l’été 2023.

D’ici là, le ministère a réaffirmé que ceux et celles ne pouvant pas utiliser la plateforme numérique peuvent prendre rendez-vous par téléphone.

« Le service téléphonique, c’est bien beau, mais les heures d’attente sont souvent élevées, et les horaires, limités », rappelle Pascale Dussault, directrice du RAAMM. « Tu es en attente au téléphone et la voix automatisée te dit : “pour accélérer le processus, dirigez-vous sur la plateforme numérique Clic Santé” », raconte-t-elle.

Des réalités qui sont encore difficilement comprises

Du côté du Service québécois du livre adapté, qui s’est également vu décerner la mention Coup de gueule, la surprise a été totale. « Ça a été un peu reçu comme une brique par les équipes. Ça faisait longtemps qu’on travaillait là-dessus », affirme Sébastien Nadeau, le directeur des services au public à la Grande Bibliothèque.

« On avait la volonté très forte de bonifier le site du Service québécois du livre adapté. Le site était très vieux, très bancal, et on était excessivement limité en termes d’ajout au catalogue. Les nouveaux formats (livre audio, lecture en direct, format numérique pour le braille) sont maintenant permis par le nouveau système. Mais ça a été perçu par les usagers comme une couche supplémentaire de complexité », explique Sébastien Nadeau.

« Si vous mettez des services en ligne pour les personnes aveugles, il faut les inclure au fur et à mesure du processus, pas après. » -Pascale Dussault, directrice du RAAMM

Dans une série de rencontres organisées depuis le mois de décembre, les équipes du RAAMM et du RAAQ ont fait part de leurs doléances à la BAnQ. Les organisations lui reprochent entre autres de ne pas avoir fait suffisamment de tests avec les utilisateurs, qui auraient permis de relever une panoplie de problèmes.

« On a fait affaire avec des firmes externes spécialisées en accessibilité Web, mais au niveau de la consultation publique, on aurait pu faire mieux », concède Sébastien Nadeau.

La BAnQ s’est engagée à régler les problèmes et une consultation publique est prévue dans les prochaines semaines.

« Consultez-nous! »

« Ce qui est triste, dans un cas comme dans l’autre, c’est que les personnes concernées n’ont pas été consultées », se désole la directrice du RAAMM. « Si vous mettez des services en ligne pour les personnes aveugles, il faut les inclure au fur et à mesure du processus, pas après. »

« Ce qui doit être peaufiné, c’est la compréhension de la réalité des personnes en situation de handicap, qui utilisent certains outils, qui ont certains besoins », affirme également Émilie Viau.

Au Canada, plus de 22 % de la population a des limitations auditives, motrices ou cognitives. Au Québec uniquement, cela représente plus de 200 000 personnes.

Dans le cadre de la Semaine de la canne blanche, le RAAMM offrira gratuitement la conférence L’ABC de l’accessibilité du Web, qui connecte les professionnelles du Web aux clientèles handicapées.

« Des exemples de sites accessibles, il y en a plein! Le milieu culturel est un bel exemple que lorsqu’on veut être inclusif et accessible, c’est possible! » rappelle la directrice du RAAMM.

Source : https://pivot.quebec/2023/02/07/dur-dacceder-a-des-services-publics-pour-les-personnes-ayant-des-difficultes-visuelles/

 

7. Clic Santé reçoit un 2e prix citron d’un regroupement de gens ayant un handicap visuel

RADIO-CANADA – Le portail Clic Santé met à l’épreuve la patience des personnes ayant une déficience visuelle : le site reçoit pour la deuxième année un prix coup de gueule en matière d’accessibilité web de la part des membres du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM).

Pour Jérôme Plante, qui est non voyant, il est impossible à l’heure actuelle de réserver de façon autonome un rendez-vous pour une prise de sang ou encore un vaccin sur Clic Santé

« Des étapes importantes du processus de réservation ne sont pas accessibles. […] Ça crée des frustrations. » — Une citation de Jérôme Plante

Pour surfer sur le web de façon autonome, il utilise notamment un clavier standard, dont il connaît les touches par cœur. Il a aussi recours, comme beaucoup de membres du RAAMM, à un lecteur d’écran en synthèse vocale et à une tablette à relief qui se branche à l’ordinateur afin de traduire le texte d’un site en braille.

Mais le portail Clic Santé ne facilite pas toujours l’utilisation de ces outils. Par exemple, Jérôme Plante, qui travaille en informatique, note que la liste des services offerts sur le site n’est pas codée de façon à lui assurer qu’il a sélectionné le bon champ.

C’est aussi impossible pour lui d’interagir avec le calendrier pour choisir une date de rendez-vous. Même scénario pour l’heure et l’emplacement, faute de pouvoir interagir avec les boutons et la carte interactive du site.

« On apprend seulement à la fin du processus l’heure, la date et l’endroit du rendez-vous, sans qu’on puisse choisir. » — Une citation de Jérôme Plante

Même s’il reconnaît que des changements ont été apportés au site dans la dernière année, Jérôme Plante n’y a pas noté de différences de son côté.

Pas un site gouvernemental officiel

Le gouvernement du Québec, qui vante souvent les mérites du site Clic Santé développé par une firme privée d’Alma, est bien au fait de ces problèmes d’accessibilité.

Bien avant la pandémie, le RAAMM leur avait signalé des problèmes avec le portail, qui ne respecte pas les normes gouvernementales voulant que ses sites soient accessibles au plus grand nombre de personnes possible.

Selon Émilie Viau, coordonnatrice des services en accessibilité numérique du RAAMM, les changements nécessaires ne sont pas très difficiles à réaliser.

« Les délais sont de moins en moins justifiables. Ils ont eu amplement le temps de travailler sur cette plateforme. » — Une citation d’Émilie Viau

En réponse à Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait affirmé en 2022 travailler à un plan dont les travaux sont complexes, longs, et prendront plus d’une année à réaliser.

Le MSSS avait aussi précisé que Clic Santé n’était pas un site gouvernemental officiel, qu’il n’avait donc pas à se soumettre aux normes d’accessibilité web du gouvernement.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a donné suite à la sollicitation de Radio-Canada lundi après-midi, une fois l’article publié.

L’instance fait savoir qu’elle se « préoccupe de l’accessibilité » et que des travaux visant à améliorer Clic Santé sont en cours avec Trimoz, qui développe l’outil. Dans la dernière année, l’entreprise a notamment travaillé sur les contrastes des couleurs, les textes alternatifs, l’ordre de tabulation et l’infrastructure logicielle.

D’autres changements sont prévus, notamment pour ce qui est de l’intégration de composantes de navigation et des formulaires de réservation, dont l’échéancier est fixé à l’été 2023, d’après le Ministère.

Compte tenu de l’ampleur de la clientèle qui utilise la plateforme, ces améliorations doivent se faire par étapes afin de ne pas entraîner de bris de service, explique une porte-parole du MSSS.

Téléphoner, une solution qui n’est pas idéale

En attendant d’améliorer l’accessibilité de Clic Santé, le gouvernement recommande de téléphoner pour prendre rendez-vous.

Mais cette solution ne plaît pas aux membres du RAAMM, qui montrent du doigt les horaires restreints de la ligne, le temps d’attente et le fait qu’elle n’offre pas de vue d’ensemble sur les services offerts.

On doit pouvoir suivre ce train de l’informatisation et ne pas être laissés de côté, croit Jérôme Plante, qui aimerait avoir plus d’autonomie en ligne.

« On est comme des citoyens de seconde zone. » — Une citation de Jérôme Plante

Il y a urgence d’agir, selon lui. Par ailleurs, le nombre de personnes avec un handicap visuel est à la hausse, notamment en raison du vieillissement de la population.

Le Service québécois du livre adapté dans le collimateur

Le Service québécois du livre adapté (SQLA) figure aussi parmi les finalistes des prix coups de gueule.

La mission de ce service, une division de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), est d’offrir aux personnes ayant une déficience perceptuelle des livres adaptés (livres audio, livres en braille, etc.). Le site sert, entre autres, à faire des recherches dans le catalogue de ces œuvres, à les réserver, à les emprunter et à les télécharger.

Mais la refonte du site mise en ligne en juillet 2022 ne fait pas l’unanimité.

Ironiquement, [le nouveau site] a été mis en ligne en comportant des problèmes majeurs d’utilisation avec un lecteur d’écran, peut-on lire dans un communiqué du RAAMM.

« Vu sa mission et toutes les possibilités de consultation de la clientèle cible, ce site aurait dû donner l’exemple. Et ça n’a visiblement pas été le cas. » — Une citation de Jérôme Plante

Le site du SQLA n’est pas impraticable, mais il complexifie la tâche, selon Jérôme Plante. Parmi les problèmes, on compte des champs de formulaire mal étiquetés ou insuffisamment détaillés, difficiles à lire par un lecteur de page web.

Pour Sébastien Nadeau, directeur des services au public de BAnQ, ce prix coup de gueule n’est pas reçu avec fierté : Le nouveau site est un gros projet qui a mis plus de trois ans à voir le jour. Les équipes ont travaillé très fort.

Il reconnaît toutefois qu’il a volontairement été mis en ligne avec des coquilles, mais avec l’objectif de régler les problèmes rapidement.

BAnQ a aussi fait ses devoirs, affirme-t-il, mentionnant avoir collaboré avec des spécialistes de l’accessibilité à l’interne, avoir eu recours à un consultant ainsi qu’à une firme spécialisée en design de sites accessibles.

L’institution a déjà commencé à déployer des changements et compte travailler prochainement avec le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) pour relever les problèmes avec la clientèle cible.

« Dans tout projet, comme la refonte d’un portail important, on devrait toujours consulter en amont les utilisateurs sur qui ça aura un effet. » — Une citation de Jérôme Plante

C’est souvent plus coûteux, et ça engendre plus d’efforts de penser à l’accessibilité après coup, indique Émilie Viau. Mais pas dans ce cas-ci, selon Sébastien Nadeau, qui précise que ça fait partie de l’entente avec le développeur qu’il répare les bobos.

Coups de cœur pour les arts vivants

Les arts vivants font bonne figure auprès des membres du RAAMM, à commencer par le Théâtre du Rideau Vert, dont les initiatives d’accessibilité sont qualifiées par plusieurs de novatrices et pionnières.

Le théâtre invite notamment des personnes qui ont un handicap visuel à venir toucher le décor et à se familiariser avec les voix des différents personnages avant le lever du rideau. Pendant le spectacle, elles peuvent porter un casque d’écoute pour entendre une description de la pièce en direct.

« Le milieu de la culture est en train de travailler très fort pour offrir une plus grande accessibilité des productions à notre clientèle. » — Une citation de Jérôme Plante

C’est d’autant plus remarquable que les institutions ne reçoivent pas de subventions pour adapter l’art vivant, en dehors des améliorations physiques de l’espace, souligne Jérôme Plante.

La compagnie de théâtre Joe Jack et John a aussi été récompensée pour l’adaptation de sa pièce Les waitress sont tristes, de même que l’entreprise Danse-Cité, pour son offre de spectacles de danse en audiodescription.

Depuis deux ans, le RAAMM profite de la Semaine de la canne blanche, qui se tient cette année du 5 au 11 février, pour remettre ses prix coups de gueule et coups de cœur en matière d’accessibilité. L’objectif est de sensibiliser la population et les entreprises à adopter des pratiques plus inclusives.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953938/clic-sante-prix-coup-de-gueule-raamm-sqla

 

8. Semaine de la canne blanche: un organisme pointe la crise dans le transport adapté

La Semaine de la canne blanche qui se tient depuis dimanche vient rappeler que la crise du transport adapté persiste toujours au grand dam des usagers.

Le Regroupement des aveugles et des amblyopes du Québec (RAAQ) déplore la dégradation des services offerts à ses membres et dit craindre une perte de contrôle des autorités concernées à la faveur de la reprise d’une forte demande dans le transport collectif.

« Ces services sont associés de très près à l’industrie du taxi qui semble vraiment mal en point. L’organisation des services et leur financement divergent d’une place à l’autre », a indiqué dans un communiqué le président du RAAQ, M. René Binet, lundi.

« Nous avons pris la décision d’orienter nos actions sur l’enjeu du transport adapté même s’il concerne beaucoup plus largement les personnes handicapées et même la population vieillissante », a expliqué M. Binet.

« On pense que le gouvernement doit rapidement créer un groupe de travail sur la question. Il s’agit de la base pour l’égalité et l’autonomie de tout le monde », a tenu à ajouter le président du RAAQ.

Source : https://www.journaldemontreal.com/2023/02/06/semaine-de-la-canne-blanche-un-organisme-pointe-la-crise-dans-le-transport-adapte

 

9. Communiqué : Reprise de la ligne téléphonique Info-services d’INCA

INCA est heureux de vous annoncer la reprise de sa ligne Info-services via le publiphone du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), à la rubrique 214. Vous y trouverez les activités à venir dans nos différents programmes, soit les formations en technologies adaptées, les groupes d’entraide, la défense des droits, le volet jeunesse, notre programme Ouvrir les portes du travail et les démonstrations des produits accessibles de notre Centre Mieux Vivre! S’y ajouteront également dans les prochains mois des capsules d’information générale sur nos services. Nous vous encourageons aussi à vous inscrire à notre infolettre électronique et à consulter le calendrier des événements sur notre site web, en plus de nous suivre sur notre page Facebook pour rester informé de nos activités.

Le publiphone est un système téléphonique mis à disposition par le RAAMM vous permettant d’accéder à des contenus informatifs enregistrés dans différentes boîtes vocales. Vous pouvez y entendre les actualités du RAAMM, ainsi que divers renseignements en provenance d’organismes du milieu des personnes aveugles et d’autres partenaires à vocation sociale et communautaire.

Pour rejoindre le publiphone partout au pays et connaître les activités à venir d’INCA, rien de plus simple: il vous suffit désormais d’appeler notre ligne Info-Services au 1 800 465-4622 p. 231 et, lorsque vous serez transféré au RAAMM, de composer le 4 pour entrer dans le publiphone, puis le 214 pour la rubrique d’INCA.

Nous offrons nos chaleureux remerciements à notre fier partenaire, le Regroupement pour aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) pour la disponibilité de ce service.

Nous espérons que vous profiterez de ce service et que vous le diffuserez autour de vous! Une grande variété d’activités virtuelles et en personne dans nos bureaux de Montréal vous attendent!

Merci de continuer à changer ce que signifie d’être aveugle avec nous.

Source : Institut National Canadien pour Aveugles, 7 février 2023

 

10. Le truc de Josée – Comment faire cuire du bacon sans se brûler

Quand je faisais cuire du bacon dans la poêle, je me brûlais souvent et ensuite tout était à nettoyer à cause des éclaboussures de gras. Je détestais ça! J’ai donc décidé de faire cuire mon bacon dans le four et croyez-moi, ça fait toute une différence! Fini le gras de bacon partout sur mon poêle! De plus, je n’ai pas besoin de le retourner à la mi-cuisson.

Vous allez me dire que ça peut se faire aussi dans le micro-ondes, mais il n’est pas à mon goût avec cette méthode. Je préfère qu’il soit bien croustillant.

Pour faire cuire votre bacon au four, vous aurez besoin d’une plaque à biscuit, de papier d’aluminium ou de papier parchemin, et de bacon bien sûr!

Préparation :

  • Préchauffer le four à 375°F.
  • Placer la grille au milieu du four.
  • Déposer le bacon sur la plaque en gardant une petite distance entre chaque tranche.
  • Faire cuire entre 25 et 30 minutes.
  • Mettre dans un bol avec des essuie-tout pour égoutter le gras et servir.

Préparer du bacon n’aura jamais été aussi simple! Vous m’en redonnerez des nouvelles.

Josée, agente de mobilisation et de relations avec les membres du RAAMM