Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM du 30 janvier 2023

30 janvier 2023

L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.

Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!

 

Sommaire

 

1. Comment le RAAMM célèbrera la Semaine de la canne blanche 2023

Au moment de son invention, la canne blanche a grandement contribué à améliorer la qualité de vie des personnes aveugles. Elle est donc devenue un symbole de liberté et d’autonomie. Inaugurée en 1947, la Semaine de la canne blanche a lieu la première semaine de février au Canada. C’est l’occasion de sensibiliser le grand public à la réalité des personnes ayant une déficience visuelle. Cette année, la Semaine de la canne blanche se tiendra du 6 au 11 février. On vous présente deux façons dont le RAAMM soulignera cet événement.

1. Deux représentations gratuites de la conférence L’ABC de l’accessibilité du Web

Toujours en l’honneur de la Semaine de la canne blanche, le RAAMM offrira gratuitement deux représentations de sa conférence sur l’accessibilité numérique. La première aura lieu le mardi 7 février et s’adressera aux membres, alors que la deuxième se tiendra le jeudi 9 février et visera principalement les professionnels du Web. L’éducation joue un rôle indispensable pour rendre le Web de plus en plus accessible aux personnes aveugles et amblyopes.

2. Dévoilement du coup de cœur et coup de gueule du RAAMM

Le coup de cœur et le coup de gueule du RAAMM est une campagne de sensibilisation qui vise à mettre en lumière une initiative qui constitue une avancée en matière d’accessibilité et de respect des droits des personnes handicapées visuelles, ainsi qu’à dénoncer une situation de recul. Rappelons que les finalistes du coup de cœur 2023 sont le Théâtre du Rideau Vert, Joe Jack et John, puis Danse-Cité, et que les finalistes coup de gueule sont Clic Santé et le SQLA. Les 91 votes ont été compilés et les récipiendaires seront dévoilés lundi prochain le 6 février 2023. Nous espérons ainsi attirer l’attention médiatique et conscientiser la population à l’importance de l’inclusion et de l’accessibilité universelle. Restez à l’affût!

Le coup de coeur et le coup de gueule annuels du RAAMM seront dévoilés le 6 février à l'occasion de la Semaine de la canne blanche!

 

2. Le RAAMM veut connaître vos expériences avec les feux sonores

Le RAAMM prépare en ce moment un mémoire sur les feux sonores à Montréal, qu’il présentera et déposera à la Commission sur les transports et les travaux publics de la Ville de Montréal. Notre action s’inscrit dans le cadre de la consultation que la Commission mène actuellement sur la traversée des rues.

Afin d’illustrer concrètement les enjeux soulevés dans le mémoire, nous souhaitons recueillir vos témoignages en matière de feux sonores. Ainsi, nous vous invitons à nous laisser savoir l’importance qu’ils prennent dans votre vie. Parlez-nous de l’usage que vous en faites, des avantages que vous y trouvez autant que des difficultés que vous éprouvez. De cette façon, c’est comme si vous vous adressiez directement aux membres de la Commission, des personnes élues pour vous représenter.

Pour nous acheminer vos témoignages, nous vous invitons à communiquer avec Yvon Provencher au 514 277-4401, poste 113. Vous pouvez également le joindre à l’adresse [email protected]. La date limite pour nous faire parvenir le récit de vos expériences est le 17 février prochain.

 

3. Une Maison de Poupée, 2e partie de Lucas Hnath : soirée de théâtrodescription et visite tactile le 8 février au Théâtre du Rideau Vert

Le Théâtre du Rideau Vert poursuit son grand projet d’Accessibilité Universelle avec une deuxième soirée de théâtrodescription pour la pièce Une Maison de Poupée, 2e partie de l’auteur Lucas Hnath.

Cela fera bientôt 150 ans que Nora est partie sans se retourner, à la fin d’Une maison de poupée (1879) de l’auteur norvégien Henrik Ibsen. Cette fable sur l’émancipation des femmes fit scandale durant un demi-siècle, l’écrivain se voyant parfois contraint de modifier la dernière scène pour que la pièce soit jouée. Dramaturge américain contemporain, Lucas Hnath a l’audace de reprendre l’action là où la pièce-phare d’Henrik Ibsen s’est terminée, et il a imaginé ce retour dans lequel l’héroïne prend la mesure des conséquences de son geste, mais surtout du chemin qu’il reste à parcourir.

Marie-France Lambert a vu en Macha Limonchik une Nora pour le XXIsiècle ; face à elle, on retrouvera avec bonheur Paul Ahmarani, Louise Laprade et Rebecca Vachon.

Et non, soyez rassurés, vous n’avez pas besoin d’avoir vu la pièce d’Henrik Ibsen pour apprécier ce spectacle!

Résumé de la pièce :

Il y a 15 ans, Nora a quitté mari et enfants, laissant derrière elle une vie de soumission aux normes de la domesticité. Elle revient aujourd’hui afin de régler quelques affaires laissées en suspens, dans ce foyer qui abrite encore son époux, sa fille et son ancienne nourrice. À quelques détails près, la maison est demeurée la même: les murs et les structures sont souvent si solides qu’on ne saurait les abattre seule. Jusqu’où est-on prêt à aller pour protéger une liberté chèrement acquise?

INFORMATIONS UTILES

Une représentation avec théâtrodescription aura lieu le mercredi 8 février à 19h30. Un tarif spécial accessibilité de 30$ est disponible (le nombre de places étant limité, contactez la billetterie pour réserver votre billet).

La théâtrodescription consiste à décrire oralement, et en direct, les éléments visuels et sensoriels d’un spectacle pour en faciliter la compréhension.

Grâce à l’expertise de la compagnie Connec-T, le public aveugle ou malvoyant peut ainsi apprécier pleinement l’œuvre présentée, en étant simplement muni d’un téléphone intelligent.

Il suffit de télécharger en avance l’application gratuite Sennheiser MobileConnect pour Apple ou Android, et d’apporter des écouteurs. Des téléphones intelligents peuvent aussi être empruntés sur place. Appelez la billetterie pour en faire la demande.

Visite Tactile : 

Une visite tactile du théâtre sera également offerte aux spectateurs aveugles ou malvoyants, et à leurs accompagnateurs, le mercredi 8 février à 16h. D’une durée d’une heure environ, la visite tactile du théâtre permet de découvrir l’espace scénique dans lequel les comédiens vont évoluer. En touchant des objets, des accessoires et des morceaux de costumes utilisés durant le spectacle, et en marchant dans le décor, le spectateur aveugle ou malvoyant bénéficiera d’une meilleure perception des volumes et des espaces.

Organisée par l’équipe du Théâtre, la visite tactile offre des clés de lecture supplémentaires pour entrer dans l’univers sensoriel et poétique de la pièce. Elle en facilite ainsi la réception.

Pour cette activité gratuite, vous devez réserver votre place auprès d’Erika Malot, responsable du projet d’accessibilité universelle, au 514 845-0267 poste 2206 ou par courriel à [email protected]

Accessibilité

Le parterre du théâtre est accessible aux personnes à mobilité réduite, ayant de la difficulté à se déplacer ou se déplaçant en fauteuil roulant. Notez qu’il n’y a pas d’ascenseur pour se rendre au Balcon.

Pour faciliter votre arrivée en taxi, en transport adapté ou en voiture, un débarcadère est situé tout juste devant le Théâtre, au 4664 rue St-Denis. À la fin de la représentation, notre personnel qualifié se fera un plaisir d’attendre votre transport avec vous.

Pour toutes questions, commentaires ou suggestions, n’hésitez pas à communiquer avec nos agents de billetterie au 514 844-1793.

Au plaisir de vous accueillir au Rideau Vert!

 

4. Passages pour piétons : une centaine de feux sonores en attente d’installation à Montréal

HENRI OUELLETTE-VÉZINA

Article de La Presse

La Ville de Montréal veut implanter « des temps de traverse plus longs » sur l’ensemble de ses intersections avec feux de circulation. Une centaine de feux sonores supplémentaires, permettant aux personnes aveugles ou malvoyantes de traverser la rue en toute sécurité, sont toutefois toujours en attente d’installation.

En ce moment, le tiers des 2344 intersections avec feux de circulation de la métropole, soit 771 d’entre elles, répondent aux nouveaux standards de déplacement universel, ce qui correspond à une vitesse de déplacement d’environ 1,1 m par seconde. L’objectif est d’avoir appliqué ces temps de traverse sur toutes les intersections d’ici 2029.

« On est en train de revoir toutes les intersections avec feux, à un rythme d’à peu près 250 par année », a indiqué mercredi soir le chef d’équipe du Service de l’urbanisme et de la mobilité (SUM), Bartek Komorowsk, lors d’une commission sur l’accessibilité universelle. « Il y aura des possibilités de devancer des interventions à certains endroits », notamment les secteurs accidentogènes, a-t-il précisé.

Selon lui, l’un des défis sera d’« intégrer des feux sonores et des temps de traverse plus longs aux feux de circulation en minimisant le temps d’attente de tous les usagers ».

10 %

Actuellement, 280 traverses ont des feux sonores, un peu plus de 10 % du total montréalais. « Au moment de rédiger notre document, on avait 92 traverses sonores en attente à implanter. De ces 92, il y en a 58 pour lesquelles les plans étaient prêts et les travaux sont déjà programmés », a détaillé l’ingénieure Elise Cécyre.

Quelque 22 feux sonores seront implantés « via des projets de réaménagements de rue », après la saison hivernale, et 36 par l’entremise du Programme de maintien de l’actif des feux de circulation. Règle générale, une fois les évaluations complétées, l’installation d’un feu sonore prend moins d’un an.

Le SUM rappelle toutefois que « lorsque l’implantation se fait dans le cadre d’un projet réaménagement de rue, le délai entre la réception de la demande et la mise en service des feux sonores peut être long si le projet s’échelonne sur plusieurs années ». C’est le cas, par exemple, pour le Service rapide par bus Pie-IX.

DE L’IMPACT DES CHANTIERS

Montréal compte aussi « implanter les signaux sonores dans le bon axe en utilisant le mobilier existant autant que possible et assurer l’alignement des corridors de marche lorsqu’on raccorde un nouvel aménagement à l’existant ». La Ville vise également une amélioration du suivi des chantiers routiers pour « réduire l’écart entre la conception et la mise en œuvre des aménagements ».

La conseillère associée au comité exécutif, Marianne Giguère, a quant à elle reconnu mercredi que la popularité grandissante des projets de piétonnisation mis en place l’été à Montréal appelait à une réflexion sérieuse en matière de mobilité réduite.

« Les commerçants font de bonnes affaires, les gens les apprécient, mais pour des personnes avec des handicaps visuels, ça complique les choses puisqu’elles perdent leurs repères [fournis par la circulation automobile]. C’est un problème sérieux pour lequel il faut trouver des solutions », a-t-elle dit.

Cela dit, « le paradigme du tout-à-l’auto à tout prix est définitivement en train de changer », a poursuivi Mme Giguère. La volonté de faire plus de place aux transports actif et collectif « est plus grande que jamais, et les investissements aussi », a-t-elle conclu.

Source : https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2023-01-18/passages-pour-pietons/une-centaine-de-feux-sonores-en-attente-d-installation-a-montreal.php

 

5. La carte de paiement vocale – une solution inclusive et innovante, signée Thales

Grâce à la Voice Payment Card (la carte de paiement vocale) de Thales, les personnes atteintes de cécité et de déficience visuelle bénéficieront d’une expérience de paiement sûre et autonome lors de leurs achats quotidiens. La technologie aide également les personnes ayant d’autres handicaps et peut même traduire et convertir les transactions pour ceux qui voyagent à l’étranger.

Aujourd’hui, la plupart des services bancaires ne sont pas adaptés aux personnes en situation de handicap. Saviez-vous par exemple que 90 % des personnes déficientes visuelles disent avoir déjà été victimes de fraudes ou d’une erreur au moment de payer un achat ? Ce chiffre, proprement stupéfiant, a motivé Thales à développer une solution permettant aux personnes souffrant de déficience visuelle de bénéficier d’une expérience de paiement sûre et autonome lors de leurs achats quotidiens.

En collaboration avec son partenaire Handsome, une fintech spécialisée dans les solutions inclusives, Thales a mis à profit son expertise du paiement sécurisé et de la connectivité pour développer une solution de technologie d’assistance discrète et sécurisée. Cette solution de paiement inclusive donne aux personnes ayant une déficience visuelle un meilleur contrôle sur chaque paiement qu’elles effectuent et les rassure sur le fait qu’elles sont toujours facturées du bon montant.

Cette innovation unique est désormais certifiée par Visa et Mastercard. Convaincues de l’intérêt de cette solution, plusieurs banques devraient prochainement la commercialiser.

« Chez Thales, nous savons que l’innovation peut résoudre un grand nombre de problèmes. C’est pour cette raison que nous avons décidé de répondre aux préoccupations des personnes atteintes de cécité et de déficience visuelle en nous appuyant sur le soutien d’Handsome et sur l’expertise clé de Thales dans le domaine du développement de solutions de paiement sécurisées. Depuis lors, la solution s’est avérée utile pour d’autres types de handicap. Nous nous réjouissons globalement de la contribution de nos innovations à l’élaboration de solutions de paiement plus durables et responsables. » -Bertrand Knopf, vice-président des solutions bancaires et de paiement de Thales

Comment ça marche ?

La carte de paiement vocale de Thales fonctionne comme un appareil connecté qui recueille les étapes de transaction et le montant auprès du terminal de paiement et les communique à l’application mobile via Bluetooth. Le client peut alors entendre les informations via le haut-parleur du téléphone ou des écouteurs.

Cette solution est compatible avec tous les terminaux de paiement EMV existants sans nécessiter de mise à jour logicielle ou matérielle.

Le mode d’emploi est très simple :

  1. Lorsqu’un client reçoit sa nouvelle carte, il lui suffit de télécharger l’application dédiée sur son téléphone (depuis l’App Store) et d’appuyer dessus avec sa carte pour coupler la carte avec l’application.
  2. Au moment de payer, un lien sécurisé connecte la carte de paiement vocal au téléphone portable de l’usager.
  3. Le téléphone communique oralement le montant de la transaction à ce dernier avant qu’il ne tape le code de sa carte sur le terminal de paiement.
  4. Le téléphone confirme ensuite, toujours vocalement, la transaction.

Source : https://www.thalesgroup.com/fr/group/responsabilite/news/carte-paiement-vocale-une-solution-inclusive-et-innovante-signee-thales

 

6. Conduire en étant aveugle?

Ils sont passionnés de voitures, se réunissent tous les ans sur le circuit automobile du Var en France et partagent un point commun : ils sont tous aveugles ! Cela ne les empêche pourtant pas de prendre le volant.

Grâce à un accompagnateur leur donnant des directives précises, les conducteurs non-voyants peuvent se diriger sur le circuit. Le co-pilote utilise un langage bien précis pour guider le conducteur. Par exemple, si l’accompagnateur lui dit « droite 15 », le conducteur doit tourner le volant vers la droite à un quart d’heure, en imaginant le volant comme une horloge. En cas de défaillance, l’accompagnateur a lui aussi le contrôle des pédales.

« Mon travail, explique le co-pilote Gérard Avellaneda, c’est de donner la bonne trajectoire à la voiture et la bonne direction. Donc il faut vraiment anticiper, parce qu’entre le moment où je perçois l’information, que je l’analyse, que je la dicte, que lui la reçoive et qu’il la retransmette aux roues, le temps de réaction est à 3-4 secondes. »

Pour Serge Vrevin, un passionné de voiture aveugle depuis l’âge de 35 ans, rouler, même sur un circuit et accompagné d’un co-pilote, est toujours un bonheur. Il affirme : « Si je peux être le plus précis possible et arriver à faire plaisir à mon co-pilote qui me dit d’aller là et qu’il pense que je vais aller à la place qu’il me dit, eh bien si j’y arrive pile-poil, pour moi c’est la meilleure des satisfactions. »

Cette activité sur circuit a déjà séduit plus d’un millier de conducteurs d’un jour. Elle a été imaginée par Luc Costermans, aveugle lui aussi. Il déclare : « Il y a quand même beaucoup de frustrations à être spectateur, et le fait de pouvoir être acteur de notre déplacement, de pouvoir mettre en mouvement la voiture grâce à un co-pilote bien évidemment, ça rehausse l’estime qu’on a de soi. C’est un moment formidable que l’on peut vivre lors de nos manifestations. »

Parmi les participants, certains n’avaient jamais pu passer leur permis. C’est le cas de Virgile Jouvenet. Il explique : « Le peu que j’ai vu en étant petit, je ne m’en rappelle pas. Parce que moi c’est un rétinoblastome bilatéral que j’ai eu, c’est une forme de cancer. Ça fait qu’il y a des activités auxquelles je n’ai jamais pu prétendre. Quand j’ai eu l’opportunité il y a une dizaine d’années de découvrir tout ça, j’étais comme un enfant dans un magasin de jouets. » Depuis, il ne rate aucune occasion de prendre le volant.

Gérard affirme : « Virgile ne savait pas tenir un volant, il ne savait pas changer de vitesse, freiner, accélérer; on lui a tout appris comme à un élève lambda. » Ce qui le motive, c’est la sensation que procure la conduite. « C’est vraiment une évasion, dit Virgile. J’allais dire que le sentiment est plus qu’extraordinaire. » Un sentiment presque addictif : chaque année, Virgile et Serge participent à une dizaine de sessions sur circuit.

 

7. Estée Lauder lance une appli de maquillage pour malvoyants

La filiale du groupe Estée Lauder au Royaume-Uni et en Irlande vient de lancer une application de maquillage à guidage vocal (ou VMA pour Voice-Enabled Makeup Assistant). Basée l’intelligence artificielle, cette application – la « première en son genre » — selon The Estée Lauder Companies (ELC) UK & Ireland facilite l’application de produits de maquillage par les personnes malvoyantes.

« Avec le lancement de VMA, l’ambition d’ELC est de soutenir les personnes malvoyantes en leur permettant d’exprimer plus facilement leur personnalité, grâce à une plus grande autonomie dans leur relation au maquillage », explique la société dans un communiqué.

L’appli VMA utilise des technologies de commande vocale pour assister les utilisatrices dans l’application du maquillage et leur permettre de savoir si leur rouge à lèvres, leur fard à paupières ou leur fond de teint est appliqué uniformément. À l’aide de l’intelligence artificielle, elle identifie les zones maquillées, évalue l’uniformité de l’application et conseille précisément sur les retouches éventuellement nécessaires.

Selon les données du National Health Service, plus de 2 millions de personnes sont touchées par une perte de vision au Royaume-Uni, 340 000 étant considérées comme aveugles ou malvoyantes.

L’application VMA sera d’abord disponible via l’App Store d’Apple au Royaume-Uni et sur esteelauder.co.uk. C’est la marque Estée Lauder au Royaume-Uni qui sera la première à adopter et à promouvoir cette technologie dont le lancement est prévu sur la boutique Google Play dans l’année. D’autres marques du groupe adopteront la technologie dans un proche avenir.

Ce lancement est la première version de l’appli qui est destinée à être optimisée et améliorée au cours des prochains mois. Les futures versions offriront des services plus étendus et de nouvelles fonctionnalités, notamment des choix de looks et des tutoriels de maquillage pour aider les utilisateurs malvoyants à mieux utiliser les produits et services du groupe.

Source : https://www.premiumbeautynews.com/fr/estee-lauder-lance-une-appli-de,21361

 

8. Lucie Giroux vainc sa peur bleue de cuisiner avec le four

Lucie Giroux est membre du RAAMM depuis plus de 3 ans et elle fait également partie du conseil d’administration. Elle nous raconte comment elle a surmonté sa peur d’utiliser la cuisinière.

« Ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai toujours eu une phobie du feu, à un point où je ne veux pas me faire incinérer quand je vais mourir. Il y a quelques années, j’ai perdu la vue subitement en me réveillant du coma. J’avais une peur bleue de la cuisinière et je refusais de l’utiliser, même si j’aimais cuisiner en tant que voyante. Comme je cohabite avec ma mère, c’est elle qui préparait les repas.

Mais avec le temps, en voyant ma mère vieillir, je me suis dit qu’à un moment donné, je devrais mettre la main à la pâte. Je me suis enfin décidée, après 3 ans, à appeler l’INLB afin de recevoir des trucs pour me servir du four. En réponse à ma demande, Marie-Pier est venue chez moi pour m’accompagner dans cette nouvelle aventure.

Nous avons commencé par préparer une soupe. En me regardant trancher les légumes, elle a constaté que j’étais assez à l’aise avec le couteau. C’est vrai que ça va bien lorsqu’on le fait dans un cabaret; ça évite que les morceaux s’éparpillent un peu partout. La plupart des personnes non voyantes ont peur de se couper, mais moi j’avais peur de me brûler.

Une des difficultés rencontrées avec mon nouveau fourneau est qu’il était muni d’une plaque à induction. C’était ardu de repérer les ronds de poêle comparativement aux ronds en serpentin. Marie-Pier m’a montré une façon de mesurer la distance entre le rebord de la plaque et le début du rond à l’aide de mon poignet. Cette astuce m’a permis de me situer et de déposer le chaudron à la bonne place. Après avoir réussi la soupe, mon prochain défi a été de cuisiner un pâté chinois, puis une croustade aux pommes. Ces recettes nécessitaient que j’utilise le four.

Encore une fois, Marie-Pier m’a donné des trucs qui m’ont mis en confiance. Contrairement à ma mère qui utilise des poignées, je mets des gants de silicone qui vont jusqu’aux coudes. Je suis ainsi mieux protégée contre les brûlures. Je tire aussi la grille avant d’y déposer mon plat.

Après quelques rencontres, Marie-Pier a vu que j’étais très sécuritaire dans mes gestes et mes méthodes, et j’ai gagné de l’assurance pour cuisiner seule. Depuis, j’ai fait cuire une dinde et j’ai concocté des pâtés de dinde, des tartes au sucre et des pets de sœur avec le restant de la pâte.

J’ai ressenti tellement de satisfaction en réussissant ces plats. Quelle joie c’était de partager mes pets de sœur avec mes voisins dans l’immeuble ! J’étais fière de leur montrer que je pouvais cuisiner même si je suis non voyante.

Disons que cela a grandement amélioré mon autonomie. Je me sens redevenir indépendante. Je m’imaginais que ce serait plus compliqué que ça ne l’a été finalement.

Il n’y avait pas plus peureuse que moi avec le four et le feu, donc si j’ai réussi, n’importe qui peut le faire ! J’encourage ceux et celles qui ont cette crainte de prendre le temps d’appeler l’INLB et d’aller chercher les trucs nécessaires pour faire un repas en toute sécurité. N’attendez pas aussi longtemps que moi ! »