Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM du 7 novembre

7 novembre 2022
Sur fond noir, on voit des mains qui « prennent la parole », de tous les coins de l'image. Une main tient un micro, une autre tient un porte-voix, une autre touche un clavier d'ordinateur, une main tient une canne blanche avec au bout, une pancarte et trois mains au centre sont levées dans les airs.

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM du 7 novembre 2022.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle, l’accessibilité et le handicap, publiés dans les médias.

 

Sommaire

Sommaire de l’Écho du RAAMM pour les semaines du 7 au 21 novembre 2022 :

 

 

1. [ACTIVITÉS] Dernières conférences de l’année et dîner spectacle de Noël

 

L’équipe du RAAMM et le comité de la programmation des activités vous invitent à vous inscrire aux deux dernières conférences de l’année les 21 et 29 novembre et au dîner spectacle de Noël le 15 décembre.

Il reste encore de la place, ne manquez pas votre chance d’y participer!

Vous pouvez dès aujourd’hui vous inscrire en contactant Céline au 514-277-4401, poste 111, ou par courriel à [email protected].

 

  • Lundi 21 novembre : CONFÉRENCE « Mythe et réalité de la condition physique de 10h à 11h30

Animatrice : Chloé Lavigne (Groupe Promo Santé)

Description : L’entraînement ce n’est pas seulement pour les Olympiens ; trouve l’athlète en toi !

La conférence mythes et réalités de l’entraînement abordera les bienfaits de l’activité physique tout en déboulonnant les grands mythes reliés à l’entraînement. Dois-je vraiment souffrir pour avoir des gains ? La fréquence cardiaque est-elle essentielle pour mesurer l’effort ? Quand j’arrête de m’entraîner, qu’arrive-t-il de mes muscles ?!

Format : Via Zoom

Coût : 5$

Date limite d’inscription : Le lundi 14 novembre à 16 heures.

La participation de 12 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité. Maximum de 30 personnes.

 

  • Mardi 29 novembre : CONFÉRENCE Histoire de l’art « la fenêtre, objet réel et symbole. De la renaissance à l’art contemporain. » de 10h à 11h30.

Animateur : Vincent Arseneau.

Description : C’est à la Renaissance que le thème de la fenêtre comme objet intégré au tableau et objet symbolique du tableau lui-même fait son apparition. Plusieurs expositions ont été tenues sur ce sujet, la fenêtre : « Indissociable des recherches sur la perspective, menées à la Renaissance, la fenêtre n’a cessé d’être réinterprétée au gré des époques et des courants artistiques.» (Fondation Hermitage, Lausanne, 2013). Au XIXe siècle, les peintres retiennent son cadre afin de guider le regard du spectateur. Un jeu de lumière et de miroir s’installe alors afin de tromper le regardeur ou le séduire.

Format : Via Zoom

Coût : 5$

Date limite d’inscription : Le mardi 22 novembre à 16 heures.

La participation de 12 personnes minimum est requise pour la tenue des conférences. Maximum 30 personnes.

 

  • Jeudi 15 décembre : Dîner spectacle de noël de 11h30 à 15h.

Animateur : Louis Alary, chansonnier.

Description :  Pour célébrer l’arrivée imminente de Noël, les membres du comité et le RAAMM ont le plaisir de vous inviter à un dîner-spectacle !

Louis Alary présentera un répertoire de chansons québécoises des années 80 à aujourd’hui. Animateur et chanteur d’expérience et véritable caméléon qui sait s’adapter à tous les types de publics, il vous invite à passer un bon moment en musique!

Un dîner de Noël boîte à lunch (soit viande ou poisson) vous sera servi avec un dessert, et pour la boisson, vous pouvez apporter ce qu’il vous plaira.

Par la suite, il y aura un échange de cadeaux entre vous. Chaque membre devra apporter un « Je n’en veux pas et je n’en veux plus de chez eux » qui devra être emballé. Nous allons en faire une pige de cadeaux entre les participants tout en nous amusant!

Format : En présentiel

Coût : 15$

Date limite d’inscription : Le jeudi 1er décembre 2022.

La participation de 12 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité. Maximum 16 personnes.

 

2. [FORMATION] Pour une prise de parole décomplexée !

 

Le RAAMM vous invite à cette formation pour vous aider à prendre la parole en public pour vos droits.

Date : le vendredi 25 novembre de 13h30 à 16h30 en présentiel.

Lieu : 5225 rue Berri locale 100

Coût : gratuit. Café et biscuits vous seront servis à la pause.

Animateur : Benoit Racette

Description :

Prenez part à cette formation qui vous permettra d’utiliser vos forces afin de « prendre la parole » dans une foule de situations ou de lieux formels et informels de la démocratie. On évaluera ensemble nos moments de prise de parole, explorera quelques concepts importants en défense des droits tels l’accessibilité universelle et le capacitisme, et on pratiquera l’élaboration d’un court message clair et interpellant.

Benoit Racette, formateur et conférencier en défense des droits depuis plus de 10 ans, ancien animateur à Canal M et chroniqueur politique à l’émission Ça me regarde diffusée sur AMI-TÉLÉ, propose cette formation dynamique, qui tient compte de votre savoir expérientiel tout en proposant des activités pratiques.

 

Date limite d’inscription : 18 NOVEMBRE.

La participation de 5 personnes minimum est requise. Maximum de 12 personnes.

Pour vous inscrire, contactez Josée Boyer au 514-277-4401 poste 116 ou par courriel [email protected].

 

 

3. [COMMUNIQUÉ DUCEPPE] Participez à un comité sur l’accessibilité en salle de spectacle

 

Le théâtre Duceppe cherche à recruter des participants et participantes en situation de handicap pour faire partie de leur comité d’accessibilité dans le cadre d’un projet de recherche doctoral en partenariat avec l’UQÀM.

Le projet de recherche vise à améliorer l’accessibilité aux salles de spectacle, aux publics en situation de handicap et à favoriser leur participation culturelle active, dans un processus de co-construction émancipatoire avec un établissement culturel en arts vivants.

 

Qui peut participer?

Toute personne de 18 ans et plus;

En situation de handicap visible, ou invisible;

Avec capacités de communication verbale, ou pouvant s’exprimer à l’aide d’outils facilitant les discussions.

 

Si vous participez, sur une période de 18 mois, vous devrez:

  • Prendre part à une douzaine de discussions avec le comité regroupant Duceppe et d’autres spectateurs et spectatrices en situation de handicap;
  • Assister à 3 spectacles de la saison 2022-2023 et 2023-2024 de Duceppe;
  • Participer à quatre entrevues individuelles et répondre à deux questionnaires de 15 à 30 minutes à propos de vos expériences de spectateurs et spectatrices et votre expérience dans le comité.

 

Compensation pour les participants et participantes :

Les participants et participantes pourront assister à trois spectacles gratuits chez Duceppe et à des ateliers de préparation au spectacle qu’ils ou elles iront voir. Il n’y aura pas de compensation financière.

 

Lieu:

Dans les locaux de Duceppe et la salle du Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, 175, Sainte-Catherine O, Montréal.

 

Pour participer ou en savoir plus, contactez:

Éveline Payette-Dalpé (doctorante-chercheure)

[email protected]

514 501-5483

Source : https://duceppe.com/blogue/comite-sur-laccessibilite-en-salle-de-spectacle/

 

4. Joignez-vous au panel de recherche d’AMI-télé

AMI-télé est à la recherche de personnes en situation de handicap pour rejoindre son panel de recherche.

Le panel AMI-télé, constitue un mécanisme de mise en relation et de rétroaction permettant à AMI de déployer tous les efforts nécessaires à l’atteinte de sa mission, soit de rendre les médias accessibles à tous les Canadiens.

Seule source télévisuelle dont les émissions sont accessibles 24h sur 24, AMI-télé diffuse un contenu divertissant, informatif et interactif. AMI cherche continuellement à améliorer la qualité et la pertinence de ses services afin d’être aussi inclusive que possible.

Types de recherches :

AMI tient à connaître davantage les champs d’intérêt de son public. Les membres du panel seront sollicités à diverses occasions pour participer à plusieurs types de recherches, tels que:

  • Groupes de discussion : Le groupe de discussion est une méthode de recherche menée à l’aide d’un groupe de personnes auxquelles on demande d’exprimer leurs perceptions, leurs opinons, leurs convictions et leur comportement vis-à-vis d’un produit, d’un service, d’un concept ou d’une publicité. Les questions sont posées par un animateur de discussion dans un contexte interactif de groupe.
  • Sondages en ligne : Le sondage en ligne est un questionnaire qui doit être rempli sur Internet. Les sondages en ligne sollicitent habituellement un grand nombre de personnes aux fins d’examen et d’analyse statistique des réponses. Ce genre de sondage varie du sondage court de quelques questions au sondage long de nombreuses questions examinant en profondeur différents sujets.
  • Entretiens téléphoniques : L’entretien téléphonique est une méthode de collecte de données au cours de laquelle on soumet par téléphone aux répondants un questionnaire normalisé. Utilisé lors de sondages d’opinion publique, l’entretien téléphonique est la solution qui s’impose lorsque le moyen de communication de préférence des répondants n’est pas Internet.

Pour vous inscrire, veuillez remplir le formulaire suivant :  https://survey.logitgroup.com/SE/1/391015-JOIN?P=&urlimport=1&questlist=RFLAG&RFLAG=2

Pour plus d’information: appelez le 1 800 598-8044.

 

5. L’accès aux aliments, autre obstacle quand on a un handicap

 

Publié le 26 octobre 2022 par Carolle-Anne Tremblay-Levasseur sur ici.radio-canada.ca

Les personnes en situation de handicap sont plus à risque de souffrir d’insécurité alimentaire que le reste de la population en raison de barrières physiques à la mobilité et financières.

Des étagères inaccessibles dans les supermarchés aux comptoirs trop élevés à la maison, les barrières physiques qui guettent les personnes en situation de handicap représentent l’un des principaux obstacles à la sécurité alimentaire de cette population.

Lorsque la nutritionniste-diététiste Karine Pelletier intervient auprès de la clientèle du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, elle constate un scénario récurrent : les personnes en situation de handicap reçoivent des soins à domicile pour combattre la dénutrition.

Ce sont des gens qui ont eu une perte de poids en raison de ça, explique-t-elle. Parfois, la préparation des repas est difficile, l’accessibilité aux épiceries est ardue, la manipulation dans la cuisine demeure impossible, la fatigue freine l’exécution des tâches requises, la douleur chronique empêche de cuisiner des recettes élaborées, ou la dysphagie oblige l’adaptation des textures.

 

Barrières physiques et financières.

Ces barrières physiques ne se tiennent pas seules. Elles forment un mur mitoyen avec les difficultés financières qui plombent le garde-manger de cette population. Une étude de l’Université de Toronto (Nouvelle fenêtre) publiée en 2019 démontre que les personnes ayant un handicap et qui vivent dans la Ville Reine sont plus à risque de souffrir d’insécurité alimentaire que le reste de la population en raison d’obstacles physiques et économiques.

Les barrières physiques à la mobilité ont été localisées au sein de la maison, des quartiers, des systèmes de transport et des lieux destinés à l’alimentation, peut-on lire dans la recherche de Naomi Schwartz. Un revenu limité conduit souvent à de plus grands obstacles physiques pour accéder à la nourriture (par exemple, un logement ou un transport inadéquat) et une capacité réduite de surmonter ces mêmes barrières physiques.

Selon un article sur la littérature scientifique (Nouvelle fenêtre) traitant de handicaps et d’insécurité alimentaire publié dans Health & Place en 2019, les défis associés aux courses liées à l’alimentation et à la préparation des repas poussent les personnes vivant avec un handicap à acheter de la nourriture ultra transformée, plus chère et moins nutritive que la nourriture ordinaire, pour combler leurs besoins.

 

La difficulté de manger santé

La coordonnatrice adjointe de l’Institut national pour l’équité, l’égalité et l’inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI – PSH), Maude Massicotte, observe une escalade de problèmes découlant des obstacles à la sécurité alimentaire. « Les gens se tournent vers un régime alimentaire insuffisant ou basé sur la consommation de produits ultratransformés. Ça peut les entraîner à développer d’autres problèmes de santé. C’est un cercle vicieux où le mode de vie sain prend le bord. »

Julie refuse d’opter pour des produits en conserve ou déjà préparés, comme elle l’explique sous le couvert de l’anonymat. Les aliments frais, cuisinés selon les recettes qu’elle concocte depuis son enfance, demeurent le socle de son alimentation. Les conséquences de la polio l’empêchent de se mouvoir sans béquilles depuis ses 2 ans. Depuis son quartier d’adoption de Côte-des-Neiges, elle parcourt difficilement la distance la séparant des épiceries qui tiennent la nourriture qu’elle souhaite manger.

« Ce n’est pas facile, parce qu’en venant d’un autre pays… il y a des nourritures qu’on n’est pas capable de manger, comme les aliments en conserve. Je suis obligée de me déplacer loin pour obtenir ce que je veux. Le transport reste compliqué. » explique Julie

Mère de famille monoparentale, elle peine à trouver des solutions pour faire ses emplettes à l’autre bout de la ville. Elle ne possède pas les sièges requis pour amener ses enfants avec elle dans le transport adapté et ne dispose pas d’un soutien social suffisant pour avoir l’aide de ses proches. Julie réussit tout de même à remplir les assiettes de sa famille, mais l’énergie déployée pour y arriver la désespère de plus en plus.

Malek Batal, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé, s’interroge sur les raisons qui poussent cette tranche de la population à être surreprésentée parmi les victimes de l’insécurité alimentaire. Plus une personne est pauvre, plus elle risque de se trouver en situation d’insécurité alimentaire. Pour le côté économique, on doit se demander : retrouve-t-on une accumulation de vulnérabilités? Ou une accumulation d’inégalités?

Selon le professeur au Département de nutrition de l’Université de Montréal, l’accès physique est au cœur des luttes contre la faim. Il cite la définition formelle (Nouvelle fenêtre) du concept adopté au Sommet mondial de l’alimentation à Rome, en 1996 : La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

La possibilité physique. On l’associe souvent aux problèmes liés aux déserts alimentaires, mais très peu à ceux des personnes ayant un handicap, selon M. Batal.

Les travaux scientifiques lui donnent raison. Bien que ces gens soient plus sujets à souffrir d’insécurité alimentaire que l’ensemble de la population, on en parle rarement lorsqu’on traite des sujets associés aux problèmes liés à la faim.

 

Une aide alimentaire physiquement inaccessible.

9,8% de la population mondiale souffre de la faim selon un récent rapport de l’ONU.

L’éléphant dans la cuisine demeure la discrimination et la stigmatisation sociale inhérentes à l’accès à la nourriture pour la population vivant avec un handicap. Selon la recherche publiée (Nouvelle fenêtre) dans le journal scientifique Health & Place, de nombreux services, comme les prestations sociales et les programmes communautaires de soutien alimentaire, sont stigmatisés, ce qui influence le moment et la manière dont cette population y a accès.

Maude Massicotte s’est penchée sur l’aide alimentaire accessible offerte (Nouvelle fenêtre) dans le cadre du projet Les sentinelles du garde-manger. Force est de constater que de nombreux lieux de distribution de denrées ne sont pas adaptés aux personnes en situation de handicap.

Les banques alimentaires, ça reste difficile parce qu’elles sont souvent situées à des endroits inaccessibles pour les personnes à mobilité réduite ou en fauteuil roulant, notamment les sous-sols d’église, note-t-elle. Puis, les bénévoles ne savent pas toujours comment accueillir notre clientèle et s’adapter à ses besoins.

Corinne Lajoie, philosophe et étudiante à la maîtrise à l’Université d’État de Pennsylvanie (Penn State), aux États-Unis, estime que les défis d’accessibilité vécus par cette population ont leurs racines dans l’organisation capacitiste de nos sociétés.

Le capacitisme, comme d’autres systèmes d’oppression, est un système très bien enlisé dans la manière dont nos sociétés fonctionnent. La dévaluation des personnes âgées et des personnes handicapées, c’est un phénomène que l’on voit encore beaucoup. L’univers de l’alimentation n’y échappe pas. La manière d’acheter et de consommer nos aliments est très individualiste, soutient-elle. C’est imaginé pour une personne non handicapée qui a un véhicule pour se rendre à l’épicerie, qui a le temps de penser à son régime alimentaire et de le préparer.

 

Pour une société plus accessible

L’une des conclusions de Naomi Schwartz et de son équipe de recherche est que l’insécurité alimentaire des personnes en situation de handicap pourrait être réduite en augmentant leurs revenus avec des prestations d’invalidité et un revenu de base supplémentaire.

En juin 2022, le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi pour créer la Prestation canadienne pour les personnes handicapées (Nouvelle fenêtre). De nombreux organismes, comme Le handicap sans pauvreté (Nouvelle fenêtre), militent pour l’accélération de son adoption. La loi C-22 vise à donner des prestations mensuelles aux personnes handicapées de 19 à 64 ans.

Cet automne, le Plan d’action national pour l’inclusion des personnes en situation de handicap (Nouvelle fenêtre) a été dévoilé par Ottawa. Selon ce document, l’un des quatre piliers de l’initiative requiert des actions visant à éliminer les obstacles de nature physique et liés à la communication et aux attitudes qui empêchent les personnes en situation de handicap de participer pleinement à leur collectivité et à l’économie. La nouvelle prestation canadienne s’inscrit aussi dans les actions visées par le fédéral.

D’après Corinne Lajoie, il demeure impératif de voir les handicaps comme des caractéristiques inséparables de l’existence humaine plutôt que des anomalies.

« On a tous des limitations, et notre corps n’est jamais quelque chose que l’on peut contrôler complètement, affirme-t-elle. L’idée du corps comme outil de performance est inculquée dès le jeune âge. Ça devient alors naturel de percevoir le handicap comme quelque chose à éviter à tout prix. Mais ça fait partie de l’expérience humaine. Il faut le considérer ainsi. »

Source : https://ici.radio-canada.ca/mordu/4782/insecurite-alimentaire-handicap-accessibilite

 

6. Octobre : mois de sensibilisation à l’emploi des personnes ayant une incapacité

 

Article rédigé par Mabinty Toure, publié le 26 octobre par larotonde.ca

Octobre est le Mois de la sensibilisation à l’emploi des personnes en situation de handicap au Canada. Selon une campagne promotionnelle publiée sur le site Web du gouvernement du Canada, 645 000 Canadiens et Canadiennes handicapés étant capables de travailler dans un environnement inclusif n’ont actuellement pas d’emploi. Des professionnels déplorent les mythes et discriminations empêchant l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le milieu professionnel.

Stéphane Branly est directeur général de l’Association québécoise pour l’équité et l’inclusion au postsecondaire (AQEIPS). Pour lui, le Canada doit considérer la main-d’œuvre handicapée désireuse de participer à la vie active du pays. « Il y a une main-d’œuvre interne qui n’est pas prise en compte », affirme-t-il.

 

Démystifier l’emploi des personnes handicapées

L’un des problèmes provient de l’opinion de la société sur les personnes en situation de handicap, selon Paul Gilbert, vice-président de l’Association des professionnels en situation de handicap du Canada. Les personnes handicapées seraient ainsi soumises à des attentes irréalistes, comme être plus compétentes que les autres dans leurs positions professionnelles.

Branly décrit les difficultés qu’il a rencontrées en tant que travailleur tétraplégique tentant d’acquérir un mandat pour son entreprise, avant de travailler pour l’AQEIPS. « Lorsque je me présentais avec mon bâton buccal, la personne qui était devant moi n’avait pas l’air prête à m’en octroyer un », rapporte-t-il. Malgré le fait qu’il était parfaitement qualifié, il ajoute qu’il lui a fallu trouver une personne suffisamment ouverte d’esprit pour arriver à ses fins.

Sarah-Maude Camiré, étudiante en développement international et mondialisation à l’Université d’Ottawa, entame son troisième stage coop. Elle mentionne les difficultés d’avoir un handicap « invisible », dues au fait que les gens le mettent souvent en doute ou le banalisent : « quand je dis que je suis fatiguée, certaines personnes me disent de dormir plus. Mais moi, j’ai déjà essayé et ça ne marche pas. Tout simplement parce que le problème ne vient pas de là ».

Un rapport du Groupe de travail spécial sur les possibilités d’emploi des personnes handicapées publié sur le site du gouvernement du Canada révèle les mythes présents sur l’emploi des personnes ayant une incapacité. L’un d’entre eux mentionne que les travailleurs et travailleuses handicapés n’auraient pas un bon rendement et demanderaient plus de supervision. Gilbert mentionne que la situation est d’autant plus compliquée du fait que « les opinions et les attitudes répandues chez les collègues et les superviseurs partent de l’idée que leurs performances seront inférieures à la moyenne ».

 

Un accès à l’emploi difficile 

L’accès à l’emploi pour les personnes handicapées au Canada demeure difficile. « [Elles] restent sous-employées et occupent souvent des emplois précaires », assure Gilbert. Il estime qu’il pourrait falloir 100 candidatures posées par un travailleur ou une travailleuse, visiblement handicapés, pour obtenir une ou deux entrevues. Le vice-président expose le fait que la plupart des employeurs ne sont pas disposés à accommoder les employés handicapés, malgré l’obligation d’adaptation prévue par la loi.

Selon Branley, pour faire face à ce problème, le gouvernement devrait davantage informer sur l’existence de subventions pour les employeurs inclusifs. Gilbert, en revanche, avertit que les subventions peuvent avoir des effets pervers, car certaines entreprises proposeraient des stages aux diplômés universitaires handicapés uniquement dans le but d’obtenir des fonds, et non pour leurs qualifications.

Si les étudiants et étudiantes en situation de handicap peuvent hésiter à divulguer leur situation par crainte de perdre leur emploi, le directeur général de l’AQEIPS les encourage tout de même à s’autodéclarer, surtout quand leurs incapacités sont non visibles : « on est capables de tout. Ce dont on a besoin, ce sont des accommodations ».

Gilbert souligne que la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies n’a pas encore été mise en œuvre dans les lois nationales. Branley rappelle toutefois que selon la Charte canadienne des droits et libertés, les établissements d’enseignement postsecondaire ont l’obligation de fournir des accommodations raisonnables.

 

« Capacitisme académique»

D’après Gilbert, le capacitisme académique est un obstacle persistant et largement négligé. Il déclare que « créer des politiques pour accroître l’inclusion n’est pas la même chose que de créer une culture d’organisation qui accroît l’inclusion ».

Malgré un diagnostic récent de trouble du déficit de l’attention, Camiré peste contre les services de l’Université en matière d’accommodations. Selon elle, le processus n’est pas accessible pour les étudiants et étudiantes. « J’ai vu les 6 pages de questionnaires à remplir, et cela m’a découragé », confie-t-elle.

Le milieu universitaire met en scène plusieurs inégalités, notamment entre les services que proposent les différents établissements et ceux du gouvernement fédéral, affirme Branley. Pour lui, il faudrait adopter un modèle qui permette à tous les étudiants et étudiantes de bénéficier d’accommodements sur une base égalitaire.

 

Source : https://www.larotonde.ca/mois-de-sensibilisation-a-lemploi-des-personnes-ayant-une-incapacite/

 

7. Partir au Bénin pour aider l’intégration des personnes en situation de handicap

 

Article publié le 28 octobre rédigé par Catherine Foisy sur urbania.ca

Partir au Bénin pour aider l’intégration des personnes en situation de handicap c’est le défi que Cyrielle Riocreux a décidé de relever.

Parce que plusieurs personnes de son entourage sont en situation de handicap, Cyrielle Riocreux a choisi son métier dans le but de leur créer plus de place au sein de la société. Elle est aujourd’hui conseillère en adaptation scolaire au Bénin grâce au Programme CLÉ, et travaille au quotidien avec une école afin d’y faciliter l’accueil des personnes en situation de handicap.

Cyrielle Riocreux est née en France. Ce n’est qu’une fois son diplôme en poche qu’elle décide de prendre un vol en direction du Québec. En 2013, accompagnée de son conjoint, d’origine béninoise, elle s’installe à Montréal. « Je mourais d’envie de voyager et de découvrir une nouvelle culture. Comme j’étais franchement impressionnée par les avancées du Québec en matière d’éducation, mon choix a été facile », explique-t-elle.

Ce qui devait durer un an dura six ans. Pendant ce temps, le couple a eu deux enfants. Cyrielle a également eu la chance de travailler pendant plus de cinq ans pour la Fondation Dr Julien, ce qui lui a permis de faire plus ample connaissance avec la communauté québécoise. C’est le sourire aux lèvres que l’éducatrice spécialisée raconte qu’elle a beaucoup aimé la façon de travailler des Québécois et Québécoises. « Montréal, c’est un peu notre ville de cœur. On l’a quittée pour se rapprocher de nos familles, mais on savait que c’était une question de temps avant qu’on la retrouve d’une façon ou d’une autre », me confie-t-elle, les yeux pétillants.

Dans le cadre de stages et d’emplois, Cyrielle a travaillé avec des clientèles handicapées, de jeunes adolescents et adolescentes souffrant d’inadaptation sociale et des familles vulnérables.

 

Se lancer dans la coopération internationale… à la maison

Cyrielle et sa famille s’installent deux ans en France avant de partir vers le Bénin. Pendant ce temps, Cyrielle se renseigne sur les perspectives d’emploi en éducation spécialisée. Sensible à plusieurs causes, dont l’intégration des personnes en situation de handicap, elle se dit que c’est peut-être l’occasion idéale de vivre sa toute première expérience en coopération internationale.

De fil en aiguille, Cyrielle commence le 5 septembre 2022 un mandat de conseillère en adaptation scolaire au Bénin, grâce au Programme CLÉ, mis en œuvre par la Fondation Paul Gérin-Lajoie, Éducation internationale et la Fédération des cégeps et financé par le gouvernement du Canada. Dans le cadre de son mandat, elle accompagne l’école primaire Hibiscus, qui intègre des enfants en situation de handicap dans des classes qu’on pourrait qualifier d’« ordinaires ». L’école en question fait partie de l’ONG Colombe Hibiscus, un organisme qui a pour but d’œuvrer au bien-être des enfants handicapés dans un cadre inclusif.

« Au Bénin, il n’y a pas beaucoup de place pour les enfants en situation de handicap dans les écoles. Malheureusement, ces personnes sont souvent rejetées de la société. L’école Hibiscus, elle, a ouvert ses portes aux enfants différents il y a 20 ans. Mon rôle, c’est un peu de les aider à revoir leurs outils pour qu’ils soient plus à jour », me raconte Cyrielle, déterminée à mettre les bouchées doubles pour y arriver.

Ce mandat de coopération internationale correspond à tout ce qui est important pour elle : il lui permet d’être à proximité de sa famille béninoise, d’étancher sa soif de voyages et de découvertes culturelles et d’exercer le métier qu’elle a choisi, celui d’éducatrice spécialisée.

L’inclusivité au cœur du programme clé

Si Cyrielle aime particulièrement son expérience, c’est entre autres parce qu’elle n’a pas eu l’impression de débarquer avec ses gros sabots de sauveuse et de bousculer les façons de faire d’un pays dont la communauté s’est elle-même dotée d’outils pour s’organiser socialement. Elle est là pour aider la communauté locale à renforcer les capacités qu’elle possède déjà et non pour les changer, conformément aux pratiques du Programme CLÉ. « Je pense que c’est primordial de s’intéresser à la culture du pays qu’on sert. Et pour le faire, il n’y a pas d’autre façon que d’adopter une posture d’écoute et d’humilité », explique Cyrielle.

Le Programme CLÉ s’éloigne du « complexe du sauveur blanc » (white savior complex en anglais), qui décrit la situation de personnes privilégiées et souvent bien intentionnées qui partent dans une région pour venir en aide à des communautés défavorisées sans égard à la culture locale. Ce phénomène, qui a pris énormément d’ampleur au cours des dernières années, est de plus en plus dénoncé sur Internet et sur le terrain. Le Programme CLÉ, en œuvrant au plus proche des communautés et des organisations locales, s’assure au contraire de créer un climat où la coopération s’intègre à la culture et aux coutumes.

Cyrielle s’assure sans contredit de s’imprégner de la culture béninoise, qu’elle souhaite d’ailleurs transmettre à ses enfants. Parce qu’elle trouve que les dialectes africains ne sont pas assez valorisés, elle mise beaucoup sur l’emploi du fon, une langue régionale parlée par la majorité de la population. C’est l’une des différentes actions qu’elle pose pour montrer son intérêt envers la culture locale.

 

Le volontariat comme nouvelle façon de voyager

Pour Cyrielle, les raisons pour lesquelles on devrait se lancer dans le volontariat sont infinies. D’abord, il y a évidemment ce qu’elle décrit comme l’aspect « égoïste » de la démarche, soit le fait que chaque personne qui le pratique grandit et s’enrichit. Mais au-delà de cet aspect, l’éducatrice spécialisée est d’avis que si la mondialisation a contribué à rendre beaucoup plus accessible le voyage d’un pays à un autre, elle devrait également favoriser l’entraide entre les communautés. « Je pense que la coopération internationale contribue à favoriser un climat de paix dans le monde. Le fait de pouvoir se sentir aidé dans son pays et ailleurs est une grande richesse. »

Cyrielle invite toutes les personnes assoiffées de voyage à s’intéresser à la coopération internationale. Pour elle, il s’agit de la parfaite façon de découvrir une autre culture de manière encadrée et sécuritaire.

 

Source : https://urbania.ca/article/comment-permettre-personnes-situation-handicap-meilleur-acces-education

 

 

8.[COMMUNIQUÉ STM] Mise en service du SRB Pie-IX

 

Le tronçon entre le boulevard Saint-Martin à Laval et l’avenue Pierre-De Coubertin à Montréal est maintenant en service, à l’exception d’un secteur à l’intersection des rues Pie-IX et Jean-Talon.  28 abris localisés au centre des voies seront disponibles dès le 7 novembre.

Comme ce ne sont pas tous les abris qui sont disponibles à l’heure actuelle, nous vous conseillons d’utiliser plutôt la ligne 139 Pie-IX, dont les arrêts sont en bordure de rue.

Veuillez noter que la fréquence de la 139 Pie-IX a été modifiée à la baisse puisqu’elle assurera surtout des déplacements de proximité.  De plus, nous vous conseillons de confirmer avec le chauffeur ou la chauffeuse que vous êtes bien dans la 139 lorsque vous monterez à bord, puisque la 439 s’arrêtera à certains arrêts en bordure de rue pour un certain temps.

Si vous souhaitez prendre la 439 Express Pie-IX qui circule dans le SRB, nous vous suggérons de faire appel à votre spécialiste en orientation et mobilité de votre centre de réadaptation pour vous familiariser avec le cheminement dans le SRB.

Source :  https://www.stm.info/fr/a-propos/grands-projets/grands-projets-bus/le-srb-pie-ix