Écho du RAAMM pour la période du 14 au 20 juin
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 14 au 20 juin 2021.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Le RAAMM tire un bilan positif de son premier webinaire
- 2. Message du SAB : vacances d’été 2021
- 3. Montréal-La maison des citoyennes et des citoyens : un lieu vivant, ouvert et accessible au plus grand nombre
- 4. Le Collectif A.U. veut lever les obstacles –Une mobilisation à caractère unique pour assurer l’accessibilité universelle et la participation de tous.
- 5. Le RTL dénonce fermement les compressions envisagées par l’ARTM
- 6. Livres audio: une popularité liée à la pandémie
- 7. Démystifier la parentalité à mobilité réduite
- 8. Plan d’action à l’égard des personnes handicapées : un décret qui vient mieux préciser les résultats attendus
- 9. La Commission révèle plusieurs obstacles à l’intégration harmonieuse des enfants en situation de handicap dans les camps de jour municipaux
- 10. Les handicapés ne sont pas victimes de discrimination systémique, dit Jean Boulet
- 11. Apple promet une flopée de nouveautés handicap en 2021
- 12. France- Pas assez accessible, Paris doit faire sa révolution
1. Le RAAMM tire un bilan positif de son premier webinaire
Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) a tenu son premier webinaire le mardi 8 juin dernier, sur le thème du mal-logement des personnes ayant un handicap visuel.
Dans le contexte de la crise du logement actuelle, le RAAMM a tenu à souligner les difficultés supplémentaires auxquelles doivent faire face les personnes ayant un handicap visuel pour trouver un logement accessible, abordable et adapté à leurs besoins.
À cette occasion, les faits saillants du Portrait des conditions d’habitation des personnes ayant une limitation visuelle à Montréal ont été dévoilés. Réalisé par le RAAMM, ce portrait met en lumière des conditions de logement précaires, tant en matière d’accessibilité que d’abordabilité. La moitié des personnes interrogées par le RAAMM résident en effet dans un logement qui n’est pas suffisamment adapté à leur limitation visuelle, et les deux tiers d’entre elles consacrent plus de 30 % de leur revenu pour se loger. De plus, près de la moitié des logements visités par le RAAMM présentent des problèmes d’insalubrité.
Le webinaire a débuté par un mot d’introduction de Pascale Dussault, directrice générale du RAAMM, qui a remercié la Direction régionale de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal pour le financement octroyé à ce projet. Marylie Roger, agente de recherche pour le RAAMM, a ensuite présenté les faits saillants du portrait. Olivier Dupuis, agent de défense collective des droits en matière d’habitation pour l’organisme Ex aequo, a poursuivi en abordant les défis, les bonnes pratiques et les pistes de solution pour l’inclusion des principes d’accessibilité universelle dans l’habitation. Enfin, Amine Bousbia, gestionnaire du service d’habitation à la Fondation des Aveugles du Québec, a conclu avec une présentation des projets d’habitations adaptées de la Fondation.
Près d’une cinquantaine de personnes provenant du réseau de la santé, de l’administration municipale et du milieu communautaire ont assisté au webinaire.
Le Portrait des conditions d’habitation des personnes ayant une limitation visuelle à Montréal, de même qu’un document sur les faits saillants du rapport sont accessibles sur le site internet du RAAMM : https://raamm.ekloweb.com/laction-du-raamm/nos-dossiers/
L’enregistrement du webinaire est aussi disponible sur la chaîne YouTube du RAAMM à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=h-5V4j-yvdg&t=2487s
Pour information
Pascale Dussault, directrice générale
[email protected] / 514-277-4401, poste 109
À propos du RAAMM
Le RAAMM vise à bâtir une société universellement accessible et inclusive où les personnes ayant une limitation visuelle pourront s’accomplir et s’engager activement.
2. Message du SAB : vacances d’été 2021
Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain tient à vous informer que le service d’aide bénévole (SAB) sera fermé pour les vacances estivales, soit du jeudi 8 juillet 2021 à compter de 16 h 00 jusqu’au lundi 9 août 2019 inclusivement. Le service reprendra à compter du mardi 10 août dès 8 h 00.
Pour ceux qui prévoient avoir des besoins d’accompagnement pendant cette période, veuillez adresser vos demandes au service d’aide bénévole au 514-277-4401, poste 115 ou [email protected], avant le mercredi 30 juin 2021, au plus tard à 16 heures.
Le délai minimum à respecter pour adresser une demande d’accompagnement demeure de 5 jours ouvrables. Soyez assurés que nous traiterons vos demandes avec diligence et professionnalisme comme c’est le cas depuis toujours.
Nous vous remercions de votre collaboration et nous en profitons pour vous souhaiter un bel été.
3. Montréal-La maison des citoyennes et des citoyens : un lieu vivant, ouvert et accessible au plus grand nombre
NOUVELLES FOURNIES PAR
Ville de Montréal – Cabinet de la mairesse et du comité exécutif
MONTRÉAL, le 9 juin 2021 /CNW Telbec/ – Benoit Dorais, président du comité exécutif et responsable des finances, du capital humain, des affaires juridiques et de l’évaluation foncière et de la performance organisationnelle, et François Limoges, leader de la majorité, sont heureux d’annoncer que la population montréalaise pourra profiter d’espaces citoyens plus ouverts et accessibles dans le nouvel hôtel de ville de Montréal.
Le projet actualisé de l’hôtel de ville, reconnu en 1984 comme lieu historique national du Canada, comprend notamment l’ajout d’un espace muséal avec l’aménagement d’une exposition permanente sur la démocratie municipale et l’histoire de la Cité administrative et de l’hôtel de ville, ainsi que la création d’un coin café. De plus, de nouveaux lieux pourront être découverts lors de visites, dont le balcon extérieur célèbre pour le discours du général de Gaulle en 1967 ainsi qu’une nouvelle salle pour des consultations publiques ou des événements citoyens. La population pourra également assister aux séances du conseil municipal ou d’agglomération via le balcon historiquement fermé au public et le réaménagement prévoit des places pour les personnes à mobilité réduite.
« Avec ce projet, nous recherchons la pérennité d’un bâtiment exceptionnel qui répond aux besoins d’aujourd’hui et de demain tout en créant un véritable lieu d’échange. Tout en maintenant ses éléments patrimoniaux, un accent a été mis sur l’atteinte des plus hauts standards d’accessibilité universelle, mais également sur l’augmentation du nombre d’espaces ouverts à la population montréalaise ainsi qu’aux touristes locaux et internationaux. Plus de 100 000 personnes visitaient le hall d’honneur annuellement et l’amélioration des espaces publics renforceront leur expérience de visite. Grâce aux mesures de restauration patrimoniale et aux travaux de modernisation rendus nécessaires, l’hôtel de ville de Montréal sera un lieu plus convivial et accueillant adapté aux besoins des citoyennes et des citoyens et à la vie démocratique », a affirmé M. Dorais.
« Les travaux de l’hôtel de ville sont allés plus loin qu’une simple restauration du bâtiment. De nouveaux éléments ont été intégrés pour renforcer l’appropriation citoyenne du lieu et deux nouvelles œuvres d’art seront installées et accompagneront le quotidien des personnes qui visitent l’hôtel de ville. De plus, une attention particulière a été apportée au développement durable. Le projet vise l’obtention de la certification LEED V4 Exploitation et entretien des bâtiments existants de niveau Or. Il intègre également de nouvelles sources d’énergies renouvelables pour réduire de façon significative sa consommation énergétique », a ajouté M. Limoges.
« Les citoyennes et citoyens souhaitent depuis longtemps pouvoir assister aux séances du conseil municipal par le balcon dans la salle du conseil plutôt que via le hall d’honneur, à distance et par retransmission. L’ouverture des gradins permettra d’offrir plus de transparence et d’ouverture. C’est une grande fierté pour moi en tant que gardienne des valeurs démocratiques », a déclaré Suzie Miron, présidente du conseil municipal.
4. Le Collectif A.U. veut lever les obstacles –Une mobilisation à caractère unique pour assurer l’accessibilité universelle et la participation de tous.
Montréal, le 7 juin 2021 – le Collectif Accessibilité Universelle (Collectif A.U.) est fier de présenter un projet collaboratif unique et rassembleur porté par 30 organismes qui font front commun pour promouvoir l’accessibilité universelle à l’échelle du Grand Montréal. À l’aube des prochaines élections municipales, le Collectif A.U. souhaite sensibiliser les candidats et candidates ainsi que la population du Grand Montréal à l’accessibilité universelle, en faisant la promotion de cinq mesures à mettre en place dans les municipalités. Le Collectif lance également sa Déclaration pour des municipalités accessibles universellement et encourage la population à y apposer sa signature, afin de permettre à toutes personnes, quelles que soient ses capacités, de bénéficier des mêmes opportunités et d’une expérience de qualité, de manière autonome.
Cinq mesures concrètes pour assurer un changement
Afin de favoriser la participation de tous, le Collectif A.U. demande à ce que les villes du Grand Montréal s’engagent à faire un effort supplémentaire. Pour ce faire, les multiples organismes mobilisés portent un message fort :
« En 2021, l’accessibilité universelle c’est essentiel. Nous pouvons tous avoir des limitations, mais nous avons tous les mêmes droits. Ensemble, choisissons de lever les obstacles. »
Pour qu’il y ait du changement, le Collectif A.U. présente donc cinq mesures concrètes pensées pour assurer l’accessibilité universelle et la participation de tous :
- Adopter une politique municipale en accessibilité universelle (si non existante);
- Nommer un élu responsable de l’accessibilité universelle dans chaque instance décisionnelle de la municipalité (conseil municipal et conseils d’arrondissements);
- Nommer une personne responsable de l’accessibilité universelle au sein de l’administration municipale et assurer le développement de ses compétences en lui donnant les ressources (humaines et financières) nécessaires pour mener à bien son mandat;
- Développer un mécanisme pour impliquer et consulter les personnes handicapées lors des processus consultatifs de la ville;
- Avoir les informations nécessaires pour favoriser une prise de décision éclairée en matière d’accessibilité universelle : recueillir les besoins, identifier les obstacles et produire des données, tenir un portrait à jour et identifier les solutions innovantes et durables.
Contribuer au changement
Afin de démontrer son soutien pour cette mobilisation à caractère unique et pour que l’enjeu soit une priorité aux prochaines élections municipales, le Collectif A.U. invite le grand public à prendre connaissance de la Déclaration pour des municipalités accessibles universellement. En apposant une signature, ceux qui souhaitent s’impliquer davantage reconnaissent le caractère essentiel des démarches entreprises par les 30 organismes qui collaborent à assurer la participation et le respect des droits de tous.
Le Collectif A.U. sollicite également l’aide du public et invite les gens à partager les visuels de la mobilisation pour donner une meilleure visibilité à l’enjeu. Tout au long de la campagne électorale municipale de l’automne, il sera possible de suivre le Collectif A.U., notamment sur les médias sociaux afin d’en savoir plus sur les actions entreprises par les membres.
Citation
« Ce sont plus de 33% des Québécois de 15 ans et plus qui ont de la difficulté à réaliser certaines activités quotidiennes en raison d’une limitation fonctionnelle. Les villes qui composent le Grand Montréal doivent faire un effort supplémentaire pour assurer que tous les infrastructures, activités et services soient accessibles. Les municipalités doivent s’engager à agir sur cet enjeu capital lors de la prochaine campagne électorale. Nous remercions les 30 organismes qui ont choisi de s’impliquer au sein du Collectif A.U. pour assurer la participation et le respect des droits de tous. Grâce à votre implication, nous nous assurons d’une meilleure connaissance de cet enjeu par le grand public, et ultimement, nous sommes plus près que jamais de lever les obstacles. » – Elsa Lavigne, Directrice générale d’AlterGo
À propos du Collectif AU
Le Collectif Accessibilité Universelle (Collectif A.U.) est un projet collaboratif réunissant plus de 30 organisations visant à promouvoir l’accessibilité universelle à l’échelle du Grand Montréal. Pour en savoir plus sur le Collectif A.U., visitez le site collectifau.ca ou consultez la page Facebook.
Pour plus d’information, veuillez écrire à l’adresse courriel suivante : [email protected]
5. Le RTL dénonce fermement les compressions envisagées par l’ARTM
Longueuil, le 3 juin 2021 — Le conseil d’administration du Réseau de transport de Longueuil (RTL) dénonce avec vigueur les compressions envisagées par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), dévoilées mercredi dernier par divers médias. Une résolution en ce sens a d’ailleurs été adoptée à l’unanimité par les membres du conseil d’administration du RTL lors du conseil public du 3 juin 2021.
« Cette nouvelle vague de compression va complètement à l’encontre des besoins de la clientèle du transport collectif, dans le contexte actuel de relance et de déconfinement de la société. Ces orientations budgétaires affecteraient les années 2022 à 2024, alors que le gouvernement vient d’annoncer le retour en présentiel à l’automne des étudiants des universités et des cégeps, et que le REM, qui sera mis en service au printemps 2022, mise sur les autobus du RTL pour assurer son succès », affirme le président du conseil d’administration du RTL, Jonathan Tabarah.
Rappelons que le RTL a saisi l’ampleur des enjeux financiers amenés par la pandémie. Il a contribué et réagi rapidement en effectuant des compressions de services et de personnel à hauteur de 10 % de son budget en 2020, lesquelles se poursuivront en 2021 et 2022. Avec le scénario déposé par l’ARTM, le RTL serait la seule société de transport de la région métropolitaine à voir sa rémunération baisser sur la période de trois ans et serait visée par une cible de compressions plus élevée que les autres organismes de transport dans cette deuxième vague de compressions anticipées.
« Nous voulons rassurer notre clientèle. Ces orientations ne cadrent pas du tout avec les nôtres alors que nous venons de développer un plan de relance du transport collectif que nous nous apprêtions à présenter à notre clientèle dans les prochaines semaines. Ce plan de relance fait état des propositions pour un nouveau réseau d’autobus, à l’image des demandes formulées par la clientèle lors de la première phase de nos consultations. Nous rapporterons aux instances notre total désaccord », a conclu le président du RTL.
À propos du RTL
Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) est le principal acteur de la mobilité des personnes sur le territoire des cinq villes de l’agglomération de Longueuil. Troisième société de transport en importance au Québec, le RTL comprend un réseau de 793 kilomètres. Avec près de 1200 employés, le RTL est un employeur important et participe ainsi à la vitalité économique de la région. Le RTL apparaît pour une deuxième année consécutive en 2020 au palmarès des meilleurs employeurs du magazine Forbes.
Ouvert sur son milieu, il fait partie intégrante de la vie des personnes et de la communauté en apportant des solutions efficaces, novatrices et adaptées aux besoins évolutifs de la clientèle. Le RTL place ainsi l’amélioration de la qualité de vie des citoyens au cœur de son engagement.
6. Livres audio: une popularité liée à la pandémie
Un article de Cédric Bélanger et Sandra Godin publié le 29 mai dans Le Journal de Québec
Privés de plusieurs activités depuis l’arrivée du coronavirus au printemps 2020, les Québécois ont acheté et emprunté des livres audio à un rythme inégalé, depuis l’apparition de ce format littéraire, au cours de la dernière année.
La hausse a été fulgurante. Selon des données fournies par la compagnie De Marque, qui se spécialise dans la distribution et la commercialisation de contenus numériques, dont le livre audio, la croissance en 2020 s’est établie à 767 %.
« C’était anecdotique, en janvier 2020. Des pinottes. En janvier 2021, nous en sommes à plus de 100 000 prêts dans le réseau des bibliothèques par mois. On commence à voir un vrai marché », s’enthousiasme son président, Marc Boutet.
Il était temps. Pendant que le livre audio gagnait du terrain ailleurs avec un chiffre d’affaires mondial de 3,3 milliards de dollars, en 2020, le Québec restait ce fameux village gaulois qui résiste à l’envahisseur.
La mise en place d’un programme fédéral de 28 M$ sur cinq ans pour favoriser la production de livre audio et la pandémie ont changé la donne.
« Historiquement, le Québec a toujours quelques années de retard sur les marchés anglo-saxons. C’est un mouvement mondial qui s’est accéléré et le Québec a commencé à embrasser le marché en 2020 », note Marc Boutet.
« L’avenir est là et ça va aller très rapidement », croit le président Édition, de Groupe Livre Québecor, Christian Jetté.
Le roman vend bien
Parmi les genres prisés par les adeptes de livres audio, il y a les ouvrages de croissance personnelle, mais surtout le bon vieux roman.
« Clairement, tout ce qui est fiction/thriller ou romans policiers forme un créneau qui marche bien. Chez nous, on a publié Ghetto X (Martin Michaud), qui est un très bon roman, et il a très bien fonctionné. La fiction, en général, est ce qui se vend le mieux », signale Christian Jetté.
En revanche, ajoute-t-il, « plus un livre est illustré, moins il a de potentiel en audio ».
Une question d’argent
Si le Québec s’est fait tirer l’oreille pour plonger dans la littérature audio, expliquent nos intervenants, c’est en raison de l’étroitesse de son marché. Sans soutien public, il est quasi impossible de rentabiliser la production d’un livre audio.
Selon l’organisme Vues et Voix, qui dit produire environ 90 % des livres audio enregistrés au Québec, un ouvrage de 350 pages demande un investissement allant de 3500 $ à 4000 $.
« Ça inclut tout, de A à Z. Du devis jusqu’à la livraison des fichiers corrigés, masterisés, finis », indique la directrice de la diffusion de la maison de production, Marie-Ève Groulx.
Plusieurs facteurs, dont la durée de la lecture, l’identité du comédien embauché pour l’enregistrement et l’inclusion d’une trame musicale peuvent avoir un impact sur la facture, soulève le vice-président des Éditions Hurtubise, Arnaud Foulon.
« Le livre audio, c’est entre la lecture toute simple et le radio-théâtre. Des fois, on est très près du radio-théâtre avec plusieurs lecteurs, des sons, et c’est super intéressant. Mais les coûts explosent rapidement », signale-t-il.
Bon pour la culture québécoise
« Il y a quelque chose dans l’oralité qui est génial. On touche presque au théâtre. Entendre un comédien d’ici narrer un livre avec l’accent québécois peut être un beau plaidoyer pour notre culture », soumet-il.
Mieux encore, le livre québécois pourrait profiter de cette dématérialisation pour s’exporter davantage, avance la directrice de la diffusion chez Vues et Voix, Marie-Ève Groulx.
« Nous faisons des ventes sur Apple France de textes qui sont hyper keb. Il y a un intérêt. Mon prochain défi, c’est les marchés européens. Le numérique implique que nous n’avons pas à expédier une caisse de livres à 10 000 $ de l’autre bord de l’océan. »
« L’avantage que nous avons en numérique, poursuit-elle, c’est que plusieurs personnes parlent français dans le monde. Pourquoi nos livres ne pourraient pas se retrouver dans les bibliothèques françaises universitaires de Chicago, de Boston, de toutes les grandes universités ? Il y a une grande communauté francophone en Afrique. Nous avons même fait une vente l’autre jour au Luxembourg. »
LE LIVRE AUDIO EN 5 DATES
- 1877 : L’invention du phonographe par Thomas Edison rend possible la création de livres audio. C’est d’ailleurs une des applications que l’inventeur américain envisage, lui qui désire offrir aux personnes souffrant d’un handicap visuel la possibilité de se faire raconter une histoire.
- 1932 : Parution des premiers livres audio sur support vinyle, un projet mené par l’American Foundation For The Blind. Chaque côté contenait 15 minutes de lecture. Des œuvres de William Shakespeare et la Constitution comptent parmi les premiers textes enregistrés. Un roman pouvait tenir sur 10 disques. Les cassettes audio, durant les années 1960, et les disques compacts, durant la décennie 1980, prendront plus tard le relais du vinyle.
- 1976 : Au Québec, fondation de La Magnétothèque, un service d’enregistrement audio qui répond au départ aux besoins d’une soixantaine d’étudiants souffrant d’un handicap visuel. Au fil des ans, l’organisme se développe et devient Vues et Voix, en 2011. Aujourd’hui, il produit des livres audio tant pour une clientèle non voyante que pour des personnes sans handicap.
- 1997 : Audible lance le premier lecteur audio portable, vendu pour 200 $. L’année suivante, le géant du divertissement crée un site web où il est possible d’acheter et de télécharger des livres audio.
- 2007 : D’abord offert en vinyle et en cassettes, le livre audio gagne en popularité avec l’avènement du disque compact. Ce format connaît son apogée en 2007 grâce à des ventes de plus d’un milliard de dollars aux États-Unis. Par la suite, le CD sera lentement mais sûrement dépassé par le format mp3 que l’on utilise de nos jours.
Sources : Audio Publishers Association, PBS, Vues et Voix
PLAIDOYER POUR PLUS DE LIVRES AUDIO EN FRANÇAIS
Même si la production de livres audio est difficile à rentabiliser au Québec, de plus en plus d’éditeurs emboîtent le pas.
« On a commencé à embarquer en 2019 avec la production d’une dizaine d’ouvrages qu’on a financés à 100 %, en ayant en tête que nous ne serions pas capables de les rentabiliser », indique Christian Jetté, des Éditions de l’Homme.
Il estime que le ministère de la Culture du Québec doit contribuer à développer le livre audio en français, comme il le fait déjà pour le livre papier.
Pourquoi ? Pour que les jeunes écoutent la littérature en francophone.
« Si on ne développe pas notre expertise, tant sur le plan de la production que de la diffusion, les jeunes développeront des habitudes de consommation anglophone. C’est plutôt préoccupant. »
Le Québec en retard
Cet enjeu est d’autant plus important en raison du fait que la province accuse du retard sur le reste de la planète. En comparaison des marchés anglophones, les ventes de livres audio chez nous restent maigres, nuancent les éditeurs.
« Dans le monde anglo-saxon, la présence du livre audio est majeure, explique Christian Jetté. Il connaît une croissance phénoménale, de plus de 20 à 25 % par année, depuis plusieurs années. Aux États-Unis, on n’est pas loin de 7 % à 10 % des ventes de livres globales qui sont en format audio. »
Au Québec, les ventes d’un livre en format audio se situent aussi entre 7 % et 10 % des ventes globales d’un best-seller, « si on est très optimiste », observe Christian Jetté.
Pour un livre vendu à environ 5000 exemplaires, il s’en écoulerait donc seulement 500 en format audio, dans le meilleur des scénarios. « C’est pratiquement impossible de faire des sous avec ça », précise l’éditeur.
« Je pense que je n’ai aucun de mes livres audio qui a dépassé 500 exemplaires, avance pour sa part Arnaud Foulon, aux Éditions Hurtubise. Et ces livres-là, on en vend 10 000 en papier. On est quand même loin. Je serais surpris que ça dépasse 2 % ou 3 % des ventes de livres papier. »
Actuellement, les ventes de livres audio n’ont aucun impact sur les ventes de livres papier. « Je n’ai jamais vu de ventes de livres audio qui montent et le livre papier descend, mais le succès papier et audio semble aller de pair », conclut M. Foulon.
Source : https://www.journaldequebec.com/2021/05/29/livres-audio-une-popularite-liee-a-la-pandemie
7. Démystifier la parentalité à mobilité réduite
Un article de Lila Dussault publié dans La Presse le 2 juin 2021
Thomas avait 16 mois lorsque sa mère, Marjorie Aunos, a été victime d’un grave accident de voiture qui l’a laissée paraplégique. Dix ans plus tard, dans le cadre de la Semaine nationale de l’accessibilité, qui se déroule jusqu’au 3 juin, Marjorie Aunos a choisi de raconter son histoire. Elle veut rendre visible l’inimaginable : une vie de famille riche, satisfaisante et à mobilité réduite.
Lorsque son fils avait 5 ans, Marjorie Aunos s’est sentie prête pour leur première aventure à deux : se rendre à une fête d’anniversaire. Ça peut sembler banal, mais pas pour eux. « C’était vraiment un beau moment entre lui et moi. Oui, il a fallu que je lui explique, oui, il m’a fallu décrire ce qu’on allait faire, étape par étape, mais on a réussi ! », raconte-t-elle.
L’adaptation à sa nouvelle condition a été difficile pour cette femme débrouillarde et indépendante. Psychologue clinicienne, professeure associée d’université, gestionnaire dans un établissement communautaire, c’est seule et par insémination artificielle qu’elle a choisi d’avoir son enfant. Moins de deux ans plus tard, le drame allait changer toute sa vie.
« Quand je me suis réveillée à l’hôpital et que j’ai réalisé que je ne sentais plus mes jambes, j’ai eu un gros choc. J’ai eu très peur de ne pas pouvoir élever mon fils. » — Marjorie Aunos
Après six mois de réadaptation, elle a réintégré son logement, inadapté à sa nouvelle réalité. Sa mère est alors devenue « ses bras et ses jambes », se souvient-elle. « Par exemple, pour donner le bain, c’était ma mère qui lavait mon fils, mais sous mes directives. Ça donnait l’idée à Thomas que c’était maman qui donnait le bain, même si ce n’est pas elle qui le faisait physiquement », cite-t-elle en exemple.
UN TROU DANS L’OFFRE DE SERVICES
Marjorie Aunos se considère comme chanceuse d’être si bien entourée. Aujourd’hui, elle habite dans un duplex multigénérationnel, au jardin égayé de lys jaunes et de fines herbes, avec ses parents vivant dans l’appartement du dessus. La maison a été conçue par un architecte sur les conseils de son ergothérapeute, grâce à l’indemnisation de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Deux ascenseurs et un monte-escalier lui permettent d’accéder aux étages, les comptoirs et éviers sont abaissés, la porte du four s’ouvre latéralement. Une Honda Odyssey adaptée lui permet une plus grande indépendance.
Malgré tout, le quotidien demeure empli d’obstacles. Des trottoirs fissurés dans les parcs, l’absence de rampes d’accès dans les écoles et les arénas, le manque de stationnements réservés aux personnes handicapées dans les piscines municipales l’embêtent.
« Ce sont toutes des petites choses dont on ne s’aperçoit pas comme société, parce qu’on ne s’imagine pas que des personnes en situation de handicap puissent être parents. » — Marjorie Aunos
Une recherche récente de l’Université de Montréal (UdeM) a montré que peu de services au Québec s’adressent à cette parentalité. « C’est comme si ces personnes-là tombaient entre deux chaises », explique Carolina Bottari, chercheuse principale et professeure à l’École de réadaptation de l’UdeM. Par exemple, un enfant handicapé va recevoir des services en pédiatrie, et le parent pourra recevoir des services à domicile. Mais pour tout ce qui concerne les garderies adaptées et le transport accessible, il y a un trou, souligne la chercheuse.
Les enjeux financiers font également partie du problème, selon la doctorante Evelina Pituch, associée au projet. « Pour les enfants qui sont en situation de handicap, on peut aller chercher un supplément de revenu, mais lorsque c’est un adulte en situation de handicap, il n’a pas accès au même revenu », note-t-elle.
Depuis janvier 2021, la France a élargi sa Prestation de compensation du handicap pour y inclure les besoins parentaux. Au Québec, une seule clinique pour parents handicapés existe, la Clinique Parents Plus, et elle est loin de répondre à tous les besoins. « Les parents en situation de handicap qu’Evelina Pituch a rencontrés en avaient gros sur le cœur. Souvent, ils nous répondaient : “Mais quels services ?” », résume Carolina Bottari.
DES FAMILLES DÉBROUILLARDES
La réalisatrice Annie Leclair suit depuis 10 ans le parcours de trois mères handicapées pour son documentaire en développement, Affranchies. Le rôle parental permet à ces femmes de dépasser leurs limites et de les transcender, croit-elle. « C’est différent pour chacune, mais elles ont développé une assurance tellement profonde [en leurs moyens] », observe-t-elle.
Pour Marjorie Aunos, il est important de souligner que les enfants de parents handicapés ne sont pas traumatisés. Amour, ténacité, débrouillardise et créativité sont des forces de sa famille. « Ce n’est pas parce que j’ai besoin d’aide pour laver la tête de mon fils que je ne suis pas une bonne maman », souligne-t-elle.
Source :
https://www.lapresse.ca/societe/famille/2021-06-02/demystifier-la-parentalite-a-mobilite-reduite.php
8. Plan d’action à l’égard des personnes handicapées : un décret qui vient mieux préciser les résultats attendus
Article tiré du Cyberbulletin officiel de l’Office des personnes handicapées du Québec Express-o – Volume 15 – numéro 3- SQPH 2021
Le 5 mai dernier, le gouvernement a pris le décret 655-2021 visant à déterminer les éléments que doit comporter le plan d’action visé par l’article 61.1 de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale.
Quelle est la teneur du décret?
Rappelons que l’article 61.1 de la Loi prévoit l’adoption de plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées par :
- les ministères et les organismes publics employant 50 personnes ou plus;
- les municipalités comptant 15 000 habitants ou plus.
La Loi ne détaille toutefois pas les éléments que les organisations qui y sont assujetties doivent inclure dans leurs plans. Ce sont spécifiquement ces éléments que le décret vient préciser.
En effet, le nouveau décret stipule que les plans devront désormais comporter :
- des mesures de promotion pour mieux faire connaître les personnes handicapées, pour lutter contre les préjugés à leur endroit et pour prévenir les situations de discrimination envers elles, notamment quand on leur offre des services;
- des mesures d’accessibilité aux services offerts, au travail, aux immeubles, lieux et installations, à l’information et aux documents;
- des mesures d’adaptation aux situations particulières d’urgence, de santé publique et de sécurité civile;
- des mesures d’approvisionnement en biens et en services accessibles;
- des mesures d’adaptation des lois, des règlements, des normes, des directives, des programmes, etc. qui peuvent avoir des incidences sur les personnes handicapées;
- des mesures de sensibilisation, d’information et de formation du personnel et des mandataires en ce qui concerne les éléments mêmes des plans.
En somme, tous les plans devront dorénavant comporter un ensemble bien défini de mesures en matière de prévention et de réduction des obstacles à la participation sociale. Pour y arriver, l’Office offrira un soutien aux organisations assujetties.
Qu’est-ce qui explique la prise du décret?
Le gouvernement a pris le décret en conséquence du dernier bilan de mise en œuvre des plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées (2009-2019). Ce bilan, dressé par l’Office, montre que la qualité des plans varie d’une organisation à une autre. Certains plans demeurent incomplets, et ce, bien que l’Office offre son soutien-conseil aux organisations assujetties depuis quinze ans. Par exemple, 37 % des ministères et des organismes publics, et 69 % des municipalités n’ont pas encore prévu à leurs plans de mesures d’accessibilité des documents. Une intervention gouvernementale officielle s’avérait donc nécessaire pour que tous les futurs plans comportent un éventail plus large et inclusif de mesures favorisant la participation sociale. Le gouvernement souhaite par ce décret préciser ses attentes de résultats envers les organisations assujetties pour que ces dernières puissent plus facilement y répondre.
Comment l’Office aidera les organisations à appliquer le décret?
Pour aider les organisations assujetties à respecter le décret, l’Office mettra à jour sa stratégie de soutien-conseil aux organisations assujetties, notamment en considération des enjeux liés à la pandémie. Pour ce faire, il publiera une nouvelle édition du Guide pour l’élaboration du plan d’action annuel à l’égard des personnes handicapées. Il leur offrira également une séance d’informations virtuelle sur la manière de respecter ce décret.
Accroître la qualité des plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées : un engagement ferme de l’Office
Dans son actuel plan stratégique, l’Office s’est fixé comme objectif d’accroître la qualité des plans d’action à l’égard des personnes handicapées. D’ici au 31 mars 2024, il doit atteindre les cibles suivantes :
- poursuivre l’augmentation du nombre toujours croissant de plans d’action de qualité bonne, très bonne ou excellente, selon l’Indice de qualité des plans d’action, à un rythme de 2 % par année (59 % des plans d’action sont actuellement jugés bons, très bons ou excellents);
- augmenter progressivement à 100 % la proportion des ministères et des organismes publics dont la mission est liée à la participation sociale des personnes handicapées qui prévoient des actions pour améliorer l’accès à leurs programmes et mesures (80 % des ministères et organismes concernés prévoient déjà de telles mesures).
Évidemment, la prise de ce décret devient l’un des moyens pour l’Office de répondre à son engagement.
Saviez-vous que…
Les plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées constituent un important levier pour prévenir et réduire les obstacles à la participation sociale? Plus de 180 organisations, dont les établissements du Réseau de la Santé et des Services sociaux, produisent des plans. Chaque année, ces organisations planifient plus de 4 000 mesures pour favoriser la participation sociale.
9. La Commission révèle plusieurs obstacles à l’intégration harmonieuse des enfants en situation de handicap dans les camps de jour municipaux
Nouvelles de Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
MONTRÉAL, le 2 juin 2021 /CNW Telbec/ – Les deux tiers (68 %) des 256 gestionnaires de camps de jour municipaux interrogés par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse observent une hausse substantielle du nombre d’enfants en situation de handicap fréquentant leurs services. Dans un avis publié aujourd’hui concernant l’obligation d’accommodement raisonnable à l’égard des enfants en situation de handicap dans les camps de jour municipaux du Québec, la Commission fait valoir l’importance pour les municipalités d’être soutenues pour offrir des services qui répondent aux besoins particuliers de ces enfants.
La Commission juge impératif que des balises soient élaborées pour mieux encadrer les pratiques existantes dans les camps de jour municipaux afin qu’elles soient conformes aux droits de ces enfants. Il est, par ailleurs, essentiel que toutes les personnes qui contribuent à la mise en place des mesures d’accommodement soient sensibilisées et formées aux droits des enfants en situation de handicap. « Les sommes dédiées pour assurer l’accès des enfants en situation de handicap aux camps de jour dépendent notamment d’élus municipaux qui doivent bien comprendre leurs obligations et leurs devoirs », a dit le président de la Commission, Philippe-André Tessier.
On estime qu’environ 1 400 camps de jour sont offerts chaque été aux enfants vivant dans les 1 110 municipalités du Québec. Il est malheureusement impossible d’avoir un portrait complet de la clientèle des enfants en situation de handicap qui fréquentent ces camps, regrette la Commission, car les acteurs impliqués ne recueillent pas ce type de données. « Sans une vision d’ensemble, il est difficile d’évaluer l’ampleur des besoins de ces enfants et de prévoir les ressources qu’il faut déployer pour y répondre », a déploré M. Tessier.
La Commission formule six recommandations à l’intention du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et du ministère de l’Éducation. Dans la mise en œuvre de celles-ci, ces ministères doivent s’adjoindre les organismes dédiés au loisir pour les personnes en situation de handicap.
Dans l’avis qu’elle lance aujourd’hui, la Commission traite des principaux enjeux qu’ont identifiés les 256 gestionnaires de camps de jour interrogés dans l’ensemble des régions administratives du Québec.
Principaux enjeux
Sur le financement des services destinés aux enfants en situation de handicap, la Commission est d’avis que le processus administratif qui permet d’évaluer les coûts liés aux besoins d’adaptation doit être clarifié. À l’heure actuelle, il n’existe pas de balises claires pour guider les gestionnaires, ce qui crée des disparités dans l’ensemble du réseau municipal québécois. Comme résultat, les services qui sont offerts aux enfants en situation de handicap ne sont pas financés de façon uniforme.
L’évaluation des besoins de l’enfant en situation de handicap, qui doit être effectuée à la suite d’une demande d’inscription au camp de jour, est une étape cruciale du processus d’accommodement raisonnable. Elle détermine l’intégration harmonieuse de l’enfant au camp de jour. Chaque enfant doit être évalué individuellement selon ses propres besoins et capacités. Les parents et les personnes-ressources des milieux de la santé et de l’éducation devraient être considérés comme des acteurs importants pour soutenir les camps de jour dans l’identification des besoins de l’enfant.
Au niveau de la formation du personnel des camps de jour, l’accompagnement sécuritaire et adéquat des enfants en situation de handicap requiert qu’il soit formé sur les besoins spécifiques de ces enfants en contexte de loisir, ainsi que sur leurs droits.
L’accessibilité des installations physiques et l’adaptation des activités sont des éléments incontournables garantissant la participation pleine, entière et réussie des enfants en situation de handicap aux activités des camps de jour municipaux. Or, de nombreuses barrières persistent à ce sujet, lesquelles doivent être levées sans plus tarder.
Les camps de jour ne peuvent refuser l’inscription d’un enfant en situation de handicap qui a besoin de soins de santé et d’hygiène. Un plus grand soutien doit être accordé aux membres du personnel des camps de jour pour qu’ils puissent offrir ces soins en toute sécurité et dans le respect de la dignité de l’enfant.
Au terme de l’analyse de chacun de ces enjeux, la Commission identifie des pratiques à privilégier et celles à proscrire dans les camps de jour du Québec.
La Commission apporte une contribution significative depuis plus de 40 ans à la participation pleine et entière des enfants en situation de handicap. Par son action, la Commission a permis de clarifier la portée des droits de ces enfants et des obligations des organismes qui offrent des services qui contribuent à leur développement, notamment les centres de la petite enfance, les garderies privées, les établissements d’enseignement primaire et secondaire (publics ou privés), ou encore les centres de réadaptation. En publiant cet avis, la Commission poursuit son engament dans cette voie.
Pour lire l’avis de la Commission :
Version PDF : https://cdpdj.qc.ca/storage/app/media/publications/avis_camps-de-jour.pdf
Version Word: https://cdpdj.qc.ca/storage/app/media/publications/avis_camps-de-jour.docx
Extrait – Conclusion: https://www.cdpdj.qc.ca/storage/app/media/ConclusionAvisCampJour_Juin2021.pdf
Extrait – Pratiques à privilégier et pratiques à proscrire:
https://www.cdpdj.qc.ca/storage/app/media/Pratiques_Avis_Camps_jour_Juin2021.pdf
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse assure le respect et la promotion des principes énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle assure aussi la protection de l’intérêt de l’enfant, ainsi que le respect et la promotion des droits qui lui sont reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse. Elle veille également à l’application de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics.
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Source :
10. Les handicapés ne sont pas victimes de discrimination systémique, dit Jean Boulet
Un article de Michel Saba, La Presse Canadienne, publié le 2 juin 2021 sur lactualites.com
MONTRÉAL — Les personnes handicapées ont beau être largement sous représentées sur le marché du travail, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, refuse d’y voir une preuve de discrimination. Et n’allez surtout pas utiliser le mot «systémique».
«Il y a des écarts. Ça peut découler de multiples facteurs. (…) Il y a des personnes qui peuvent avoir des préjugés», a-t-il déclaré mardi lors d’une entrevue au sujet d’un nouveau programme de stages destinés aux personnes handicapées.
Les entreprises doivent «voir le potentiel», a insisté le ministre à La Presse Canadienne après avoir cité les plus récentes données de l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) qui révèlent qu’au Québec, le taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 64 ans qui ont une incapacité est de 56,1 % et de 79,3 % pour les personnes sans incapacité.
Faut-il voir dans ces chiffres une preuve de discrimination? «Je n’irai pas jusque-là», a répondu le ministre, tout en précisant qu’«il y a des cas de discrimination à l’égard des personnes de situation de handicap à l’embauche ou dans le contexte de promotion», ce qui est prohibé par les chartes des droits canadienne et québécoise.
Quant au terme «systémique», le ministre semble y être allergique comme c’est le cas de l’ensemble du gouvernement Legault qui refuse mordicus, malgré les pressions venant de toutes parts, de qualifier ainsi le problème du racisme au Québec.
«Ça ressemble à ça en tabarouette»
Au RAPLIQ, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, la présidente du conseil d’administration, Linda Gauthier, dit «comprendre» les propos du ministre.
«Je ne suis pas une avocate, je suis une activiste», a-t-elle déclaré en faisant référence au fait que M. Boulet est membre du barreau et que «c’est clair qu’il ne verra pas ça de la même façon».
Selon elle, il est impossible de «jurer hors de tout doute» que l’écart dans les taux d’emploi s’explique par de la discrimination, «mais je vous dis que ça ressemble à ça en tabarouette», a résumé Mme Gauthier.
Son organisme constate d’ailleurs qu’«au moment où» des personnes révèlent qu’elles sont handicapées, «c’est là qu’on commence à patiner du côté de l’employeur». L’une des craintes serait que la personne soit davantage absente.
Avant la pandémie, des employeurs prétendaient que leurs locaux n’étaient peut-être pas accessibles, a dit Mme Gauthier, mais maintenant, avec l’explosion du télétravail, «ils ne peuvent plus se servir de cet argument-là».
Il est raisonnable de penser que «le spectre de la discrimination est assez présent (…) dans un fort pourcentage des fois qu’une personne en situation de handicap est refusée pour un emploi», a-t-elle affirmé.
Afin de tirer le tout au clair, le RAPLIQ suggère depuis «longtemps» que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse réalise une «étude à double insu», dans laquelle des candidatures seraient envoyées où certaines précisent que la personne est handicapée et d’autres, identiques, qui ne le mentionnent pas.
Programme de stages
Le projet DuoEmploi annoncé mardi, auquel Québec alloue 250 000 $, permettra d’organiser 250 stages d’un jour en entreprise partout au Québec au début novembre. Il vise à sensibiliser les entreprises à ce potentiel de main-d’œuvre et de diversifier les milieux de travail.
Les personnes handicapées auront «encore une fois» l’occasion de se faire valoir, «une opportunité de démontrer leur talent et leur potentiel», a expliqué le ministre Boulet.
M. Boulet affirme s’être inspiré d’un programme similaire qu’il a découvert lors d’une visite à Paris il y a quelques années et qui connaît «un succès croissant, année après année».
La version québécoise permettra, espère-t-il, de faire réaliser aux employeurs «qu’il y a un bassin de main-d’œuvre qui doit être estimé dans le contexte de rareté de main-d’œuvre et pour nous assurer une relance qui est plus inclusive et qui est humaine».
Environ 16 % des Québécois de 15 ans et plus vivent avec une incapacité, soit près d’un million de personnes, selon l’ECI.
«Je dis souvent qu’on parle d’automatisation et de robotisation, mais moi j’ai visité des entreprises où à côté des robots, il y a des personnes qui font de la réception, de l’expédition, de l’emballage, a noté M. Boulet. Ils le font de manière extraordinaire. C’est des personnes assidues, loyales, qui ont plein de qualités, qui travaillent bien.»
Tous les types d’emplois sont cependant concernés par le projet qui est réalisé en partenariat avec le Regroupement des organismes spécialisés pour l’emploi des personnes handicapées et le Conseil du patronat du Québec.
Le jumelage sera fait sur mesure en prenant en compte «les habiletés, le potentiel de travail, le profil» des personnes en situation de handicap de sorte à l’arrimer avec les besoins des entreprises.
11. Apple promet une flopée de nouveautés handicap en 2021
Bas du formulaire
Un article de E. Dal’Secco publié le 3 juin 2021 par Handicap.fr
Haut du formulaire
De nouvelles fonctionnalités qualifiées de « puissantes » par Apple pour ses clients en situation de handicap ? Le géant américain les a dévoilées fin mai 2021. Conçues aussi bien pour les utilisateurs à mobilité réduite qu’atteints de déficiences visuelles, auditives ou cognitives, elles seront développées « dans le courant de l’année » à l’occasion de la mise à jour des systèmes d’exploitation de la marque.
Apple Watch en cas de handicap moteur
Apple inaugure une nouvelle fonctionnalité d’accessibilité pour l’Apple Watch, que la firme à la pomme prétend « révolutionnaire ». AssistiveTouch pour watchOS permet aux personnes présentant des déficiences des membres supérieurs de profiter de ses atouts sans jamais avoir à toucher l’écran ou les commandes. Grâce à des capteurs de mouvement intégrés (comme le gyroscope et l’accéléromètre), au capteur optique de fréquence cardiaque et à l’apprentissage automatique sur l’appareil, l’Apple Watch est capable de détecter de subtiles différences dans les mouvements des muscles et l’activité des tendons ; l’utilisateur peut ainsi déplacer un curseur sur l’écran grâce à une série de gestes de la main, par exemple, en pinçant avec deux doigts ou en serrant le poing. Il permet également de faciliter la réponse aux appels entrants, de contrôler un pointeur à l’écran et d’accéder, entre autres, aux centres de notifications ou de contrôle.
Eye-tracking pour l’iPad
iPadOS va permettre de contrôler un iPad en se servant uniquement de ses yeux. Dans le courant de l’année, des appareils compatibles MFi pourront déterminer l’endroit précis de l’écran que regarde la personne et déplacer le pointeur en conséquence, tandis qu’un contact visuel prolongé permettra d’effectuer une action, comme toucher une option.
Exploration d’images avec VoiceOver
Grâce à de récentes mises à jour, VoiceOver, lecteur d’écran pour personnes aveugles et malvoyantes, peut maintenant décrire les images, leur permettant d’explorer plus en détail les personnes, textes, données de tableaux et autres objets. Cette fonctionnalité concerne aussi bien la photo d’un ticket de caisse que d’un tableau. « Il parvient également à décrire la position d’une personne ainsi que d’autres objets dans une image », précise la marque.
Pour les personnes malentendantes
Les micros des nouveaux appareils auditifs bidirectionnels permettent aux personnes sourdes et malentendantes d’avoir des conversations téléphoniques et par FaceTime en mode kit mains libres. Les modèles nouvelle génération mis au point par les partenaires MFi seront disponibles courant 2021. De même, la fonctionnalité « adaptation » des écouteurs va maintenant reconnaître les audiogrammes, ces graphiques présentant les tests d’audition, et ainsi adapter rapidement l’audio en fonction des derniers résultats. Cette fonctionnalité amplifie les sons légers et règle certaines fréquences pour les adapter à l’ouïe de la personne.
SignTime, service client en LSF
Depuis le 20 mai, Apple propose un nouveau service appelé SignTime, qui permet de communiquer avec AppleCare et le service client des Apple Store dans la langue des signes de chaque pays directement depuis un navigateur web. Les personnes se rendant dans des magasins situés aux Etats‑Unis, au Royaume‑Uni et en France peuvent également utiliser SignTime pour accéder à distance aux services d’interprètes en langue des signes sans faire de réservation à l’avance. Lancé dans ces trois pays, il devrait être prochainement étendu à d’autres.
Et encore ?
D’autres fonctionnalités sont annoncées en 2021… Par exemple, pour les personnes non verbales ou à mobilité réduite, les actions sonores pour le contrôle de sélection remplaceront les boutons et commutateurs physiques, en faisant simplement des bruits de bouche (comme les sons « clic », « pop » ou « i »). Quant aux personnes atteintes de daltonisme ou de troubles de la vision, elles pourront régler l’écran et la taille du texte dans chaque appli. Enfin, de nouvelles personnalisations handicap de Memoji sont annoncées : avec des dispositifs d’assistance respiratoire, des implants cochléaires ou encore un casque de protection.
Source :
https://informations.handicap.fr/a-apple-nouveautes-handicap-2021-30949.php
12. France- Pas assez accessible, Paris doit faire sa révolution
Un article de Florent Hélaine publié le 8 juin 2021 par leparisien.fr
Rendre Paris plus praticable aux personnes à mobilité réduite, touchées par un handicap mental, mais aussi aux femmes enceintes ou encore aux familles avec poussette. Voilà l’objectif du premier plan annuel de mobilisation de l’exécutif parisien pour l’accessibilité, présenté ce mardi. « On est conscient que Paris, comme beaucoup de villes, a des efforts à faire », reconnaît Jacques Galvani, adjoint à la maire de Paris en charge de l’accessibilité universelle et des personnes en situation de handicap.
5 000 logements sociaux rénovés chaque année. « C’est assez considérable, appuie Jacques Galvani. Ce sera fait par les trois bailleurs sociaux de la ville. Il s’agit là de l’un des gros sujets. » Car ces logements, parfois situés dans des bâtiments anciens, peuvent être compliqués à mettre aux normes. Le plan visera d’ailleurs prioritairement les immeubles bâtis avant les années 1990.
Une aide pour les entreprises. Elle doit leur permettre de se mettre aux normes d’accessibilité. « On vise beaucoup les commerces, souligne Jacques Galvani. Beaucoup ont des petits travaux à faire, mais après un an de crise sanitaire, ils peuvent avoir d’autres priorités. » Ce soutien, passant par des appels à projet, pourra aller jusqu’à 50 000 euros par lauréat. Pour un budget de 6 millions d’euros par an.
Davantage de places PMR. Paris veut réduire le nombre de voitures stationnant sur la voie publique. La Ville entend ainsi supprimer 70 000 places en surface. Mais hors de question de toucher aux places pour personnes à mobilité réduite. « On va même aller au-delà du maintien, assure Jacques Galvani. Nous voulons au contraire créer des places PMR supplémentaires, sans avoir encore fixé un chiffre à atteindre. Il en existe aujourd’hui environ 4 000. »
Des aires de jeux inclusives. Une aire était déjà en test dans le XIIIe arrondissement, destinée aux enfants atteints de handicaps moteurs, cognitifs ou encore mentaux. « Elle rencontre un succès fou. Sa fréquentation a explosé, même de la part d’enfants qui ne sont pas en situation de handicap, car les jeux sont plus interactifs. Nous allons donc adapter au moins une aire de jeux par arrondissement avant la fin de la mandature », annonce Jacques Galvani. Un million d’euros y sera consacré sur le budget participatif 2021-2022.
Des commerces apaisés. Des heures « silencieuses » seront instaurées dans les commerces de détail parisiens. Des créneaux horaires hebdomadaires fixes, avec une réduction du volume sonore des appareils électroniques, une interruption de la diffusion musicale et des annonces sonores, une réduction de l’intensité lumineuse…