Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 novembre

16 novembre 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 novembre 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. RAAQ Offre d’emploi : Agente ou agent de recherche

Description de l’organisme

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) milite depuis plus de 42 ans pour le droit des personnes en situation de handicap visuel. Notre fédération représente 21 associations membres provenant de partout dans la province. Le RAAQ a pour mission de promouvoir et de défendre les droits des 450 000 personnes aveugles et amblyopes du Québec, afin de favoriser leur intégration à part entière dans tous les domaines de l’activité humaine.

Sommaire du poste

Le RAAQ recherche une personne dynamique et intéressée par la défense collective des droits.

Sous la responsabilité de la direction générale, la personne embauchée sera responsable de mener à bien une courte recherche sur les impacts de la maladie à coronavirus (COVID-19) sur les personnes ayant des limitations visuelles au Québec.

Tâches et responsabilités 

  • Établir une méthodologie de recherche.
  • Élaborer des outils de recherche (sondages, entrevues, etc.)
  • Mener à bien la recherche développée.
  • Réaliser un rapport de recherche.

Qualifications requises

  • Détenir ou être en voie d’obtenir un diplôme universitaire de deuxième cycle.
  • Détenir une bonne connaissance en méthodologie et en recherche.
  • Facilité à vulgariser des concepts
  • Esprit d’initiative.
  • Maîtrise du français à l’oral et à l’écrit.
  • Connaissance de l’anglais.
  • Bonne maîtrise de la suite Office.

Conditions de travail

  • Poste de travailleur autonome.
  • La personne engagée est libre de son horaire et fera du télétravail.
  • Le travail débute dès l’embauche et se termine à la mi-janvier, lors de la remise du rapport.
  • La personne reçoit un montant forfaitaire de 3000$ pour la réalisation de l’étude.

Nature du poste
Travailleur autonome.

Comment postuler

Veuillez faire parvenir votre candidature à [email protected]. Seules les personnes retenues seront contactées.

2. Adaptation de l’information en médias substituts (AIMS) : du braille musical au programme

Article tiré de Nouvelles-Vision, Infolettre de la recherche et de l’innovation, Institut Nazareth et Louis-Braille (CRIR-INLB), Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre, Vol. 3, no 9, novembre 2020

Le braille musical est en demande auprès de l’INLB. Les demandes proviennent autant d’institutions d’enseignement, cégeps ou universités, que d’usagers musiciens, qu’ils soient instrumentistes ou chanteurs.

Mais produire du braille musical exige des compétences particulières :

  • la connaissance du code braille musical, qui comprend non seulement les notes, mais aussi des symboles permettant de transcrire des nuances, des atmosphères, ainsi que le caractère géospatial de la notation musicale;
  • un solide bagage musical;
  • un amour des défis.

Deux techniciens braille volet multimédia, Valérie Rémillard et Dominic Beaudin, ont accepté de relever ce défi. À cette fin, ils suivent actuellement une formation avec Martine d’Amour, experte du braille, musicienne accomplie et ancienne spécialiste en réadaptation en déficience visuelle détenant une solide expérience en enseignement. Chaque semaine pendant trois mois, Valérie et Dominic suivent auprès de Martine un cours leur permettant de consolider leurs connaissances. Au printemps 2021, le braille musical pourra alors figurer dans l’offre de service du Secteur AIMS.

Pour en savoir encore plus sur les services offerts par le Secteur AIMS, communiquez avec Janie Lachapelle, spécialiste en activités cliniques: [email protected].

Rappelons que le Service québécois du livre adapté (SQLA), sous le toit de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) abrite une collection de partitions musicales en braille. Cliquez ici pour consulter le catalogue.

Source : https://mailchi.mp/d8e2f4ebfa5d/infolettre_nouvelles_vision_vol3_no9-1858280?e=482e09b5e2

3. Société de transport de Montréal – Les ascenseurs reliant la ligne verte en service

Publié sur stm.info le 5 novembre 2020

À compter du 6 novembre, les deux ascenseurs reliant la ligne verte à la station Berri-UQAM seront mis en service, après deux ans de travaux.


Entamés en août 2018, les travaux de 28 M$ ont également permis :

  • de réaliser la réfection d’une portion de la mezzanine;
  • d’installer de nouveaux finis muraux;
  • de poursuivre l’intégration de la nouvelle signalétique;
  • de réaménager les équipements de vente et perception;
  • de mettre à niveau le système d’éclairage;
  • de rénover les façades des commerces et les reconfigurer;
  • d’intégrer une Escale dans le corridor menant à la Place Dupuis, à l’instar de celui du corridor menant à la rue Saint-Denis;
  • de réaliser la réfection complète des deux trémies;
  • etc.

Bilan des travaux à ce jour

La première phase des travaux de réfection à la station Berri-UQAM, qui se sont échelonnés de de 2010 à 2017 au coût de 87 M$, ont permis, principalement, de rénover les édicules Berri, Place Dupuis, Sainte-Catherine et Saint-Denis ainsi que les aires de circulation, une portion de la mezzanine et les quais des lignes verte, orange et jaune.

Les travaux doivent principalement s’effectuer de nuit, sur une période d’à peine 2h30, afin de limiter la nuisance au service, ce qui explique les délais de réalisation, d’autant plus que la station comporte un total de huit niveaux. De plus, la station Berri-UQAM accueille 12,6 millions d’entrants par année, ce qui en fait la station la plus achalandée du réseau.

Berri-UQAM en chiffres

  • Superficie de la station : 31 269 m2, soit plus de 5 terrains de football
  • Nombre d’employés STM qui travaillent à l’intérieur de la station : plus de 600
  • Nombre d’escaliers mécaniques : 28
  • Nombre d’ascenseurs : 5 publics et un non public
  • Nombre de marches d’escaliers : 625, soit plus du double du nombre de marches à l’Oratoire Saint-Joseph
  • Nombre de niveau : 6 + 2 niveaux consacrés aux chambres mécaniques
  • Nombre de quais : 6 en plus des voies de raccordement
  • Nombre d’édicules : 5
  • Profondeur du quai inférieur à une sortie : 27,4 mètres. Il n’y a que Charlevoix qui est plus profonde.
  • Nombre de commerces à l’intérieur de la station : 13

Source : http://www.stm.info/fr/presse/nouvelles/2020/station-berri-uqam–les-ascenseurs-reliant-la-ligne-verte-en-service

4. Profitez de la suspension de votre abonnement OPUS+ et des paiements s’y rattachant, tout en conservant vos privilèges

Infolettre, Exo réseau de transport métropolitain , 12 novembre 2020

Bonjour,

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) vous offre de bénéficier de la mesure vous permettant de suspendre vos paiements des titres de janvier, février et mars 2021, tout en conservant vos rabais et privilèges.

Pour bénéficier de cette offre, vous devez porter action entre le 26 novembre et le 10 décembre 2020 à 23h59, en vous rendant sur votre compte en ligne.

  1. Créez un compte en ligne si vous n’en avez pas.
  2. Rendez-vous dans Mon compte.
  3. Choisissez l’onglet Mes abonnements OPUS+.
  4. Cliquez sur le bouton Suspendre OPUS+.

Le 10 décembre 2020, vous obtiendrez une réponse à savoir si vous êtes admissible* ou non.

Si vous êtes admissible:

Le 11 décembre, le paiement de votre titre du mois de janvier ne devrait pas être prélevé. Toutefois, étant donné les délais de traitement des demandes, il se pourrait que ce paiement soit tout de même prélevé. Si c’est le cas, ne vous inquiétez pas, il vous sera automatiquement remboursé avant le prochain cycle de facturation.

Votre abonnement et les paiements qui y sont associés seront suspendus et vous conservez vos rabais et privilèges associés à votre abonnement.

Important:

Si vous souhaitez utiliser les transports collectifs pendant la durée de cette offre de suspension d’abonnement OPUS+ vous consentez à ne pas utiliser votre carte OPUS sur laquelle se trouve votre titre de transport annuel et à vous procurer un titre de transport valide sur une carte Solo ou sur une autre carte OPUS que celle qui comprend votre titre annuel OPUS+ ou OPUS+ entreprise.

Si vous recommencez à prendre le transport en commun AVANT le mois d’avril 2021, vous avez la possibilité de réactiver votre abonnement.

Vous devez le faire avant le 11 du mois au cours duquel vous souhaitez utiliser votre abonnement.

Par exemple: si vous souhaitez utiliser le transport collectif au mois de février, vous devez réactiver votre abonnement entre le 11 janvier et le 10 février 2021 inclusivement.

Important:

Vous ne pourrez pas suspendre à nouveau votre abonnement si vous décidez de le réactiver.

Merci de votre collaboration, et surtout, soyez prudents!

5. Montréal- Handicap: Portée par une cause plus grande que soi -Maude Massicotte

Article de Carole Côté publié le 4 novembre 2020 dans le Journal Métro

Maude Massicotte est la gagnante du conseil jeunesse de MTL pour son engagement communautaire.

«SVP, ne dites pas que je souffre d’un handicap, comme le disent souvent les journalistes… Car ce n’est pas vrai, je ne souffre pas», nous a demandé d’entrée de jeu Maude Massicotte lorsque Métro l’a jointe pour parler son engagement communautaire.

Maude Massicotte est atteinte de paralysie cérébrale et porte des appareils auditifs aux deux oreilles. Mais cela n’empêche pas cette jeune femme dynamique de se dévouer à la cause des personnes handicapées dans le but de briser leur isolement et sensibiliser la société à leurs défis.

Aujourd’hui, elle est agente de communication au ROSEPH, le Regroupement des organismes spécialisés en emploi pour personnes handicapées, en plus d’être coordonnatrice d’InterAidance, un service nouvellement mis en place par l’Institut national pour l’équité, l’égalité et l’inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI–PSH) afin de soutenir les gens dans le contexte de la COVID-19. Maude Massicotte est aussi formatrice chez Formation Altergo et siège à quatre conseils d’administration, ceux de l’organisme Ex æquo, de RSI Propulsion, de la Fondation MoonChild et de DéfPhys Sans Limite, organisme qu’elle a fondé il y a cinq ans qui organise des sorties et des activités sociales pour les personnes de 18 à 30 ans avec ou sans handicap physique.

Pourquoi cette cause vous tient-elle à cœur?
Parce que je suis moi-même en situation de handicap et je déplore qu’il n’existe pas de programmes ni d’allocations (financière) après qu’on ait atteint 18 ans. On est laissés à nous-mêmes, on nous laisse tomber… Et DéfPhys Sans Limite apporte un peu de réconfort. C’est une façon d’aider mes compatriotes et de sensibiliser la population à la réalité des personnes en situation d’handicap.

Êtes-vous parfois découragée devant tout ce qui reste à faire?
Non, je dirais qu’il y a eu beaucoup d’avancées et de projets. Il ne faut pas se boucher les yeux en matière d’accessibilité des bâtiments, des commerces et de l’urbanisme en général. Mais cela va au-delà de ça.
C’est une façon d’offrir des services de manière égalitaire pour tous. C’est beau d’avoir des commerces accessibles, mais si les employés ne sont pas sensibilisés [à nos enjeux], on n’est pas plus avancés. C’est aussi l’attitude [des employés] qui me répondent… Je vois et je sens que je suis la bienvenue ou pas.

«Il y a très peu de logements accessibles et il n’y a pas de banque centralisée pour ces logements.» – Maude Massicotte

Je vous donne 1 M$. Qu’en faites-vous?
Oh my god! J’investirais dans des logements accessibles pour les personnes en situation de handicap, que ce soit dans un logement communautaire ou autre, parce que la plupart des personnes ont besoin d’aide à domicile.

Quels sont vos projets d’avenir?
Déménager dans un logement plus adapté à mes besoins, ma réalité. Et voyager quand la situation va nous le permettre. J’aimerais aller en Italie.
De poursuivre mon travail en tant que porte-parole pour les jeunes adultes en situation de handicap, qui sont très peu représentés à l’heure actuelle.

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes inspirants.

Source :

https://journalmetro.com/carrieres/education/2564752/handicap-portee-par-une-cause-plus-grande-que-soi/

6. Nolu , enfin l’amour pour personnes handicapées

Article de Philippe Lépine publié le 3 novembre 2020 sur Huffpost Québec

Que vos limitations soient physiques ou mentales, vous pouvez trouver l’amour sur cette nouvelle application mobile.

Pourtant athlète et bel homme, Pierre Ouellet admet que les rencontres amoureuses sont difficiles à cause de ses limitations physiques. Il est paraplégique. Lorsque les femmes le voient en fauteuil roulant, elles seraient nombreuses à revirer de bord. Mais grâce, à la nouvelle application de rencontres Nolu – présentement en phase test – il a repris espoir de rencontrer l’amour.

Inclusive et spécialement conçue pour les personnes handicapées, Nolu ressemble beaucoup au populaire Tinder, à l’exception qu’on peut y afficher clairement son handicap et même chercher des célibataires selon leurs limitations. Elles sont d’ailleurs classées par catégories : respiration, surdité, élocution, mobilité, physique, mental ou autres.

«On n’a plus besoin de cacher notre handicap. C’est une barrière de stress de moins. Souvent, on doit le taire [sur les réseaux traditionnels, NDLR] afin d’avoir une chance avec les autres», affirme Pierre Ouellet.

Après plusieurs tergiversations sur Tinder, Match, Plenty of Fish et Badoo, il en était arrivé à la conclusion qu’il fallait absolument dissimuler virtuellement son fauteuil, quitte à l’imposer lors des premières rencontres, s’exposant souvent à des malaises.

«C’est un gros plus, plus, plus de pouvoir filtrer par handicap sur Nolu», ajoute-t-il en précisant préférer rencontrer des femmes qui ont des limitations qui ressemblent aux siennes afin qu’elles les comprennent et les acceptent davantage. «J’ai une vessie neurogène, par exemple. La nuit, je dois me lever trois fois ou j’ai des pertes nocturnes. Pour une personne normale [sans handicap, NDLR], ça peut être pesant à long terme.»

La version test de l’application a été lancée en septembre dernier sur Androïd uniquement. Elle est disponible en français et en anglais, au Canada et en France. On peut déjà s’y créer un profil – genré ou non -, faire une vidéo de présentation avec un module d’assistance, chercher d’autres célibataires – handicapés ou non – filtrés par géolocalisation et intérêts, voir nos compatibilités en zieutant les profils un à un, et clavarder avec eux. Près de 100 membres sont déjà inscrits.

Une version plus complète incluant la possibilité d’échanger par vidéoconférence et d’obtenir du mentorat de professionnels en relations de couple est en chantier. Pour l’achever, les fondateurs de Nolu ont besoin de plus de fonds, qu’ils comptent récolter via une campagne de sociofinancement Indiegogo.

«On demande 150 000$ et on vise un lancement officiel en mars 2021», indique la co-fondatrice de l’application, Catherine Dumas, experte du marché de la rencontre en ligne, ayant fait ses preuves avec AtmanCo et Québec rencontres, notamment.

«Il y a 1 Canadien sur 5 qui est handicapé. C’est un immense marché. Pourtant, le monde de la rencontre ne s’est pas penché sur eux. Pourquoi? Parce que c’est une clientèle très particulière, très hétéroclite et très diversifiée. Mais, c’est quelque chose que le milieu communautaire et les usagers attendent depuis des années. […] On s’est lancé le défi pour ouvrir les cloisons», affirme-t-elle.

Selon Mme Dumas et M. Ouellet, en dehors des centres de réhabilitation et des organisations communautaires, il était autrefois très ardu de trouver l’amour. L’avènement des réseaux sociaux a facilité certaines prises de contact, mais aussi vulnérabilisé une clientèle souffrant par exemple de troubles intellectuels, s’exposant aux trolls du Web.

Il existe aussi quelques agences de rencontres pour personnes handicapées au Québec, dont «Rencontre adaptée» ou «Rencontre handicap», mais Catherine Dumas voulait à tout prix rendre le processus plus accessible et inclusif.

«Une application, c’est la voie du futur, dit-elle. Tous les usagers handicapés ont aussi le droit d’avoir un outil top notch et user friendly à portée de main, qui répond à leurs besoins réels. Ils ont le droit à tout ce que le reste de la société a le droit, mais technologiquement adapté à eux.»

Source : https://quebec.huffingtonpost.ca/entry/application-rencontres-handicap-nolu_qc_5fa15f24c5b63dc9a5c0c2ed

7. Deux premiers feux sonores installés sur le boulevard La Salle à Baie-Comeau

Article de Charlotte Paquet publié le 22 octobre 2020sur le manic.ca

La Ville de Baie-Comeau a inauguré, jeudi, deux premiers feux sonores dans le secteur Marquette. Installés sur le boulevard La Salle à la hauteur des Galeries Baie-Comeau et de la rue Bégin, ils permettent aux personnes malvoyantes de traverser en toute sécurité vers le nord ou le sud.

L’Association des personnes avec difficultés visuelles de la Côte-Nord et ses membres, dont quelques-uns étaient sur place pour l’inauguration, se réjouissent évidemment de cet avancement. « Ça fait plusieurs années qu’on a des demandes à cet effet-là. C’est sûr que la sécurité de nos membres est en jeu quand ils essaient de traverser et qu’il n’y a aucun feu sonore », a souligné Sylvie Girard, coordonnatrice de l’organisme qui compte 80 membres, la plupart des résidents de la Manicouagan.

Le choix des emplacements est stratégique, en ce sens qu’il s’agit d’endroits empruntés régulièrement par des membres de l’association. Dans le secteur Mingan, trois feux sonores sont en place le long du boulevard Laflèche depuis quelques années déjà.

Cynthia McCluskey Vaillancourt fait partie des gens pour qui les nouveaux feux sonores feront une grande différence. « Je suis vraiment contente. Je reste en arrière dans le parc (de maisons mobiles) et j’utilise régulièrement ces deux lumières-là, puis je ne me sentais vraiment pas sécuritaire, maintenant je le suis. »

Elle a raconté que pour se rendre à ses rendez-vous en physiothérapie, elle devait auparavant prendre l’autobus, même si elle reste à deux minutes.

Également atteinte d’un problème de cécité, Caroline Harrisson avait également le sourire aux lèvres jeudi. Comme elle habite non loin du boulevard La Salle, elle pourra dorénavant traverser en toute sécurité pour se rendre aux Galeries Baie-Comeau en empruntant les deux nouveaux feux sonores, a-t-elle témoigné.

Promesse tenue

Dès le début de son mandat, le maire Yves Montigny dit avoir été interpellé par des citoyens au sujet de la nécessité d’améliorer la sécurité des personnes malvoyantes lors de la traversée du boulevard La Salle. D’ailleurs, lors d’un souper dans le noir organisé par l’association en février 2019, il s’était engagé à répondre à la demande.

« C’est un investissement qui est important, pas tant au niveau financement parce que c’est autour de 5 000 $ pour les deux avec l’installation, mais c’est un investissement vraiment important pour des personnes qui ont des limitations visuelles », a-t-il affirmé, en ajoutant que ça fera une grande différence dans la sécurité.

« On prévoit le faire dans d’autres intersections et on va y aller graduellement dans les années à venir », a-t-il promis, en assurant que le choix des emplacements s’effectuera en concertation avec l’association.

https://www.lemanic.ca/2020/10/22/deux-premiers-feux-sonores-installes-sur-le-boulevard-la-salle-a-baie-comeau/

8. Aide médicale à mourir- Des organismes de personnes handicapées s’opposent au projet

Article de Joan Bryden,Presse canadienne, publié le 11 novembre 2020 dans La Presse

(Ottawa) Le combat de deux Québécois handicapés pour pouvoir décider à quel moment leur souffrance sera devenue intolérable a persuadé le gouvernement fédéral de réécrire sa loi sur l’aide médicale à mourir. Mais ce sont précisément les groupes de défense des personnes handicapées qui s’opposent le plus farouchement aujourd’hui à la réforme proposée.

Avec son projet de loi C-7, le gouvernement fédéral tente de trouver un équilibre entre le droit individuel au libre arbitre et la nécessité de protéger les personnes vulnérables, qui pourraient sentir une pression pour demander l’aide médicale à mourir — directement ou indirectement, par les attitudes de la société ou le manque de services de soutien.

Le projet de loi rendrait plus facile pour les personnes dont la mort naturelle est « raisonnablement prévisible » de recevoir l’aide médicale à mourir. Mais pour ceux qui ne sont pas proches de cette « mort raisonnablement prévisible », la nouvelle loi imposerait des obstacles supplémentaires — ajoutés justement pour protéger les personnes vulnérables.

Ces garde-fous supplémentaires n’ont toutefois rien fait pour apaiser les défenseurs des personnes handicapées, qui croient que le projet de loi envoie le message que leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue.

« Notre plus grande crainte a toujours été que le fait d’avoir un handicap devienne une raison acceptable de suicide fourni par l’État », déclarait mardi Krista Carr, vice-présidente d’Inclusion Canada, au comité de la justice de la Chambre des communes. « Le projet de loi C-7 est notre pire cauchemar. »

Catherine Frazee, professeure émérite à l’École des études sur les handicaps de l’Université Ryerson, à Toronto, a fait valoir que le gouvernement permettait aux personnes handicapées de s’enlever la vie alors que l’État fait tout pour empêcher le suicide chez les autres Canadiens. « Pourquoi seulement nous ? Pourquoi seulement les personnes dont le corps est altéré, douloureux ou en déclin ? », a-t-elle demandé. « Pourquoi pas tous ceux qui vivent en dehors de la marge ? »

Roger Foley, un homme de 45 ans atteint d’une maladie neurodégénérative, hospitalisé, incapable de bouger ou de prendre soin de lui-même, a raconté comment on lui avait refusé des soins à domicile et quelles pressions il avait subies de la part du personnel hospitalier pour demander l’aide médicale à mourir. « Ma vie a été dévalorisée : j’ai été contraint à une mort assistée, à cause des abus, de la négligence, du manque de soins et des menaces », soutient-il. Il réclame d’ailleurs devant les tribunaux le droit à une « aide médicale à vivre ».

La vice-présidente d’Inclusion Canada a soutenu devant le comité des Communes que « toutes les organisations nationales de personnes handicapées s’opposent » au projet de loi C-7, mais que leurs voix « sont noyées par des gens qui ne vivent pas la marginalisation systémique, la pauvreté et le manque cruel de soutien et de circonstances de vie que vivent les personnes handicapées et qui les mènent dans des situations où on leur fait miroiter l’aide médicale à mourir — ou alors elles ont l’impression que c’est leur seule option ».

Pas d’unanimité

Mais si les organisations de défense des droits des personnes handicapées semblent unanimes pour s’opposer au projet de loi, les personnes qu’elles prétendent représenter, elles, ne sont pas toutes du même avis.

« Ces organismes ne peuvent pas représenter et parler pour toutes les personnes handicapées — en tout cas, vous savez, elles ne parlent pas pour moi », a affirmé en entrevue la sénatrice Chantal Petitclerc, athlète paralympique québécoise plusieurs fois médaillée. C’est Mme Petitclerc qui parraine le projet de loi C-7 au Sénat.

Ces organismes nationaux ne parlent pas non plus au nom de Nicole Gladu ou de Jean Truchon, les deux Montréalais qui ont contesté avec succès en Cour supérieure la disposition de la loi fédérale sur l’aide médicale à mourir qui limitait la procédure aux personnes dont la mort naturelle est « raisonnablement prévisible ».

Ni Mme Gladu ni M. Truchon ne se qualifiaient pour l’aide médicale à mourir à cause de ce critère de « mort raisonnablement prévisible ». La juge Christine Baudouin a invalidé l’automne dernier cette restriction, qui violait selon elle l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui prévoit que « chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne ».

La juge Baudouin a accordé au gouvernement fédéral six mois pour modifier sa loi, un délai prolongé ensuite jusqu’au 18 décembre. Entre-temps, elle a accordé une exemption à Mme Gladu et M. Truchon pour demander l’aide médicale à mourir immédiatement, ce que M. Truchon a fait en avril, pour éviter les affres de la pandémie.

Le gouvernement fédéral a choisi de ne pas faire appel de la décision et le projet de loi C-7 vise à mettre la loi en conformité avec le jugement Baudouin. Mme Petitclerc, qui siège en tant que membre du Groupe des sénateurs indépendants, s’était opposée en 2016 à la loi originale parce qu’elle excluait les personnes souffrant de manière intolérable de conditions invalidantes, mais qui n’étaient pas proches de la mort. Elle parlait à l’époque d’« une ligne extrêmement mince entre la protection des personnes vulnérables et notre condescendance ».

Elle croit aujourd’hui que le gouvernement a trouvé un meilleur équilibre dans le projet de loi C-7. Mme Petitclerc soutient que pour quiconque n’est pas près de la mort, le projet de loi ajouterait un certain nombre de garanties. Cela comprend l’exigence que les demandeurs soient informés de tous les moyens disponibles pour soulager leurs souffrances, y compris les services de conseil, de santé mentale et de soutien aux personnes handicapées, les services communautaires et les soins palliatifs, et qu’ils se voient offrir des consultations avec des professionnels qui fournissent ces services.

De plus, l’un des deux médecins qui évaluent l’admissibilité doit avoir une expertise dans l’état de santé de la personne. Les deux médecins doivent aussi convenir que la personne a sérieusement envisagé d’autres moyens pour soulager sa souffrance. « Je pense que cela offre une protection et des garanties, sans être condescendant », estime Mme Petitclerc.

Steven Fletcher, ancien député et ministre fédéral conservateur, croit même que les nouvelles garanties et les discours sur la protection des personnes vulnérables sont « insultants » et « condescendants ». M. Fletcher, devenu tétraplégique à l’âge de 23 ans après un accident de voiture, estime que les personnes handicapées devraient avoir le droit comme les autres, selon les mêmes règles, de décider à quel moment leur souffrance devient intolérable. Il croit aussi que personne, même les groupes de défense des droits des personnes handicapées, ne peut décider pour quelqu’un d’autre de ce qui est tolérable

Source : https://www.lapresse.ca/actualites/2020-11-11/aide-medicale-a-mourir/des-organismes-de-personnes-handicapees-s-opposent-au-projet.php

9. Des personnes handicapées offensées par le film Sacrées sorcières

Article publié le 4 novembre 2020 sur Ici Radio-Canada

Depuis sa sortie, le 22 octobre dernier sur la plateforme HBO Max, le film Sacrées sorcières (The Witches), qui met en vedette Anne Hathaway, est accusé de contribuer à stigmatiser les personnes handicapées. Le studio Warner Bros s’est excusé auprès des personnes que son film a heurtées.

Dans cette adaptation du roman du même nom de Roald Dahl, à qui on doit Charlie et la chocolaterie, Anne Hathaway incarne une méchante sorcière dont les mains ne comportent que trois doigts.

Les gens qui présentent une malformation génétique appelée ectrodactylie ont des mains de ce type.

Un mauvais message envoyé au public

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes ont souligné le fait que représenter des personnages de méchants ou de méchantes avec des malformations peut alimenter l’idée que le handicap est anormal ou qu’il fait peur.

Sur son compte Twitter, l’organisation des Jeux paralympiques a écrit que la différence au niveau des membres n’était pas quelque chose d’effrayantLes différences devraient être célébrées et le handicap doit être normalisé, a-t-elle ajouté.

La manière dont les mains de sorcière sont représentées dans Sacrées sorcières est d’autant plus critiquée que, dans le livre de Roald Dahl, ces mains sont décrites comme possédant des griffes rappelant celles des chats.

Selon Warner Bros, le studio a été profondément triste d’apprendre que sa représentation de personnages fictifs dans Sacrées sorcières ait pu causer de la peine aux personnes handicapées.

Réalisé par Robert Zemeckis, Sacrées sorcières raconte l’histoire d’un petit garçon qui tombe sur un rassemblement de sorcières dans un hôtel dans lequel il séjourne avec sa grand-mère. Ce film met également en vedette Octavia Spencer et Chris Rock.

Source :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1747130/film-the-witches-personnes-handicapees-offensees

10. États-Unis- Les personnes handicapées, une main-d’œuvre inexploitée

Éditorial de Mike Hess, Directeur exécutif, Blind Institute of Technology publié le 10 novembre 2020 sur ilo.org

Nous devons modifier notre regard et investir dans les personnes handicapées, d’après Mike Hess, Directeur exécutif et fondateur du Blind Institute of Technology (BIT) aux Etats-Unis.

Nous sommes vraiment la plus grande ressource inexploitée de la planète. En fait, lorsque je parle des personnes handicapées, je préfère les termes de «personnes prêtes à travailler en entreprise».

Pour moi, tout commence par un changement de regard de la part des employeurs potentiels. C’est ce que j’essaie de faire avec mon organisation, le Blind Institute of Technology (l’Institut de technologie pour les aveugles), dont l’objectif est de réduire le taux de chômage élevé des professionnels de l’informatique et des technologies de l’information qui sont aveugles ou malvoyants.

Je suis officiellement aveugle depuis mon entrée à l’école. Je dois beaucoup à ma mère. Au lieu de me mettre dans une école pour aveugles, elle voulait absolument que je reste dans le système scolaire public. À l’époque, j’ai appris à utiliser les technologies disponibles pour les malvoyants, à marcher avec une canne et à lire le braille.

Le fait d’être aveugle ne m’empêchait pas d’avoir une vie bien remplie. La perte de la vision est un inconvénient pour moi, c’est tout. Immédiatement après l’université, j’ai épousé ma femme, Nathalie, adopté deux filles, et mon fils Maddox s’est ajouté à la famille. J’ai fait de la compétition en arts martiaux, je fais du ski et du ski nautique, et de l’alpinisme.

Après 20 ans de carrière dans le secteur des technologies, je suis la preuve vivante que la cécité n’est pas le handicap qu’on imagine. J’espère maintenant trouver un emploi à des centaines de personnes par an dans les entreprises du classement Fortune 500. Cela se fera grâce à la technologie. Les personnes handicapées sont des candidats parfaits pour les emplois de bureau. La technologie est maintenant tellement accessible; c’est une interface fluide.

Ces cinq dernières années, le Blind Institute of Technology a trouvé un emploi à plus de 100 personnes handicapées dans le pays. Mon travail consiste à me déplacer, frapper aux portes et montrer aux employeurs à quel point il est facile d’intégrer sans aucun problème les personnes handicapées, qui font augmenter le bénéfice net et apportent à la culture de l’entreprise.

La technologie permet de persuader les employeurs. Certains aveugles peuvent écouter leur lecteur d’écran à la vitesse de 300 mots par minute. C’est plus rapide que les données qu’une personne voyante peut lire sur son écran.

La technologie, c’est le moyen, mais la vraie raison d’embaucher, c’est la qualité des travailleurs. On n’embauche pas une personne handicapée pour se donner bonne conscience. On l’engage parce qu’elle va travailler deux fois plus dur et qu’elle ne va pas changer d’emploi du jour au lendemain. On l’embauche parce qu’elle va bien faire son boulot. C’est aussi une stratégie gagnant-gagnant pour les grandes entreprises qui ont généralement du mal à respecter les objectifs en matière de diversité.

J’appelle mon plan «l’initiative à un milliard de dollars»: une personne aveugle recevra tout au long de sa vie professionnelle environ un million de dollars d’aides publiques, qui se composent de l’allocation de la sécurité sociale pour les personnes handicapées, des bons pour l’alimentation, un logement, environ un million de dollars. Si nous sortons mille personnes handicapées de ce système, on permet à l’assistance publique d’économiser un milliard de dollars, et l’on crée près de 100 millions de revenus par an grâce à l’emploi.

Mon ambition est maintenant d’apporter cette approche aux pays en développement pour autonomiser les personnes handicapées, souvent piégées dans la pauvreté à cause du manque d’emploi et de l’absence de services sociaux, afin de leur permettre de déployer tout leur potentiel.

Source :https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_760378/lang–fr/index.htm

11. Nous pouvons entendre les gestes, même au téléphone

Article de Daniela Gschweng publié le 9 novembre 2020 sur heidi.news

Au téléphone, on peut parfaitement se tapoter la tempe de l’index en pleine discussion quand notre interlocuteur déraille, car il ne nous voit pas, n’est-ce pas? Pas si sûr. Car nous pouvons «entendre» les gestes, même si nous ne les voyons pas.

Pourquoi c’est nouveau. Selon des chercheurs des Pays-Bas et des Etats-Unis, qui ont publié une étude dans la revue Pnas, les gestes se transmettent aussi par la voix. Les chercheurs ont demandé aux personnes testées de ne rien changer à leur intonation, tout en bougeant leur poignet ou leur bras. Les auditeurs, qui n’ont entendu qu’un enregistrement du son, ont pu reproduire ces gestes avec une étonnante facilité. Notre voix trahirait-elle nos mouvements?

L’étude. L’équipe menée par le néerlandais Wim Pouw a travaillé sur un rapport geste-langue simplifié: les six personnes testées devaient prononcer un «A» constant, puis déplacer leur bras ou leur poignet à une vitesse donnée, comme si elles marquaient le rythme avec une baguette, et ce, à trois vitesses différentes. Aucun métronome n’était utilisé.

Dans un second temps, 30 auditeurs ont été invités à imiter les gestes en écoutant simplement le son produit. Le succès a été frappant. En effet, les auditeurs ne sont pas contentés de reproduire le mouvement, ils l’ont synchronisé: ils ont battu le même rythme. Cependant, les mouvements des bras étaient imités plus précisément que ceux des poignets.

Le cas des personnes aveugles 

Il en est de même pour les personnes malvoyantes interrogées par Higgs. Josef Camenzind, de l’Association suisse pour les aveugles et les malvoyants, affirme entendre quand quelqu’un gesticule. «C’est comme lorsque je pense à une image de la nature quand j’entends le chant des oiseaux», dit-il. La chanteuse d’opéra Christina Lang, presque entièrement aveugle le confirme:

«Quand une personne parle, on peut savoir si elle fait un geste par les variations de sa voix.»

La richesse du langage

Notre langage parlé recèle donc des informations cachées sur nos plus petits mouvements. Les modifications de la voix seraient dues au fait que les gestes entraînent des mouvements inconscients dans les muscles responsables de la parole et de la respiration, supposent les chercheurs de l’étude. Cependant, ce n’est pas encore la preuve que des gestes plus complexes peuvent aussi être transmis.

Les personnes déficientes visuelles peuvent non seulement entendre les gestes, mais aussi les utiliser. Même les personnes aveugles de naissance, qui n’ont jamais pu voir de gestes, s’en servent pour communiquer. Et cela, même si leur auditeur est aveugle lui aussi. Une partie de notre gestuelle est donc probablement innée.

Le monde des gestes

La façon dont une personne utilise les gestes est également liée à sa langue maternelle. Les personnes de langue maternelle anglaise et turque ont des gestuelles différentes, comme l’a découvert en 2009 la psychologue Susan Goldin-Meadow, de l’université de Chicago. Mais peu importe qu’il s’agisse de gestes amples et expansifs ou de mouvements plus subtils de la main: parler sans gestes nous est difficile. Le résultat semble contre nature, plat et sans expression.

En outre, les gestes jouent également un rôle dans l’apprentissage du langage: les enfants qui utilisent davantage de gestes auront plus tard un vocabulaire plus étendu, comme l’a également mis en lumière Susan Goldin-Meadow.

Les gestes ne sont pourtant pas l’équivalent une parole par d’autres moyens: ils sont trop complexes et trop différenciés. Il y a des gestes que tout le monde comprend, comme «manger», les gestes de désignation, comme «là-bas», des gestes symboliques («téléphone»), des gestes qui accompagnent la parole et enfin, toute une série de gestes ont une signification différente en fonction des cultures. Les gestes les plus couramment utilisés représentent des actions que nous avons d’abord dû apprendre, par exemple «déverrouiller».

L’origine des gestes 

Depuis 20 ans, la neurologue Hedda Lausberg cherche à savoir comment naissent les gestes. Elle travaille avec des personnes qui ont subi des lésions cérébrales ou chez qui la connexion entre les hémisphères cérébraux a été interrompue chirurgicalement. Cette professeure de l’Université allemande du sport de Cologne s’intéresse à la répartition des tâches dans le cerveau:

  • La parole et la motricité, en simplifiant, prennent naissance dans l’hémisphère gauche du cerveau, qui accomplit principalement des tâches abstraites.
  • L’hémisphère droit du cerveau, en revanche, est muet. Il et responsable des images et des symboles.
  • Mais il existe des chevauchements pour les données qui sont à la fois abstraites et picturales, comme les problèmes de géométrie.
  • Pour rendre le tout encore plus compliqué: les mouvements sont contrôlés dans la direction opposée chez la plupart des gens. Le côté gauche du cerveau contrôle la main droite et vice versa.
  • Enfin la communication entre les zones du cerveau assure la cohérence de l’ensemble.

Hedda Lausberg a découvert que les gestes naissent principalement dans l’hémisphère droit, l’hémisphère muet du cerveau. En d’autres termes, dans un endroit différent de celui où l’on parle.

«Les gestes sont principalement associés aux processus non linguistiques de l’hémisphère droit. Les gestes sont, entre autre, issus des images mentales.»

Ils sont donc différents des mots et expriment probablement d’autres aspects d’un ressenti. Par conséquent, ils peuvent s’écarter d’un énoncé purement linguistique, dit Hedda Lausberg. Et cela même au téléphone.

L’étude à la loupe Acoustic information about upper limb movement in voicing

Source :https://www.heidi.news/sciences/nous-pouvons-entendre-des-gestes-meme-au-telephone

12. France-“Mêlez-vous de ceux qui ne vous regardent pas !”

Article de Cassandre Rogeret publié le 9 novembre 2020 par Handicap.fr

“Mêlez-vous de ceux qui ne vous regardent pas !” Avec ce slogan éloquent, la campagne de sensibilisation de l’Unadev incite le grand public à s’ouvrir à la différence et à porter un nouveau regard sur le handicap visuel. Lumière sur cette initiative

Haut du formulaireBas du formulaireL’Union nationale des aveugles et déficients visuels mise sur une campagne pour sensibiliser le grand public à un handicap invisible. Outre la diffusion sur les réseaux sociaux, quatre portraits en noir et blanc sont placardés dans le métro parisien depuis le 9 novembre puis dans les rues des villes où l’Unadev possède un centre régional le 11 novembre (Lille, Paris, Lyon, Marseille, Perpignan, Toulouse, Pau et Bordeaux) -. Objectif ? Porter un regard nouveau et bienveillant sur les personnes non et malvoyantes.

S’ouvrir à la différence

Deux femmes et deux hommes mettent à nu leur handicap et dévoilent la beauté de leur regard… différent. Cette affiche entend ainsi « encourager les voyants à oser aller vers les personnes déficientes visuelles, à se présenter et à leur proposer leur aide ». Leitmotiv ? « Bien souvent, les voyants, de peur de mal faire et par méconnaissance du handicap visuel, ne s’y aventurent pas », constate l’association. « N’ayons plus peur les uns des autres », exhorte-t-elle. Cette campagne vise aussi à inviter le grand public à faire des dons car c’est grâce à la générosité des donateurs que l’association peut proposer ses services et contribuer à l’épanouissement des personnes en situation de handicap visuel. « Ouvrons-nous à la différence pour que chacun trouve sa place », conclut l’Unadev.

Prêt à voir le handicap d’un autre œil ?

Source : https://informations.handicap.fr/a-aveugle-melez-vous-ceux-qui-vous-regardent-pas-13375.php

13. Un jeune non-voyant thaïlandais amoureux de la langue vietnamienne

Article publié le 8 novembre 2020 sur vietnamplus.vn

Hanoï -Vietnam- – Venu du Nord-Est de la Thaïlande, Apichit Mingwongtham, appelé également Aun, est tombé follement amoureux du vietnamien dès son plus jeune âge. Bien que non-voyant, il est parti vivre au Vietnam pour en apprendre la langue. Une histoire fabuleuse qu’il nous raconte.

Lorsqu’il n’était encore qu’un petit garçon, Aun vivait au Nord-Est de la Thaïlande, près de la frontière avec le Laos. De chez lui, on pouvait parfois capter sur les ondes des chaînes de radio vietnamiennes. En écoutant attentivement ces chaînes aux sons intrigants, Aun a alors demandé à sa mère : “C’est quelle langue, maman ?”, ce à quoi sa mère lui a répondu : “C’est du vietnamien, chéri”. Et l’enfant de continuer à s’interroger : “Où c’est, ça, le Vietnam ?”. Commençait alors chez le jeune garçon une passion pour ce pays que sa mère lui disait être “à côté du Laos”.

Ces sons à la radio et les réponses de sa mère sont depuis restés gravés dans la tête du petit garçon. Dans son village près du Laos, il s’amusait à écouter la radio vietnamienne et à en imiter les présentateurs, sans toutefois comprendre ce qu’ils disaient. Mais il comprenait déjà qu’il aimait cette langue.

À l’âge de 12 ans, Aun part à Bangkok pour suivre des cours dans une école réservée aux élèves non-voyants. Dès lors, il ne pouvait plus écouter les chaînes de radio vietnamiennes de sa plus jeune enfance. Poursuivant sa scolarité, Aun est devenu étudiant à la Faculté de droit de l’université Thammasat. Mais il n’oubliait pas son rêve de découvrir un jour le Vietnam.

Malgré les inquiétudes de ses proches de le voir voyager dans un pays étranger, le jeune handicapé est parvenu à convaincre son petit frère, sa petite sœur et ses amis pour partir visiter le Vietnam.

Le vietnamien, source d’inspiration

“Même si mon niveau de vietnamien à l’époque était proche de zéro, j’ai quand même pu apprécier l’ áo dài et le chapeau conique. J’ai aussi pu apercevoir toute la richesse de la culture du Vietnam et deviner les sourires sur les visages des Vietnamiens partout où j’allais. Après ce premier voyage, je voulais y retourner à tout prix”, partage-t-il.

Aun s’est alors mis à apprendre le vietnamien en autodidacte sur Internet et à faire connaissance avec des Vietnamiens. “Le vietnamien était une langue que je trouvais intéressante au fur et à mesure que je la découvrais. Avec ses tons, la langue sonnait comme une mélodie que je voulais apprendre et comprendre, au lieu de seulement imiter ce que j’entendais”, fait-il savoir.

En 2013, il opère alors l’un des virages les plus importants de sa vie lorsqu’il quitte son travail en Thaïlande et part s’installer au Vietnam pour apprendre plus sérieusement le vietnamien.

Il est accueilli, son premier jour au Vietnam à l’aéroport de Tân Son Nhât à Hô Chi Minh-Ville, par les amis avec qui il correspondait sur Internet. Ceux-ci l’ont ensuite aidé à trouver un logement puis à s’inscrire à des cours de langue. En bonne compagnie, Aun visita alors Hô Chi Minh-Ville, apprit à la connaître puis à la reconnaître et put dès lors se promener tout seul dans les nombreuses ruelles de la mégapole du Sud.

Donner des cours de thaï au Vietnam

Après avoir réussi des examens de vietnamien et académiques, Aun est devenu étudiant de l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville.  L’apprentissage d’une langue étrangère n’est jamais facile, surtout pour une personne handicapée comme le jeune Thaïlandais.

“Comme je suis non-voyant, je ne peux pas lire comme les autres. Mes amis m’aidaient à taper les manuels, puis les faire imprimer en braille. Même s’ils étaient occupés, ils s’efforçaient de terminer avant la rentrée. Certains veillaient tard le soir pour m’apporter leur aide”, confie Aun.

En plus de ses livres en braille, l’étudiant apporte toujours un dictaphone pour enregistrer les cours.

“Ce que mes amis et mon entourage ont fait et font pour moi, je ne l’oublierai jamais. Je leur suis redevable d’une dette énorme que je ne serai jamais capable de rembourser. Les Vietnamiens sont hospitaliers, honnêtes et ne m’ont jamais discriminé. Mon amour et mes connaissances pour le pays et sa culture grandissent et s’enrichissent de jour en jour”, indique Aun.

Afin de prendre en charge sa vie au Vietnam, Aun donne des cours de thaï. Au départ, il enseignait sur Internet en cachant sa cécité. “J’avais peur qu’on ne croie pas en mes capacités d’enseignement”, avoue-t-il. Mais en réalité, une fois son handicap connu par les étudiants, de nouveaux apprenants ont désiré de s’inscrire à ses cours. Il s’est alors mis à enseigner aussi en présentiel. Chacune de ses classes comprend moins de dix apprenants qui l’aident parfois à s’asseoir ou à trouver craies et fournitures. “Je sais qu’en suivant mes cours, on accepte parfois des choses qui peuvent être inconfortables par rapport aux cours normaux. Mais ce que je fais le mieux, c’est de transmettre l’inspiration à mes apprenants”.

Aun ne sait toujours pas pourquoi il aime le vietnamien, mais son énergie qui lui a permis de s’implanter au Vietnam et d’en apprendre plus sur le pays est une source d’inspiration pour tous ses proches et les personnes qu’il rencontre.

Source : https://fr.vietnamplus.vn/un-jeune-nonvoyant-thailandais-amoureux-de-la-langue-vietnamienne/151329.vnp