Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Écho du RAAMM pour la période du 13 au 18 octobre

13 octobre 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 13 au 18 octobre 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Participez à la campagne de cartes postales pour le ministre de la Santé

Bonjour à toutes et à tous!

Cet automne, le Collectif des organismes pour la défense des droits des personnes en situation de handicap (CODDPSH), dont est membre le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), invite ses membres et militants à envoyer une carte postale au ministre de la Santé et des Services sociaux, Monsieur Christian Dubé.

Cette carte postale a pour objectif de faire pression sur le gouvernement provincial afin que certains problèmes vécus par les personnes en situation de handicap soient corrigés.

Si vous souhaitez participer, voici comment procéder :

En ligne sur le site Web du RAAMM

Vous pouvez remplir une carte postale virtuelle accessible sur le site Web du RAAMM au : https://raamm.ekloweb.com/campagne-revendications-coddpsh/

La carte virtuelle sera envoyée directement au ministre de la Santé, de même qu’en copie conforme au CODDPSH et au RAAMM.

Par téléphone auprès du RAAMM

Communiquez avec madame Céline Lemaire au 514-277-4401, poste 111. Mme Lemaire se chargera de remplir une carte virtuelle pour vous.

Merci pour votre participation et n’hésitez pas à partager cette invitation!

Première diffusion : 7 octobre 2020

2. Consultation du RAAQ – Accessibilité de l’application Alerte COVID

Avec le lancement de l’application Alerte COVID au Québec, nous souhaitons avoir l’opinion des personnes ayant une limitation visuelle sur l’accessibilité et l’utilisabilité de cette application. Vous trouverez donc, sur notre site Web, une courte consultation qui nous permettra de se faire une idée sur cette application.

Voici le lien de cette consultation: https://raaq.qc.ca/covid-19/application-alerte-covid/

Merci de remplir ce sondage d’ici le 31 octobre 2020.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin d’informations supplémentaires, et n’hésitez pas à faire circuler dans vos réseaux! Bonne journée!

L’équipe du RAAQ

Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)

3958 rue Dandurand, Montréal (QC), H1X 1P7

Téléphone : 514 849-2018

Téléphone sans frais : 1-800 363-0389

Courriel : [email protected]

Site Web: http://raaq.qc.ca/

Page Facebook : https://www.facebook.com/raaqqc/

7 octobre 2020

3. Paiement unique aux personnes en situation de handicap

Le RAAQ est heureux de vous informer qu’une date est finalement tombée pour le paiement unique aux personnes en situation de handicap en provenance du gouvernement fédéral. Ce montant, pouvant aller jusqu’à 600$, commencera à être reçu par les personnes y ayant droit à partir du 30 octobre 2020. Ce montant sera émis automatique si :

  • vous avez un Certificat pour le crédit d’impôt pour personnes handicapées (CIPH) valide;

  • vous êtes admissibles et vous avez fait la demande de CIPH avant le 25 septembre 2020;

  • vous êtes bénéficiaire, en date du 1er juillet 2020, de :

    • prestation d’invalidité du Régime de pensions du Canada;

    • rente d’invalidité du Régime de rentes du Québec;

    • l’une des mesures de soutien pour invalidité offertes par Anciens Combattants. Canada (ACC) :

      • pension d’invalidité;

      • indemnité d’invalidité;

      • indemnité pour douleur et souffrance;

      • indemnité pour blessure grave;

      • Programme de services de réadaptation et d’assistance professionnelle;

      • prestations de remplacement du revenu;

      • Allocation de soutien du revenu des Forces canadiennes.

Pour plus d’information : https://www.canada.ca/fr/services/prestations/covid-19-prestations-urgence/paiement-unique-personnes-handicapees.html?fbclid=IwAR0CrFw-y0qbPyWkSQpVQg8ZTLJ52hZc9MkRx3j_csfcvgDdoAiBOl9JyQk

RAAQ, 6 octobre 2020

Source: https://raaq.qc.ca/covid-19/paiement-unique-aux-personnes-en-situation-de-handicap/

4. Programme de bourses 2020 Institut Nazareth et Louis-Braille

Pour encourager les étudiants ayant une cécité partielle ou totale, la Fondation est heureuse d’ouvrir l’appel de candidatures pour son programme de bourses 2020.

Le comité d’attribution des bourses se réunira au mois de novembre et l’analyse des candidatures permettra de déterminer le nombre de bourses qui seront octroyées pour chaque catégorie. Le jury privilégiera les candidats n’ayant jamais reçu de bourse de la Fondation de l’Institut Nazareth et Louis-Braille.

Catégorie de bourses :

Formation professionnelle ou éducation aux adultes

Collégiale

Universitaire, premier cycle

Universitaire, 2e et 3e cycle

Appel de candidatures : 1er octobre au 31 octobre 2020

Analyse des demandes : Novembre 2020

Annonce des lauréats : Novembre 2020

Critère de sélection pour les bourses d’études

Avoir la citoyenneté canadienne ou le statut de résident permanent;

Avoir un diagnostic précis relatif à une pathologie oculaire et des incapacités significatives et persistantes causant un impact sur la réalisation de ses habitudes de vie;

Être un résident de Montréal, Laval ou de la Montérégie;

Être un usager de l’INLB;

Être engagé en octobre 2020 dans un programme d’étude;

Faire preuve de persévérance scolaire;

Exprimer un besoin financier.

Pour information : 450 463-4610 poste 229

Dans ce document, le genre masculin est utilisé dans le seul but de ne pas alourdir le texte.

Formulaire d’inscription : https://extranet.inlb.qc.ca/wp-content/uploads/2020/10/Formulaire-bourses-INLB-2020-Version-accessible.pdf

5. Communiqué de l’AUTAL – La refonte tarifaire : un projet accessible à tous ?

Longueuil, le 7 octobre 2020. – L’Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL) est fière de vous présenter le mémoire qu’elle a rédigé dans le cadre de la consultation publique menée par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), concernant le projet de refonte tarifaire.

Le 3 septembre 2020, l’Autorité régionale de transport métropolitain

(ARTM) a déposé son projet de refonte tarifaire afin d’harmoniser les tarifs sur l’ensemble du territoire de la région métropolitaine de Montréal. Ce projet permettra de réduire le nombre de grilles tarifaires déjà existantes et d’introduire une tarification unique incluant tous les modes de transport, dépendamment du nombre de zones à franchir.

Après avoir pris connaissance et analysé le document de consultation proposé par l’ARTM, nous avons eu le devoir de prendre position à l’égard de ce projet puisque nous y avons relevé des inégalités. L’AUTAL a pour mission de promouvoir les intérêts et de défendre les droits des usagers ayant des limitations fonctionnelles, utilisant le service du transport adapté et collectif offert par le Réseau de transport de Longueuil (RTL), en conséquence, il est de notre devoir de réagir à ce projet.

Ce mémoire s’articule autour de nos préoccupations et inquiétudes en matière d’harmonisation de la tarification, la tarification sociale et l’accessibilité aux nouvelles technologies.

Harmonisation et simplification de la tarification

L’AUTAL constate que les usagers de l’agglomération de Longueuil seront pénalisés par rapport aux usagers de l’agglomération de Montréal concernant la tarification proposée par l’ARTM.

Les utilisateurs de l’agglomération de Longueuil qui devront maintenant débourser 144 $ au lieu de 100 $ pour se rendre à Montréal auront accès, avec ce titre, à tous les modes de transport sur le territoire de l’agglomération de Longueuil et de Montréal, soit les autobus, le métro, les trains de banlieue, le REM et le transport adapté. Mais selon nous, l’ARTM n’a pas pensé aux personnes qui n’ont pas besoin de tous ces modes de transport, entre autres les utilisateurs du transport adapté.

Pourquoi ces personnes devraient débourser un montant supérieur pour de services qu’ils n’utilisent pas en temps normal ?

Nous relevons aussi que les usagers de l’agglomération de Longueuil devront payer 10 $ de plus que ceux du territoire de l’agglomération de Montréal, pour moins de service. Selon nous, cette inégalité doit vraisemblablement être corrigée, par l’implantation d’une tarification identique pour chacune des zones ou, à tout le moins, plus équitable.

Tarification sociale

En matière de tarification sociale, nous sommes d’avis que l’ARTM devrait mettre en place une tarification sociale pour les personnes à faible revenu afin qu’ils puissent profiter d’une tarification réduite.

Les personnes vivant sous le seuil de la pauvreté ne devraient pas avoir à choisir entre utiliser le transport collectif ou répondre à leurs besoins de base.

Pour le moment, seulement les jeunes, les étudiants et les aînés profitent d’une tarification réduite. Nous réclamons une tarification réduite pour toutes les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles, au même titre que les étudiants ou les aînés.

Accessibilité des nouvelles technologies

L’AUTAL a aussi des préoccupations par rapport à l’accessibilité des nouvelles fonctionnalités technologiques que l’ARTM veut implanter. Il s’agit de la possibilité de payer son droit de passage au moyen d’une carte de crédit directement à l’intérieur d’un autobus ou au métro, de la création d’un compte de mobilité qui permet aux utilisateurs de consulter les services de transport qu’ils utilisent ainsi que de payer leur facturation et finalement, de la création d’une centrale de mobilité qui permet d’être informés en temps réel des services offerts.

Les nouvelles fonctionnalités technologiques doivent pouvoir être utilisées par toute la population, incluant les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles.

De plus, un fait à noter est que la plateforme de consultation publique avait des lacunes en matière d’accessibilité. Nous leur recommandons d’ajuster leur site internet afin que celui-ci devienne accessible à tous.

Nous avons soumis plusieurs recommandations à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) afin de corriger les situations problématiques que nous avons décrites tout au long de notre mémoire.

Nous espérons et souhaitons ardemment que l’ARTM prenne en considération nos propositions afin que ce projet de refonte tarifaire puisse être accessible à tous autant en matière d’égalité tarifaire et d’accessibilité financière et technologique.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour lire le mémoire en intégralité, veuillez communiquer avec madame Julie Surprenant, adjointe administrative, par téléphone au 450 646-2224 poste 2, ou par courriel à [email protected].

Source :

Martin Morin

Directeur général

Association des usagers du transport adapté de Longueuil 150, rue Grant, bureau 118 Longueuil (Québec) J4H 3H6

Téléphone : 450 646-2224

Courriel : [email protected]

6. Communiqué STM : Limitation auditive et communication avec le personnel de la STM

1 octobre 2020 – Le port du masque est obligatoire pour tous les clients et certains employés. Bien que cette loi vise à tous nous protéger, elle peut également être une barrière à la communication, surtout pour les clients ayant une limitation auditive. Si c’est votre cas, voici quelques conseils pour entrer en relation avec un membre du personnel de la STM :

  • Dans le métro, nous vous demandons de vous adresser à un agent de station. Dans sa loge, il n’a pas à porter un masque, vous pourrez ainsi lire sur ses lèvres. Notez que c’est également l’employé le mieux outillé pour répondre à un grand nombre de questions puisqu’il a accès à un ordinateur.

  • Du côté du réseau bus, vous pouvez vous adresser au chauffeur, lui aussi est derrière un panneau de protection, il n’est pas tenu de porter un masque.

  • Durant votre déplacement, si vous avez besoin de communiquer avec un employé, sachez qu’il est autorisé à retirer temporairement son masque pour échanger avec un client qui éprouve des difficultés à le comprendre. On vous demande simplement de signifier que vous n’êtes pas en mesure de communiquer. L’employé devra garder une distance de 2 mètres avec vous.

Prenez note que le masque avec fenêtre transparente n’est pas une solution puisqu’il ne répond malheureusement pas aux règles de sécurité de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Ces mêmes directives ont également été communiquées à nos employés.

Source : Reçu de la STM le 8 octobre 2020

7. Nous ne laisserons tomber personne

Texte de Centraide publié le 8 octobre 2020

Avec le passage du Grand Montréal en zone rouge, Centraide et le réseau communautaire resserrent le filet de sécurité autour des personnes vulnérables qui continueront de recevoir le soutien nécessaire pour traverser cette deuxième vague.

Main dans la main avec les organismes communautaires, Centraide est sur le terrain au quotidien afin de bien cerner les actions à entreprendre. Les cellules de crise se réactivent. Les organismes communautaires restent vigilants et maintiennent le cap sur les besoins les plus urgents.

Depuis le début de la pandémie, la connaissance et l’expertise de Centraide ont été mises à profit pour allouer plus de 24 M$, provenant de quatre fonds d’urgence, aux organismes communautaires de Laval, de Montréal et de la Rive-Sud, un territoire qui compte la moitié des Québécois vivant en situation de pauvreté, une population durement touchée par la crise.

L’impact du Fonds d’urgence COVID-19
Quand solidarité, expertise et agilité se rencontrent

Dès les premiers jours du confinement, Centraide a créé le Fonds d’urgence COVID-19 pour aider les organismes communautaires à mettre en place des mesures exceptionnelles pour venir en aide à la population isolée et vulnérable que la crise sanitaire affectait durement.

On devait s’assurer que les gens mangent et qu’ils soient en sécurité physique et psychologique.

Plus de 7,2 M$ ont été investis au cours des mois d’avril et de mai. Les organismes communautaires rendent maintenant compte de l’énorme travail qui a été accompli.

Voici quelques faits saillants :

37,503 familles rejointe

205,178 livraisons de denrées alimentaires (paniers ou repas)

277,464 personnes ayant reçu un soutien d’urgence

217,900 appels d’amitié ou rencontre de soutien ( virtuelle ou en présentiel)

2,226,462 repas offerts

28,855 dons de matériel (ordinateurs produits d’hygiène, cartes d’achat prépayées)

SOURCE : https://centraide.emailicious.com/mailing/display/2274791/3f4be84fd74be0b565865ccc12b1ad59

8. Téléphonie sans fil: personnes handicapées et allophones victimes de pratiques douteuses

Un texte de Johanne David publié le 2 octobre 2020 par Protégez-Vous

Vous êtes satisfait de votre fournisseur de services de téléphonie sans fil? Les personnes handicapées et les allophones ne partagent pas nécessairement votre avis. C’est ce qui ressort d’une enquête du CRTC sur les pratiques de vente des entreprises de télécommunication.

Pour comprendre comment se déroule la vente des services mobiles sans fil et la façon dont les clients vivent cette expérience, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a fait appel à 422 clients mystères.

Ces clients mystères se présentaient comme de nouveaux clients et des clients existants. La vente se déroulait en magasin, par téléphone ou en ligne (clavardage) et visait les six plus grands fournisseurs au Canada: Bell, Rogers, TELUS, Sasktel, Freedom et Vidéotron.

Le CRTC voulait notamment savoir comment les services étaient vendus auprès des Canadiens plus vulnérables en raison d’un handicap, d’une barrière linguistique ou de l’âge.

20 % des gens se sentent victimes d’une vente trompeuse

Les résultats du Projet de client mystère indiquent que 1 client sur 5 a eu l’impression d’avoir fait face à des pratiques de vente trompeuses ou agressives. Il est question ici de se faire offrir des produits ou des services inappropriés, d’obtenir des informations peu claires, de se sentir obligé de souscrire à un produit ou à un service ou de ne pas avoir assez de temps pour prendre une décision éclairée.

Les clients ayant un handicap et les allophones seraient plus affectés par de telles pratiques, voire susceptibles de les subir – ce qui n’est pas le cas des personnes âgées qui s’estiment bien servies par les vendeurs.

Accessibilité en ligne et en personne

Parmi les clients mystères ayant un handicap, ce sont les personnes aveugles ou malvoyantes, ainsi que les clients sourds et aveugles qui ont le taux de satisfaction le plus faible, soit 64 % et 50 % respectivement.

Cela s’explique, notamment, par le fait que la plupart des compagnies n’ont que très peu de fonctionnalités de clavardage («chat») sur leur site web, voire aucun bouton ou icône de clavardage. Or, plusieurs clients aveugles ou malvoyants qui utilisent des outils d’assistance pour lire du texte sur le Web ont indiqué qu’en absence d’un tel bouton/icône, leur logiciel ne pouvait pas détecter le service de «chat» en ligne.

Pas simple non plus, lorsqu’on souffre de surdité, de se prévaloir (en boutique) du service d’un interprète en langage des signes, et ce, bien que ce service soit offert par plusieurs fournisseurs.

Vente sous pression

Selon l’étude, près de la moitié (44 %) des clients mystères ayant un handicap sont plus susceptibles de faire face à la persistance d’un vendeur lorsqu’ils déclinent une offre ou un produit.

Fait intéressant, les clientes mystères sont plus sujettes que les hommes à subir les pressions d’un vendeur lorsqu’elles refusent un produit.

Les vendeurs et les droits des consommateurs

Seuls 25 % des vendeurs ont indiqué aux clients mystères ayant un handicap qu’ils avaient droit à des rabais ou à des plans liés à l’accessibilité, et 15 % seulement ont mentionné que la période d’essai pour les clients avec handicap est de 30 jours (contre 15 jours pour les consommateurs sans handicap). Plus de la moitié (57 %) des clients sourds-aveugles n’ont pas eu d’explications relativement à leurs droits de consommateurs.

La barrière de la langue

Plus du tiers des clients mystères allophones ont indiqué que les vendeurs ne faisaient pas d’effort pour s’adapter à la barrière linguistique. Et 40 % estiment que le vendeur a minimisé leurs préoccupations, telles que les frais d’utilisation excédentaire, l’offre de services non nécessaires, les produits ou services comprenant des allocations supérieures ou inférieures au besoin réel exprimé. À peine plus de la moitié d’entre eux se sont vu proposer des conseils utiles répondant à leurs préoccupations.

L’énigme des aînés

Le CRTC veut poursuivre ses projets de client mystère et faire la lumière, entre autres choses, sur le fait que les clients plus âgés se sont dits généralement satisfaits à presque tous les égards.

Source : https://www.protegez-vous.ca/nouvelles/affaires-et-societe/telephonie-sans-fil-personnes-handicapees-et-allophones-victimes-de-pratiques-douteuses

9. Le protocole de triage de l’Ontario sème l’émoi chez les personnes handicapées

Article de Philippe de Montigny, publié le 3 octobre 2020 par Ici Radio-Canada Toronto

Le gouvernement de Doug Ford a développé en catimini un plan de gestion des lits de soins intensifs, alors que l’Ontario s’apprête à affronter une deuxième vague de COVID-19 qui pourrait être plus féroce que la première.

Le protocole de triage, mis au point au cours des derniers mois, permettrait aux hôpitaux ontariens de choisir les patients qui auraient droit à un respirateur en cas de pénurie.

Ce protocole comprend un indice de fragilité (clinical frailty scale, en anglais) qui s’appuie, entre autres, sur l’espérance de vie des patients, leur niveau d’indépendance et s’ils souffrent de maladies dégénératives.

Les patients dont l’espérance de vie est estimée à moins de six mois seraient écartés. Les autres sont classés en fonction d’une panoplie d’activités qu’ils peuvent entreprendre sans assistance – comme manger, s’habiller, marcher et se laver.

« Ce serait de graves violations des droits de la personne.»-David Lepofsky, président de l’Alliance AODA

« En gros, on décide qui vit et qui meurt en fonction de leurs handicaps. Et on place ceux qui ont les handicaps les plus sévères au bas de la liste, » affirme l’avocat et militant David Lepofsky.

La province envisage déjà jusqu’à 1000 nouveaux cas de COVID-19 chaque jour durant la première moitié du mois d’octobre, ce qui pourrait exacerber le problème d’engorgement des hôpitaux.

«Une porte-parole du ministère de la Santé explique que le protocole ne serait appliqué qu’en cas de forte hausse de la demande aux soins intensifs, dépassant l’offre et après tout effort raisonnable pour mobiliser des ressources dans un hôpital ou une région.

Une pratique discriminatoire, selon des experts

Selon le protocole de triage, l’indice de fragilité sert à prédire la probabilité qu’un patient meure en soins intensifs, même si un respirateur et un traitement lui sont fournis.

Roxanne Mykitiuk, professeure de droit spécialisée en bioéthique, soutient qu’un patient très peu autonome, qui aurait donc un faible score selon l’indice de la province, pourrait fort bien survivre au coronavirus.

« Le protocole est discriminatoire prima facie envers les personnes handicapées, dit-elle. Ça n’a rien à voir avec leur état de santé, ni leur capacité de se remettre de la COVID. »

Elle souligne que l’indice de fragilité avait été conçu il y a 15 ans afin de mieux planifier l’offre de soins de santé aux personnes qui ont des besoins plus criants. Cet indicateur est très problématique quand on s’en sert pour trier des vies humaines, dit-elle.

« Je ne crois pas que les médecins veulent faire ce genre de choix déchirants. Ils veulent aider les gens à survivre, pas décider qui devrait mourir.»-Roxanne Mykitiuk, professeure à l’école de droit Osgoode Hall, de l’Université York

Dans le cadre de consultations en mars et en août, Mme Mykitiuk a exprimé ses préoccupations auprès de la table de bioéthique de la province, le comité d’experts multidisciplinaire chargé de rédiger le protocole de triage en soins intensifs.

Elle craint que la première ébauche de ce plan ne soit encore le mot d’ordre dans le système de santé. «Le gouvernement n’a jamais précisé si cette ancienne ébauche très problématique a été révoquée, » dit-elle.

Doris Grinspun, directrice de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, affirme que le gouvernement Ford avait plusieurs mois pour planifier ses effectifs et éviter l’engorgement dans les hôpitaux, qui semble se concrétiser ce mois-ci.

« Ce protocole, c’est carrément déterminer qui vit et qui meurt, lance-t-elle. C’est un choix impensable qu’on nous impose. »

La directrice estime par ailleurs que les nouvelles mesures annoncées vendredi ne vont pas assez loin pour freiner la propagation du virus. « C’est trop peu, trop tard,» dit-elle.

L’opposition réclame un débat à Queen’s Park

Le porte-parole néo-démocrate en matière d’accessibilité, Joel Harden, presse le gouvernement Ford de dévoiler son protocole de triage aux soins intensifs, dans sa forme actuelle. Il a soumis une question écrite à cet effet auprès de la ministre de la Santé, mercredi.

Le député lui a également demandé de rendre publiques et accessibles toute recommandation et tout rapport émis à ce sujet par la table de bioéthique.

«On a des inquiétudes. On a besoin de réponses.» –Joel Harden, porte-parole néo-démocrate en matière d’accessibilité

« Dans d’autres pays, où il y a eu des surcharges, il y a eu des décisions absolument honteuses par rapport aux personnes âgées, aux personnes handicapées », affirme-t-il.

Considérant ses implications, un tel protocole devrait être adopté par l’entremise d’un projet de loi et faire l’objet d’un débat à l’Assemblée législative, selon M. Harden.

« Nous sommes tombés dans une deuxième vague de COVID. Les hôpitaux ne sont pas surchargés pour l’instant, mais c’est fort possible, affirme le député. On doit maintenant s’assurer de garantir les droits humains des personnes handicapée. »

Le ministère de la Santé affirme qu’une version révisée du protocole qui comprend des « modifications importantes » est à l’étude, mais refuse pour l’instant de la dévoiler.

« Après ses consultations avec des experts en droits des personnes handicapées, la table de bioéthique reconnaît qu’utiliser l’indice de fragilité dans un contexte de triage aux soins intensifs soulève d’importantes préoccupations, » répond une porte-parole du ministère.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1738425/protocole-triage-soins-intensifs-deuxieme-vague-covid?fbclid=IwAR1ZZkmaYmpreGzlVYFZ4YTZi4JPiVdmkxjA2bm8UeoXK0HJYQGsPczN65E

10. Le Canada veut éliminer tous les obstacles à l’accessibilité d’ici 2040

Un article d’Alice Chantal Tchacndem Kamgang publié le mercredi 7 octobre 2020 par Radio-Canada International

C’est tout un défi, mais le pays se dote de moyens pour y parvenir. C’est une question de droit pour les quelque six millions de personnes en situation de handicap, reconnaît Normes d’accessibilité Canada.

L’organisme apportera sa contribution pour éradiquer les obstacles à l’accessibilité.

La structure a vu le jour en juillet l’année dernière en vertu de la Loi sur l’accessibilité. Depuis, elle a progressivement mis en place sa structure de fonctionnement.

Dans un communiqué mercredi, il est indiqué que la plupart des membres de son conseil d’administration sont des personnes en situation de handicap.

Elles sont mieux placées que quiconque pour définir les besoins ainsi que les perspectives à court, moyen et long terme, afin de rendre le Canada plus accessible et plus inclusif.

Son premier rapport, intitulé Ensemble vers un Canada accessible, vient d’être déposé au Parlement. Il met de l’avant les acquis ainsi que les réalisations à ce jour. Il y est aussi question des buts pour les prochaines années.

«Notre tout premier rapport informe les Canadiens au sujet de la création et des travaux de Normes daccessibilité Canada. Bien que nous soyons fiers de ce que nous avons accompli jusqu’ici, nous savons que beaucoup de chemin reste à faire», a souligné Paul Claude Bérubé, le président de Normes daccessibilité Canada.

«Le travail accompli rendra notre pays plus accessible aux quelque six millions de Canadiens en situation de handicap», a-t-il ajouté.

Le plan de fonctionnement de cette organisation est axé sur la «responsabilité» et la «transparence». Ce sont deux valeurs essentielles de son engagement. Il sera marqué, cette année, par le lancement d’un programme de subvention intitulé Avancement de la recherche sur les normes d’accessibilité.

On vise à mettre à la disposition des chercheurs les sommes qui leur permettront de prévenir et d’éliminer les obstacles à l’accessibilité. Cette démarche est essentielle à l’atteinte de l’objectif de 2040.

Normes d’accessibilité Canada travaille en étroite collaboration avec les bénévoles. Ils ont joué un rôle important au mois de juillet. Ils ont notamment contribué à la mise sur pied d’un comité technique. Sa mission est de travailler à l’élaboration des toutes premières normes d’accessibilité de cette organisation.

À noter :

Pour l’élaboration de la Loi canadienne sur l’accessibilité, le gouvernement a lancé un processus consultatif, en ligne, en 2018. C’est ce qui a permis d’établir les aspects essentiels pour lesquels il faut une amélioration de l’accessibilité pour les personnes handicapées au pays :

l’emploi est considéré comme l’aspect pour lequel il faut agir prioritairement,
– suivent le milieu bâti et les transports,
– l’éducation, les transports et l’emploi sont interconnectés,
– l’approvisionnement en biens et services, l’information et la communication, l’exécution des programmes et la prestation de services sont aussi des secteurs pour lesquels les décideurs devraient agir.

La Loi canadienne sur l’accessibilité a été déposée au Parlement le 20 juin 2018. Le 19 mai 2019, le Sénat l’a adoptée avec quelques modifications. Le 29 mai, toutes les modifications ont été approuvées par la Chambre des communes. La loi a reçu la sanction royale le 21 juin 2019. Cette loi C-81 est considérée comme la toute première Loi canadienne sur l’accessibilité (Source : gouvernement du Canada)

Sources : Normes d’accessibilité Canada et gouvernement du Canada

https://www.rcinet.ca/fr/2020/10/07/le-canada-veut-eliminer-tous-les-obstacles-a-laccessibilite-dici-2040/

11. Journée mondiale pour la vue 8 octobre


On estime à 180 millions le nombre des personnes qui souffrent d’une incapacité visuelle dans le monde. De 40 à 45 millions d’entre elles sont aveugles. Ces chiffres sont en forte augmentation, conséquence directe de l’accroissement démographique et du vieillissement des populations. Tragédie humaine, retard de développement, de nombreuses personnes se voient toujours dénier un de leurs droits fondamentaux.

La journée mondiale de la vue est consacrée chaque année au problème de la cécité dans le monde ; elle vise à sensibiliser davantage l’opinion à la prévention et au traitement de la perte de l’acuité visuelle. Les manifestations, qui ont lieu appellent l’attention sur le droit à la vue. La journée est axée sur l’engagement des gouvernements à faciliter l’accès aux services de santé pour la prévention et le traitement des affections oculaires.

Prévention de la cécité et de la surdité

Jusqu’à 80% des cas de cécité sont évitables, soit parce qu’ils résultent d’affections évitables (20 %), soit parce qu’ils sont guérissables (60 %). Les interventions destinées à prévenir et traiter la perte de l’acuité visuelle figurent parmi les interventions de santé les plus efficaces par rapport à leur coût et parmi celles qui réussissent le mieux: opération de la cataracte, prévention du trachome, distribution d’ivermectine pour le traitement de la cécité des rivières, vaccination antirougeoleuse, distribution de vitamine A pour prévenir la cécité infantile, fourniture de lunettes.

Vision 2020, le droit à la vue

Une personne devient aveugle dans le monde toutes les cinq secondes. Un enfant devient aveugle toutes les minutes. On estime à plus de sept millions le nombre de personnes qui deviennent aveugles chaque année. L’initiative mondiale Vision 2020 a été lancée en 1999 et vise à éliminer la cécité évitable d’ici à 2020. Plus de 40 pays ont adopté des programmes VISION 2020.

“Les partenaires, y compris les gouvernements, qui collaborent dans le cadre de VISION 2020 peuvent sensiblement améliorer par leur action la vie des millions de femmes, hommes et enfants qui souffrent déjà d’une incapacité visuelle ou qui sont exposés. Il est possible de protéger ou de rétablir la vue à peu de frais, et de soustraire ainsi les gens à la pauvreté. Ces personnes sont alors à même de participer pleinement au développement de leur famille, de leur communauté et de leur pays, ” a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). ” Les soins oculaires doivent donc être prioritaires, ” a-t-elle ajouté, ” et cette question ne concerne pas que les ministères de la santé. “

La cécité évitable touche souvent des personnes pauvres, qui n’ont pas accès à des services de soins oculaires de qualité. La cécité évitable est plus courante chez les plus pauvres, les femmes et les groupes marginalisés. 90% des aveugles dans le monde vivent dans des pays en développement. On compte au moins 9 millions d’aveugles en Inde, six millions en Chine et sept millions en Afrique. Le risque de cécité est de cinq à dix fois plus élevé chez les habitants des pays en développement que chez les personnes qui vivent dans des pays hautement industrialisés. VISION 2020 envisage donc l’élimination de la cécité évitable et guérissable sous l’angle du développement mondial. Les incapacités visuelles ont des incidences profondes sur tous les aspects du développement humain –sociaux et économiques et qualité de vie.

VISION 2020 est une initiative conjointe de l’OMS et de l’Organisation mondiale contre la cécité, associées avec d’autres institutions, des gouvernements, des organisations de soins oculaires, des professionnels de santé, des institutions philanthropiques etc… les principales actions de VISION 2020 sont les suivantes : sensibiliser l’opinion à cet important problème de santé publique, mobiliser des ressources supplémentaires (il faudrait doubler les dépenses annuelles !), maîtriser les principales causes de cécité évitable, former des ophtalmologues et assurer la technologie et les infrastructures appropriées.

La Journée mondiale de la vue offre chaque année l’occasion d’être mieux sensibilisé et de s’engager davantage à garantir à tous le droit à la vue. Des centaines de manifestations sont organisées dans le monde pour célébrer cette journée.

La Journée Mondiale de la Vue est célébrée chaque 2° jeudi d’octobre

Un site à visiter : www.who.int

SOURCE : https://www.journee-mondiale.com/16/journee-mondiale-pour-la-vue.htm

12. La perspective de devenir aveugle ou malvoyant inquiète 75% des Belges

Article de Sudinfo avec Belga publié le jeudi 8 Octobre 2020

L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) estime qu’en Belgique, une personne sur 1.000 est aveugle et une sur 100 est malvoyante. La croissance démographique et le vieillissement de la population augmentent considérablement le risque de voir davantage de personnes développer des troubles oculaires ou une déficience visuelle.

La perspective de devenir aveugle ou malvoyant inquiète trois Belges sur quatre, indique Eqla. Pourtant, en cas de diagnostic de malvoyance, 25% des sondés ne savent pas spontanément vers qui se tourner. Il apparaît d’ailleurs que les Belges ont une mauvaise connaissance des types de handicap visuel, 30% d’entre eux confondant cécité et malvoyance.

La cécité est considérée comme le handicap le plus contraignant par 74% des répondants. Ils pointent avant tout les difficultés pour faire ses courses (88%), prendre les transports en commun (87%), cuisiner (86%) ou utiliser un smartphone (81%).

L’enquête révèle en outre que quatre personnes sur cinq sont prêtes à apporter leur aide à une personne malvoyante. D’ailleurs, la moitié des répondants a déjà aidé une personne déficiente visuelle, que ce soit spontanément (39%) ou parce qu’on leur a demandé (13%). À l’inverse, un dixième des répondants n’a pas osé proposer son aide.

Si la déficience visuelle n’est pas perçue spécialement comme un frein à l’emploi, l’accès à la vie culturelle et sociale est par contre plus complexe, pensent 29% des Belges. Six personnes sur 10 estiment néanmoins que les pouvoirs publics ne sont pas assez attentifs aux besoins des personnes déficientes visuelles, notamment en matière d’inclusion (emploi, scolarité, vie sociale) et d’accessibilité (transports, lieux culturels, bâtiments publics).

Cette étude a été réalisée en ligne entre le 9 septembre et le 18 septembre 2020 par l’institut Incidence auprès d’un échantillon de 1.001 répondants.

Source : https://www.sudinfo.be/id262423/article/2020-10-08/la-perspective-de-devenir-aveugle-ou-malvoyant-inquiete-75-des-belges

13. Belgique-Les trottinettes dangereuses pour les malvoyants: les plaintes se multiplient

Article de todayinliege.be publié le 5 octobre 2020

Les plaintes concernant les trottinettes se multiplient auprès de l’asbl (association sans but lucratif )“La Lumière”. Cette dernière tient à sensibiliser les utilisateurs de ce nouveau mode de déplacement urbain: “Depuis plusieurs mois, nous recevons régulièrement des plaintes de nos bénéficiaires qui se cognent ou chutent à cause des trottinettes parquées au milieu des rues ou sur les dalles podotactiles (particulièrement utiles aux personnes aveugles et malvoyantes)”, explique l’association qui a interpellé l’échevin de la Mobilité de la Ville de Liège à ce propos.

Ce dernier a alors demandé à la société responsable d’interdire le stationnement des trottinettes dans les rues adjacentes à “La Lumière” et d’identifier un ensemble de zones où les interdire. Si vous vous arrêtez et garez votre trottinette dans ce périmètre, vous serez dans l’impossibilité de l’éteindre. Dix euros vous seront par ailleurs facturés si vous ne vous garez pas ailleurs.

Un premier pas important pour lequel nous remercions toutes les personnes impliquées ! Toutefois, le risque d’accident reste réel partout ailleurs ! Soyons bien conscients du danger et de nos responsabilités d’usagers ! Merci pour votre vigilance”, avertit “La Lumière”.

Rappelons par ailleurs que le stationnement près de la foire sera lui aussi interdit.

Source : https://www.todayinliege.be/les-trottinettes-dangereuses-pour-les-mal-voyants-les-plaintes-se-multiplient/

14. France- Rendre son site internet accessible à tous, c’est possible si l’on s’en donne les moyens

Article de Baptiste Cessieux ,publié le 8 octobre 2020 sur lagazettedescommunces.com

Le référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA) fixe les normes à respecter pour garantir une égalité d’accès à tous les sites. En théorie, ce référentiel s’applique à toutes les collectivités, mais il est possible de ne pas se mettre en conformité, en justifiant une « charge disproportionnée ». Le respect du RGAA passe par le choix du bon prestataire, mais aussi par une formation des personnes qui alimentent les sites des collectivités.

Votre site internet est-il accessible ? Comme pour 80 % des collectivités (source : Cap’Com), il l’est sans doute depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette, mais l’est-il pour les personnes en situation de handicap ? Depuis le 23 septembre 2020, il doit en principe l’être. Le décret du 24 juillet 2019 fixe les modalités d’accessibilité des sites et des applications des services publics et de leurs délégataires. Il référence les prérequis techniques minimums pour que les sites soient utilisables par tous, quel que soit le handicap.

Pour les collectivités, ce qui se joue n’est rien de moins que l’égalité des citoyens face à leurs démarches administratives en ligne. Pourtant, la partie est loin d’être gagnée. Le décret inclut en effet la notion de « charge disproportionnée », qui permet aux collectivités de ne pas se mettre en conformité si l’estimation des avantages est trop faible au regard du coût. Selon Fernando Pinto da Silva, vice-président du Conseil national consultatif des personnes handicapées, « c’est comme si l’on disait le coût pour rendre notre bâtiment accessible à 100 % aux fauteuils roulants est trop important. Donc nous ne ferons aucune démarche en ce sens et l’ensemble du bâtiment restera inaccessible ».

Pas de solution magique

Ce problème d’accessibilité numérique s’est d’ailleurs accentué durant la période de confinement. « Tout d’un coup, le numérique apparaît comme le seul recours, se rappelle Fernando Pinto da Silva, mais il ne faut pas oublier que 20 % des Français ont besoin de sites accessibles. Lorsque le numérique devient nécessaire pour toutes les démarches, le problème se révèle flagrant. Faire une procuration, par exemple, est impossible pour un non-voyant seul. Le document n’a pas été conçu en respectant les normes d’accessibilité et il ne peut pas être rempli par les outils dont sont dotés les internautes malvoyants. Une personne tierce est censée imprimer le document, le remplir et le renvoyer. »

Pour être conforme, pas de solution magique : il faut coder en respectant une écriture spécifique. Ces normes sont compilées dans le RGAA, dont la dernière version date de 2019. « Comme pour le RGPD, c’est à la collectivité d’intégrer le respect de ces critères lorsqu’elle fait une consultation pour refaire son site », indique le responsable du centre web et des réseaux sociaux de la métropole de Bordeaux (28 communes, 792 000 hab.), Marc Cervennansky. « Tout prestataire sérieux sait l’intégrer si on le lui demande, mais la collectivité ne doit pas se contenter de promesses. Le marché est atomisé en de multiples prestataires mais les outils sont les mêmes alors il faut des preuves. Cela peut passer par une certification, comme celle d’Opquast », poursuit-il.

Fermes à sites mutualisées

A Nantes, l’agence Creasite fait partie de ces prestataires agréés. Elle valide 300 points techniques de cette certification et travaille pour plusieurs communautés de communes distinguées par le label « 5@ » de l’association Villes et territoires internet.

Son directeur, Stéphane Auffret, revient sur l’idée d’un retard de la FPT dans l’accessibilité des sites internet. « Il y a eu plusieurs bonds, souvent actionnés par les élections municipales. En 2008, les sites étaient voués à la communication digitale. En 2014, c’était le téléservice. Aujourd’hui, on se dirige vers la création de fermes à sites mutualisées. » Celles-ci sont commandées par une réunion de collectivités pour obtenir un site idéal. Ce dernier est ensuite décliné pour les collectivités du territoire. « Tout le monde a compris que les sites vitrines sont finis et qu’il faut faire du téléservice, continue Stéphane Auffret, mais beaucoup de préconisations ne sont pas respectées par les collectivités. Par exemple, le seul logiciel agréé par la Cnil pour l’analyse de trafic est Matomo, alors qu’une immense majorité des collectivités utilisent Google Analytics. »

D’autres préconisations de l’Etat sont le b.a.-ba de la production de sites. Export des fichiers XML sur demande, présence d’une page de mentions légales, obligation de l’audiodescription et affichage de sous-titres dans les vidéos sont autant de réalisations qui ne dépendent pas de la conception du site, mais plutôt des bonnes pratiques quotidiennes de ceux qui l’alimentent en contenus. Afin d’intégrer ces méthodes, un accompagnement ou une formation peuvent être nécessaires, mais Fernando Pinto da Silva conseille, dans un premier temps, les « dix points de l’accessibilité numérique », disponibles sur « aveuglesdefrance.org ». « D’un point de vue pratico-pratique, il faut faire les choses petit à petit, ajoute-t-il. Les textes de loi et l’objectif d’accessibilité doivent être mis face aux moyens à disposition. Il est nécessaire d’intégrer ces démarches dans un schéma pluriannuel. »

Source : https://www.lagazettedescommunes.com/697814/rendre-son-site-internet-accessible-a-tous-cest-possible-si-lon-sen-donne-les-moyens/

15. France- O’Clock forme des personnes handicapées aux métiers du web

Un article de Véronique Arène , publié le 6 octobre 2020 par le Monde Diplomatique

Lancé à l’initiative de l’école de code O’clock et de Tanaguru, un organisme spécialisé dans l’accessibilité numérique, Intégra11 y forme aux métiers d’intégrateur web des personnes ayant des handicaps de différentes natures. Ce parcours de 4 mois conduit à l’obtention d’un titre professionnel de développeur web et web mobile de niveau bac+2 reconnu par l’État.

O’clock, une école de code qui fonctionne entièrement en téléprésentiel, concrétise son action en faveur de l’emploi de personnes handicapées. Pour favoriser l’insertion professionnelle de ces dernières dans les métiers du développement informatique, l’établissement annonce l’ouverture d’une formation dédiée qui prépare au métier d’intégrateur web.

Lancé sous l’appellation « Intégra11y » et réalisé avec Tanaguru, une agence spécialisée dans l’accessibilité numérique, ce parcours de 4 mois est entièrement dispensé à distance. Dès janvier 2021, les deux premières sessions proposeront des solutions adaptées aux personnes sourdes ou malentendantes et à d’autres formes de handicaps tels que les troubles du spectre autistique ou la dyslexie. Un troisième cursus sera réservé aux non-voyants et aux malvoyants.

Les enseignements s’effectuent via une solution de sous-titrage en direct ou via une vidéo avec un interprète en langues des signes française. Une interface compatible avec les lecteurs d’écran et personnalisable selon les besoins de chacun sera également proposée aux apprenants. Ces derniers pourront également disposer d’environnements partagés ainsi que d’une transcription textuelle des cours. La période d’apprentissage se poursuit avec un stage en entreprise de 3 mois afin d’assurer l’employabilité des participants. Elle est sanctionnée par un titre professionnel de développeur web et web mobile de niveau III (équivalent à un bac+2) inscrit au Répertoire National des certifications professionnelles de France Compétences et reconnu par l’État.

Un taux de chômage particulièrement élevé

Rappelons que 75% des personnes en situation de handicap ont un niveau de qualification inférieur au Bac, avec un taux de chômage deux fois plus élevé que la moyenne nationale, selon le ministère du Travail. Ces chiffres varient selon le handicap. Ainsi, 50% des personnes aveugles ou malvoyantes et 39% des personnes sourdes ou malentendantes sont au chômage à cause du manque d’inclusion, de formations accessibles ou d’infrastructures adaptées.

Source : https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-o-clock-forme-des-personnes-handicapees-aux-metiers-du-web-80609.html