Écho du RAAMM pour la période du 27 janvier au 2 février
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 27 janvier au 2 février 2020.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Rôle parental et déficience visuelle
- 2. RAPPEL – Rencontre « On jase promotion, intégration et sensibilisation » le vendredi 31 janvier
- 3. Mise à jour du Tome V – Signalisation routière concernant les signaux sonores, une grande victoire pour le milieu des personnes en situation de handicap visuel
- 4. Travaux de réfection à Longueuil : Signal sonore Curé-Poirier /Lasalle non fonctionnel
- 5. Visites au Musée des Beaux-Arts de Montréal pour les non-voyants et les malvoyants en février 2020
- 6. “The Voice 2020” France- La chanteuse Maria (qui a perdu la vue à l’âge de 9 ans) raconte son extraordinaire histoire
- 7. Grenoble-Avec le torball, les non-voyants et malvoyants ont leur propre football
- 8. Des neurones électroniques et de l’espoir pour les patients atteints de DMLA
- 9. Mise en ligne du Guide des mesures fiscales provinciales et fédérales à l’intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches – Année d’imposition 2019
- 10. Message de la COPHAN: IMPORTANT : PÉTITION À SIGNER! PÉTITION À DIFFUSER! Bonification Allocation de dépenses personnelles pour personnes hébergées en ressources intermédiaires
- 11. Arrivée du premier autobus électrique au RTL
- 12. Les oubliés de l’urbanisme- Les petits détails qui font qu’une ville est moins facile à naviguer quand notre corps n’est pas entièrement fonctionnel
1. Rôle parental et déficience visuelle
Mesdames, messieurs,
Il a été porté à notre attention que certains parents handicapés visuels rencontrent différents obstacles sur le chemin pour assumer pleinement leur rôle parental.
On nous rapporte entre autres :
- des difficultés pour accéder à des sièges d’auto pour enfant au transport adapté;
- des chauffeurs de taxi régulier qui refusent de prendre un parent avec son enfant si celui-ci n’a pas avec lui son siège d’auto;
- Des travailleurs sociaux et/ou des professeurs qui ont tendance à disqualifier les compétences des personnes handicapées voir même dénoncer un parent handicapé à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) alléguant que la personne ne peut s’occuper convenablement de son enfant en raison de son handicap.
Afin de faire un portrait des difficultés que peuvent vivent les personnes handicapées visuelles dans leur rôle parental, nous souhaitons dans un premier temps, recueillir vos témoignages de situations vécues et, par la suite, mettre sur pied un comité de membres ayant le mandat de rédiger une plateforme de revendications.
Nous vous invitons donc à communiquer avec Pascale Dussault par téléphone au 514-277-4401, poste 109, ou par courriel à [email protected]
2. RAPPEL – Rencontre « On jase promotion, intégration et sensibilisation » le vendredi 31 janvier
L’équipe du RAAMM vous invite à participer à la première rencontre « On jase promotion, intégration et sensibilisation ».
La rencontre débutera par une courte présentation sur les « poupées russes » de l’action communautaire autonome pour favoriser la compréhension des différentes lois, politiques et documents administratifs qui définissent et encadrent l’action communautaire autonome (ACA), de même que les différents types d’organismes. Suivra ensuite une discussion conviviale destinée à débroussailler les possibles sujets d’échanges à aborder au cours des prochaines rencontres. Enjeux actuels, progrès et recul dans l’amélioration des possibilités d’intégration de personnes handicapées, gains réalisés par le RAAMM, nouvelles luttes à mener, réflexion sur les façons de porter nos revendications, outils à notre disposition pour faire valoir nos droits, etc.; tous les sujets pourront être abordés!
C’est un rendez-vous à ne pas manquer!
Pour ceux et celles qui désirent poursuivre les discussions après l’activité, il vous sera possible d’apporter votre lunch ou de vous commander un repas. Des boissons gazeuses, de la bière et du vin seront vendus sur place après 16h00. Fermeture de la salle à 19h30.
On jase promotion, intégration et sensibilisation
Date : 31 janvier 2020
Heure : de 14h à 16h
Coût : gratuit
Inscription obligatoire auprès de Céline par téléphone au 514-277-4401, poste 111, ou par courriel à [email protected], au plus tard le mardi 28 janvier.
3. Mise à jour du Tome V – Signalisation routière concernant les signaux sonores, une grande victoire pour le milieu des personnes en situation de handicap visuel
Montréal, le 17 janvier 2020 – Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) est fier d’annoncer que les dernières années de travail avec le Ministère des Transports du Québec (MTQ) ont permis de mettre à jour la norme sur les signaux sonores. Trois ajouts majeurs offriront aux personnes aveugles et malvoyantes une plus grande sécurité lorsqu’ils se déplacent à pied dans les rues du Québec :
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À partir du 31 décembre 2021, l’ensemble des signaux sonores dans la province du Québec devront obligatoirement fonctionner 24 heures par jour, sept jours par semaine. Cela permettra de régler une situation inacceptable vécue par certaines personnes en situation de handicap visuel qui habite dans des municipalités qui font le choix de désactiver les signaux sonores la nuit.
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À partir du 31 décembre 2021, plusieurs passages pourront être équipés d’un signal sonore à une même intersection. Un seul passage muni d’émetteurs pourra fonctionner à la fois pour éviter la possible confusion créée par l’activation de plusieurs émetteurs. Avant cette modification, sauf sous certaines conditions spécifiques, un seul passage par intersection pouvait être équipé d’un signal sonore. Avec cette modification, chaque intersection pourra recevoir autant de signaux sonores que nécessaire.
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La dernière modification est la plus complexe et celle qui a demandé le plus de travail. Dans le cas où un signal sonore serait installé sur un feu pour piéton traversant une zone refuge, par exemple un débarcadère d’autobus situé au milieu de la rue, le bouton d’appel pour feu de piéton doit absolument permettre d’appeler le signal sonore. Dans le cas où la traverse piétonne est désaxée, par exemple dans le cas d’une entrée au nord de la zone refuge et une sortie au sud, deux systèmes de signaux sonores doivent être installés. Nous n’avons pas accès aux délais d’application de cette modification, mais elle est officiellement ajoutée à la norme.
Les signaux sonores sont un enjeu majeur du RAAQ depuis de nombreuses années et nous remercions le MTQ pour son support dans nos démarches visant à faire évoluer la norme. Nous espérons poursuivre ce partenariat afin de continuer à améliorer la sécurité des personnes aveugles et malvoyantes lors de leur déplacement.
À propos du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec
Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) a pour mission de promouvoir et de défendre les droits des personnes aveugles et amblyopes du Québec, afin de favoriser leur intégration à part entière dans tous les domaines de l’activité humaine. Notre fédération représente 21 associations travaillant avec les personnes en situation de handicap visuel partout au Québec.
4. Travaux de réfection à Longueuil : Signal sonore Curé-Poirier /Lasalle non fonctionnel
Bonjour,
Par la présente, nous désirons vous informer qu’en raison de travaux de réfection à l’intersection du boulevard Curé-Poirier Ouest et de la rue Lasalle à Longueuil, le signal sonore permettant la traversée du boulevard Curé-Poirier a dû être désactivé de façon temporaire par la ville de Longueuil.
Nous vous invitons à emprunter les traversées à l’angle du boulevard Curé-Poirier et Lafayette ou encore à l’intersection du boulevard Curé-Poirier et la rue Ste-Hélène.
Pour toutes questions en lien avec les déplacements, veuillez vous référer à votre spécialiste en orientation et mobilité.
Un nouveau communiqué sera émis, lorsque le signal sonore sera remis en fonction.
Salutations cordiales,
AndréAnne Mailhot
Spécialiste en orientation et mobilité, M.Sc.
Direction des programmes déficiences (DI, TSA, DP, et DV)
CISSS de la Montérégie-Centre
Institut Nazareth et Louis-Braille
1111, rue St-Charles Ouest
Longueuil (Québec) J4K 5G4
Tour ouest, bur. 200
Téléphone : 450 463-1710 poste 618
22 janvier 2020
5. Visites au Musée des Beaux-Arts de Montréal pour les non-voyants et les malvoyants en février 2020
Le calendrier des visites pour les non-voyants et les malvoyants retrouve son rythme régulier en février 2020 au Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Il y aura donc deux visites dans la collection permanente soit le dimanche 2 février et le mardi 4 février prochains et une visite de l’exposition temporaire Les momies égyptiennes, passé retrouvé, mystères dévoilés.
Mardi le 11 février. Cette visite supplémentaire est proposée grâce à la prolongation de cette exposition dans le temps.
Pour en savoir plus sur le thème de cette exposition, voir le site :
https://www.mbam.qc.ca/expoitions/a-laffiche/momies-egyptiennes
Le Musée des Beaux-Arts de Montréal offre également la possibilité de participer à des ateliers de la Ruche d’art tous les dimanches de 13 h à 16 h et tous les mercredis de 15 h à 20 h pour y expérimenter des activités de création. Il s’agit d’un espace créatif pour tous. Pourquoi ne pas tenter l’expérience ?
https://www.mbam.qc.ca/actualites/premiere-ruche-dart-musee-mbam/
Par ses offres (visites guidées d‘expositions et ateliers d’art), le Musée des Beaux-Arts de Montréal invite et accueille les non-voyants et les malvoyants. Soyons au rendez-vous. Le monde de l’art est à notre portée, n’hésitons pas, faisons un pas vers lui pour notre plus grand plaisir.
Si vous êtes des habitués, répandez la bonne nouvelle et votre enthousiasme. Si vous êtes curieux, venez tenter ces expériences. On ne peut toucher à tout mais les commentaires et descriptions des guides nourrissent l’imaginaire et suscitent des images mentales qui nous sont propres et qui nous enrichissent. Pourquoi ne pas ajouter cette expérience à vos découvertes en 2020? Plus nous serons présents, plus on s’intéressera à nous.
Nicole Trudeau Ph.D.
www.nicoletrudeau-toutvoir.quebec
Rappels :
Pour vous inscrire aux visites des 2, 4, et 11 février 2020 au Musée des Beaux-Arts de Montréal, ainsi qu’aux ateliers de La Ruche d’art tous les dimanches et mercredis, téléphoner au 514-285-2000 option 3 au moins une semaine avant la date de l’activité.
Le Musée est situé au 1380 rue Sherbrooke Ouest, Montréal et le point de rencontre est le hall principal où les guides accueillent les participants.
Toutes les activités sont gratuites pour le non-voyant et pour son accompagnateur.
Chaque visite commence à 10 :30 h et dure de 90 à 120 minutes.
Les ateliers de La ruche d’art se déroulent de 13 h à 16 h le dimanche et de 15 h à 20 h le mercredi.
NOTE : Il est suggéré d’avoir avec soi le numéro de téléphone et l’adresse précise du Musée.
Le Musée demande que chaque visiteur non-voyant ou malvoyant soit accompagné d’une personne de son choix. Une demande d’accompagnateur peut aussi être faite auprès du service d’aide bénévole du RAAMM les mercredis, jeudis et vendredis. tél. 514 277-4401 poste 115.
TRÈS IMPORTANT Pour le début du mois de février, les demandes auprès du RAAMM doivent être faites avant le 24 janvier au plus tard à midi. Donc, ne pas tarder.
Chaque visiteur doit s’inscrire auprès du Musée en utilisant les coordonnées ci-haut notées. S’il ne peut se présenter le jour de la visite, il est invité à en informer le Musée. Si les groupes sont complets, il est suggéré de laisser vos coordonnées et de demander que l’on vous contacte s’il y a des annulations.
Il est recommandé d’être au Musée au moins 15 minutes avant le début de la visite ou de l’atelier afin de respecter l’horaire.
La revue M, publiée par le Musée des Beaux-Arts de Montréal, est désormais accessible puisqu’elle fait partie du catalogue de l’Audiothèque. Je vous invite donc à prendre connaissance de cette publication, cette lecture constituant une excellente préparation aux visites.
Pour vous inscrire à l’Audiothèque, communiquez avec Mme Huguette Roussel tél. 514-393-0103 poste 3002
courriel : [email protected]
Internet : www.audiothequeloreillequilit.com
6. “The Voice 2020” France- La chanteuse Maria (qui a perdu la vue à l’âge de 9 ans) raconte son extraordinaire histoire
Article de Delphine DE FREITAS publié le 19 janvier 2020 par LCI
Elle a fait pleurer Lara Fabian et Pascal Obispo avec son interprétation remarquable d’un titre de Johnny Cash, “Danny Boy”. Son histoire personnelle a fini de les bouleverser. LCI s’est entretenu avec Maria, l’un des talents les plus bouleversants de toute l’histoire de l’émission. Sa participation à l’Eurovision, son rêve de chanter avec ses enfants et son handicap… La chanteuse irlandaise est aussi passionnante qu’inspirante.
La vie envoie parfois de jolis clins d’oeil. Samedi, alors qu’elle était aux côtés de sa fille qui soufflait ses 25 bougies, Maria a aussi eu une oreille attentive du côté de TF1. “C’était prévu qu’on fasse la fête. On ne savait pas qu’on passait dans ‘The Voice’ pour la première de la saison. On va être en famille avec le gâteau d’anniversaire. On va célébrer cette fabuleuse expérience qu’on a vécue tous ensemble”, nous a glissé au téléphone cette mère de famille au tempérament inégalable, quelques jours avant la diffusion de son passage dans l’émission samedi 18 janvier.
Accompagnée en musique par cinq de ses sept enfants, la chanteuse irlandaise a bluffé les coachs lors de son audition à l’aveugle. Une étape qui n’a jamais aussi bien porté son nom. “En fait, c’est moi l’aveugle dans l’histoire”, a-t-elle lancé à Amel Bent, Marc Lavoine, Lara Fabian et Pascal Obispo. Ces deux derniers n’ont pas pu retenir leurs larmes. Et on confesse que nous non plus… Pour LCI, Maria, qui a perdu la vue à l’âge de 9 ans, se livre en détails – avec son délicieux accent – sur sa bouleversante prestation.
Interview
LCI : Vous dites que “chanter, c’est [votre] façon de voir”. Qu’avez-vous vu lors de votre audition ?
Maria, talent de “The Voice 2020” : Je me souviens très bien de ce silence quand je suis arrivée sur scène. Mon mari m’accompagne, je sais que mes enfants sont derrière moi. Les portes se sont ouvertes et j’ai eu l’impression de sortir de mon corps, comme si je volais. Quand mon fils Brian a commencé à la guitare, j’ai senti cette énergie du public. J’ai perdu la vue à 9 ans mais mon cerveau voit. Donc c’était comme si je voyais le public, mes enfants, les instruments. C’était comme si j’étais montée au ciel. C’est très bizarre comme sentiment. C’était sublime, magnifique. Quand les docteurs m’ont annoncé que j’étais aveugle en me disant : “Tu vas vivre dans un institut pour aveugles. Tu vas devenir opératrice téléphonique”, je me suis mise debout. Je n’avais aucune envie de changer de vie. Je me suis dit qu’un jour j’allais devenir comme Barbra Streisand. Je n’ai pas besoin de mes yeux pour chanter. Chanter, c’était mon rêve depuis toute petite et là je l’ai réalisé en famille.
Vous entendez le son du buzzer mais vous ne savez pas qui se retourne. Qu’est-ce qui se passe dans votre tête à ce moment-là ?
Non, non, sur scène on n’entend rien ! Même les enfants ne s’en sont pas rendus compte et ils voient pourtant clair comme vous (elle rit). Ils m’ont dit : “Maman, le public est debout, Lara pleure !”. Tous les coachs ont parlé mais comme les règles ont changé cette année et qu’ils prennent tous la parole même si le talent n’est pas sélectionné, j’ai soufflé dans l’oreille de mon fils aîné : “Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ?” Il m’a dit que Pascal et Marc s’étaient retournés, mais il n’a pas eu le temps de me dire que Lara aussi. Je lui ai demandé : “Est-ce qu’il y a Lara ? Est-ce qu’il y a Lara ?” Il m’a dit : “Oui, oui”. Et là, c’était impressionnant ! Je voulais vraiment qu’elle se retourne.
Pourquoi vouliez absolument rejoindre l’équipe de Lara Fabian?
Elle a chanté à l’Eurovision en 1988 à Dublin pour la Belgique. J’avais représenté l’Irlande quelques années avant. On a à peu près le même âge, pas la même voix mais un peu le même style. Elle est très bienveillante, très sensible. Des quatre coachs, c’était celle qui me correspondait le mieux, celle qui pouvait m’amener quelque chose de plus. Si je dois aller plus loin, c’est elle qui m’y emmènera.
Vous avez séduit trois coachs avec votre reprise de “Danny Boy” de Johnny Cash. Que représente pour vous cette chanson qui rend hommage à votre Irlande natale ?
Je la chante depuis que j’ai 5 ans, vous imaginez ? C’est la chanson qui a ouvert toutes les portes pour moi, qui m’a emmenée en Amérique. Après avoir quitté l’école à 13 ans, j’ai chanté dans un spectacle pour les Américains et j’y interprétais “Danny Boy”. Avec cette chanson, tous les esprits d’Irlande sont avec moi, toute cette force, toute cette émotion, cette vérité qui me correspondent et disent vraiment qui je suis. S’il y a une chanson qui peut m’ouvrir des portes aussi en France, ce sera celle-là.
Votre histoire avec “The Voice” est plus ancienne que cette année. Vous aviez déjà été repérée il y a quatre ans…
Bruno Berberes (le directeur de casting de l’émission, ndlr) avait entendu parler de moi mais vaguement. L’idée était là mais ce n’était pas le moment. Les enfants étaient petits et je n’étais pas prête, même musicalement. Maintenant avec le parcours que j’ai fait depuis deux ans et la sortie de mon livre l’année dernière (On ne voit bien qu’avec le coeur, chez Plon), je le suis.
C’est votre passage dans la version irlandaise, aussi il y a quatre ans, qui vous a convaincue de retenter votre chance en France cette année ?
Exactement, ça a été un entraînement. Il fallait que je fasse quelque chose. Évidemment à mon âge, je ne peux pas commencer à chanter dans des bars et faire des spectacles. J’ai envoyé une vidéo de moi en train de chanter “No More Tears ” de Barbra Streisand et j’ai été choisie. Mais pareil, je n’étais pas prête. Mes enfants étaient loin, j’ai arrêté l’anniversaire d’une de mes filles. Je n’étais pas à l’aise. Maintenant je suis prête, physiquement, mentalement.
« Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel » – Maria
Votre mari Emmanuel dit que “The Voice” vous a permis de faire “quelque chose de magique en famille”. Qui a eu l’idée de transformer votre prestation en tendre moment d’une mère avec ses enfants, réunis autour de la musique ?
C’est moi. Mes enfants sont tous au conservatoire de Nancy, les deux aînés travaillent. Je leur ai dit : “Il faut qu’on fasse ça en famille pour moi, pour vous”. Ils m’ont dit ok et l’ont fait pour moi. J’ai vraiment vécu un moment magique. Vous l’avez vu, vous avez un avantage (elle rit). C’est la première fois qu’on jouait tous ensemble, c’était beaucoup de pression pour eux. Je les félicite vraiment. C’est difficile d’en parler pour moi. Normalement, c’est la maman qui porte les enfants, mais là ce sont mes enfants qui m’ont portée et c’est assez exceptionnel. J’ai hâte qu’ils deviennent mes yeux pour m’expliquer en détails tout ce qui se passe. C’était mon rêve de briller comme une étoile, de rester dans les esprits à tout jamais. Cette petite chose qu’on a faite ensemble va rester comme les étoiles. Quand je ne serai plus là, ils pourront dire à leurs enfants : “Ça, c’était ta grand-mère, c’était notre maman”. Même si je ne vais pas plus loin, je suis devenue pendant une, deux, trois minutes je ne sais même plus, une petite étoile pour mes enfants et pour moi. J’ai réalisé mon rêve en famille.
En 1985, vous offrez à l’Irlande une très belle 6e place à l’Eurovision. Pourquoi vous a-t-on moins vue par la suite ?
A l’époque, je travaillais en Angleterre. Une maison de disques a voulu que je sorte un album mais le producteur voulait partir en Floride avec moi. Il m’a dit : “Maria, tu n’as pas tout ce qu’il faut pour devenir une star”. J’avais des principes, ne pas faire n’importe quoi. J’ai refusé de le suivre et ma carrière est tombée à l’eau. C’est là que j’ai rencontré mon mari. Il a littéralement frappé à ma porte et j’ai su tout de suite que c’était mon futur époux. En six semaines on s’est marié, on est venu en France et j’ai fondé ma famille. Ça fait 28 ans, j’ai sept enfants. C’est ça qui est incroyable aussi. Je ne parlais pas un mot de français quand je suis arrivée. J’arrivais de la gare de l’Est avec mes valises, une vraie petite immigrée. J’allais dans un tout petit village de Lorraine où personne ne me connaissait. J’étais l’étrangère et regardez aujourd’hui : je chante sur la scène de “The Voice” à Paris. Je suis la preuve vivante que quand tu veux quelque chose, ça peut se faire.
Vous êtes une véritable force de la nature avec un sens de l’autodérision à toute épreuve. L’humour, c’est la meilleure arme pour vaincre les coups durs de la vie ?
Tout à fait. Il faut faire avec, aller de l’avant. Je suis aveugle mais je suis toujours en recherche de la lumière. Je veux être une lumière pour les autres. Je veux dire que si moi j’arrive à positiver, alors tout le monde le peut.
L’athlète handisport Sami El Gueddari, qui a gagné la dernière saison de “Danse avec les stars”, nous a dit : “On ne doit pas s’interdire de faire les choses parce qu’on a un handicap”. C’est aussi le message que vous voulez faire passer en participant à “The Voice” ?
Exactement. À l’Eurovision, je n’ai pas du tout parlé de mon handicap parce que je ne voulais pas que les gens aient pitié de moi. Je ne voulais pas qu’ils disent : “Ils l’ont choisie parce qu’elle est aveugle”. Mon handicap est devenu une force pour moi. Je me sens encore plus forte que quelqu’un qui voit, je suis un super-héros.
Qu’attendez-vous de la suite de l’aventure ?
Bien sûr, mon rêve c’est d’aller le plus loin possible. Sinon, je voudrais bien remonter à nouveau avec mes enfants sur scène, représenter la France et faire pourquoi pas ‘Danse avec les étoiles’ (“Danse avec les stars”, ndlr), montrer au monde entier qu’un aveugle peut danser. J’ai envie de faire plein de choses pour montrer que les limites sont là où nous les posons.
Quand vous dites “représenter la France”, vous parlez de l’Eurovision ?
Ah oui, pour la France ! J’ai déjà la chanson, elle s’appelle “Vive l’amour”. Je l’ai écrite il y a 25 ans et je veux gagner pour la France. Je veux être la prochaine Marie Myriam. On verra bien, d’abord place à “The Voice” ! Mais si ça s’arrête aux battles, peut-être que quelqu’un va dire en me regardant : “Pourquoi pas ?” Tout est possible ! Vous êtes d’accord avec moi, non ?
7. Grenoble-Avec le torball, les non-voyants et malvoyants ont leur propre football
Article de Christophe CADET publié le 14 janvier 2020
Le torball, c’est un football adapté pour les non-voyants ou malvoyants, initié en 1955 par des soldats allemands blessés. Cette discipline ne doit pas être confondue avec le goalball, présente aux Jeux paralympiques.
Toute la journée, les équipes de Grenoble, Nantes, Toulouse, Paris, Nice et Marseille se sont affrontées. Sur une aire de jeu de 16 m sur 7 m, deux équipes de 3 joueurs doivent lancer le ballon sous des fils tendus à 40 cm du sol. Le contact entre le ballon et ces fils vaut pénalité. Le ballon, comme les fils, sont équipés de grelots permettant aux joueurs de se guider par le son et connaître ainsi la trajectoire de la balle, jusqu’aux cages. Ce qui explique pourquoi le silence total est à observer durant les matches (mais on a le droit d’applaudir lors des buts, tout de même). Les joueurs peuvent être non-voyants, malvoyants mais aussi voyants. Un sport “handi-valide”, comme on dit dans le milieu… Bien sûr, pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité, chacun revêt des lunettes complètement opaques.
Un sport qui permet de sortir de l’isolement
Pour communiquer entre les joueurs, on peut claquer des doigts, taper des mains sur le sol… Chaque équipe a ses codes et ses stratégies. C’est par toutes ces petites astuces que les buts sont souvent contrés et les trajectoires assez exactes. Comme tout sportif, tout est question d’entraînement.
La remise des prix à la fin des matches a été effectuée par David Smétanine, médaillé d’or en natation aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008.
Il existe en France 28 équipes de torball, reconnues par la Fédération française de handisport et l’association nationale du torball handi-valide.
« J’ai débuté ce sport à 13 ans, explique Marc Vieljus, coach de l’équipe grenobloise. À mon arrivée à Grenoble, ce sport était encore peu développé. Désormais, de nombreux efforts ont été faits ici pour adapter le sport aux déficients visuels. » Pour Rachida Le Toullec du Grenoble Handisport, « ce sport permet de sortir de l’isolement. Grenoble Handisport a sensibilisé de nombreux élèves de Louise-Michel sur le monde des non-voyants et leur envie de pratique sportive. Cependant, les moyens nous manquent parfois. Le matériel est très cher et les subventions baissent. Ce que nous cherchons, ce sont, certes, des mécènes, mais surtout des bénévoles pour accompagner nos jeunes lors des tournois ».
8. Des neurones électroniques et de l’espoir pour les patients atteints de DMLA
Article publié le 15 janvier 2020 par senioractu
La jeune société lilloise Axorus développe depuis deux ans un dispositif qui se glisse sous la rétine biologique des patients atteints de DMLA dans laquelle des neurones électroniques se substituent aux neurones dégénérés pour faire l’interface entre la lumière externe et le nerf optique. Ce dispositif a déjà fait l’objet d’un prototype. Explications.
Depuis plusieurs années, la perspective de restaurer la vision des patients souffrant de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou de rétinopathies pigmentaires devient de plus en plus tangible. En voici donc un nouvel exemple.
Mais avant d’entrer dans le détail, expliquons en quelques mots, ce qu’est la DMLA. Maladie du vieillissement particulièrement invalidante, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) se caractérise par une dégradation de la rétine pouvant mener à une perte de la vision centrale.
Jusqu’à 30% des personnes âgées de plus de 75 ans seraient concernées. Depuis des années, plusieurs groupes de chercheurs œuvrent pour développer une rétine artificielle qui pourrait redonner la vue à ces patients, ainsi qu’aux individus atteints de rétinopathie pigmentaire.
La rétine est composée de cellules sensibles à la lumière appelées photorécepteurs, dont le but est de transformer les signaux lumineux reçus par l’œil en signaux électriques acheminés vers le cerveau. Ce sont ces cellules qui sont détruites au cours de ces pathologies, ce qui peut mener à la cécité.
Axorus développe depuis deux ans ce dispositif -un prototype existe déjà- qui se glisse sous la rétine biologique des patients dans laquelle des neurones électroniques se substituent aux neurones dégénérés pour faire l’interface entre la lumière externe et le nerf optique. Actuellement, l’équipe recherche des financements pour sa phase préclinique visant à tester la solution sur des animaux. Elle bénéficiera pour cela du savoir-faire de l’Institut de la Vision à Paris.
« Axorus a des différenciants forts par rapport à ses concurrents comme l’autonomie en énergie (l’énergie électrique requise est renouvelée par la lumière qui passe à travers la rétine biologique via des photorécepteurs) doublée d’une faible consommation (jusqu’à 1 000 fois moins que le marché) » assure le communiqué de presse.
Mais surtout, le niveau d’acuité restitué par sa solution pourrait être inédit grâce à la taille particulièrement faible de ses neurones électroniques. Or c’est bien là que le bât blesse aujourd’hui, les solutions existantes ne redonnant la vue qu’en deçà du seuil minimum pour voir sans assistance.
La société qui met au point cette rétine artificielle pour lutter contre la DLMA recherche actuellement 368.000 euros en complément de sa première tranche réussie en collecte privée de 828.000 euros.
9. Mise en ligne du Guide des mesures fiscales provinciales et fédérales à l’intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches – Année d’imposition 2019
Information tirée de l’Express-o ,Cyberbulletin officiel de l’Office des personnes handicapées du Québec, Volume 13 – numéro 7 – janvier 2020
Mise en ligne du Guide des mesures fiscales provinciales et fédérales à l’intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches – Année d’imposition 2019
Couverture du Guide des mesures fiscales – année d’imposition 2019.
L’Office vient de mettre en ligne la 10e édition du Guide des mesures fiscales provinciales et fédérales à l’intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches. Cette version mise à jour présente les nouveautés applicables pour l’année d’imposition 2019.
Ce guide actualisé contient de l’information utile et pertinente à toute organisation ou personne concernée par la production des déclarations de revenus.
Il est divisé en deux parties, dont la première porte sur les mesures fiscales provinciales destinées aux personnes handicapées, à leur famille et à leurs proches, et la deuxième, sur les mesures fiscales fédérales. Chaque mesure fait l’objet d’une page Web détaillée qui présente en quoi consiste la mesure, ses critères d’admissibilité ainsi que la façon dont les personnes admissibles peuvent en bénéficier.
Ce guide regroupe :
Les crédits d’impôt non remboursables;
les crédits d’impôt remboursables;
les déductions fiscales;
les exemptions et remboursements de taxes;
les autres mesures particulières pouvant s’appliquer.
Nouveauté pour l’année d’imposition 2019 pour les mesures fiscales provinciales
Le supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels (SEHNSE)
Un nouveau palier a été ajouté au SEHNSE en juin 2019. Ce supplément pourrait vous être versé si votre enfant est âgé de moins de dix-huit ans et a des incapacités très importantes et multiples l’empêchant de réaliser ses habitudes de vie, ou encore, si son état de santé nécessite des soins médicaux complexes à domicile.
Un guide facile à consulter
Compte tenu du nombre élevé de mesures existantes, la 10e édition du guide est maintenant uniquement offerte en pages Web afin d’en faciliter la consultation et la recherche d’information. Cette nouvelle version permettra non seulement d’optimiser l’expérience des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches, mais elle permettra aussi de télécharger ou d’imprimer, au besoin, seulement les fiches dont ils ont besoin.
Il est à noter que les versions adaptées sont toujours offertes sur demande et qu’il est toujours possible de communiquer avec nos services directs à la population pour de plus amples informations.
Vous pouvez accéder à la nouvelle édition du guide en consultant la section «Guides de l’Office » de l’onglet « Publications » de notre site Web.
Savez-vous que?
Le Guide sur les mesures fiscales provinciales et fédérales à l’intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches est un outil incontournable pour la production de déclaration d’impôts.
En 2018, ce guide a été téléchargé plus de 4 500 fois. En effet, depuis dix ans déjà, nous procédons à sa mise à jour afin que toutes les personnes devant remplir une déclaration de revenus pour une personne handicapée, sa famille ou ses proches, puissent trouver rapidement et facilement l’information sur les différentes mesures en un seul et même endroit.
Nous vous invitons à le faire connaître dans votre réseau!
Nous remercions Retraite Québec, Revenu Québec ainsi que l’Agence du revenu du Canada pour leur collaboration dans le processus de mise à jour de ce guide.
10. Message de la COPHAN: IMPORTANT : PÉTITION À SIGNER! PÉTITION À DIFFUSER! Bonification Allocation de dépenses personnelles pour personnes hébergées en ressources intermédiaires
Bonjour à tous nos membres,
Vous trouverez, ci-dessous, un message de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN) demandant de signer et de faire circuler largement une pétition qui réclame une bonification du montant de l’allocation de dépenses personnelles pour les personnes hébergées en ressource intermédiaire. Bonne lecture et n’hésitez pas à faire circuler largement dans vos réseaux!
L’équipe du RAAQ
Bonjour,
Nous avons besoin de vous!
Une pétition de l’A-Droit circule en ce moment pour demander de bonifier le montant de l’allocation de dépenses personnelles pour les personnes hébergées en ressource intermédiaire. En vigueur depuis le 1er janvier 2020, il faut savoir que les personnes hébergées qui sont prestataires du programme de solidarité sociale ne peuvent conserver qu’un montant de 260$. Or, en janvier 2019, le montant était de 288$ et il est passé à 245$ en février 2019. Il faut que le gouvernement revoie sa façon de calculer le montant de l’allocation de dépenses personnelles, puisque le calcul n’a pas été revu depuis les années 1990 et également pour tenir compte des différentes augmentations du programme de solidarité sociale.
Il est possible de signer la pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale.
Pour les organismes qui donnent des services directement aux personnes, il est également possible d’imprimer une version papier disponible en ligne pour recueillir les signatures des personnes intéressées. Par la suite, il suffira d’envoyer la feuille avec les signatures à l’A-Droit à l’adresse suivante : 935, rue Saint-Georges, bureau 130, Lévis (Québec) G6V 4K8.
Un vidéo YouTube est également disponible à des fins d’éducation populaire!
MERCI DE DIFFUSER LARGEMENT DANS VOS RÉSEAUX!
Nous avons jusqu’au 18 février 2020 pour cumuler le plus de signataires possible!
Camille Desforges
Directrice générale adjointe
Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN)
7000, avenue du Parc, bureau 414-C
Montréal (Québec) H3N 1X1
Téléphone : 514 284-0155
11. Arrivée du premier autobus électrique au RTL
Longueuil, le 10 janvier 2020 – Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) a reçu son premier autobus électrique de petite taille de l’histoire de la Société de transport de Longueuil. Il s’agit également du premier midibus 100 % électrique qui sera en circulation au Québec.
Les midibus sont des autobus électriques de 30 pieds, plus petits que les autobus hybrides qu’utilise actuellement le RTL. Ces petits autobus, qui atteindront le nombre de cinq en 2020, seront plus silencieux et offriront 20 places assises.
« Avec ces midibus électriques, la Société de transport de Longueuil offre une solution pratique, novatrice et plus durable pour répondre aux besoins de transport actuels des gens », a déclaré l’honorable Catherine McKenna, ministre de l’Infrastructure et des Collectivités. « Le gouvernement du Canada travaille en étroite collaboration avec ses partenaires en vue d’améliorer la vie des Canadiens. L’ajout d’autobus électriques au transport en commun est un élément clé de mon mandat, et je suis heureuse de constater que le RTL apporte ce changement positif. »
« Chaque année, les sociétés de transports québécoises optent davantage pour une électrification de leur parc de véhicules. Votre gouvernement est donc très fier de soutenir ces initiatives puisque l’avenir du transport collectif est résolument électrique. Ce premier midibus 100 % électrique entame très bien l’année 2020 puisqu’il permettra des déplacements plus efficaces et plus écologiques dans la région métropolitaine », a ajouté François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie.
« Je suis très heureuse de souligner l’arrivée du premier midibus entièrement électrique à Longueuil. Ces bus, plus adaptés à la mobilité urbaine, bonifieront l’offre de transport collectif pour usagers en plus de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette arrivée incarne le virage électrique que le Québec souhaite prendre en matière de transport », a déclaré Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.
« Ce projet pilote d’autobus à propulsion électrique représente un pas majeur dans l’élaboration d’un plan d’électrification de l’ensemble de notre réseau. Nous devons offrir de nouvelles solutions de transport à nos clients en mettant l’environnement au coeur de nos priorités. Le transport en commun est sans contredit une solution à la congestion et un apport important au développement durable » a souligné Jonathan Tabarah, président du conseil d’administration du RTL.
Les midibus feront l’objet de tests avant la mise en service pour les clients. Le RTL procédera également à l’analyse des besoins dans l’agglomération afin de déterminer où seront déployés les cinq autobus électriques.
Ce projet est rendu possible grâce au financement des gouvernements du Canada et du Québec dans la mise en oeuvre du Fonds pour l’infrastructure de transport en commun.
À propos du RTL
Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) est le principal acteur de la mobilité des personnes sur le territoire des cinq villes de l’agglomération de Longueuil. Troisième société de transport en importance au Québec, le RTL comprend un réseau de 793 kilomètres. Avec quelque 1 100 employés, le RTL est un employeur important et participe ainsi à la vitalité économique de la région.
Ouvert sur son milieu, il fait partie intégrante de la vie des personnes et de la communauté en apportant des solutions efficaces, novatrices et adaptées aux besoins évolutifs de la clientèle. Le RTL place ainsi l’amélioration de la qualité de vie des citoyens au coeur de son engagement.
Source : Réseau de transport de Longueuil
Renseignements : Alicia Lymburner
Réseau de transport de Longueuil
450 442-8600, poste 8145
514 242-6868 [email protected]
Article de Gabrielle Anctil publié dans Urbania en décembre 2019
Depuis le mois d’octobre, ma vie a complètement été bouleversée. Au début du mois, j’ai dû être hospitalisée d’urgence parce qu’un abcès s’était tout d’un coup mis à pousser dans mon abdomen. C’était gros. Genre gros comme j’ai l’air enceinte de 6 mois alors que la veille non. Mon abcès, qu’on a nommé Alix, m’a gardée à l’hôpital pendant trois semaines. Deux à attendre que l’on comprenne ce qui se passe, et une à me remettre de la chirurgie. C’était pas un cancer.
Je suis sortie de l’hôpital à la fin du mois d’octobre et depuis, ma convalescence avance vraiment rapidement. Au début, je devais prendre un taxi pour parcourir 700 mètres. Une semaine plus tard, je pouvais sauter dans le métro pour aller souper avec un ami, toute seule. On oublie à quel point pouvoir se déplacer par soi-même c’est un privilège immense.
VILLE HOSTILE
Malgré tout, depuis que je suis de retour sur mes deux pattes, je découvre la vie de quelqu’un qui a l’équivalent d’un handicap invisible et qui essaie de se déplacer en ville.
Dès le lendemain de mon opération, on m’a enjoint à marcher le plus possible. C’est bon pour quelqu’un à qui on vient de couper les abdos en deux, paraît. Sauf qu’il y a à peine deux semaines, quand j’allais faire une promenade, si l’inclinaison pour descendre du trottoir au coin de rue n’était pas parfaitement à niveau avec l’asphalte, je trouvais ça difficile de franchir l’intersection. J’avais déjà vu ma grand-mère avoir ce problème, et maintenant je comprends pourquoi ça lui prend du temps pour traverser une rue (si vous ne savez pas de quoi je parle, vous avez de la chance).
Alors que mon rayon d’activité s’étend, je découvre tous ces petits détails qui font qu’une ville est juste un peu moins facile à naviguer quand notre corps n’est pas entièrement fonctionnel. Laissez-moi encore une semaine ou deux et je pourrai lister tous les endroits où j’aurais vraiment besoin qu’il y ait un banc (allô les arrêts d’autobus).
« 33 % des gens ont des difficultés significatives à mener les actions de leur vie quotidienne parce qu’ils ont des limitations physiques, » m’explique Sophie Lanctôt, directrice générale de la Société logique, un OBNL qui fait la promotion du design universel, citant les résultats d’une enquête de l’institut de la statistique du Québec datée de 2011. « Dans ces 33 %, ça n’inclut pas les parents qui se déplacent avec une poussette, les enfants ou les gens qui ont une limitation temporaire, » précise-t-elle. Le tiers des gens ont des limitations physiques, et ça n’inclut même pas les gens comme moi.
« Les limitations physiques vont toucher tout le monde dans le cycle d’une vie, » résume-t-elle. Ou, dit autrement : nos aptitudes physiques ne sont que temporaires.
CAPE D’INVISIBILITÉ
En ce qui me concerne, ce qui est le plus difficile, c’est à quel point ma situation est invisible. Essayez de m’imaginer demander le siège réservé pour les personnes à mobilité réduite quand je monte dans le bus. Vue de l’extérieur, j’ai l’air jeune et en pleine forme. J’ai pas l’air de le mériter. Mais si je ne m’assois pas, je ne vais pas être bien. Pire, je risque de me blesser si le chauffeur arrête brusquement. Chaque fois que j’embarque dans un transport en commun, j’espère pouvoir trouver un banc libre sans avoir à faire la demande. Imaginez si c’était votre vie tous les jours.
Mais même quand notre handicap est impossible à ignorer, on fait quand même face constamment à des difficultés d’accessibilité. C’est le cas de Laurent Morissette, trésorier au Regroupement des activistes pour l’inclusion, qui se déplace tous les jours dans un fauteuil roulant électrique. Quand je lui raconte mon histoire, il n’est pas surpris de mes conclusions : « Au Québec, les villes dans leur ensemble n’ont pas été pensées avec l’accessibilité en tête, me lance-t-il au bout du fil. Si on pense juste au métro, le problème remonte aux années 1960 et aux débuts de la construction. »
Le problème avec l’accessibilité, c’est qu’on ne peut pas y penser après coup, ajouter une rampe d’accès en fauteuil roulant et se donner une tape dans le dos. Déjà, les handicaps, ça peut se manifester de diverses manières. « Les handicaps invisibles, par exemple, sont difficiles à prendre en compte parce qu’on ne les voit pas. Mais prenez quelqu’un qui a une déficience sonore. Il ne pourra pas entendre une chenillette qui arrive derrière lui à toute vitesse pour déneiger le trottoir. Il faut qu’il puisse la repérer visuellement, » explique Sophie Lanctôt.
DES SOLUTIONS?
Des façons de régler le problème, il n’y en a pas mille. « Il faut une réforme de la législation, » laisse tomber Laurent Morissette. « Les normes minimums sont basées sur le citoyen “moyen”, ajoute Sophie Lanctôt. Ça laisse derrière tout un pan de la population. » Selon elle, pour que les constructeurs s’intéressent aux plus vulnérables, il faut que les règlements leur donnent la motivation dont ils manquent.
Une autre idée serait aussi d’inclure ceux et celles qui seront touchés par les aménagements dans le processus de réflexion. Pour le moment, les villes répondent majoritairement aux besoins de ceux qui les ont conçues — donc à ceux d’hommes, dans la force de l’âge et en santé.
Avec mon invalidité temporaire, je réalise que la ligne entre une ville qui est conçue pour nous et une ville qui nous exclut ou nous nuit (allô portes de commerce trop lourdes qui font mal au ventre) est plus fine qu’on pourrait le croire. Je suis certaine que les nouvelles mères le réalisent rapidement (parce que ce sont elles qui s’occupent encore majoritairement des enfants).
Ça ne me surprend pas outre mesure. Mais ma réflexion vient d’acquérir une profondeur qu’elle n’aurait jamais pu atteindre autrement.
Les études à ce sujet nous montrent depuis déjà longtemps les bénéfices — sociaux, économiques, environnementaux, yadda — de concevoir une ville qui répond aux besoins des plus vulnérables. Ce qui me surprend, c’est de ne pas voir plus d’enthousiasme pour la construire.
Source : https://urbania.ca/article/quand-la-ville-nest-pas-concue-pour-tout-le-monde/