Écho du RAAMM pour la période du 21 au 27 octobre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 21 au 27 octobre 2019.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Un petit mot de la part d’ Anna Gluhenicaia
- 2. Transport adapté-Soyez avisé de l’arrivée imminente de votre véhicule
- 3. Entretien avec Anne Jarry : les outils numériques révolutionnent le traitement du diabète
- 4. «Né à la bonne époque»: Ron McCallum, professeur de droit du travail et… aveugle de naissance
- 5. Plus de 2,2 milliards de personnes souffrent de troubles de la vision dans le monde
- 6. Aveugles, malvoyants : que voient-ils ?
- 7. Dans les coulisses de la radio : portrait de deux non-voyants
- 8. Science : une start-up crée un levier de vitesse en braille pour personnes aveugles
- 9. Google Maps intègre un « guidage vocal détaillé » pour faciliter les déplacements des malvoyants et aveugles
- 10. Herbal Essences crée un packaging adapté aux clients malvoyants
- 11. Algérie-Le calvaire des non-voyants à s’intégrer dans la société, le monde du travail et de la formation
- 12. Près de Nantes, être aveugle n’empêche pas Myriam d’être une cavalière
1. Un petit mot de la part d’ Anna Gluhenicaia
Bonjour à tous,
Je vous adresse ce message pour vous informer, qu’à partir du 18 octobre 2019, je quitterai mon emploi au sein du RAAMM.
Je me joins à une équipe du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Gouvernement du Québec. Mon travail consistera à procéder à des inspections dans le secteur industriel afin de protéger notre environnement.
Le RAAMM accueillera bientôt une nouvelle ou un nouveau membre de l’équipe afin de me remplacer au poste d’agente administrative. Merci de lui réserver votre meilleur accueil.
Je tenais à vous remercier, toutes et tous, pour ces deux ans et demi passés en votre compagnie, c’était un plaisir d’être à votre service. Je suis fière de l’immense et important travail que le RAAMM, ses membres et ses bénévoles accomplissent au jour le jour et je suis heureuse de faire partie de son histoire.
Ce n’est pas une lettre d’adieu, car je continue à travailler sur le projet sur les conditions d’habitation des personnes aveugles et malvoyantes au nom du RAAMM. Cela me fera plaisir de vous revoir dans le cadre de ce projet de recherche ou à une autre occasion.
Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir,
Anna Gluhenicaia
2. Transport adapté-Soyez avisé de l’arrivée imminente de votre véhicule
Article tiré du bulletin Transport Contact de la STM, Octobre 2019
Les minibus du Transport adapté et les véhicules de nos partenaires de taxis sont maintenant équipés d’un système permettant de savoir où se trouve le véhicule et de vous informer de son arrivée imminente.
Depuis le 7 octobre, les clients ont commencé à recevoir des avis d’arrivée imminente pour leurs déplacements. Jusqu’au début du mois de novembre, de nouveaux clients seront abonnés automatiquement chaque semaine à ce nouveau service.
Selon les préférences indiquées à votre dossier, vous recevrez soit un message texte, un appel automatisé, ou un courriel vous informant que votre véhicule du Transport adapté est sur le point d’arriver.
Également disponible sur SIRTA
Vous avez maintenant la possibilité de consulter l’heure prévue d’arrivée de votre véhicule sur SIRTA.
L’information sera disponible 30 minutes avant l’heure confirmée de votre réservation et sera mise à jour toutes les deux minutes.
Si vous recevez déjà des notifications de rappels pour vos déplacements du lendemain, vous êtes automatiquement inscrit aux notifications d’arrivée imminente et vous commencerez à les recevoir au cours des prochaines semaines. Il n’est pas nécessaire de téléphoner au Service à la clientèle pour demander à bénéficier de ce nouveau service.
Vous souhaitez modifier la façon dont vous recevez vos avis ? Écrivez-nous à [email protected] en nous précisant si vous préférez recevoir un texto, un message vocal ou un courriel.
Vous pouvez également le faire par téléphone en composant le 514 280-8211 (option 1 ou 4).
Source : http://e.varibase.com/mail/RLS?mid=-1394828645&guid=67x50s4i019g93V3aDg&lid=41253952&s=1
3. Entretien avec Anne Jarry : les outils numériques révolutionnent le traitement du diabète
Article de BETTER publié le 16 octobre 2019
Anne Jarry est professeure à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal. Elle a perdu la vue à l’âge de 24 ans et vit avec le diabète de type 1 depuis l’âge de 9 ans.
Une partie de son travail est de tester les nouvelles technologies afin de les rendre accessibles aux personnes ayant un handicap visuel. Aujourd’hui, elle nous fait part de son expérience avec les nouvelles technologies utilisées dans le traitement du diabète de type 1 dans un contexte de déficience visuelle.
BETTER : Que pouvez-vous nous dire à propos des technologies pour les personnes vivant avec le diabète de type 1 ayant une déficience visuelle ?
ANNE : L’utilisation des outils numériques pour le traitement du diabète chez les personnes vivant avec une déficience visuelle est possible, mais il faut que les concepteurs de ces technologies pensent à appliquer les normes d’accessibilité universelle. Le risque d’erreur dans le traitement ou autre augmente lorsque tout doit être adapté manuellement plutôt que d’être intégré dès la conception d’un produit pharmaceutique ou d’un outil technologique.
BETTER : Pouvez-vous nous décrire comment vous mesurez votre glycémie?
ANNE : J’effectue la vérification de mon taux de glucose à l’aide de mon capteur Freestyle Libre que j’utilise avec mon iPhone. L’iPhone possède une fonction appelée Voice Over qui permet de lire tout haut ce qui est sur mon écran. Je demande d’abord vocalement à Siri d’ouvrir l’application « LibreLink ». Mon lecteur VoiceOver prononce alors vocalement « ouverture LibreLink, slider menu icon ». Je balaye de gauche à droite pour entendre ce qui se trouve sur l’écran et j’entends : « carré logo image, entête, et, sensor icon bouton ».
Les mots en anglais et le manque de description d’image nuisent à l’accessibilité, mais je sais que je dois taper deux fois sur « sensor icon » et que je peux alors vérifier ma glycémie. J’entends, « prêt à détecter » et je sais que je peux scanner mon capteur pour mesurer ma glycémie. J’entends ensuite le résultat.
BETTER : Quelles sont les limites que vous observez ?
ANNE : Lors de la lecture de ma glycémie, la flèche à droite n’est pas prononcée et il m’est donc impossible de connaître la tendance actuelle de ma glycémie. De plus, l’accès aux boutons et aux images graphiques pour vérifier le contrôle du diabète des derniers jours/semaines ne sont pas suffisamment accessibles non plus en mode sonore et en braille.
Mais, nous y sommes presque. Il ne manque que quelques ajustements à l’étiquetage des boutons et images dans l’application pour rendre celle-ci accessible et sécuritaire pour une personne en très basse vision comme moi ou en cécité totale.
Mentionnons qu’une personne qui voit encore un peu pourrait se rapprocher de l’écran, augmenter les contrastes, ou encore, activer le zoom du iPhone pour maximiser la vision fonctionnelle.
BETTER : Qu’en est-il des autres outils du quotidien indispensables au traitement du diabète?
ANNE : Pour les autres produits et accès aux médicaments il reste beaucoup de progrès à faire. Ce serait pourtant simple de les rendre accessibles pour tous.
Le problème d’utilisation des pompes à insuline par exemple, est réel. Tout simplement pas accessible sans la vue. Personnellement, je poursuis donc mon traitement avec les injections multiples. Je compte les unités avec mon stylo à l’aide des « clic » sonores.
Pour lire les étiquettes des valeurs glucidiques certaines applications sont en développement, afin de permettre l’accès en mode sonore aux codes-barres et aux codes QR.
Pour l’instant, les adaptations se font manuellement et humainement : ajouts d’élastiques, d’étiquettes braille ou sonore sur les piluliers ou encore, la mémorisation des informations importantes à retenir.
Pour les médicaments oraux, il serait également formidable d’avoir une application qui lit le code barre ou le code QR. Une application de ce genre existe déjà chez nos voisins américains.
BETTER : Vous poursuivez votre travail d’éducation et de formation à l’accessibilité numérique pour tous. Si vous aviez un rêve, lequel serait-il ?
ANNE : Mon rêve serait que tous les nouveaux produits numériques soient accessibles pour les personnes ayant une déficience visuelle dès leur conception. Et qu’ainsi la prochaine génération de pancréas artificiel numérique puisse être accessible à tous!
Forum en clips, Université de Montréal, avec Anne Jarry reportage datant de 2014 https://www.youtube.com/watch?v=4ggMokkR6cw
4. «Né à la bonne époque»: Ron McCallum, professeur de droit du travail et… aveugle de naissance
Article de Martin Lasalle publié le 27 septembre 2019 par l’Université de Montréal
Le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT) a accueilli le réputé professeur australien de droit Ron McCallum, de l’Université de Sydney, à l’occasion d’un séminaire qui a eu lieu au début octobre à l’Université de Montréal.
Malgré la cécité dont il est atteint depuis sa naissance, en octobre 1948, Ron McCallum a fait des études universitaires qui lui ont permis de devenir le premier aveugle à occuper un poste de professeur dans l’enseignement supérieur en Australie, plus précisément à l’Université de Sydney, où il a enseigné le droit du travail et assumé les fonctions de doyen de la Faculté de droit. Il a aussi été président du Comité des droits des personnes handicapées de l’Organisation des Nations unies.
L’enseignant à la retraite qui fêtera bientôt ses 71 ans a publié ses mémoires cet été: Born at the Right Time. Il y explique, entre autres et avec beaucoup d’humour, comment, grâce aux avancées technologiques, il a pu atteindre ses objectifs de carrière et de vie.
Dans un entretien téléphonique, il a parlé de son parcours et des défis qu’il reste à relever pour mieux intégrer les aveugles et les personnes handicapées dans les communautés et le marché du travail.
Que vouliez-vous évoquer en intitulant votre livre «Né à la bonne époque»?
Quand j’étais enfant, beaucoup d’aveugles passaient leur vie à confectionner des paniers dans des ateliers protégés. Ils n’avaient guère d’autre choix. J’ai d’abord appris le braille et, à l’âge de 13 ans, j’ai eu un magnétophone qui m’a permis d’apprendre une foule de choses autrement qu’en lisant le braille. Plus tard, le magnétophone m’a servi à entendre le contenu enregistré des textes de loi que j’ai étudiés puis enseignés, et ce, jusqu’en 1997-1998. Et, quand j’écrivais un livre à l’ordinateur, comme je ne pouvais pas voir ce que j’avais tapé, je devais avoir une bonne mémoire!
Puis, on a doté mon ordinateur d’un appareil qui pouvait lire et répéter, grâce à la voix synthétisée, ce que je rédigeais. C’est ainsi que la technologie informatisée est entrée dans ma vie et qu’elle y a occupé une place de plus en plus prépondérante au fur et à mesure qu’elle évoluait.
En 1999, il y a eu le premier appareil capable de numériser une page et de transférer le tout à mon ordinateur. Ce fut une révolution pour moi: je pouvais numériser des livres, des ouvrages de référence et des jugements en version papier et me les faire lire par l’ordinateur.
Aussi, l’arrivée d’Internet a rendu plus accessible beaucoup de matériel et, aujourd’hui, je peux télécharger tous les contenus que je veux sur mon téléphone portable ou avec Dropbox, dans un format qui me convient: c’est extraordinaire!
Ces technologiques adaptatives m’ont aidé à participer à des enquêtes en droit du travail en tant qu’avocat, puis à devenir professeur et même membre et président du Comité des droits des personnes handicapées de l’Organisation des Nations unies!
Qu’est-ce qui vous a incité à étudier, puis à enseigner le droit du travail?
J’ai des origines marxistes! [Rires.] Après mes études collégiales, le droit m’attirait et je suis notamment allé étudier le droit commun à l’Université Queen’s, en Ontario, ce qui m’a ouvert des portes. À cette époque-là, dans les années 70, aucune technologie ne permettait de faciliter l’étude du droit aux aveugles. Je consacrais 12 heures par jour à mes études, car c’était plus long pour moi de passer au travers la matière. Heureusement, j’étais déterminé et entêté!
Quel regard portez-vous sur le monde du travail d’aujourd’hui à travers vos recherches?
À titre de chercheur associé au Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail, je constate notamment que l’économie de partage mise de l’avant par Uber, Lift, TaskRabbit et d’autres représente un défi majeur pour les lois du travail tant au Canada qu’en Australie et ailleurs dans le monde: elle entraîne une grande précarité pour les travailleurs, qui n’ont pas d’emplois permanents.
Les salariés d’autres types d’entreprises subissent aussi différentes formes de violence: chez Amazon par exemple, on mesure tout dans la chaîne de valeur, comme la vitesse avec laquelle les employés manipulent les produits à emballer et même le temps qu’ils prennent pour aller aux toilettes. Ils vivent une énorme pression, accompagnée souvent de mauvaises conditions de travail.
Je constate aussi que le Canada et l’Australie ne sont pas les champions de l’embauche des personnes en situation de handicap. Dans la population générale, 78 % des 16 à 64 ans ont un emploi, comparativement à 52 % chez les gens handicapés. De plus, les emplois qu’ils occupent sont souvent mal payés et on leur offre surtout des postes à temps partiel.
On peut et l’on doit faire mieux. Il faut moderniser l’employabilité des personnes handicapées et s’assurer que tous les enfants ayant un handicap peuvent fréquenter l’école normale et vivre dans leur communauté pour être mieux intégrés.
J’ai eu la chance d’enseigner pendant 47 ans à des étudiants qui sont devenus avocats, politiciens, juges… Je crois que d’avoir été leur professeur les aura rendus plus ouverts au potentiel des personnes handicapées.
Et ceci est important: nous avons besoin que les autres voient que nous ne sommes pas différents d’eux.
5. Plus de 2,2 milliards de personnes souffrent de troubles de la vision dans le monde
Article de Margot Brunet publié le 10 octobre 2019 par Le Figaro.fr
Plus de la moitié des cas de déficience visuelle ou de cécité aurait pu être évitée ou n’a pas encore été traitée, selon l’OMS.
Myopie, presbytie, glaucome, cataracte… Les déficiences et maladies qui peuvent affecter la vision sont nombreuses. Mais avec des lunettes ou une opération chirurgicale, il est possible de remédier à la plupart de ces troubles. Pourtant, sur les quelque 2,2 milliards de cas de déficience visuelle ou de cécité recensés dans le monde, plus d’un milliard aurait pu être évité ou n’a pas encore été pris en charge. C’est le constat dressé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans son premier rapport mondial sur la vision publié le 8 octobre.
Une situation d’autant plus problématique que nous vivons «dans un monde fondé sur la capacité à voir», souligne le Dr Alarcos Cieza, qui dirige les travaux de l’OMS sur la cécité et les troubles visuels. Ce rapport publié à l’occasion de la journée mondiale de la vue, qui a lieu chaque année le 10 octobre, met donc l’accent sur les difficultés d’accès aux soins, notamment dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
Un problème d’accès aux soins
65 millions de personnes sont aveugles ou malvoyantes «alors que leur vision aurait pu être corrigée du jour au lendemain», constate le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Il évoque notamment la cataracte, une baisse progressive de la vision liée à une opacification du cristallin qui concerne avant tout les personnes de plus de 65 ans. Grâce à une intervention chirurgicale sûre et efficace, qui est l’opération la plus fréquente au monde, il est possible de restaurer la vision. Pourtant, nombre de personnes n’y ont pas accès. Tout comme 800 millions de malvoyants qui, selon l’OMS, n’ont pas de lunettes, et «éprouvent donc des difficultés dans leur vie quotidienne».
Ce manque d’accès aux soins oculaires concerne avant tout les pays à faible et moyen revenus. Dans les régions de l’ouest et de l’est de l’Afrique subsaharienne ainsi qu’en Asie du Sud, le taux de cécité est par exemple huit fois supérieur à celui des pays à revenu élevé. Plus globalement, le rapport montre que ces troubles visuels touchent davantage les personnes à faible revenu, les personnes handicapées, les minorités ethniques ou encore les personnes vivant en milieu rural.
L’OMS juge donc impératif de mieux intégrer les soins oculaires dans les services de santé nationaux. L’objectif: permettre la prévention, le dépistage précoce, et le traitement des troubles visuels, mais aussi la réadaptation. «Les personnes qui ont besoin de soins oculaires doivent pouvoir bénéficier d’interventions de qualité sans être exposées à des difficultés financières», poursuit le directeur de l’Organisation.
Des troubles visuels en augmentation
Une amélioration de la prise en charge d’autant plus nécessaire que la fréquence de ces troubles visuels pourrait bien augmenter dans les futures années. Avec le vieillissement global des populations, le nombre de personnes atteintes de déficiences visuelles augmente, puisque ces troubles sont souvent liés à l’âge. Mais nos modes de vie jouent également un rôle important. La myopie, par exemple, est un trouble de plus en plus fréquent, du fait du temps passé en intérieur et de l’augmentation des activités nécessitant une vision de près – notamment l’utilisation des écrans.
De même, une alimentation déséquilibrée peut faire le lit du diabète de type 2, une maladie chronique susceptible d’entraîner une rétinopathie diabétique. Cette complication du diabète, qui touche la rétine, peut conduire à la cécité. Or le nombre de diabétiques n’a cessé d’augmenter entre 1990 et 2010, ce qui a favorisé le développement de ce trouble visuel. Ces différents facteurs pourraient donc mener à une augmentation des troubles visuels dans les prochaines années, alors que selon l’OMS, 14,3 milliards de dollars sont déjà nécessaires pour traiter le milliard de personnes atteintes de déficiences visuelles ou de cécités dues à la myopie, à la presbytie ou à la cataracte.
6. Aveugles, malvoyants : que voient-ils ?
Article de Guy Lenaers publié le 29 septembre 2019 par theconversation.com
Regarder, voir, percevoir : trois verbes, trois déclinaisons d’un même sens, trois fonctions de la vision, intégrées de manière automatique par les voyants. Lorsque nous disons « je regarde la télévision », « je vois le champ de fleurs » ou « j’ai aperçu un éclair », il est rare que nous réalisions que nous évoquons en fait trois « sous-sens » différents de la vision. Le premier, exprimé par le verbe regarder, est intentionnel. Le second, qui correspond au verbe voir, est environnemental. Le troisième enfin, qui coïncide avec (a-)percevoir, littéralement « percer la vision », se réfère à l’urgence et à la sauvegarde.
Bien que ces trois niveaux de perception visuelle reposent sur le même organe, l’œil, et plus précisément la rétine, ces trois sous-sens peuvent être altérés différemment selon les maladies. En effet, qu’elles soient d’origine embryonnaire, génétique, métabolique, parasitaire, tumorale ou liée à l’âge, toutes les pathologies de l’œil ne l’affectent pas de la même façon, et leurs conséquences sur l’autonomie des personnes qui en souffrent peuvent être diamétralement opposées.
Certaines maladies altèrent le champ visuel périphérique, impactant la perception de l’environnement mais laissant intacte la capacité à regarder. D’autres, au contraire, affectent le champ visuel central, mais ont peu de répercussions délétères sur le champ visuel périphérique. D’autres encore dégradent l’ensemble du champ visuel. Enfin, certaines, heureusement rares, entraînent une cécité totale avec absence de toute perception lumineuse.
Afin d’accompagner aveugles et malvoyants vers plus d’autonomie, de communication et de partage, il est donc indispensable d’être sensibilisé au type de perte de capacité visuelle qui les atteint.
Comment fonctionne l’œil ?
Tapissant le fond de l’œil, la rétine est constituée de quelques 150 millions de cellules nerveuses photoréceptrices – l’équivalent des pixels de nos appareils photo numériques, dont le rôle est de capter les photons de la lumière. Ces cellules sont de deux types : les cônes et les bâtonnets.
Les cônes, minoritaires, sont essentiellement localisés au centre de la rétine. Ils sont peu sensibles aux contrastes, mais très sensibles aux couleurs. C’est eux qui permettent de regarder. Les bâtonnets, majoritaires, couvrent le reste de la rétine. Ils sont très sensibles aux contrastes et mouvements, mais pas aux couleurs ; ils permettent de voir dans la région péricentrale, et de percevoir jusqu’à 140° autour de l’axe visuel.
Lorsque des photons frappent la rétine, ses photorécepteurs libèrent des médiateurs chimiques. Ces molécules sont captées par d’autres types de cellules neuronales, situées elles aussi à l’intérieur de la rétine, au-dessus des cônes et des bâtonnets. Leur rôle est d’intégrer, de comparer et de structurer les médiateurs chimiques libérés par les photorécepteurs et transmettre ces informations aux quelques 2,4 millions de neurones dont les fibres axonales constituent les nerfs optiques.
Chaque fibre véhicule à peu près 15 informations par seconde, ce qui signifie que notre vision abreuve notre cerveau avec environ 36 mégabits d’information par seconde. Ce chiffre devient plus parlant quand on sait qu’il représente les trois quarts de toute l’information neurosensorielle générée par notre organisme !
Selon les types de tissus et de cellules qu’elles affectent, les maladies de la vision dégradent différemment la transmission de ces informations visuelles.
Toutes les maladies de la vision n’entraînent pas le même handicap
En fonction de la maladie et donc du type d’atteinte, les conséquences sur l’autonomie et la qualité de vie de la personne affectée seront très différentes.
Par exemple, le glaucome, qui est principalement dû à une augmentation de la tension intra-oculaire, détruit progressivement les fibres visuelles, ou les rétinites pigmentaires, qui sont des maladies génétiques caractérisées par la dégénérescence des bâtonnets, altèrent essentiellement le champ visuel périphérique, laissant longtemps indemne la vision centrale.
Le maintien du champ visuel central permet de regarder la télévision ou de lire un livre avec une acuité visuelle proche de 10/10, même en absence de champ visuel périphérique. En revanche, cette atteinte déconcertera la personne dans un environnement inconnu, l’amenant se munir d’une canne blanche non seulement pour détecter les obstacles autour d’elle, mais aussi pour être identifiée comme malvoyante. Pour faire – approximativement – l’expérience de cette situation, fermez un œil, pliez votre index au creux de votre pouce et regardez ce que vous percevez du monde au travers de l’espace ouvert entre vos 3 phalanges…
Inversement, la perte du champ visuel central s’accompagnant du maintien du champ visuel périphérique permettra de voir et percevoir l’environnement et le déplacement d’objets et de personnes, donc d’avoir une autonomie en milieu ouvert, souvent sans canne blanche. En revanche, elle ne permettra plus de regarder la télévision ou de lire sans une puissante aide optique, l’acuité visuelle ayant chuté autour de 1/10. Encore une fois, il est possible d’avoir un aperçu de la situation : fermez un œil et positionner votre index à 1 cm de l’autre œil, pour occulter le champ visuel central.
Certaines pathologies courantes altèrent le champ de vision de façon uniforme. C’est par exemple le cas de la cataracte, se traduisant par l’opacification du cristallin, la lentille située derrière l’iris, ou de la myopie. Ces affections peuvent s’avérer particulièrement handicapantes lorsqu’elles sont graves. L’Organisation mondiale de la santé rappelle notamment que la cataracte non traitée est la première cause de cécité dans le monde.
Enfin, certaines pathologies plus rares, comme l’amaurose congénitale, une maladie génétique, détruisent totalement la fonction visuelle dès le plus jeune âge, jusqu’à l’absence de perception de la lumière. Pour avoir un exemple de la vision d’un aveugle : fermez les deux yeux.
Grâce à son extrême sensibilité, notre vision nous permet de réagir en une fraction de seconde pour éviter une menace soudaine, et ainsi protéger notre intégrité physique. Elle est également primordiale pour nous géolocaliser au sein de notre environnement, qu’il soit naturel ou élaboré, statique ou infiniment dynamique, lumineux ou très sombre. Canal privilégié de nombreuses formes d’art, de la photographie à l’architecture en passant par le cinéma, la peinture ou la sculpture, la vision est enfin le seul sens capable de transformer la lumière en émotions…
Percevoir, voir, regarder… Avoir conscience des trois composantes de la vision et de la façon dont elles peuvent être altérées est donc le premier pas pour accompagner les malvoyants vers plus d’autonomie, de communication et de partage.
Source : https://theconversation.com/aveugles-malvoyants-que-voient-ils-123735
7. Dans les coulisses de la radio : portrait de deux non-voyants
Article de Martha Schillmöller 10 octobre 2019 par Arte Journal
Inclusion, participation à la vie sociale… Ces termes sont souvent des horizons théoriques prévus par la loi pour les personnes en situation de handicap. Mais qu’en est-il en pratique ? À l’occasion de la Journée mondiale de la vue, une journaliste française et un sténographe allemand, tous deux non-voyants, nous racontent leur quotidien, leur rapport aux outils technologiques et leur besoin d’indépendance.
Laetitia Bernard est journaliste sportive pour deux stations du groupe Radio France à Paris. Chaque matin, elle livre sa chronique à 5h45 sur France Bleu puis à 6h10 sur France Inter. À la même heure, de l’autre côté du Rhin, à Cologne, Michael Thiedeke a déjà terminé l’émission matinale de la station de radio publique allemande Deutschlandfunk. Il travaille aussi pour la radio, mais en Allemagne et non en tant que journaliste. Sa mission ? Faire la transcription des émissions et des interviews. Michael Thiedeke et Laetitia Bernard ont commencé très jeunes à travailler pour la radio. Et ils ont un autre point commun : tous deux sont aveugles de naissance.
Comment Michael Thiedeke est entré chez Deutschlandfunk
Quand Michael Thiedeke termine sa formation dans une école pour aveugles en 1978, le monde du travail ne se préoccupe guère de l’inclusion des travailleurs handicapés : « A l’époque, le travail typique pour les aveugles c’était atterrir dans un bureau et taper les lettres que nous dictait notre supérieur », raconte-t-il. « Travailler pour une radio, c’était impensable. » C’est Hanns Gorschenek, alors directeur de l’information de la radio Deutschlandfunk, qui, à la fin des années 70, a tout spécialement recherché un non-voyant pour pourvoir un poste de sténographe et a ainsi embauché Michael Thiedeke. La sténographie, que l’on pratiquait à cette époque sur une machine à écrire mécanique et plus tard électrique, relevait pour lui du défi : « Je tapais réellement à l’aveugle et, du coup, lorsque le téléphone sonnait à ce moment-là, et que quelqu’un voulait transmettre un autre texte, je ne savais souvent plus où j’en étais dans ma transcription. Je devais alors appeler un collègue voyant pour qu’il me dise ce que j’avais tapé en dernier. »
Travailler pour une radio, c’était impensable. Michael Thiedeke, sténographe
Michael Thiedeke ne fait plus de sténographie, car aujourd’hui les correspondants de Deutschlandfunk ne dictent plus leurs textes par téléphone, ils les envoient directement par mail. Il travaille désormais à la transcription des interviews pour la rédaction web, que l’on trouve sur le site Internet de la radio Deutschlandfunk. Après quarante ans de carrière et d’innombrables pages dactylographiées, l’ancien sténographe estime toujours que son travail est varié et enrichissant. Désormais, il tape à l’ordinateur presque aussi vite que d’autres ne parlent. Mais Michael Thiedeke n’est pas certain qu’il aura à former un successeur : « Quand je vois à quel point le métier a évolué rien qu’au cours des quatre dernières décennies et la profusion d’outils techniques dont on dispose, je doute que quelqu’un ne suive le même parcours que le mien, une fois que je serai parti. ».
Pourquoi Michael Thiedeke n’a jamais envisagé de devenir journaliste
Ces avancées technologiques ont aussi permis d’améliorer son travail au quotidien : la machine à écrire a cédé la place à un ordinateur, doté d’une synthèse vocale ainsi que d’une plage tactile braille, sur laquelle il peut se relire. Grâce à ces outils, il travaille en toute autonomie. Lors de nos échanges, il apparaît clairement que Michael Thiedeke chérit cette indépendance. Cela se reflète aussi dans les choix professionnels de cet homme, qui n’a jamais souhaité devenir journaliste : « Le journalisme est toujours associé à une certaine mobilité, ce qui pour moi impliquerait d’être tributaire d’autres personnes. » Pourtant, Michael Thiedeke ne redoute pas les déplacements au quotidien. Avant la réorganisation de la rédaction en 2010, il prenait le train chaque matin pour Cologne et se rendait directement à son travail à la « Funkhaus », la maison de la radio locale. Ce qui l’a empêché de se tourner vers le journalisme, c’est uniquement l’idée de dépendre des autres dans son travail.
Laetitia Bernard journaliste sportive non-voyante à Radio France
Pour Laetitia Bernard aussi, la question de l’indépendance est cruciale. Tout comme Michael Thiedeke, elle utilise une plage tactile braille et un logiciel de reconnaissance vocale pour rédiger ses chroniques à Radio France. Elle a intégré la maison ronde il y a 10 ans, à sa sortie d’une école de journalisme parisienne. Elle a débuté comme stagiaire à France Inter avant de décrocher un contrat à France Bleu. Depuis, Laetitia Bernard est constamment en déplacement : elle a déjà suivi plusieurs fois les jeux paralympiques — les JO pour les sportifs handicapés — pour France Inter et France Info. La première fois c’était à Londres en 2012 : « C’était un gros challenge, car il fallait que j’arrive à donner des résultats et en même temps suivre la compétition. En plus je débutais à l’époque, je n’avais pas beaucoup d’expérience. »
Dans ses chroniques, sa passion pour le sport est évidente. Avec la matière de ses interviews, elle parvient à rendre ses reportages particulièrement vivants : « Quand on est journaliste, on a besoin d’aller au contact des gens. En plus, les sportifs paralympiques ont souvent des histoires très fortes à raconter. J’ai besoin de cet échange, de me sentir moi-même vecteur d’informations. » Il arrive aussi que son propre handicap facilite les échanges : « Parfois des gens vont être plus attentifs quand je leur parle ou plus présents dans leur réponse parce qu’ils sont sensibles au handicap. »
Le dialogue joue aussi un rôle essentiel dans la vie professionnelle de Michael Thiedeke, que ce soit avec ses collègues voyants au sein de la rédaction ou avec d’autres non-voyants, avec qui il discute du travail et des nouveautés technologiques : « Sur Internet, il existe des listes de diffusion et des forums consacrés à ces questions, on y parle du logiciel de reconnaissance vocale que j’utilise ou d’autres outils en général. Ces échanges sont très riches. Parmi les membres actifs de ces forums, on compte même des non-voyants qui travaillent chez le fabricant du logiciel. » Michael Thiedeke aime lire les avis des autres utilisateurs, surtout lorsqu’il envisage d’essayer un nouvel appareil ou logiciel : « C’est pareil pour les gens “normaux”, quand une nouvelle technologie arrive, on hésite et on attend d’avoir l’avis de sa famille, ses amis ou ses voisins avant de sauter le pas. »
Mon Échappée, une émission radiophonique en tandem
Sa famille et ses amis sont souvent une source d’inspiration pour Laetitia Bernard, surtout ceux qui pratiquent un sport : « J’ai toujours les oreilles ouvertes sur ce que font mes copains sportifs. » D’autant que la journaliste est elle-même sportive. Elle pratique l’équitation depuis l’enfance et a plusieurs prix à son actif. Elle fait aussi beaucoup de vélo, ce qui lui a donné une idée : « Un lundi j’ai parlé à mon chef d’une idée que j’avais eu le week-end sur mon tandem : accompagner les filles de ‘Donnons des Elles au vélo’ qui font chaque étape du Tour de France un jour en avance, pour promouvoir le cyclisme féminin. J’ai dit à mon chef que je voudrais les suivre en tandem pendant une étape pour raconter l’histoire. Et là ça a fait tilt et mon chef m’a dit ‘mais pourquoi à ce moment-là tu ne ferais pas quelque chose sur le Tour entier’. Puis c’est parti comme ça.”
Et voilà comment Laetitia Bernard a effectué une bonne partie de chacune des 21 étapes du Tour de France sur son tandem durant l’été 2019. Son émission, baptisée Mon Échappée, consistait en une série de reportages quotidiens dans lesquels elle relatait sa propre expérience. Trois pilotes de tandem voyantes et autant de techniciens se sont relayés auprès d’elle pour lui permettre de réaliser son émission. Laetitia Bernard a été la seule de l’équipe à participer à toutes les étapes du Tour. Au-delà du défi sportif, le but était de donner aux auditeurs assidus un point de vue intéressant et décalé sur la course : “J’ai eu de la chance avec mes pilotes, parce que j’ai trouvé trois filles exceptionnelles. D’un point de vue sportif elles avaient largement le niveau, et avec leur personnalité elles apportaient beaucoup aux chroniques, parce qu’elles avaient compris le jeu.” Elle ajoute : “Mais aussi en ce qui concerne la sécurité, elles géraient super bien devant. Sur le tandem il faut de la confiance, ne serait-ce que me prévenir quand elles s’arrêtent pour regarder un panneau, parce que sinon je tombe.”
Une journaliste en quête perpétuelle d’informations
Toutefois, le vélo et le travail n’ont pas empêché Laetitia Bernard de profiter de son été : “Dans les Pyrénées, j’ai découvert des régions que je ne connaissais pas et qui sont exceptionnelles”, raconte-t-elle de sa voix enjouée. Une fois encore, on remarque à quel point elle est réceptive à ce qui l’entoure, toujours en quête de nouvelles informations. Des informations que Michael Thiedeke retranscrit depuis quarante ans afin de les mettre à la disposition du plus grand nombre.
Entre l’arrivée à la radio de Michael Thiedeke et celle de Laetitia Bernard, trente ans se sont écoulés. Si les moyens technologiques ont considérablement évolué, la question de l’indépendance des personnes en situation de handicap au travail est toujours d’actualité. En réalité, elles travaillent dans un environnement qui, parfois s’adapte à leur handicap et parfois moins. À s’entretenir avec Laetitia Bernard et Michael Thiedeke, il est évident qu’ils ont choisi leur métier et qu’ils ont réussi à faire ce qu’ils aiment. Mais leur choix s’est aussi fait en fonction de leur capacité à rester indépendants.
Source : https://www.arte.tv/fr/articles/dans-les-coulisses-de-la-radio-portrait-de-deux-non-voyants
8. Science : une start-up crée un levier de vitesse en braille pour personnes aveugles
Article de Pierre Girard publié le 9 octobre 2019
« C’est un pas en avant énorme pour l’égalité entre les personnes mal- ou non-voyantes, et les personnes voyantes. » a exprimé Jean-Yves Guignon, président de la société française des personnes aveugles ou presque-aveugles.
Dans le cadre de notre « vision 2024 » nous avons prévu la conduite, la chasse ou encore le pilotage d’avions de chasse.- Jean-Yves Guignon
Dans le programme vision 2024, l’objectif est affiché clairement : permettre aux personnes mal- ou non-voyantes de pratiquer nombre d’activités pour le moment réservées aux personnes voyantes. « C’est de la discrimination, et dans son programme de lutte contre les discriminations présenté à l’assemblée récemment, Manu a notamment évoqué le sort des personnes non-voyantes. L’objectif est de les intégrer à des activités de voyants, pour ainsi les faire entrer activement dans la société, mieux les accompagner et ainsi les faire aller en avant. »
Les accompagner vers la conduite, c’est un premier pas qu’offre la start-up française Drive-Blind, en inventant un ingénieux système de levier de vitesse en braille, permettant ainsi aux personnes de reconnaître la vitesse enclenchée, et ensuite de la changer. « Ce système m’a permis de retrouver la joie de la conduite que j’ai perdue depuis que je suis aveugle, j’envisage désormais de reprendre la moto également. » nous a témoigné Michel, un non-voyant.
« Bien évidemment, c’est uniquement un premier pas, ensuite nous pourrons également envisager d’intégrer des personnes aveugles dans des escadrons de pilotes de chasses ou de tireurs d’élite, mais également en tant que photographes ou caméramans. Ce n’est qu’un premier pas mais qui prédit un futur plus radieux pour les personnes qui ne voient pas. » a expliqué Fabien Trune, délégué d’État aux personnes non-voyantes.
9. Google Maps intègre un « guidage vocal détaillé » pour faciliter les déplacements des malvoyants et aveugles
Article d’Éléonore Lefaix publié le 11 octobre 2019 sur siecledigital.fr
Une nouveauté qui permet aux personnes utilisant le guidage amélioré de se sentir plus en confiance dans leurs déplacements.
Dans le monde il existe plus de 36 millions de personnes aveugles et 217 millions de personnes souffrant d’une déficience visuelle. À l’occasion de la Journée Mondiale de la vue, qui a eu lieu le 10 octobre, Google a annoncé une nouvelle fonctionnalité au sein de son application Maps pour accompagner ces personnes. Il s’agit de nouvelles annonces vocales plus détaillées, lors de leurs déplacements.
Une fonctionnalité imaginée par une personne aveugle
Wakana Sugiyama qui travaille chez Google et est elle-même aveugle explique que cette nouveauté est « la première de Google Maps à être construite à partir de zéro par et pour les personnes ayant une déficience visuelle. » Google Maps accompagne ainsi la personne en lui fournissant par exemple des indications sur un virage à venir et la direction dans laquelle l’utilisateur doit se déplacer. S’il arrive à un carrefour assez important, Google Maps le préviendra, même chose si l’utilisateur ne suit plus le bon chemin. Les utilisateurs se sentent ainsi plus rassurer pour se déplacer d’un point A à un point B.
Dans la vidéo ci-dessous, https://www.youtube.com/watch?v=7PEbPYy56XI Wakana se déplace dans les rues de Tokyo, avec son portable à la main ou avec des écouteurs. Google Maps l’accompagne et lui donne des indications sur son trajet grâce à des annonces vocales. Elle se sent ainsi plus « confiante » dans ses déplacements et plus « inclue » dans la société.
Une fonctionnalité plus poussée que le guidage vocal en mode Bluetooth
L’option de guidage vocal détaillé est à présent disponible sur iOS et Android aux États-Unis, en anglais et au Japon en japonais. D’autres langues devraient prochainement être prises en charge. Pour activer la fonctionnalité, il suffit de se rendre dans l’application Google Maps, puis Navigation. Puis sélectionner l’option « guidage vocal détaillé ».
La fonctionnalité peut également servir aux personnes sans problème de vue, qui souhaitent simplement se déplacer sans avoir à constamment regarder leur smartphone.
De plus en plus d’applications essaient de se rendre plus facile d’utilisation
Les déplacements pour les personnes aveugles et malvoyantes sont essentiels, mais souvent compliqué. Ils disposent d’une canne blanche et parfois d’un chien d’assistance. En septembre, un homme a créé la « WeWALK », une canne intelligente, dotée de haut-parleurs, d’un assistant vocal et de capteurs, se connectant à Google Mas pour aider les personnes avec un handicap visuel à se déplacer.
L’un des grands problèmes pour les personnes aveugles reste la lecture d’images, lorsqu’ils naviguent sur le web. Microsoft a lancé Seeing AI, une application qui permet aux aveugles d’entendre une description audio de la photo de leur choix. Instagram et Facebook proposent des fonctionnalités similaires. Plus récemment, c’est Google qui a annoncé utiliser l’IA pour générer automatiquement des descriptions d’images (balise alt) sur Google Chrome.
Divers moyens pour que les personnes aveugles ou malvoyantes, puissent « voir » les choses comme tout le monde.
Source : https://siecledigital.fr/2019/10/11/google-maps-guidage-vocal-ameliore-aveugle/
10. Herbal Essences crée un packaging adapté aux clients malvoyants
Article publié le 11 octobre 2019 par Doctissimo.fr
Herbal Essences souhaite simplifier la vie des personnes malvoyantes, en élargissant l’usage des repères tactiles sur le packaging.
L’an dernier, la marque du groupe Procter & Gamble avait dévoilé un flacon tactile permettant de distinguer, le shampoing de l’après-shampoing. Ces flacons seront utilisés dans toutes les gammes à partir de janvier 2020. Le flacon de shampoing arbore des rayures en relief et le flacon d’après-shampoing est doté de cercles en relief.
La mise en place d’un repère tactile semble anodine. Pourtant, pour une femme aveugle comme moi, ce sont les petites choses qui font la différence dans le vie”, explique Sumaira “Sam” Latif, chargée de l’accessibilité chez P&G. Elle-même malvoyante, elle est à la tête de l’initiative. “Je suis ravie que les bienfaits de ce geste profitent à la communauté des malvoyants et d’aider tout le monde à profiter du pouvoir de la nature au quotidien”.
La marque lance aussi une nouvelle fonctionnalité Alexa. Elle permet aux consommateurs de poser des questions relatives aux produits et de recevoir des recommandations. Elle s’est associée à l’application “Be My Eyes” (qui connecte les malvoyants à des personnes voyantes via un appel vidéo,) afin d’offrir l’assistance d’experts en produits capillaires Herbal Essences.
La marque a également produit des vidéos avec la vlogueuse lifestyle Molly Burke. Elles sont consacrées à la manière dont les personnes malvoyantes peuvent relever les défis beauté du quotidien. “Je suis ravie de travailler avec Herbal Essences pour ma communauté et de travailler en faveur de l’inclusivité et de l’accessibilité”, déclare Molly. “L’une des choses les plus difficiles pour moi en tant qu’influenceuse beauté et lifestyle est de trouver des produits aux packagings conscients et de me créer des habitudes adéquates. J’espère aider ceux qui tentent de faire de même”.
Source : https://www.doctissimo.fr/beaute/news/herbal-essences-packaging-aveugles
11. Algérie-Le calvaire des non-voyants à s’intégrer dans la société, le monde du travail et de la formation
Article publié par Algerie360.com le 17 octobre 2019
Lors de la journée nationale dédiée à la canne blanche, célébrée le 15 octobre de chaque année, l’association nationale des aveugles a abordé comme thématique la place des non-voyants dans la société, et dans les deux mondes du travail et de la formation, rapporte le quotidien francophone El Watan.
Pour Benabboune Mustapha, président de l’association, la circulation dans la ville représente un réel calvaire pour les personnes aveugles «nos trottoirs sont loin de toute uniformité. On y trouve des bosses, des fosses et des carrelages mal placés. Ceci, sans compter les véhicules qui y sont garés, les commerces informels et autres squatters de ces espaces publics » a-t-il dénoncé.
Et d’ajouter « c’est justement la raison pour laquelle nous avons invité des représentants des ministères concernés afin qu’ils fassent quelque chose pour nous».
M. Benabboune, a mis en avant l’absence de formateurs en Algérie, il a accentué sur la nécessité de former les jeunes ou moins jeunes nouveaux aveugles à utiliser la canne blanche.
Selon le quotidien les tentatives l’association nationale des aveugles d’envoyer deux de ses adhérents pour devenir formateurs ont échouées. Le premier obstacle serait les frais de la formation qui dépasserait les 15 000 euros et selon le président M.Benabboune le ministère de la Solidarité se serait désengagé de toute aide financière dans ce sens.
L’association a également défendu le droit des aveugles au travail, selon M. Benabboune, parmi les adhérents de l’association on peut trouver des doctorants, des d’ingénieurs et détenteurs de master et licence. Selon ses propos, ils peuvent être une véritable valeur ajoutée pour le marché du travail.
12. Près de Nantes, être aveugle n’empêche pas Myriam d’être une cavalière
Article de publié le 8 octobre 2019
Devenue totalement aveugle à l’âge de 20 ans, Myriam Lancini n’en est pas moins une cavalière passionnée, qui a établi une relation fusionnelle avec Sahique, son cheval.
Myriam Lancini, qui habite Nantes, a une maladie évolutive de la rétine depuis l’âge de 6 ans. Elle est devenue aveugle à 20 ans (cécité totale).
Quand elle était adolescente, elle a commencé à pratiquer l’équitation au centre d’équitation du Bois Brûlé, à Basse-Goulaine (près de Nantes), et a très vite attrapé le virus.
Elle s’est attachée à le découvrir de fond en comble et aujourd’hui, malgré son handicap, elle s’y sent très à l’aise.
« Je m’occupe moi-même de mon cheval »
Grâce à cette bonne connaissance de mon milieu, je me débrouille très bien toute seule. Je n’ai besoin d’aide de personne pour me déplacer. D’ailleurs, je m’occupe moi-même de mon cheval, Sahique. J’ai le repérage complet de son box en mémoire et ainsi, je peux seller et desceller toute seule. »
Pour Myriam, le cheval est toute sa vie. « C’est une véritable addiction. Sans lui, j’ai un gros manque. »
D’autant que,
«Ce cheval m’apporte un très bon équilibre psychique. Je me sens apaisée, c’est mon ami. Pour moi, il est comme un miroir : on se construit l’un par rapport à l’autre, c’est-à-dire que l’un ne va pas sans l’autre, nous sommes les deux moitiés d’un tout. Et lorsque je suis avec lui, l’environnement ne compte plus. Je me sens tellement en sécurité. »
En osmose
Pour Myriam, le centre équestre est en fait sa deuxième maison, elle y pratique son activité préférée qui est le dressage portugais*.
Mon cheval porte un grelot et grâce à cela je sais parfaitement ce qu’il fait rien qu’à la façon dont il tinte. Je peux donc le corriger si besoin. Je suis tellement en osmose avec lui que je ressens ses mouvements.»
Même si Myriam est très autonome, il y a des moments pendant lesquels elle a besoin d’avoir un accompagnant : pour les balades en campagne, un autre cavalier est avec elle et lorsqu’elle fait de l’obstacle, un moniteur est présent.
*Le dressage portugais est comme un art et demande beaucoup de respect vis-à-vis de l’animal ; il faut que l’harmonie soit parfaite entre l’homme et l’animal.